Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Le 5 mars 2020, un homme est enlevé à Sellonge-sur-Mérac, un paisible village du sud-ouest. Retrouvé crucifié dans un massif boisé, il n’est que la première victime d’une série de meurtres glacés. Aucun lien apparent entre les victimes, et pourtant, un tueur en série semble sévir dans la région. Face à cette menace, les six gendarmes de la BR de Sellonge-sur-Mérac devront faire preuve de sagacité et de persévérance pour traquer l’auteur de ces crimes. Qui est ce meurtrier insaisissable et quel est son mobile ? Pourquoi s’attaque-t-il uniquement aux hommes ? Les enquêteurs parviendront-ils à stopper cette série macabre avant qu’il ne soit trop tard ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien gendarme,
Patrick Marchandiaux a consacré sa vie à traquer les criminels et à résoudre des enquêtes judiciaires. En tant que maître-chien au sein du Peloton de surveillance et d’intervention, ses fidèles compagnons à quatre pattes ont été ses plus précieux alliés pendant plus de 22 ans. Ensemble, ils ont poursuivi les trafiquants de drogue à travers tout le territoire, utilisant leur flair infaillible pour débusquer les criminels.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 322
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Patrick Marchandiaux
Sans pitié
Roman
© Lys Bleu Éditions – Patrick Marchandiaux
ISBN : 979-10-422-6327-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Le jeudi 5 mars 2020, à 17 heures, Juliette Magnet, une belle femme d’une trentaine d’années, vient de terminer son travail. Elle occupe le poste de Cheffe poissonnière dans la grande enseigne du magasin Carrefour située dans la zone commerciale de sa ville de Sellonge-sur-Mérac, dans le sud-ouest. Elle pénètre dans la chambre froide et enlève son tablier imperméable en PVC qu’elle suspend à une patère. Elle se rend ensuite dans les vestiaires et ôte sa blouse et ses bottes. Elle range le tout dans son casier. Elle dépose sur sa petite étagère, sa casquette siglée à l’effigie de ce commerce. Elle jette ensuite un coup d’œil sur le petit miroir fixé à l’intérieur de la porte de ce placard. Elle remet en place quelques mèches de cheveux rebelles qui ne sont plus à leur place à cause du port de son couvre-chef. Satisfaite, elle s’empare de son sac à main, de ses clés de voiture et referme son armoire métallique à l’aide d’un cadenas à combinaison numérotée.
Elle se rend ensuite devant ce mouchard appelé pointeuse. Elle présente devant le lecteur son badge personnel. Son passage est enregistré à l’heure convenue par rapport à son planning de travail.
Elle rejoint sa voiture, stationnée sur le parking réservé au personnel de ce magasin. Elle déverrouille la portière et s’assoit lourdement sur le fauteuil de sa petite « Renault Twingo ». La journée a été épuisante. Certains clients ont été particulièrement désagréables. Cette semaine, ce n’est pas elle qui fait la remballe. (Action d’enlever toute la marchandise sur le rayon pour la rentrer en chambre froide) Elle aura de ce fait un peu moins mal au dos. Quoi que, le matin de bonne heure, il faut à l’aide de pelles à neige, monter le banc de glace qui sera destiné à recevoir les différents produits de la mer.
Elle n’a qu’une dizaine de minutes de trajet avant d’arriver chez elle. Elle habite une belle maison de plain-pied au 3 rue des coquelicots. C’est un joli quartier. Les maisons ne sont pas les unes sur les autres. Juliette descend et ouvre en grand le portail. Elle va stationner son auto sur le côté de son habitation.
Elle récupère son sac, verrouille les portières de sa voiture et descend le petit chemin pour aller refermer le portail.
Sa journée n’est pas encore terminée. Elle doit désormais s’occuper du repas du soir. Son mari va rentrer aux alentours de 19 heures trente, comme tous les soirs. Il occupe le poste de sous-directeur dans une grande compagnie d’assurance.
Juliette a décidé de cuisiner une tarte à la tomate accompagnée d’une salade qu’elle ira cueillir dans son potager. Pour le dessert, ce sera des fruits. Elle a débouché une bouteille de côtes du Rhône pour accompagner son dîner.
À 18 heures 45, tout est prêt. Le plat de résistance est au four, la sauce de la laitue est dans le saladier. Cette dernière, lavée, essorée, est laissée pour l’instant dans une boîte plastifiée au frigidaire.
Juliette a dressé une magnifique table. Les assiettes, les fourchettes, les couteaux, les verres, les serviettes de table, la salière, le poivrier, la panière à pain, tout est positionné au cordeau. Georges est très maniaque. Il est stricte sur le fait que lorsqu’il va se mettre à table, tout doit être harmonieux, à sa place, sans que rien ne dépasse.
19 heures,elle a le temps d’aller prendre une douche pour se débarrasser de cette satanée odeur de poisson qu’elle traîne sur elle.
19 heures 25, Juliette a revêtu un joli jogging. Son époux ne va plus tarder. Elle va jusqu’à la fenêtre de la cuisine. Elle écarte les rideaux et jette un coup d’œil à l’extérieur. Elle aperçoit les phares de la voiture de son homme. Elle vient de s’immobiliser devant le portail.
Elle retourne dans la salle à manger pour vérifier une dernière fois que tout est en place. Elle ouvre ensuite la porte du meuble où sont stockées les boissons apéritives. Elle choisit deux jolis verres en cristal, s’empare d’un whisky carte noire de vingt-cinq ans d’âge et verse une rasade dans chaque récipient. Elle s’empare du seau à glace. Elle va le remplir de glaçons auprès du distributeur intégré à son monumental frigo « Américain ».
Soudain, elle ressent une sorte d’angoisse. Elle n’a pas entendu le grincement caractéristique de la porte automatique du garage lorsqu’elle s’ouvre. Le mécanisme manque cruellement de lubrifiant. Son malaise vient du fait que son époux n’est toujours pas entré dans la maison. Elle retourne à la fenêtre de la cuisine. La voiture est toujours devant le portail. Elle croit apercevoir la portière avant conducteur grande ouverte. Elle se dit tout de suite que Georges a peut-être oublié ses clés. Mais dans ce cas, pourquoi ne l’a-t-il pas appelée à l’aide de son portable ? Quelque chose cloche. Elle décide de récupérer son trousseau, se couvre les épaules de son châle et descend précipitamment jusqu’à l’entrée de la propriété.
Là, elle entend le moteur de la voiture. Il tourne au ralenti. Mais Georges ne se trouve pas là.
Elle ouvre nerveusement le vantail et fait le tour du véhicule. Elle appelle plusieurs fois son mari. Force est de constater qu’il n’est pas présent. Plusieurs scénarios se dessinent dans son cerveau. Pourquoi la voiture est-elle là, mais pas son homme ? Elle décide de faire quelques pas autour du véhicule. Elle regarde affolée à l’intérieur de l’automobile. Comme une gourde, elle n’a pas pris son portable. Elle regagne la maison au pas de course. Elle entre en coup de vent, se précipite sur son cellulaire posé sur le buffet de la cuisine et compose le 17.
Une voix posée répond :
Juliette est tétanisée. C’est son mari qui s’occupe de tout. Elle ne sait pas ce qu’elle doit dire à ce monsieur au bout du fil. Comment expliquer à un inconnu une situation qu’elle ne comprend pas elle-même ?
La voix reprend :
Juliette, devant le calme de son interlocuteur, reprend ses esprits. Elle explique :
Moins de cinq minutes plus tard, Juliette, soulagée, aperçoit au loin les éclats bleutés générés par les gyrophares des intervenants. Ils n’avaient pas traîné.
Les militaires stationnèrent leur véhicule sur le bas-côté de la route. Deux gaillards en descendirent. Le plus âgé se présenta et demanda à la jeune femme :
Juliette était impressionnée devant ces deux hommes en uniforme. Elle n’avait jamais eu à faire aux représentants de l’ordre. Elle respira un grand coup et se lança :
Le chef de patrouille s’empara de sa mini-lampe Typhon qu’il portait à la ceinture. Il éclaira l’intérieur de l’automobile. Il balaya le siège avant, le tapis de sol sans rien noter de suspect. Il se positionna ensuite devant le vantail qui avait été ouvert par Juliette. Il continua sa recherche sur le sol. Il était recouvert d’une épaisse couche de Macadam. Le halo de lumière éclaira soudain une petite tache d’un rouge carmin luisant. Elle s’étendait sur une dizaine de centimètres. Il s’adressa à son binôme :
Une fois en main, le gradé ouvrit le sachet soudé contenant un tube enfermant une sorte de coton tige. À l’aide de ce dernier, il préleva un maximum de cette matière poisseuse. Cette baguette fut remise dans son contenant, qui fut refermé. Le gendarme renseigna l’étiquette attenante : « trace de sang » 3 rue des coquelicots. « BT » (brigade territoriale) Sellonge-sur-Mérac. Adjudant Lelong.
Juliette avait regardé ce militaire faire son travail. Elle n’avait pas tout de suite compris ce qu’il avait prélevé au sol. Soudain, elle réalisa qu’il s’agissait sans aucun doute d’un peu de sang. Il n’avait rien à faire à cet endroit. Mon Dieu, se dit-elle, ce ne pouvait être que celui de Georges. Que s’était-il passé ? Elle osa demander :
Le militaire rendit compte à son commandant d’unité. Il lui demanda le renfort du TIC (Technicien d’investigation criminelle). En attendant ce dernier, les deux gendarmes et Juliette se retrouvèrent dans la cuisine.
L’adjudant Henry Lelong s’installa confortablement sur la table. Il sortit de son sac d’intervention son carnet de déclarations. (le gendarme est doté d’un carnet paginé de la page une à la dernière. La Marianne de l’unité est apposée sur ce premier et dernier feuillet permettant de s’assurer qu’aucun folio n’ait été arraché. Il permet aux militaires de recueillir des déclarations, lors de l’établissement d’un procès-verbal ou pour consigner des renseignements d’importance comme dans ce cas présent. Le gendarme devra ensuite rédiger sur l’imprimé ad hoc l’intégralité de ce qui est noté pour être joint à toute procédure. Dans ce cas, il sera stipulé à la fin de chaque déclaration retranscrite au propre : « La personne entendue a signé au carnet de déclarations ». Ce dernier pouvant être présenté à la demande d’une autorité judiciaire ou d’un président de tribunal pour vérifier la conformité d’une procédure).
Lelong commença à poser les questions basiques à Juliette pour recueillir un maximum d’éléments sur cette mystérieuse disparition :
Juliette remit le document demandé. Lelong repris :
Juliette s’empara de son appareil et s’exécuta. Elle appuya sur plusieurs touches et mit le haut-parleur. Pour toute réponse, ce fut l’annonce de la messagerie qui se fit entendre.
Le gradé murmura :
Pour la première fois, Juliette se mit à sangloter. Elle se leva pour prendre un mouchoir jetable dans la boîte distributrice. Elle se moucha bruyamment et reprit :
L’adjudant Lelong clôtura cet échange par la formule réglementaire : à Sellonge-sur-Mérac le 5 mars 2015, à 20 heures 15, lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus, j’y persiste et n’ai rien à y changer, à y ajouter ou à y retrancher. Juliette apposa sa signature en dessous de ce texte.
Pascal, le second gendarme, entra en coup de vent dans la pièce :
L’adjudant Lelong demanda à Juliette de rester chez elle pour l’instant. Les deux gendarmes de la BT étaient retournés sur place, tout en restant à l’écart pour ne pas gêner le TIC.
L’adjudant/Chef Victor Tramblay était un Technicien très expérimenté. Il se déplaçait à bord d’un fourgon de type Renault Boxer de couleur blanche portant les inscriptions : « Gendarmerie nationale Identification criminelle ». Avant que les gendarmes de la BT ne le rejoignent, Victor avait déjà installé le mât supportant deux énormes projecteurs à Leeds. Ce matériel était alimenté électriquement via une prise intérieure dans le véhicule. Ce dernier devait évidemment avoir le moteur en fonctionnement pour éviter que la batterie ne se décharge. On y voyait comme en plein jour. Victor avait en bon professionnel repéré la tache rougeâtre au sol, près de la portière côté conducteur. Il avait revêtu une combinaison spéciale, des surchaussures, une charlotte, un masque chirurgical et des gants plastifiés. Il avait ouvert une grosse valise métallique comportant plusieurs étages et autant de compartiments. Une multitude de petits matériels et de boîtes de diverses grosseurs étaient minutieusement rangés. Il inspectait cette fameuse tache à travers une grosse loupe. À l’aide d’une monumentale pince à épiler, il recueillit méticuleusement ce qui semblait être des cheveux. Il conditionna le tout dans un récipient stérile portant une large étiquette. Le TIC renseigna cette dernière : « Cheveux milieu tâche sang au sol » TIC – TBY – Cie Sellonge. En langage radio militaire, TBY était l’abréviation de son nom à savoir Tramblay. Il fera partir dans les plus brefs délais à l’IRCGN « Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale implanté à Cergy Pontoise » les indices prélevés.
Les deux brigadiers regardaient cet expert s’affairer désormais sur le véhicule. Il était visiblement à la recherche d’empreintes digitales puisqu’il badigeonnait d’un pinceau spécial, toutes les parties évidentes où l’être humain pose ses doigts. Il avait utilisé à plusieurs reprises des languettes de ruban adhésif pour emprisonner toutes les traces exploitables. Il allait dès son retour les numériser et les passer dans le logiciel « FNAED » (fichier national automatisé d’empreintes digitales).
Il retira son masque chirurgical et s’avança vers ses collègues :
Lelong revint rapidement avec l’objet en question. Il remit le tout à Victor et lui dit :
Le garagiste attitré arriva rapidement sur les lieux. Il évacua la voiture pour l’entreposer comme convenu. Lelong retourna dans la demeure. Il s’adressa à Juliette :
Les deux militaires, après avoir fait un détour chez le garagiste et apposé comme convenu les scellés sur la voiture de Georges Magnet, regagnèrent ensuite leur bureau. Une fois arrivés, Pascal s’occupa de remplir le « BS ». Chez les gendarmes, lors d’un retour de patrouille, un Bulletin de Service est obligatoirement rempli. Les actes effectués au cours de cette sortie y sont scrupuleusement renseignés. (Infractions relevées à la police de la route, procédures diverses, remises de pièces, interventions chez des personnes, enquêtes de routine, etc.) Tout est codifié afin d’avoir une trace écrite d’une quelconque intervention.
Pendant ce temps-là, Lelong appela le substitut de permanence :
Lelong savait pertinemment qu’il serait dessaisi de cette enquête. Il lui fallait taper tout de suite la déclaration de Juliette sur l’imprimé ad hoc ainsi que le procès-verbal de « transport, constatations et mesures prises ». Tout devra être carré avant de refiler le bébé aux enquêteurs.
Le vendredi six mars 2020, 7 heures 50, les six militaires de la brigade de recherches de Sellonge-sur-Mérac étaient réunis dans la salle café. Dans la gendarmerie, ces unités spécialisées sont exclusivement composées d’hommes et de femmes, tous titulaires du diplôme d’officier de police judiciaire. Ils peuvent dès lors prendre n’importe quelles affaires à leur nom. Ils sont formés pour mener n’importe quelle enquête : qu’elles soient criminelles, financières ou autres. Contrairement à leurs collègues de brigades territoriales qui sont saturés de services divers particulièrement chronophages, les gendarmes en brigades de recherches, ne font que du travail d’enquêteurs. Cette BR est commandée par le major Bernard Liodard, il est secondé par l’adjudant/Chef Paul Levain dit « Paulo » puis vient l’adjudant Gustave Ramoy dit « Gus », l’adjudant Georges Philony dit « jojo », l’adjudant Olivier Gratton dit « Olive » et pour terminer, l’adjudante Léonie Médius dit « Léon ». Bernard s’adressa à son personnel :
— Hier soir, j’ai reçu un coup de fil du substitut de permanence. Il nous a saisis d’une disparition inquiétante d’une personne majeure, concernant le nommé : Georges Magnet demeurant 3, rue des coquelicots. C’est la BT et plus particulièrement l’adjudant Henry Lelong que tout le monde connaît qui est intervenu sur cette affaire. Il ne devrait plus tarder.
Effectivement, l’adjudant Lelong se présenta deux minutes plus tard, tenant dans sa main, une chemise cartonnée. Il salua tous les hommes et fit la bise à Léon. Il s’adressa à Bernard :
Henry Lelong prit congé. Il repartit retrouver son bureau où une multitude de paperasses l’attendaient.
Bernard demanda :
Bernard et Léon s’installèrent dans la salle de réunion. Ils s’intéressèrent à la procédure déposée par l’adjudant de la BT. Léon demanda :
Les deux enquêteurs prirent le chemin de cette entreprise. Ils arrivèrent devant un immeuble de plusieurs étages entièrement dédié à cette compagnie d’assurance. Ils se présentèrent à l’accueil. Une jeune femme élégamment vêtue les accueillit très gentiment. Bernard présenta sa carte professionnelle et demanda à être reçu par un responsable. L’hôtesse répliqua d’un ton sec :
Léon avait d’abord réagi en faisant la grimace devant cette répartie, puis elle esquissa un franc sourire lorsqu’elle vit la colère se dessiner sur le visage de Bernard. Ce dernier souffla un bon coup pour prendre un peu sur lui, puis il ressortit sa carte tricolore, la présenta au niveau des yeux de la nana et expliqua :
Le téléphone fut décroché à la vitesse de l’éclair. La jeune femme bredouilla :
S’adressant à Bernard après avoir raccroché :
À peine sortis de l’ascenseur, un homme d’une cinquantaine d’années, vêtu d’un costume anthracite, cravate gris clair s’avança au-devant d’eux, la main tendue, un sourire de complaisance aux lèvres. Il serra la main des deux militaires. Bernard se présenta ainsi que Léon. Le directeur reprit :
Le patron de cette compagnie d’assurance ferma la porte derrière lui et désigna deux fauteuils. Les gendarmes prirent place pendant que le maître des lieux s’installait derrière son bureau. Il demanda :
M. Richard décrocha son téléphone et demanda d’un ton qui ne souffrait aucune remarque :
Bernard et Léon avaient chacun un petit sourire aux lèvres. Le big-boss s’en étonna.
Le téléphone sur le bureau sonna. M. Richard décrocha et hurla un « Quoi ». Il regarda, interloqué, les deux militaires et raccrocha sèchement le combiné. Que se passe-t-il avec Georges, on vient de me dire qu’il n’est pas dans son bureau ce matin, vous pouvez éclairer ma lanterne ?
Bernard répondit :
Les deux militaires rejoignirent leur véhicule. Bernard composa le numéro de téléphone de Juliette Magnet. Cette dernière décrocha à la seconde sonnerie :
Le temps de faire le trajet et les gendarmes stationnèrent leur véhicule devant un très beau pavillon. À peine eurent-ils claqué les portières que la porte d’entrée s’ouvrit devant une très belle femme. Elle portait un pantalon style treillis de couleur marron clair et un pull en laine assorti. Elle avait autour du cou une magnifique écharpe en soie. Elle s’avança au-devant des visiteurs. Elle tendit la main pour les saluer. Bernard fit les présentations. Il demanda : « pouvons-nous entrer s’il vous plaît ? »
Elle tourna les talons et murmura : « suivez-moi ».
Elle conduisit les deux gendarmes dans le salon. Ils s’installèrent indifféremment dans des fauteuils ou sur le canapé. Juliette demanda :