Roméo et Juliette de William Shakespeare - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Pièce mythique, Roméo et Juliette, composée vers 1595 et publiée en 1597, est sans doute la tragédie la plus bouleversante de William Shakespeare (1564-1616). À partir de sources préexistantes (Masuccio de Salerne, Luigi Da Porto, Bandello), le dramaturge fait des jeunes amants tragiques le symbole de l’innocence sacrifiée et de l’amour sublime.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Roméo et Juliette de William Shakespeare

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Cet ouvrage a été réalisé par les services éditoriaux et techniques d’Encyclopædia Universalis

ISBN : 9782852293946

© Encyclopædia Universalis France, 2016

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Couverture : © Nito/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Roméo et Juliette de William Shakespeare.

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Roméo et Juliette

Pièce mythique, Roméo et Juliette, composée vers 1595 et publiée en 1597, est sans doute la tragédie la plus bouleversante de William Shakespeare (1564-1616). À partir de sources préexistantes (Masuccio de Salerne, Luigi Da Porto, Bandello), le dramaturge fait des jeunes amants tragiques le symbole de l’innocence sacrifiée et de l’amour sublime. La pièce fut écrite à peu près en même temps que Le Songe d’une nuit d’été, où le thème des amants empêchés recevait un traitement comique à travers la mise en scène burlesque de l’histoire de Pyrame et Thisbé. Or l’efficacité de Roméo et Juliette est largement liée aux effets de surprise sur lesquels repose l’action, en particulier dans le dosage entre éléments comiques et tragiques dans la progression de l’intrigue, et dans le contraste entre la solitude et le lyrisme des « deux amoureux, contrariés par les astres » et l’aveuglement criminel de leur entourage.

• Comédie et lyrisme

De fait, la tragédie semble adopter dans un premier temps les conventions du genre comique, du moins jusqu’au retournement subit de l’acte III, avec le meurtre de Mercutio par Tybalt et celui de ce dernier par Roméo. Jusqu’à ce double meurtre, tout semble pouvoir trouver une issue positive. Le thème même des amours de deux jeunes gens empêchés de s’unir par leurs parents et leurs stratagèmes pour contourner l’interdit familial pouvait ressortir à la comédie – et l’on pense là encore au Songe d’une nuit d’été. Ainsi, les deux premiers actes présentent la querelle entre les Capulet et les Montaigu, les deux plus grandes familles de Vérone, sur un mode mi-sérieux, mi-comique, en particulier lorsque les serviteurs singent leurs maîtres ; une large part est faite, dans ce début de pièce, à la festive scène du bal où se rencontrent Roméo et Juliette, ainsi qu’à leurs duos amoureux. C’est l’occasion pour Shakespeare de donner libre cours à son lyrisme : la révélation de la passion amoureuse s’exprime dans une langue incandescente. Dès l’acte II, les deux jeunes gens se promettent l’un à l’autre au cours de la poétique scène du balcon, l’une des grandes scènes d’amour du corpus shakespearien : « Mais chut ! Quelle lumière perce à cette fenêtre ? C’est l’Orient et Juliette en est le soleil ! Lève-toi, beau soleil et tue l’envieuse lune qui est déjà malade et pâle de chagrin que toi, sa vestale, puisse être combien plus belle ! Ne sois pas sa vestale puisqu’elle est envieuse ; sa livrée virginale a des tons anémiques et verdâtres ; il n’y a que des folles pour la porter ; jette-la aux orties. Voici ma dame ! Oui, voici mon amour ! » (acte II, scène 1).

Si Roméo, le jeune écervelé des premières scènes, nourri de poésie pétrarquiste, se convertit à l’amour véritable en rencontrant Juliette, cette dernière l’emporte sur lui en intensité et en maturité, malgré sa très grande jeunesse. Au début du troisième acte, elle a des mots incantatoires qui en appellent au cosmos entier pour exprimer un amour absolu, placé sous le signe de la nuit et du secret.

Quant à la déchirante scène des adieux après l’unique nuit d’amour de Roméo et Juliette, elle reste l’une des plus émouvantes du théâtre shakespearien : « C’était l’alouette messagère du matin, et non le rossignol : vois, mon amour, quelles zébrures jalouses festonnent ces nuages qui s’entr’ouvrent là-bas... » (III, 5).

• Une tragédie de la malchance

La mort de Mercutio, ami de Roméo et parent des Montaigu, apparaît comme l’élément déclencheur de la tragédie. Dans l’obligation de venger sa mort en tuant son assassin, le Capulet Tybalt, cousin de Juliette, Roméo est conscient de mettre en branle la machine tragique : « Ô je suis le jouet de la fortune » (III, 1). Car avec Mercutio, éternel plaisantin, riant de tout, de l’amour romantique comme de la destinée, c’est bien l’esprit de comédie qui disparaît. Cette mort fait basculer la pièce dans l’univers tragique en transformant Roméo en proscrit. Cependant, si machine tragique il y a, elle ne fait intervenir nulle fatalité et les astres invoqués dans le Prologue n’ont pas grand-chose à y voir. L’acte IV dessine encore les contours d’une issue possible au drame des amants séparés, même si les solutions envisagées sont extrêmes : sur les conseils mal avisés de frère Laurent (qui avait marié les amants), Juliette, pressée par des parents tyranniques d’épouser Paris, n’hésite pas à se faire passer pour morte en avalant une potion, et ainsi gagner du temps avant de rejoindre Roméo en exil. Mais le messager chargé de prévenir Roméo du stratagème ne trouve pas le jeune homme à temps et frère Laurent lui-même arrive trop tard. L’issue est connue : Roméo, désespéré de la mort de Juliette, s’empoisonne dans sa tombe ; quand, à son réveil, Juliette découvre le corps du jeune homme, elle se poignarde. Loin de mettre en œuvre une fatalité d’ordre supérieur, la tragédie de Roméo et Juliette, fruit d’une succession de coïncidences malheureuses, est bien celle, désespérante, du hasard et de la malchance.

Line COTTEGNIES

Bibliographie
W. SHAKESPEARE, Roméo et Juliette, trad. M. Pollet, Aubier-Montaigne, Paris, 1961.
Études
H. FLUCHÈRE, Shakespeare, dramaturge élisabéthain, Gallimard, Paris, 1947, rééd. 1966J.-P. MAQUERLOT, Shakespeare and the Mannerist Tradition, Cambridge University Press, Cambridge, 1995S. SNYDER, The Comic Matrix of Shakespeare’s Tragedies, Princeton University Press, Princeton, 1979.