Sans contact - Pascal-Eric Rouet - E-Book

Sans contact E-Book

Pascal-Eric Rouet

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Beschreibung

Départ d’une course contre la montre !

Pierre, ingénieur en informatique, maîtrise la technologie du paiement Sans contact, la grande révolution qui pointe. Une petite faille dans cette technologie laisse apparaître des opportunités d´arnaques qui ne tardent pas à attirer des truands de gros calibre. Démarre alors une course contre la montre menée à un rythme infernal où tous les coups sont permis.

Un thriller teinté d’une note d’érotisme et d'une pointe de tendresse.

EXTRAIT

"Tous les jours, je consulte mon doudou d’adulte : mon smartphone, compagnon de tous les instants, celui qui sait quand je vais rencontrer mes amis, celui qui emporte mes souvenirs, celui qui me distrait lorsque j’ai un moment de libre, celui qui me relie à ma famille, mon sixième sens. J’aime son design, j’écoute sa musique, je regarde ses images, je sens le soyeux de sa peau… et en plus je l’ai mis dans un petit étui « odeur de pomme » dont j’adore le parfum… Il est devenu mon ami intime, mon doudou, mon alter ego. Et pourtant, il y a cinquante ans, il n’y avait rien. Le transistor est arrivé en 1950 : l’âge de pierre ! Le premier circuit électronique n’a été conçu qu’en 1971 ; le début de l’âge de bronze. Et en 1983, le tout premier mobile signait le début des temps modernes. Mais désormais, le monde entier est connecté. Le réseau des réseaux nous ouvre des milliers de portes vers l’extérieur. Le WiFi nous relie à la maison. Le Bluetooth nous raccorde à la voiture… Des tonnes de normes et de noms d’interfaces plus compliqués les uns que les autres nous unissent."

A PROPOS DE L’AUTEUR

Après avoir publié Vol de bruit, en 2012, qui a remporté un succès, notamment dans le milieu aéronautique, Pascal-Eric Rouet signe avec Sans contact, son deuxième thriller.

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Ce roman est une pure fiction. La succession des événements, les personnages, les moyens mis en œuvre et les situations associées sont souvent inspirés d’actualités ou d’articles scientifiques, mais relèvent toujours de l’imagination de l’auteur, conduisant à cette histoire qui s’enchaîne de façon logique mais reste virtuelle. Aussi l’auteur demande-t-il à toute personne homonyme de l’un de ses personnages de bien vouloir l’excuser, toute ressemblance avec des personnages existants n’étant que pure coïncidence bien indépendante de sa volonté.

À

Mon épouse Nathalie,

Mes enfants,

Ma famille,

Mon oncle Michel, parti cette année.

Et les proches amis qui m’ont conseillé dans cette aventure.

En champ proche

La genèse

Tous les jours, je consulte mon doudou d’adulte : mon smartphone, compagnon de tous les instants, celui qui sait quand je vais rencontrer mes amis, celui qui emporte mes souvenirs, celui qui me distrait lorsque j’ai un moment de libre, celui qui me relie à ma famille, mon sixième sens. J’aime son design, j’écoute sa musique, je regarde ses images, je sens le soyeux de sa peau… et en plus je l’ai mis dans un petit étui « odeur de pomme » dont j’adore le parfum… Il est devenu mon ami intime, mon doudou, mon alter ego.

Et pourtant, il y a cinquante ans, il n’y avait rien. Le transistor est arrivé en 1950 : l’âge de pierre ! Le premier circuit électronique n’a été conçu qu’en 1971 ; le début de l’âge de bronze. Et en 1983, le tout premier mobile signait le début des temps modernes.

Mais désormais, le monde entier est connecté. Le réseau des réseaux nous ouvre des milliers de portes vers l’extérieur. Le WiFi nous relie à la maison. Le Bluetooth nous raccorde à la voiture… Des tonnes de normes et de noms d’interfaces plus compliqués les uns que les autres nous unissent.

Tout le monde est accessible, n’est-ce pas ?

Non ?

Pourquoi ? C’est si compliqué que cela ?

Et oui, ce n’est pas si simple. Les initiés parlent d’association, de clefs, de domaines… Nos smartphones peuvent tout faire mais il leur manque un élément essentiel : réaliser ce que nous souhaitons de façon simple et instinctive.

Alors, en 2004, une petite révolution se prépare. L’idée est toute simple : plutôt que d’utiliser de multiples procédures de configuration des appareils pour les connecter ensemble, faisons le geste de les approcher pour qu’ils se découvrent.

Un geste simple. Pas un descriptif fumant d’informaticien. Non, juste un petit geste qui nous facilitera la vie en mettant en avant la proximité : la proximité de l’objet auquel on voudra se connecter, la proximité du capteur cardiaque que l’on voudra emmener avec soi pour accompagner sa séance de sport, et pourquoi pas alors la proximité avec notre environnement comme ce bus que je prends tous les jours et dans lequel un geste vers le composteur me permettrait d’avoir mon billet, voire d’acheter d’autres produits.

Oui, au milieu de notre monde technique complexe, c’est une excellente idée. À charge pour les ingénieurs de trouver comment la réaliser.

Des années plus tard, la solution existe. La technologie est prête à être lancée dans le grand public. Elle prend un nom : NFC1.

1. Near Field Communication (Communication en champ proche)

Pierre

Grandcamp, Calvados – Mi-août

— Mince, l’heure !

Pierre regarde sa montre un peu hébété. Comme d’habitude, il n’a pas vraiment fait attention au temps qui passe et il va être encore en retard. Sauf que dans un peu plus d’une heure il a un train à prendre à Bayeux, et que ça risque vraiment d’être short.

Il faut dire qu’avec le superbe soleil de la journée, ça valait vraiment le coup de faire un dernier tour sur la côte avant de repartir pour le week-end. Depuis le temps qu’il est dans le coin, il n’avait pas pu trouver un moment pour faire du bateau, or son stage touchant à sa fin, il commençait à désespérer d’y arriver un jour.

Il n’empêche que vis-à-vis d’André et Victorine, les deux anciens agriculteurs qui l’hébergent depuis deux mois et demi, il n’est pas très fier. Il vient d’arriver en coup de vent, a juste eu le temps de remplir son sac et repart à toute vitesse sans leur dire au revoir.

Il ferme la porte de sa chambre et dévale en courant le couloir, manquant de renverser le vase de Victorine.

Avec la température extérieure, la porte d’entrée est ouverte. Pierre saute quasiment par-dessus le perron et rejoint dans la cour sa petite voiture dont il ouvre la porte passager pour jeter son sac avant de monter de l’autre côté.

Un coup de démarreur. Elle tourne toujours parfaitement. Allez, il n’y a pas de temps à perdre. Il jette un coup d’œil sur la maison et apercevant Victorine derrière la fenêtre, il lui fait un signe de main avant d’embrayer et de prendre la route de Maisy.

— Bon week-end mon garçon, dit Victorine en le voyant partir.

— Qu’est-ce qu’il y a ? lui demande André.

— Oh, je parlais pour Pierre. Il vient de partir.

André jette un coup d’œil à sa montre en riant :

— Ah, ah ! Décidément, toujours à la bourre notre petit gars. Il a intérêt à ne pas trop traîner s’il veut avoir le 18h33.

— Pourvu qu’il ne commette pas d’imprudence.

— Hum, il connaît la route.

— Quand même, il est gentil mais pas très sérieux.

— Ça, pour les horaires, c’est sûr. Pour son travail, par contre, Jeanne m’en a parlé hier. Elle avait l’air drôlement contente.

— Tu sais ce qu’il fait à l’office du tourisme ?

— Il travaille dans les ordinateurs, mais je ne sais pas sur quoi exactement.

— Quand même, un jeune étudiant lâché tout seul comme ça, il devrait être aidé.

André fronce les sourcils :

— Je n’ai pas très bien compris ce qu’il m’a raconté sur son travail. Il m’a dit qu’il est envoyé par une société de Paris qui vend un softe-ouare ici mais c’est lui qui vient tout seul et il sait ce qu’il doit faire parce qu’il parle avec eux par les tuyaux des réseaux. Elle t’en a dit plus, Jeanne ?

— Non. Tu sais, je n’y comprends rien à leurs histoires d’ordinateurs. Faut dire, de nos jours, les gens ils ne savent plus parler sans avoir un écran sous leur nez.

— C’est sûr. Tiens, je vais aller chercher le journal d’ailleurs. Je vais en profiter pour passer à la boulangerie.

— D’accord. Je t’embrasse mon André.

— À tout à l’heure ma Victorine.

Et André quitte la pièce en suivant le même chemin que Pierre, mais à une allure bien plus raisonnable.

Sur la route de Bayeux par contre, la petite 107 de Pierre ne perd pas de temps. À force de sillonner le coin pour son employeur, il commence à bien connaître les nationales. D’ailleurs, rouler vite est loin de lui déplaire et autant en profiter : dans quinze jours, lorsque son stage chez « Les villages de charme » s’achèvera, il n’aura plus tellement l’occasion de revenir dans le coin.

« Les villages de charme » !

En y repensant, il sourit, se remémorant sa réaction la première fois qu’il a découvert l’offre de stage au Bureau des Élèves de son école. Il était loin de penser à l’époque que des études d’informatique le conduiraient à sillonner les plages du Débarquement pour configurer des logiciels dans les offices de tourisme.

Ce n’était pas le stage le plus intéressant, mais en même temps… c’était le seul qui restait. Enfin, quelque part, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. S’il s’en était occupé un peu plus tôt en passant moins de temps sur son ordinateur, il aurait peut-être pu trouver une belle opportunité dans un grand groupe.

Il a quand même eu de la chance que le BDE ait cette offre parce que sinon, il aurait bien pu se retrouver le bec dans l’eau. Il n’ose même pas imaginer l’entretien qu’il aurait dû alors avoir dans le bureau du directeur de l’école.

En tout cas, finalement, le stage est plutôt sympa. Il lui permet de parcourir la région pour adapter quelques détails du logiciel aux offices du tourisme sans trop d’effort. Ça prend du temps en discussion mais c’est cool. En définitive, c’est peut-être même une très bonne formation pour soigner sa petite timidité, surtout vis-à-vis des femmes — un comble quand on sait que le nom de son employeur finit par « charme » !

Senteur inoubliable

Basse-Normandie

Sortie 38 – Bayeux – Port en Bessin – Arromanches.

Pierre décélère au moment où il passe sous le panneau et sort de la quatre voies, obligé de freiner fortement pour négocier le virage vers la route nationale. En arrivant au rond-point suivant, il baisse le son de la radio puis accélère pour essayer de grappiller encore un peu de temps sur le dernier kilomètre.

Trois minutes plus tard, enfin arrêté sur le parking de la gare, il ferme sa voiture et jette un dernier coup d’œil à sa montre : huit minutes ; cela devrait être suffisant pour prendre son billet.

Au début de son stage, il prenait plutôt sa voiture pour rentrer à Paris le week-end, mais depuis quelques semaines, il préfère le train, quand même moins cher et surtout nettement plus pratique que les bouchons de l’autoroute de Normandie.

Par contre, sur ce coup, il n’a pas trop assuré en ne commandant pas son billet en avance par Internet. Heureusement, il connaît la gare. Il prend donc directement la direction du hall sans trop faire attention à son entourage, la tête levée pour essayer de distinguer les indications du panneau d’affichage.

Une personne attire son regard : au pied du panneau une jeune femme pianote sur son téléphone, vêtue d’une robe légère qui laisse transparaître une très jolie silhouette.

Pierre la contemple avec ravissement quelques secondes mais baisse vite les yeux, rougissant lorsqu’elle se tourne vers lui. Il effectue alors un léger détour pour éviter de la croiser, tout en jetant quelques coups d’œil discrets dans sa direction. Mais finalement il ne prend pas grand risque : celle-ci après avoir fermé son téléphone s’éloigne vers la sortie de la gare.

Il repère la voie de son train puis rejoint les billetteries automatiques et s’engage dans la queue avec un dernier regard à sa montre : cinq minutes. Deux personnes devant lui.

L’homme placé devant l’appareil baisse sa main vers le réceptacle pour prendre son billet, puis il laisse sa place. Pierre regarde son successeur sélectionner son trajet quand tout à coup il s’immobilise, ses sens dépassés par quelque chose d’extraordinaire : un parfum, non pas tout à fait cela : une odeur, oui c’est exactement ça, une odeur qu’il n’a jamais senti jusque-là…

Il adore.

Il se retourne en inspirant. Derrière lui, une jeune fille à peu près de son âge, plus petite, un peu ronde, attend son tour pour acheter son billet. Elle le regarde de ses yeux bleu-gris :

— Bonjour.

Il est sous le charme. Il sait qu’il n’oubliera plus jamais ce parfum, la forme de ses yeux, son sourire désarmant. Il reste interdit quelques instants, avant de lui répondre poliment :

— Bonjour.

— Allez-y, c’est à vous, lui dit-elle en montrant le guichet qui vient de se libérer devant lui.

Il se retourne. Effectivement.

— Merci.

Il achète son billet puis de nouveau se tourne vers elle.

— S’il vous plaît, dépêchez-vous, lui dit-elle. Mon train part dans cinq minutes.

— Bien sûr, au revoir.

Et il part rejoindre son train.

Il n’a pas vraiment le temps de s’attarder : au moment où il débouche sur le quai numéro un, les premiers wagons défilent devant ses yeux avant que le Cherbourg-Paris ne s’arrête pour ses deux minutes réglementaires.

Pierre monte à bord et dès qu’il est installé, il repense à cette rencontre, ses narines conservant encore l’odeur indéfinissable qu’il a tant appréciée… Il se demande quel train elle prenait, où elle allait.

Un coup d’œil sur son téléphone. Une idée.

Vite, il ouvre l’application de la SNCF pour vérifier : effectivement, deux minutes plus tard, il y a un train pour Coutances. Dommage, un moment il a cru qu’elle pourrait être dans le sien. Aurait-il osé faire tous les wagons pour essayer de faire sa connaissance ? Il y pensera un moment, sans trouver la réponse à cette question.

Anne

Gare de Bayeux – Août 2013

Celui-là, pas très nerveux, se dit Anne avant d’effectuer à toute vitesse sa transaction. Elle récupère son billet puis repart avec son énergie habituelle vers le quai numéro deux, se faufilant à travers les passants en traînant sa petite valise à roulettes.

Heureusement, le TER Alençon-Coutances a laissé la majeure partie de ses passagers à Caen aussi trouve-t-elle sans difficulté une place assise avec de l’espace pour pouvoir sortir son petit ordinateur.

Le trajet pour Saint-Lô ne dure qu’une demi-heure, un temps cependant suffisant pour avancer son rapport de stage. Elle vient en effet de finir la région du bocage de Coutances et Saint-Lô et, la semaine prochaine, elle bascule sur le Cotentin. Alors autant boucler ce chapitre de son rapport avant d’attaquer la suite.

Théoriquement, il n’y a pas particulièrement de lien entre ce travail dans le tourisme et ses études. Mais adorant les voyages, Anne a remué ciel et terre depuis plusieurs mois pour arriver à trouver un stage lié aux spécificités de la gestion dans ce secteur, choisissant avec soin le projet qui lui offrira les meilleurs atouts dans sa vie professionnelle.

C’est qu’elle sait ce qu’elle veut et quand elle a une idée en tête… Ses amies diraient qu’elle n’est pas toujours facile…

Et alors ? dirait-elle si on lui posait la question. Elle est comme ça, point.

Forcément, avec une telle volonté, Anne n’a pas particulièrement de vie amoureuse, privilégiant l’orientation de ses études, tout en ayant découragé plus d’un potentiel compagnon par ses réactions parfois un peu vives.

Pourtant, avec son adorable sourire et ses yeux bleu-gris en demi-arc de cercle, elle a souvent détourné plus d’un regard, même si ses formes et sa façon de s’habiller ne sont pas tout à fait conformes aux canons de la mode.

Mais pour l’instant, la jeune fille est loin de penser à tout cela, concentrée sur l’avancement de son rapport, alignant les données de ses dernières enquêtes de terrain. Elle achève le paragraphe entamé puis referme son ordinateur et le range dans son sac au moment même où le train ralentit à l’approche de Saint-Lô.

Cinq minutes plus tard, elle sort de la gare puis traverse la Vire au niveau de la passerelle Lierac avant de remonter la rue Torteron dans laquelle se trouve sa chambre d’étudiante.

Enfin, après cette rude journée passée en réunion avec les instances régionales du tourisme, Anne pose son sac près de son bureau, se sert un grand verre de jus de fruit puis se coule dans un bon bain régénérant, une des rares occasions pendant lesquelles elle prend vraiment le temps de faire une parenthèse sur sa vie active pour penser à ses parents et à ses amis.

Le partage du gâteau

2006

Les géants sont au nombre de trois : les opérateurs, les banques et les utilisateurs. Tous viennent de comprendre : les prévisions sont claires ; en 2014, le paiement sans contact pèsera pour vingt-sept milliards de dollars dans les transactions financières.

Peu importe l’existant, le quoi, le comment, ce qui compte désormais, c’est le qui. Le gâteau est immense. Tous sont passés du statut de simple observateur à un mode offensif, chacun mettant en œuvre des armées de techniciens, de juristes, de lobbyistes, pour orienter et piloter la façon de réaliser ces futures transactions en récupérant le maximum de la valeur.

On est loin d’une discussion sur l’intérêt pour le consommateur. Non, l’enjeu est stratégique : pour les banques, leur survie est potentiellement en jeu si les opérateurs ou les grandes chaînes de commerce récupèrent ces transactions. Les opérateurs, eux, entrevoient pour la première fois la possibilité d’occuper une nouvelle place liée à leur possibilité de se placer en moyen d’accès aux transactions financières. Quant aux chaînes commerciales, alors qu’elles achèvent de déployer de nouveaux services bancaires s’adressant à leurs clients, l’émergence du paiement sans contact peut leur donner un nouvel élan dans la capture et la fidélisation de pans entiers de la population.

La stratégie est vitale.

La course va se faire par plusieurs moyens : accéder à la source des composants et des cartes sans contact, verrouiller les terminaux de paiement, verrouiller les modes de transaction, investir massivement dans ces nouveaux secteurs pour être le premier à tirer et tenter d’imposer son standard et son modèle économique.

Mais voilà, chacun est pieds et poings liés, ne pouvant faire cavalier seul. Pour passer par le mobile, la banque a besoin de l’opérateur. Pour accéder aux terminaux de paiement, les opérateurs vont devoir s’appuyer sur les banques et les commerces, et pour imposer son choix d’architecture au client final, chacun devra prouver la faisabilité par des expérimentations dans lesquelles la grande distribution ne peut être écartée.

Mais au-delà même de ces intérêts privés, dans cet immense jeu d’échecs, les politiques s’invitent, comprenant que l’émergence de ces nouvelles technologies est une excellente opportunité pour faire de la publicité autour de leur action.

La phase d’expérimentation débute à Caen dans le Calvados à la rentrée 2008. Après des années de discussions acharnées, les trois opérateurs français historiques, sept banques et une enseigne de grande distribution se sont mis d’accord pour lancer un test grandeur nature et vérifier l’adoption par les usagers.

L’essai s’appuie en réalité sur des systèmes proches de l’existant où chacun, opérateur, banque et distributeur, se cantonne à son rôle préétabli même si une adaptation spécifique des smartphones et terminaux NFC est réalisée.

Et le retour est concluant.

Désormais, chacun va pouvoir tenter sa propre approche.

Le premier tir ne tarde pas : quatre mois plus tard, Orange, SFR et Bouygues s’alignent avec Auchan, Carrefour, Castorama, la Fnac, Leroy Merlin ou encore Intermarché, et leurs services financiers intégrés pour lancer un groupe de travail sur le paiement mobile et les services de fidélité qu’il peut apporter. Les banques n’y sont pas directement parties prenantes.

Encore quelques mois et Orange, devenu mastodonte européen, lance sa propre carte SIM avec des facultés NFC.

Et dans le même temps, la terre tremble pour les fournisseurs de smartphones. Nokia, Samsung, Blackberry, LG, HTC… se lancent dans la fourniture du service, poussés par les firmes coréennes et les opérateurs américains qui détectent eux aussi une potentielle rupture technologique dont la prise en compte est indispensable.

Enfin, les banques, restées finalement assez neutres jusque-là, sortent leurs armes mi-2011 en s’affranchissant des mobiles et des opérateurs télécoms. Mastercard annonce sa propre application sécurisée embarquée dans une carte de crédit, tandis qu’au même moment VISA développe son porte-monnaie électronique.

Le dernier acteur est connu. Inexistant dix ans plus tôt, le géant Google, désormais capitalisé à plus de cent milliards de dollars lance son propre Wallet s’appuyant sur ses produits, son système d’application et son marché d’application.

Entre l’opérateur, l’établissement financier, le gestionnaire d’application ou le distributeur, qui sera le vainqueur ?

Nul ne le sait.

Mais une chose est sûre, le paiement sans contact aura bien lieu.

Retour à la réalité

Banlieue sud-ouest de Paris

Après trois heures de voyage, Pierre arrive bientôt au terminus du RER A à Saint-Rémy-les-Chevreuse en banlieue parisienne.

Dans quelques instants, il retrouvera à la sortie de la gare sa mère et ses multiples questions : où est-il est allé, qu’est-ce qu’il a mangé, comment se portent André et Victorine que pourtant elle ne connaît pas, qui il a rencontré, etc.

Il pense à ses dernières visites et balades sur la côte normande puis, comme s’il était d’un coup illuminé par une révélation soudaine, il consulte le calendrier de son smartphone.

Dix-sept août ! La vache, ces quelques mois d’été sont passés super vite. Dans quinze jours, son stage s’achève.

Pour la majorité des étudiants, ce sera la rentrée, mais pas pour lui : il a droit à deux semaines pour boucler son rapport de stage puis derrière…

Rien.

Il faudra bien qu’il cherche un job. Ceci ne risque d’ailleurs pas d’être avec son employeur actuel qui utilise juste des stagiaires pour réaliser des tonnes de missions délocalisées dans les zones qu’il ne couvre pas.

En aval, le travail au siège est finalement assez réduit : dès qu’un stagiaire a achevé la mise à jour du site d’un office de tourisme local, ils n’ont que quelques manipulations à réaliser et envoyer leur facture… bien disproportionnée par rapport au coût réel de la mission…

D’ailleurs, maintenant qu’il a pris goût aux balades, Pierre aimerait plutôt trouver un job en dehors de Paris, à moins de trouver un truc vraiment passionnant.

Enfin il verra, mais il n’est pas pressé : pendant sa recherche d’emploi, il sera de toute façon hébergé chez ses parents. Sauf que depuis ces quelques mois passés en dehors de la maison, il a pris goût à l’indépendance, et que finalement, s’il pouvait trouver quelque chose rapidement, cela ne lui déplairait pas pour pouvoir enfin acquérir sa complète autonomie.

Diffusion

Fin 2011

Dix, cent, deux cents, cinq cents cartes à l’heure… Les premiers essais achevés, la production des cartes bancaires NFC démarre réellement avec son objectif de croisière final : fournir jusqu’à trente millions de cartes bancaires par an, près d’une carte par seconde !

Et encore, ce chiffre ne concerne que la France…

La mise au point technologique a finalement demandé des années de recherche aux industriels pour intégrer un double accès à l’élément sécurisé, permettant une utilisation à la fois par les lecteurs standards et les futurs terminaux NFC.

Mais désormais, la machine est lancée. Les deux poids lourds, le Néerlandais Gemalto, suivi de près par le Français Oberthur abreuvent leurs clients en nouvelles cartes. La production mondiale dépasse le nombre d’humains : sept milliards d’unités sont planifiées pour 2012 !

Pour la plupart des usagers, le changement est invisible : les nouvelles cartes totalement similaires aux précédentes ne comprennent parfois même pas la mention « NFC » ou « sans contact ». Très peu de consommateurs ont réellement entendu parler de ce type de paiement et aucune publicité n’accompagne pour l’instant la diffusion des nouveaux moyens de transaction.

Pour les acteurs bancaires, qu’ils soient établissements financiers historiques ou distributeurs gérants de grandes chaînes de supermarchés, l’important est de démarrer l’opération de communication lorsqu’ils seront eux-mêmes prêts à assurer les transactions sans contact après remplacement de leurs équipements.

Un risque majeur de perte de contrôle subsiste toujours si les opérateurs arrivent de leur côté à faire accepter les mobiles comme moyen de paiement.

Alors, au milieu des émetteurs de cartes bancaires et des opérateurs télécom, un dernier acteur est pressé de toutes parts : il s’agit d’Ingenico, le fournisseur de terminaux de paiement dont le quasi-monopole peut orienter le marché en fonction des capacités de ses appareils.

Mais il n’y aura pas plus d’affrontement : l’ensemble des terminaux de paiement commence son renouvellement avec des fonctionnalités s’adressant à la fois au monde mobile et au monde de la carte bancaire sans contact.

Les transactions devraient exploser de façon exponentielle. Le terrain de jeu est en place.

Départ

Dimanche 1er septembre 2013

Ça y est. Cette fois c’est fini. Pierre quitte définitivement la Normandie. Deux jours plus tôt, il a totalement achevé la mise au point du site web de son dernier client à Courseulles et il s’est gardé le samedi pour ranger son appartement avant d’aller faire une dernière balade vers le Cotentin.

Mine de rien, il s’est attaché à la région. Pourtant, au début, ce n’était pas gagné. Vue de Paris, la Normandie est plutôt une campagne pleine de vaches dans laquelle il pleut tout le temps.

Mais il a été assez étonné en découvrant des gens travailleurs, loyaux, le cœur sur la main. Des paysages magnifiques alternant des bocages, des falaises et des plages immenses, et surtout, à sa plus grande surprise, du soleil. Certes, ce n’est pas le soleil de la Côte d’Azur, mais tout de même un beau temps lié à la brise de mer qui s’établit sur la bande côtière en fin de journée, offrant finalement un climat bien plus agréable qu’en Île-de-France. Étonnant !

Par contre, pour la température de l’eau… il faudra repasser. Même si les vingt-deux degrés sont atteignables à marée montante, les fréquents dix-huit degrés sont nettement plus dissuasifs pour aller se baigner.

Ce début d’après-midi, il quitte donc la région le cœur un peu serré, après avoir fait un dernier adieu à André et Victorine une heure plus tôt à Grandcamp.

Pour une fois, Pierre n’a pas pris la direction de la Nationale 13, mais celle d’Arromanches, un léger détour qui lui donne une occasion d’admirer une dernière fois les vestiges de l’extraordinaire port artificiel construit par les Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale.

Il s’y arrête quelques minutes puis repart, revenant sur Bayeux avant de reprendre la direction de l’autoroute pour Caen et Paris.

Mais alors qu’il s’engage sur le dernier rond-point à la sortie de la ville de la reine Mathilde, il manque d’avoir un accident avec le véhicule qui le précède. Il n’en croit pas ses yeux : là, sur le bord de la route, à dix mètres devant lui, parmi les autostoppeurs, une jeune fille. Il ne l’a jamais oubliée. C’est elle qu’il a croisée à la gare quinze jours plus tôt.

Il s’arrête.

— Bonjour, lui dit-elle.

— Bonjour, vous allez où ?

Elle lui montre son panneau d’un air de dire « vous êtes demeuré ou quoi ? »

— À Saint-Lô.

— Je vous emmène.

Il n’a même pas réfléchi. C’est juste à l’opposé de sa direction. Un détour de soixante-dix kilomètres…

— Merci.

Elle a un sac à dos de taille raisonnable, mais Pierre repart sur Paris avec toutes les affaires qui lui restaient. Il n’a plus qu’une petite place sur la banquette arrière.

— Je vais prendre votre sac, dit-il.

Il descend et fait le tour de la voiture pour basculer le siège passager. Alors qu’il se penche pour attraper son sac, il perçoit d’un coup cette senteur extraordinaire qui l’avait tant impressionnée la dernière fois.

Une brève hésitation. Une inspiration les yeux fermés. Deux secondes. Il rouvre les yeux, se ressaisit et bascule le siège passager pour glisser le sac puis l’invite à monter dans sa petite voiture avant de revenir en prendre le volant.

Elle le regarde un peu plus attentivement. Il n’a pas l’air bien méchant, un peu distrait, limite à côté de la plaque. Cela lui rappelle quelque chose.

— On s’est déjà rencontré, dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

Il va répondre mais reste interdit deux secondes totalement désorienté par ce regard gris-bleu avant de réussir à se raccrocher à il ne sait quelle branche de son esprit :

— Oui, à la gare il y a deux semaines. Vous preniez le train de Coutances.

« Putain, quel con » se dit-il en lui-même.

Anne réfléchit trois secondes, pas plus :

— Comment le savez-vous ? Vous preniez le Cherbourg-Paris.

Durant un bref instant, Pierre se demande s’il est possible pour sa glotte de monter plus haut, si son cœur va réussir à contenir ses battements à l’intérieur de sa chemise, si ses variations de température seraient compatibles avec les limites du thermomètre et quelle doit être sa couleur entre du blanc, du violet ou du rouge.

Au moment où ses lèvres répondent :

— Je vous ai trouvée adorable. J’ai regardé quel train vous preniez. Son esprit complète : « Alors là, c’est l’apothéose, plus crétin on ne fait pas. Soit elle descend tout de suite en te traitant de taré, soit tu passes pour le dernier des demeurés ».

Mais non. Les yeux d’Anne se plissent légèrement, la rendant encore plus craquante :

— Vous êtes bizarre comme garçon.

— Je sais, un peu timide, ça m’impressionne de vous avoir rencontrée.

« Aïe, aïe, aïe, mais pourquoi je lui dis ça ? »

— Allez, vous m’emmenez, il y a du monde qui attend derrière nous, répond-elle en riant, à la limite de l’éclat de rire.

D’un coup Pierre se détend. Elle est vraiment extraordinaire. Il adore. Il passe la première et embraye, d’abord occupé à trouver la direction de Saint-Lô puis, dès qu’il est sur la bonne route, sans quitter celle-ci des yeux, il lui demande :

— Comment vous appelez-vous ?

— Anne. Et vous ?

— Pierre.

— J’aime bien.

Il tourne brièvement la tête avec un sourire.

— Moi aussi.

Trente minutes plus tard, Anne sait presque tout de ses derniers mois d’étudiant. Pierre, lui, connaît son stage et ses orientations liées à son futur métier.

À Saint-Lô, Anne le guide jusqu’en bas de son logement devant lequel Pierre s’arrête :

— Est-ce que je pourrai te revoir ?

Elle sort une carte de visite de sa poche et la lui tend :

— Tiens, voilà mon adresse mail et mon numéro de téléphone. Tiens-moi au courant de ta recherche d’emploi.

— Merci.

Pierre range précieusement la carte dans son portefeuille et attrape un bout de dépliant restant dans sa voiture. Il marque lui aussi ses coordonnées avant de le lui donner.

— Merci Pierre. Au fait, tu vas où après ?

— Là, je rentre sur Paris.

— Sur Paris ?

Elle le regarde étonnée. Parcourant la rue du regard comme pour se remémorer le trajet qu’il vient de faire pour la ramener chez elle.

Elle sourit :

— Bon, et bien bon retour, et bonne chance.

Et elle l’embrasse sur la joue.

Il ferme les yeux, presque émerveillé. Il l’embrasse à son tour, inspirant son parfum inoubliable.

— Au revoir, Anne. À bientôt.

Deux minutes plus tard, la petite 107 est hors de vue, laissant une Anne un peu étonnée, mais amusée par l’attention de son conducteur.

Dure réalité

Île-de-France – Octobre 2013

Gris.

Le ciel, la pluie, le boulot, les pensées… tout est gris.

Pour Pierre, la période de la reprise universitaire n’est pas particulièrement réjouissante. Après une première semaine de septembre bien occupée à rédiger son rapport de stage, il s’est ensuite entièrement consacré à préparer sa soutenance, et depuis, il a ses parents aux fesses en permanence pour lui mettre la pression dans sa recherche d’emploi, comme s’il n’était pas capable de comprendre lui-même l’enjeu :

« Bouge-toi les fesses un peu. »

« Comment ? Tu n’as pas encore fait ton CV pour le secteur de l’automobile ? »

« Qui as-tu contacté aujourd’hui ? »

« Es-tu allé à l’APEC ? »

« Comment se fait-il que tu n’aies posté aucune lettre de motivation aujourd’hui ? »

« Tu ferais mieux de te bouger pour trouver un job plutôt que d’être tout le temps sur ton ordinateur. »

RAS-LE-BOL !

Bien sûr qu’il s’occupe de trouver un job. D’ailleurs il ne fait que ça. Il ne joue même plus sur son ordinateur avec ses jeux favoris. Lorsqu’il a un peu de temps, il ne fait que penser à Anne. Ça ne l’amuse plus.

Mais forcément, aujourd’hui, tout se passe par Internet, avec des offres ciblées et des réponses en ligne sur des formulaires à remplir directement sur les sites des grands groupes.

Allez expliquer ça à des parents qui sont à des années-lumière de connaître le marché du travail actuel.

Et la réalité de ce marché, c’est que jusque fin septembre, les entreprises sont au ralenti. Elles ont arrêté leurs offres mi-juillet et commencent tout doucement à en réémettre avec des niveaux plutôt faibles vu la conjoncture économique.

Dans tout ce gris, une bonne nouvelle émerge quand même : son rapport a été plutôt bien noté et sa soutenance excellente, surprenant ses enseignants. Il sera donc officiellement reçu à son diplôme à la fin du trimestre.

Le passage par l’école a été aussi une bonne occasion pour revoir ses anciens copains de promo et se retrouver pour arroser ça. Mais tous sont en train de s’éparpiller, rejoignant leurs villes natales ou, pour certains d’entre eux, commençant à travailler dans d’autres horizons.

Et puis, il y a Anne.

Il y pense sans cesse.

Il lui a laissé un message sur son téléphone… Pas de nouvelles.

Il a passé des heures à essayer de la retrouver sur Facebook… Rien à faire.

Le mois d’octobre avance, et une bonne nouvelle finit par arriver : Pierre a réussi à décrocher une mission de prestation chez un petit éditeur de logiciel. Ainsi, sans lui avoir laissé le temps de souffler entre la fin de son stage et sa recherche d’emploi, l’engrenage de la vie active l’a happé.

Quinze jours après sa soutenance, il démarre sa mission à Vélizy et recommence à retrouver quelques copains de promo, alternant soirées et week-ends chez les uns et les autres.

Enfin l’occasion de se dégourdir l’esprit, rencontrer de nouvelles têtes, de nouveaux visages, quelques filles aussi. Il pense de moins en moins à Anne, s’amusant parfois quand il repense à ce trajet réalisé deux mois auparavant avant son retour sur Paris.

Mais le répit est de courte durée : comme prévu, sa mission s’arrête au bout de six semaines. La fin de sa période d’essai suit logiquement.

Il a de nouveau du temps pour penser.

Moins de distractions, moins d’amis, moins d’intérêts, moins de joie.

Fort logiquement, l’image de la jeune fille rencontrée deux mois plus tôt lui revient en tête.

Il faut qu’il s’occupe.

Nettement plus décidé, il doit se concentrer sur son objectif de trouver un travail, et vite.

Cadeau de Noël

Île-de-France – Mois de décembre

Avec les premiers flocons qui tombent sur l’Île-de-France arrive une bonne nouvelle pour Pierre : parmi tous ses contacts, une entreprise a retenu son CV. Un seul entretien lui a permis de décrocher un vrai CDI. Il lui reste deux semaines de vacances : il démarre le 2 janvier.

À deux cent cinquante kilomètres plus à l’ouest, Anne, elle aussi, s’apprête à vivre pas mal de changements dans sa vie du fait de la fin de son stage. Elle repart chez ses parents et va profiter des vacances pour peaufiner son rapport sur la gestion des labels par les offices de tourisme tout en travaillant ses cours.

Sa formation proposant du e-learning, Anne a déjà pris de l’avance pour découvrir le programme de l’année scolaire. Du coup, juste avant les vacances, elle a fait un saut à Paris pour rencontrer plusieurs de ses enseignants afin de leur poser de multiples questions sur des futurs points de cours difficiles.

Forcément, certains furent étonnés. Mais pour ceux qui la connaissent, ce ne fut pas une surprise. Depuis le début de ses études, Anne s’affirme comme une élève brillante et travailleuse ; le genre d’étudiants particulièrements intéressant à suivre. En contrepartie, ils ont intérêt à être à la hauteur, surtout quand, comme elle, ils ont un caractère tranché nécessitant des explications plutôt étayées.

L’un d’entre eux lui a cependant conseillé de prendre un vrai repos et de se changer les esprits car le trimestre à venir dans son master de management du tourisme sera une période de travail intense et difficile.

Mais Anne est Anne, et sa trajectoire est inflexible. Le premier jour des vacances, elle établit un planning de travail et finalise les illustrations de son rapport. Le second jour, elle vérifie chacune des conclusions intermédiaires et achève définitivement les relectures et ultimes corrections pointilleuses des introductions et conclusions. Le troisième jour, elle l’imprime et le relie. Le quatrième, elle attaque la comptabilité…

Et ainsi de suite.