Salomé - Oscar Wilde - E-Book

Salomé E-Book

Oscar Wilde

0,0
4,99 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Salomé est une tragédie d'Oscar Wilde dont la version originale de 1891 est en français. Une traduction en anglais a suivi trois ans plus tard. La pièce, en un acte, repose sur l'épisode biblique de Salomé1, belle-fille du tétrarque de Galilée Hérode Antipas, qui, à la consternation de son beau-père, mais au grand plaisir de sa mère Hérodiade, demande qu'on lui apporte la tête de Iokanaan (Jean le Baptiste) sur un plateau d'argent comme récompense pour avoir exécuté la danse des sept voiles.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



SALOMÉ

 

 

 

 

 

DRAME EN UN ACTE

 

 

 

 

Oscar Wilde

 

 

 

PERSONNES

 

 

 

 

 

HÉRODE ANTIPAS, Tétrarque de Judée.

IOKANAAN, le prophète.

Le jeune Syrien, capitaine de la garde.

TIGELLIN, un jeune Romain.

Un Cappadocien.

Un Nubien.

Premier Soldat.

Second Soldat.

Le Page d'Hérodias.

Des Juifs, des Nazaréens, etc.

Un Esclave.

Naaman, le bourreau.

HÉRODIAS, femme du Tétrarque.

SALOMÉ, fille d'Hérodias.

Les esclaves de Salomé.

 

 

  SCÈNE

 

 

(Une grande terrasse dans le palais d'Hérode donnant sur la salle de festin. Des soldats sont accoudés sur le balcon. A droite il y a un énorme escalier. A gauche, au fond, une ancienne citerne entourée d'un mur de bronze vert. Clair de lune.)

 

LE JEUNE SYRIEN.

 

Comme la princesse Salomé est belle ce soir!

LE PAGE D'HÉRODIAS.

 

Regardez la lune. La lune a l'air très étrange. On dirait une femme qui sort d'un tombeau. Elle ressemble à une femme morte. On dirait qu'elle cherche des morts.

LE JEUNE SYRIEN.

 

Elle a l'air très étrange. Elle ressemble à une petite princesse qui porte un voile jaune, et a des pieds d'argent. Elle ressemble à une princesse qui a des pieds comme des petites colombes blanches... On dirait qu'elle danse.

LE PAGE D'HÉRODIAS.

 

Elle est comme une femme morte. Elle va très lentement. (Bruit dans la salle de festin.)

PREMIER SOLDAT.

 

Quel vacarme! Qui sont ces bêtes fauves qui hurlent?

SECOND SOLDAT.

 

Les Juifs. Ils sont toujours ainsi. C'est sur leur religion qu'ils discutent.

PREMIER SOLDAT.

 

Pourquoi discutent-ils sur leur religion?

SECOND SOLDAT.

 

Je ne sais pas. Ils le font toujours... Ainsi les Pharisiens affirment qu'il y a des anges, et les Sadducéens disent que les anges n'existent pas.

PREMIER SOLDAT.

 

Je trouve que c'est ridicule de discuter sur de telles choses.

LE JEUNE SYRIEN.

 

Comme la princesse Salomé est belle ce soir!

LE PAGE D'HÉRODIAS.

 

Vous la regardez toujours. Vous la regardez trop. Il ne faut pas regarder les gens de cette façon... Il peut arriver un malheur.

LE JEUNE SYRIEN.

 

Elle est très belle ce soir.

PREMIER SOLDAT.

 

Le tétrarque a l'air sombre.

SECOND SOLDAT.

 

Oui, il a l'air sombre.

PREMIER SOLDAT.

 

Il regarde quelque chose.

SECOND SOLDAT.

 

Il regarde quelqu'un.

PREMIER SOLDAT.

 

Qui regarde-t-il?

SECOND SOLDAT.

 

Je ne sais pas.

LE JEUNE SYRIEN.

 

Comme la princesse est pâle! Jamais je ne l'ai vue si pâle. Elle ressemble au reflet d'une rose blanche dans un miroir d'argent.

LE PAGE D'HÉRODIAS.

 

Il ne faut pas la regarder. Vous la regardez trop!

PREMIER SOLDAT.

 

Hérodias a verséà boire au tétrarque.

LE CAPPADOCIEN.

 

C'est la reine Hérodias, celle-là qui porte la mitre noire semée de perles et qui a les cheveux poudrés de bleu?

PREMIER SOLDAT.

 

Oui, c'est Hérodias. C'est la femme du tétrarque.

SECOND SOLDAT.

 

Le tétrarque aime beaucoup le vin. Il possède des vins de trois espèces. Un qui vient de l'île de Samothrace, qui est pourpre comme le manteau de César.

LE CAPPADOCIEN.

 

Je n'ai jamais vu César.

SECOND SOLDAT.

 

Un autre qui vient de la ville de Chypre, qui est jaune comme de l'or.

LE CAPPADOCIEN.

 

J'aime beaucoup l'or.

SECOND SOLDAT.

 

Et le troisième qui est un vin sicilien. Ce vin-là est rouge comme le sang.

LE NUBIEN.

 

Les dieux de mon pays aiment beaucoup le sang. Deux fois par an nous leur sacrifions des jeunes hommes et des vierges: cinquante jeunes hommes et cent vierges. Mais il semble que nous ne leur donnons jamais assez, car ils sont très durs envers nous.

LE CAPPADOCIEN.

 

Dans mon pays, il n'y a pas de dieux à présent, les Romains les ont chassés. Il y en a qui disent qu'ils se sont réfugiés dans les montagnes, mais je ne le crois pas. Moi, j'ai passé trois nuits sur les montagnes les cherchant partout. Je ne les ai pas trouvés. Enfin je les ai appelés par leurs noms et ils n'ont pas paru. Je pense qu'ils sont morts.

PREMIER SOLDAT.

 

Les Juifs adorent un Dieu qu'on ne peut pas voir.

LE CAPPADOCIEN.