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La
Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau d’Edmund Burke (1729-1797), a été publiée en 1757 et remaniée en 1759.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau d'Edmund Burke
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 17
Veröffentlichungsjahr: 2016
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852296886
© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Recherches logiques d'Edmund Husserl (Les Fiches de Lecture d'Universalis).
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La première édition, à Halle, des Recherches logiques (Logische Untersuchungen) date de 1900-1901 et fonde véritablement la phénoménologie, tout comme L’Interprétation des rêves de Freud (1900) fonde la psychanalyse. C’est contre le psychologisme qui, à partir des lectures néo-kantiennes, fait des catégories de la pensée des dispositions naturelles de l’esprit qu’Edmund Husserl (1859-1938) va se battre. Ainsi que, parallèlement, contre le logicisme ignorant des conditions constitutives des objets de la logique. Cette œuvre n’est cependant pas exempte d’ambiguïtés ou d’insuffisances que l’auteur saura reconnaître. Il n’était pas homme de livre et, s’il a beaucoup écrit, il aura peu publié. Les aperçus fondateurs qu’il ne cessera d’approfondir sont mis en place dans cette œuvre « de percée » et auront une portée considérable pour la philosophie du XXe siècle. Heidegger, Merleau-Ponty, Lévinas, Derrida, pour ne citer que ces noms, n’oublieront pas la leçon.
Comme le souligne Husserl dans son « Esquisse d’une préface » (rédigée en 1913 pour la seconde édition des Recherches logiques), « les thèmes traités sont très arides et se trouvent éloignés de l’intérêt du grand public ». Et, à la réception, les malentendus furent nombreux : les accusations de « retombées dans le psychologisme » – contre lequel il dirigeait précisément ses analyses – furent les principales, avec celle de « platonisme », autrement dit de formalisme.
Parti des mathématiques, Husserl en recherche les fondements d’abord dans la logique, puis dans l’activité de l’esprit où celle-ci s’enracine. Mais ces activités n’ont rien de réductibles aux lois qui régissent le fonctionnement de notre psychisme. De fait, Les Prolégomènes à la logique pure, qui constituent le volume préliminaire à ces six recherches, offrent une critique élaborée de toutes les réductions de la logique à des faits psychologiques ou empiriques. J.-S. Mill, H. Lipps font l’objet d’analyses d’autant plus minutieuses que le livre de Husserl sur la Philosophie de l’arithmétique (1891) – dont il ne publia que le premier volume – n’était pas lui-même toujours exempt d’empirisme. Toute soumission de la norme au fait, empiriste par nature, conduit à l’historicisme, au relativisme, voire au scepticisme que le philosophe, jusqu’à la fin, ne cessera de combattre. Si la méthode ici dégagée et mise en œuvre s’affirme comme « radicalement intuitive », l’intuition ne saurait toutefois être rapportée à un donné empirique quelconque. La « chose même » à laquelle il faut faire retour, est le sol du « vécu » intentionnel de la conscience où s’enracinent et s’élaborent, entre autres, les idéalités logiques analysées dans ces recherches.
Les quatre premières Recherches s’efforcent de dégager la possibilité d’une phénoménologie des vécus théoriques (signification, expression, tout et parties, grammaire pure) en fournissant, dans l’extraordinaire détail de leurs analyses et de leur abstraction, les bases d’une théorie de la connaissance.
Les Recherches V et VI marquent un « retour au concret », c’est-à-dire aux « actes de la conscience » fondateurs de la connaissance. Elles offrent les avancées conceptuelles les plus fécondes tant pour les travaux ultérieurs de l’auteur (jusqu’à La Crise des sciences européennes, 1938) que pour la phénoménologie en général. Pensée comme intentionnalité (terme repris à la scolastique via Franz Brentano), la conscience est conçue comme acte, visée, et non pas comme « contenant » ou réceptacle de représentations. « Pour la conscience, le donné est une chose essentiellement la même que l’objet existe ou qu’il soit imaginé et même peut-être absurde. » Les idéalités logiques ou mathématiques ont une réalité en soi, quoiqu’elles soient produites d’une certaine façon par notre esprit. Platonisme et psychologisme sont ainsi congédiés l’un et l’autre.
La voie d’une « élucidation phénoménologique de la connaissance » (titre de la sixième Recherche, « la plus importante en ce qui regarde la phénoménologie » et dont Heidegger souhaita vivement la réédition, qui n’eut lieu qu’en 1922) est ainsi ouverte. Phénoménologie, et non « théorie de la connaissance » : car ce qui est en question avec la notion « d’intuition catégoriale », c’est la vérité même de toute expérience du monde. On aboutit ici à une réconciliation du sensible et de l’intelligible donnés ensemble : « Il est dans la nature même de la chose qu’en dernière analyse tout ce qui est catégorial repose sur une intuition sensible. » La pensée « au sens le plus élevé » est « fondée dans la sensibilité ». Ainsi, la recherche des fondements de la logique débouche sur une ontologie. Véritable « tour de force » à partir duquel Heidegger, par exemple, trouva « le sol » nécessaire pour ses investigations sur le sens de l’être. Si Husserl « nous retient dans le champ et le langage de la métaphysique par le geste même qui le porte au-delà de la clôture métaphysique, des limites de tout ce qui s’est en fait appelé métaphysique » (J. Derrida), il n’en aura pas moins, par cette « œuvre de percée », ouvert la voie aux pensées les plus fécondes du XXe siècle.
Francis WYBRANDS