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L’ère des aliénés est née. Ce sont eux qui dirigent réellement le monde. Gargantua a créé un temps qui dépasse toutes les conventions du monde visible. Les Hommes se dirigent vers un nouvel ordre, et un compte à rebours glaçant est lancé. Ces jours seront certainement les plus haletants de toute votre existence fictive. Vous ne pourrez pas échapper à votre psychopathe particulier. L’humanité chétive et centrée sur elle-même ne trouve pas son salut dans les démocraties ni dans les tyrannies. L’amour ? Quel sens lui conférer entre deux mondes si différents, A M ? Avez-vous le Chromosome Z ? Pas encore ? Cela ne saurait tarder.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Alexandre Petronin n’écrit ni pour la gloire ni pour la postérité, encore moins pour l’orgasme, mais pour découvrir les raisons de son cœur. Il considère que l’écriture est une lecture unique du monde, une quête d’instantané et d’infini.
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Seitenzahl: 135
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Alexandre Petronin
Sang
Tome III
Chromosome Z
Roman
© Lys Bleu Éditions – Alexandre Petronin
ISBN : 979-10-377-6016-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Chapitre 1
Arrête
Arrête de me parler, arrête de m’écrire, arrête de me regarder. Tu es dans mes rêves, tu me hantes. Tu ne me touches pas, tu joues avec moi, avec mon regard, dans mon espace protégé. Tu n’es ni X ni Y, tu n’as pas de nom connu, tu es inexistant et pourtant tu te comportes comme une tache indélébile. Je te vois, je t’efface, mais tu reviens. Comme ce point noir lumineux en pleine journée. Je marche, et si je me retourne, je sens que tu es à ma recherche, que tu me traques. Je n’aperçois que ce point noir, ce trou, ce vide. Qu’est-ce que je porte aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela peut bien t’intéresser ? Tu n’existes pas vraiment. Tu n’es ni en colère ni en joie. Tu veux partir, très bien, pars et ne reviens jamais. Mais toi, tu connais l’indifférence, tu aimes cela, tu respires pour cela, tu vis à travers ce que je peux penser de toi. Sors, sors, sors. Luminosombra. Luminosombra. Luminosombra. Je répète dans l’espoir que tu t’effaces, que tu prennes une apparence ordinaire, que je puisse te toucher, te palper, te prendre, t’arracher tes vêtements, te mettre complètement nu, comme un vers de pomme, arrête de tourner, arrête de tourner, arrête de tourner. Tu es comme la peste, je te perce et tu reviens, une verrue indigeste, une larve cervicale, un parasite invisible de vous tous. Oh quelle belle plante ! je vais l’arroser. Non. Qu’est-ce qui te prend ? Tu n’es pas comme d’habitude. Qu’est-ce que tu veux dire ? Je suis un homme qui veut que son environnement soit propre et bien entretenu, cela te pose-t-il un problème ? Ce n’est pas tant que tu sois soudainement un junkie du ménage qui me pose problème, mais ton attrait pour les plantes. Si tu veux respirer, va prendre l’air, et arrête de t’étouffer avec des plantes qui ne demandent qu’à vivre seules. Les plantes sont faites pour vivre à l’extérieur. Pourquoi chercher à les domestiquer ?
Arrête, les plantes sont justement un trésor qui égaye un intérieur. Nous ne sommes plus des bêtes sauvages à vivre dehors. Nous construisons des maisons, et il en va de même qu’amener une plante chez nous, nous humanise d’une certaine façon. Quel baratineur ! Tu veux te convaincre toi-même que tes manies bidon existent et pourtant elles ne sont qu’un produit parmi tant d’autres. Que veux-tu prochainement ? Tu ne sais même pas et je vais te dire pourquoi, car tu es en panne d’imagination ; à force d’être séquencé comme un morceau de savon, tu te comportes comme lui. Le cerveau humain n’est pas si malin. Il est si prévisible. Il n’a rien d’intelligent au fond, il suit, il ne sait pas lui-même ce qui est bon pour lui. Ah, si ! quand il voit un chou de Bruxelles, il se dit : « oh, punaise ! tu veux m’étouffer de ton désir nauséabond ». Tu feras trois bonds en arrière, c’est une réaction très primitive mais si je te mets un médicament toxique mélangé à ta purée de patate douce, verrais-tu la différence ? Non, mais maintenant, je vais me méfier. Voilà, encore une fois ton cerveau est encore berné. Il ne faut pas tellement en dire avec toi, sinon tu vas croire que toute la Terre entière veut ta mort, même ce pauvre monsieur sur son banc. Il y a 30 années de cela, lui-même savait qu’il finirait comme cela, c’est d’une tristesse à en faire pleurer les templiers. Quel sentimentalisme à deux balles ! Même à deux balles, je n’achèterai pas, je tiens à garder ma dignité, si cela est la dernière chose qui me reste de la célèbre division euclidienne, entre 0 et 1, tu vivras ou tu mourras. De quoi, de qui ? Tu le sais déjà. Ta conscience est là, elle est simplement endormie, et occupée à cliquer comme un bon petit soldat. Si tu veux te perdre, prends un GPS ; si tu veux trouver ton chemin, prends-toi la main et marche. La vie n’est belle qu’à regarder dans les yeux, et non dans un regard rectangulaire, où sont les jugulaires nom de Dieu ! Maman m’a toujours dit de ne pas jurer, mais je le jure quand même. Ce n’est pas parce que je n’écoute pas toujours maman que je ne l’aime pas, bien au contraire, tout ce que je veux, c’est sauver cette fichue humanité du « progrès ». On se demande bien pour qui est le progrès. La cliquomanie. Ou le trouble mental pour désigner le fait de se comporter comme un coquelicot.
Rester sur place et ne pas bouger. Bouger frénétiquement son doigt neutre, il n’a pas d’importance, il va seulement cliquer compulsivement jusqu’à épuisement. C’est comme ce jour où nous nous dirigerions vers un point d’eau, il en ressortirait du liquide jaune hétérogène un peu visqueux, nous aurions dit de l’urine fermentée. Arrête ! Il se prend la main droite, la crispe maladivement et la monte jusqu’à sa tête, aux neurones plats. C’était de la place que tu veux, je t’en donne. Nous allons tous à la cave pour contempler, pour imaginer que le sombre n’a plus d’emprise sur nos peurs. Nous allons découvrir un nouveau monde. Celui de l’infinie solitude. Le tuyau chaud goutte, je m’accroche, il m’accroche, comme un soldat où le temps ne semble plus avoir d’emprise. Nous désirons l’indésirable, car il est le seul à comprendre notre désir le plus profond. Je t’embrasse et tu n’es pas là. L’amour lui-même devient seul. C’est un aveu. Avez-vous tué l’amour ? Le seul sentiment qui pouvait encore nous faire espérer que le monde était un flot de sens. L’horizon ; l’amour, arrête. Tu as jeté ta dernière bouteille, le message est clair. Tu ne dois plus y retourner. Tu semblais me perturber à certains moments, ma cervelle prenait un peu la flamme du désespoir, qui me rendait un instant espérant et soupirant. Seulement voilà, tu n’étais qu’un bout de fil qui se dérobait, qui s’érodait, mon esprit s’entichait d’un tel diamant. Je pouvais enfin être avec toi, en pensée. Je ne sais pas si c’était possible que nous nous rencontrions. Je sais que toi derrière ton livre, tu espères que je la rencontre, et qu’elle m’anime pour toujours. Je préfère dormir dehors que de passer une seule minute à vivre une histoire qui n’est pas la mienne. Je me sens si seul d’être moi-même. Les cris, les pleurs glissaient sur moi, je n’arrivais pas à les ressentir, mon cerveau était séché de toutes ses larmes intarissables. Je ne suis pas moi, arrête ! Comment peux-tu croire que je suis moi ?
L’homme est un solitaire. Oui, mais tu ne seras pas contre un peu d’amour mielleux de temps à autre, de caresses de fortune, que l’on t’admire. Ce ne serait qu’un plaisir temporaire comme tout ce qui existe, la peine dure plus longtemps, alors à quoi bon s’attacher au plaisir. Quand lui-même est là, nous le refusons, nous voulons être seuls. Nous ne savons plus quel jour et quel jour, lundi, mardi, quelle fichue importance, nous sommes des morceaux de sucre dilués dans le café du matin, et nous nous évaporons en une fraction de seconde. Alors, cherchons la peine, trouvons-la et réservons-lui le même sort, comprenons-la, le plaisir d’un temps n’a plus le temps quand l’orage éclate, il est déjà trop tard. Pourquoi changer de chapitre ? Cela vous fait tellement plaisir qu’un autre arrive ? Qu’il soit meilleur que le premier, qu’il y ait une évolution, un élément comparatif. Je pourrai jeter les 99,9 pour cent de mes œuvres. Quel chapitre mérite d’être l’un avant l’autre, il est une construction du temps. Je retourne la manivelle. Ne pensez-vous pas qu’il soit nécessaire de changer le cours de l’Histoire, et de retourner cette vilaine queue pour qu’on en voie un jour peut-être une tête en forme de quelque chose, qui ressemble à autre chose qu’une diversité qui se déteste fondamentalement.
Je ne conçois pas à vouloir le pouvoir à tout prix. Je ne cherche pas à vous convaincre, à persuader, à vous embobiner, quel en serait l’intérêt, sinon de perpétuer ce système hypocrite où le pouvoir n’est qu’une affaire du meilleur orateur, celui qui en dit plus que les autres, ce combat perpétuel entre son intérêt et encore un peu plus de son intérêt. J’ai rêvé de toi, c’était fou. Je ne t’ai jamais vue, jamais touchée, je n’ai jamais senti ta peau contre la mienne, et pourtant tu étais là sous une apparence différente à chaque fois que nous nous rencontrions.
Cette fois-ci, tu avais la coiffe un tantinet rasée. J’étais décontenancé, je l’admets, pourtant cela ne m’a pas empêché de lever la main pour te faire signe de venir me voir. Tu avais feint de m’avoir aperçu et tu étais au téléphone, tu t’apprêtais donc à raccrocher pour venir me parler. Nous nous sommes vite rapprochés, comme si nos corps ne désiraient qu’une seule chose. Cette négativité deviendrait positive ! Je le savais. Tes cheveux rouges et tes yeux bleus, délicats et vifs, que j’en étais ému à chaque fois ! Je gardais pourtant cette information pour moi. Je ne pouvais pas te dire ce que je ressentais à ce moment-là, même si tu le devinais tellement ; je transpirais de tes émanations, de ton âme. Ce n’est pas ce qui va se passer, et pourtant, nous nous sommes dirigés dans une salle de classe avec tes amies qui me posaient toujours un tas de questions sans intérêt. Dès que j’avais le dos tourné, où elles pensaient que je ne me rendrais pas compte qu’elles jasaient sur moi, même si elles n’étaient pas tellement discrètes. C’était un cours de politique, enfin sur les sondages, le combat des minorités contre les majorités, quel ennui ! Je me suis retrouvé entre des cours chiants à mourir et des copines dont je n’avais qu’une envie pressante, qu’elles disparaissent de mon regard d’idylle d’Elle et de moi. M. est quelqu’un de droit et terriblement gentille, donc dès qu’elle a vu que je ne me sentais pas à l’aise, elle a pris ma défense. Avant tout ceci, je lui ai glissé à l’oreille que ses amies étaient des garces sans noms et que j’allais m’éclipser. Je me suis tout à coup levé, et elle m’a suivi. Elle avait jeté un regard noir à ses amies, qui se sont tout bonnement tues au moment où elle était entrée en scène pour me sauver. Vous allez trouver cela drôle, mais j’ai trouvé cela tellement romantique. Elle s’est exprimée : « allons chez moi ». Nous sommes partis comme Bonnie and Clyde, prêts à tout ravager, la mine réjouie, cependant elle m’a annoncé que sa famille serait là. Je porte à croire que nous n’aurions jamais de moment rien qu’à nous. Je lui ai signifié que je devrais rentrer assez tôt. Ce n’est pas un manque de courage de ma part, c’était pourtant la vérité, j’exècre mentir, et surtout pas à ma chère et tendre, dont son sang commence à me faire de plus en plus appétit. J’ai des maux de tête. Je lui ai caressé la joue tendrement et j’ai pu voir ses cheveux colorés rasés de plus près. Je n’étais pas horrifié, j’avais le cœur qui commençait à montrer le bout de son nez, ou était-ce une illusion, j’étais entre larmes et soupirs.
Peux-tu arrêter de me torturer ? Tu es dans chacun de mes rêves. Tu prends une apparence différente ; jusqu’où iras-tu ? Tantôt tu as une forme humaine physique, tantôt une forme de plus en plus étrange. Tu deviens un message ironique avec un pouce levé. Je ne sais pas à quel jeu tu joues, mais j’ai très envie de connaître la fin de cette histoire. Si finalement s’endormir l’un contre l’autre n’était qu’une fin parmi toutes les autres fins possibles. À quel moment, me suis-je dit que nous connaîtrions l’infini, toi et moi ? Comme une forêt où j’entendais ses craquements, mon ouïe était transformée, je pouvais sentir le vent de tes pas, et cela me rassurait. Je savais que tu ne m’avais pas abandonné et que tu m’avais suivi jusque dans ce monde-là. Entre les temps, il y avait un mariage qui se faisait. Et chaque corde de son donnait un rythme à son espoir. Je ne pense pas que nous soyons seuls. Nous sommes des êtres accompagnés, guidés par notre esprit. Libérez-le ! Arrête, tu vas leur faire croire que tout cela existe, qu’il y a une suite dans le génome. Arrête, je t’implore de les laisser tranquilles, ils n’ont pas besoin de tes idées folles.
Chaque forêt est un morceau du corps, et il n’appartient qu’à toi d’aimer chaque miette du chemin. Les feuilles mortes comme nos cellules meurent, mais tu peux ralentir ce processus en réfléchissant, en t’ouvrant, en acceptant que tu n’es pas seul, que la nature se réveille, et toi tu ne dors pas, tu l’écoutes, tu es un petit morceau d’Elle, mais puissant, tu as le pouvoir, la force, le contrôle. Tu ne peux pas te laisser mourir. Tu es un vivant, et un vivant ne meurt jamais. Pourquoi devrais-je faire mourir Gargantua ? Pourquoi ? Au nom de quelle absurdité devrais-je le faire mourir ? Tant qu’il est vivant, il n’est pas mort, et s’il meurt, ce qui est une hypothèse aberrante car c’est admettre qu’il y a une fin à tout. Je refuse. Arrête, tu vas arrêter la fin du monde ? Tu vas ruiner beaucoup de bonnes personnes aux idées délirantes. Je sais bien, pourtant c’est ce que je ressens. Pourquoi penser que la mort est une fin définitive ? C’est contraire au principe de l’ouverture. Il y a des portes, qui s’ouvrent, la porte définitive n’existe pas. L’humain est une limite, si tu n’es pas humain, la limite n’existe plus, il n’y a pas qu’un Univers observable, il y a toujours ce qu’on ne voit pas, car nous ne connaissons pas. Donc une fois les limites dépassées, nous trouvons autre chose. C’est aussi simple que cela. S’il n’y a pas de limites, il n’y a pas de mort. Il y a une infinité de mondes. Et le monde que je vous propose est un monde où il n’y a aucune limite. L’humain est un être qui aime le mystère, et résoudre, il n’est pas assez infini pour tout comprendre, être absolu. Existe-t-il un monde où l’absolu existe ? Oui, le mien. Réconcilier la physique quantique avec la relativité générale ? Pourquoi une particule ne pourrait pas être infinie en tout temps et tout lieu ? Si tu as le savoir, tu peux. J’étais dans une forêt avec un point lumineux dans le ciel. Si j’arrive à ce point, je suis sauvé. Vas-tu me laisser dans les bras d’une autre ? Qu’y a-t-il au fond de l’eau ?