Recueil de petites histoires - Gaby Grunkwitz - E-Book

Recueil de petites histoires E-Book

Gaby Grunkwitz

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Beschreibung

Bienvenue dans le monde où la gentillesse et la bonté n’existent pas, celui du Recueil de petites histoires. Engloutissez votre esprit dans les aventures des nombreux protagonistes, aussi, perdez-vous au milieu du désespoir et du fracas de l’innocence qui s’envole. Surtout, n’oubliez pas de regarder derrière votre épaule, car les traîtres sont à vos côtés.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Ayant affiné sa plume durant de nombreuses années, Gaby Grunkwitz décide, par cet ouvrage, de partager ses productions avec le monde. Par des histoires qui mêlent l’extraordinaire à la réalité, elle explore sa vision de la nature profonde de l’être humain.


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Gaby Grunkwitz

Recueil de petites histoires

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Gaby Grunkwitz

ISBN : 979-10-422-2366-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le camping

Je m’appelle Dom.

J’ai eu quinze ans juste avant l’été. Comme mes parents se séparent, je vais passer une partie de l’été chez mon oncle, ma tante et leurs enfants de sept et onze ans.

Nous allons partir faire du camping durant quelques jours. Un autre se serait senti malade de partir dans un endroit perdu en forêt sans réseau, sans internet ou au moins sans amis de son âge, mais pas moi. Même si mes cousins sont plus un peu plus jeunes, ils sont comme mes petits frères, et c’est avec une joie non dissimulée que j’accepte de partager leur tente afin « de les protéger, au cas où ».

J’aide mon oncle à charger les tentes et le matériel de couchage dans le coffre, puis nous rentrons manger un morceau. Le départ est prévu juste après le goûter, et je ne tiens déjà plus en place.

Nous profitons de la moitié du temps qu’il nous reste pour faire nos sacs et vérifier que nous avions bien nos brosses à dents, et l’autre moitié à geindre en demandant quand nous allions partir. Nous avions pris quand même quelques livres et jeux si nous devions rester à l’abri, et nous commençons à tout mettre dans la voiture. Nous terminons avec quelques gâteaux secs qui sonnent la fin des préparatifs et surtout, le départ. Un dernier passage aux toilettes, et nous voilà partis, enfin ! Ces quelques jours perdus au milieu des arbres et de la nature m’enchantent déjà.

Je ne sais plus combien de temps nous avons roulé. Nous sommes arrivés alors que le soleil distribuait les dernières lueurs orangées du jour. Je suis sorti de la voiture en inspirant l’air frais à pleins poumons, un sourire aux lèvres. Pourtant je ne me sens pas aussi détendu que je me l’imaginais, mais peut-être que c’était la fatigue. Je m’attendais à me sentir rempli d’un sentiment de tranquillité et de calme, mais pour le moment un léger malaise m’empêche d’en profiter. Peut-être parce que justement, il n’y a pas âme qui vive près de nous ? J’ai grandi en banlieue, là où il y a toujours du bruit et de l’agitation. Je ne suis jamais parti faire de camping sauvage au milieu de nulle part, avec si peu de monde autour de moi.

Mon oncle me héla, et je l’aidai à sortir et déplier les tentes. Mes cousins partirent avec leur mère chercher du petit bois et des pierres afin de nous faire un feu. Le temps qu’ils reviennent, nous avions sorti les sandwichs et les bouteilles d’eau. Ma tante alluma le feu, mon oncle sorti les chaises et nous nous sommes tous installés en rond au bord du feu.

Ce soir-là, avec mes cousins, nous avons englouti nos sandwichs en jacassant, puis nous avons pris les lampes de poche pour nous balader un peu aux abords de la forêt. Le petit m’a rapidement pris la main en me lançant des regards anxieux. Je l’ai rassuré en lui disant que nous étions ensemble, que rien ne nous arriverait si l’on restait groupé. Pourtant, la seconde d’après, dans le coup de vent glacé qui a suivi ma phrase, j’ai perdu mon assurance et un sentiment d’effroi m’a rempli le corps. J’ai tiré mes cousins vers moi, et nous avons fait demi-tour au galop. Nous sommes rentrés dans les tentes pour mettre nos pyjamas, pulls et chaussettes qui éviteraient que l’on gèle pendant la nuit. Ma tante a fait chauffer de l’eau pendant notre ballade, nous sommes donc ressortis boire une petite boisson chaude avant de nous glisser dans nos sacs de couchage.

Dents lavées, passage aux « toilettes » effectué, j’entre en dernier dans la tente que je partage avec mes cousins pour me coucher. La lueur et la chaleur du feu nous parviennent encore, même à cette distance, jusque dans la tente, et à ce moment-là je commence à me relaxer. Nous chuchotons encore quelques instants, puis nous nous souhaitons bonne nuit. J’entends mon oncle et ma tante s’échanger encore quelques mots, à quelques mètres de nous. Les murmures finissent par se taire, et il n’y a plus que le crépitement des braises et la brise qui siffle dans les arbres qui terminent de me bercer. Les bruits de la forêt m’apaisent et le silence est presque total.

Je ne suis pas encore tout à fait endormi, mais quand mon tout petit cousin me saisit le bras, j’ai été très surpris et mon cœur a failli exploser dans ma poitrine. Il se tourne vers moi, et je le gronde gentiment, en chuchotant.

« Dimitri, il faut dormir maintenant !

— Mais, les arbres, tu les entends parler, n’est-ce pas ? »

Des rêves étranges

Depuis que je suis enfant, je fais des sortes de rêves prémonitoires.

Je devais avoir une dizaine d’années au moment où je l’ai compris. Une nuit, j’avais rêvé d’une cabane étrange, en rondin de bois avec une porte métallique vert foncé. Elle était entourée de grandes herbes folles et un petit étang se trouvait quelques mètres plus loin. Je me revoyais clairement, accroupi près d’une souche d’arbre, en train de regarder un escargot se déplacer lentement. J’avais mis la bestiole gluante dans la paume de ma main et je m’étais redressé. Quand mon regard avait quitté ma main et son occupant pour s’élargir à la clairière, les herbes hautes avaient disparu. À la place, des dizaines d’escargots énormes avançaient dans ma direction. Certains avaient des coquilles marron et d’autres en portaient des noires. Étrangement, celui que j’avais dans ma main avait une teinte plutôt gris clair.

Par la suite, nous avions été invités par ma grand-mère pour un repas, et des escargots se sont retrouvés dans nos assiettes. Je n’en avais jamais mangé auparavant et j’étais encore bizarrement perturbé par la sensation de sa consistance sur ma peau, même si c’était en rêve. Ce jour-là, j’avais refusé d’y goûter, animé par un dégoût qui me collait à la peau.

J’avais eu d’autres rêves plus cocasses, comme cette nuit où je me suis retrouvé en compagnie d’une jeune femme métisse et d’un rouquin au volant d’une voiture, en train d’essorer des bikinis trempés sur mes genoux. Nous étions garés en pleine ville, sous des platanes. Je n’avais aucune idée de comment on s’y était retrouvé, mais une violente radée nous avait obligés à nous réfugier à l’abri quelque part, et ces maillots de bain apparaissaient par nos fenêtres entrouvertes.

Incompréhensible, ce rêve n’avait aucun sens.

Pourtant, le week-end suivant, nous étions de sortie à la piscine. J’étais avec mes cousines, mes parents et ma tante ayant eu la bonne idée de s’y retrouver par une journée de canicule. Nous avions été pris par surprise par un orage qui avait éclaté soudainement, et il fut si violent que l’électricité disjoncta. Les bassins furent évacués et le personnel de la piscine nous avait tous regroupés sur les grandes marches aux abords de la pataugeoire.

Mais cette nuit, j’ai rêvé que le soleil éclatait, de la même manière qu’une bombe à eau explose. J’appréhende un peu.

La rivière

La rivière n’était pas profonde, vraiment pas.

C’est pour ça que ma mère me laissait y aller sans problème avec mon petit frère. Martin n’a pas encore six ans et il me fallait le surveiller. Mais il n’est pas bête pour autant et il sait que quand on va à la rivière, il faut faire attention. Les pierres sont glissantes, coupantes, il y a de grandes herbes et des ronces à certains endroits.