Shabataï ZWY - Léopold von Sacher-Masoch - E-Book

Shabataï ZWY E-Book

Leopold von Sacher-Masoch

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Beschreibung

Un passionnant récit historique, où le pouvoir de la chair domine la force de l'esprit.

POUR UN PUBLIC AVERTI. Le récit relate le parcours du Juif Shabataï, un beau jeune homme qui, voulant plaire à Dieu, est prêt à renoncer aux jouissances de la vie. Pour apprendre la retenue et dompter ses passions, il se sert de sa belle épouse en guise de tentation. Sa réputation se propage peu à peu dans les contrées lointaines et tout le peuple juif vient à le proclamer Élu de Dieu. C'est alors qu'intervient une femme fatale qui dominera l'esprit du saint... Cette nouvelle est inspirée de la vie de Sabbataï Tsevi, qui a été l'instigateur de la secte turque des Sabbatéens.

Un classique du courant érotique, mêlant recherche de la foi et domination de la femme sur l'homme.

EXTRAIT

Au commencement du XVIIe siècle vivait à Smyrne un Juif du nom de Mardoch Zwy, dans une grande pauvreté. Il colportait des volailles et entretenait du maigre produit de son travail sa famille composée de sa femme et de ses trois fils, Joseph, Élie et Shabataï. Plus tard, il devint le courtier de quelques négociants anglais et parvint ainsi à une situation qui lui permit de mieux soigner l’éducation de ses enfants. Le plus jeune, Shabataï, né en 1625, se distingua de bonne heure à l’école, dépassant en savoir non seulement ses camarades, mais jusqu’à son maître.
Après avoir quitté le collège, il s’absorba dans l’étude de la Cabale, doctrine occulte des Hébreux, et semblait réfractaire à toutes les joies du monde, transportant d’admiration tous les rabbins de la ville, qui lui donnèrent le titre de Lacham, ce qui, au Levant, signifie maître. Les plus grands savants de Smyrne allaient le voir dans la maison de son père et se laissaient instruire par lui.
Shabataï, cependant, n’était ni un simple cabaliste ni, dans le vrai sens du mot, un savant. C’était un fanatique. Le zèle religieux ordinaire et la curiosité scientifique de ses auditeurs ne lui suffisaient pas. Il exigeait d’eux une stricte application de la doctrine et des exercices rigoureux. À son exemple, ils devaient jeûner plusieurs jours par semaine et se baigner la nuit en haute mer.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Léopold von Sacher-Masoch (1836-1895) est un écrivain et historien né en Autriche et aux origines cosmopolites. Son œuvre est principalement constituée de contes nationaux et de romans historiques regroupés en cycles. Il s'y trouve généralement une héroïne dominatrice ou sadique, et le sens narratif vient des légendes et histoires du folklore slave, ayant bercé d'enfance de l'auteur. Le terme « masochisme » est forgé à partir du patronyme de Sacher-Masoch par le psychiatre Krafft-Ebing dans Psychopathia Sexualis (publié en 1886), et est considéré par celui-ci comme une pathologie. Pour Gilles Deleuze, qui a analysé et popularisé l'auteur, son œuvre est pornologique, car projetant la pornographie dans le champ philosophique.

À PROPOS DE LA COLLECTION

Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces œuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

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Au commencement du XVIIe siècle vivait à Smyrne un Juif du nom de Mardoch Zwy, dans une grande pauvreté. Il colportait des volailles et entretenait du maigre produit de son travail sa famille composée de sa femme et de ses trois fils, joseph, Élie et Shabataï. Plus tard, il devint le courtier de quelques négociants anglais et parvint ainsi à une situation qui lui permit de mieux soigner l’éducation de ses enfants. Le plus jeune, Shabataï, né en 1625, se distingua de bonne heure à l’école, dépassant en savoir non seulement ses camarades, mais jusqu’à son maître.

Après avoir quitté le collège, il s’absorba dans l’étude de la Cabale, doctrine occulte des Hébreux, et semblait réfractaire à toutes les joies du monde, transportant d’admiration tous les rabbins de la ville, qui lui donnèrent le titre de Lacham, ce qui, au Levant, signifie maître. Les plus grands savants de Smyrne allaient le voir dans la maison de son père et se laissaient instruire par lui.

Shabataï, cependant, n’était ni un simple cabaliste ni, dans le vrai sens du mot, un savant. C’était un fanatique. Le zèle religieux ordinaire et la curiosité scientifique de ses auditeurs ne lui suffisaient pas. Il exigeait d’eux une stricte application de la doctrine et des exercices rigoureux. À son exemple, ils devaient jeûner plusieurs jours par semaine et se baigner la nuit en haute mer.

Bientôt, ces mortifications et d’autres semblables ne le contentèrent plus. Pour s’imposer de plus héroïques souffrances, il rechercha en mariage Sarah, la fille du riche et considéré Jacob Eldavid, la plus belle personne de Smyrne. Étant donné la réputation dont jouissait le jeune saint de vingt ans, Eldavid s’estima heureux de lui confier son unique enfant. Le mariage fut célébré avec un éclat extraordinaire et, après un festin comparable à celui des Noces de Cana, on conduisit la fiancée tremblante à son jeune époux.

Dans une chambre fastueusement décorée avait été placé un lit de repos d’une mollesse et d’un luxe asiatiques. Sur les coussins de soie bleue d’un divan oriental, était assise, voilée, la merveilleuse créature qui désormais était à lui. Elle était vêtue d’un caftan de soie blanche semé de perles, la chevelure coiffée d’une résille d’or d’où pendaient des pierres en gouttes étincelantes et, devant elle, se tenait Shabataï en sa chemise mortuaire, en long talar, une toque blanche sur ses boucles noires, costume dans lequel les juifs se présentaient devant Dieu, dans leur temple, le jour de la Réconciliation.

La belle Sarah fixa sur lui son noir regard de biche étonnée.

— As-tu remarqué, commença-t-il, que je n’ai pas touché aux mets du repas ?

Sarah soupira.

— Je l’ai remarqué.

— Et sais-tu pourquoi ?

— Pour t’exercer dans la sobriété et te rendre agréable à Dieu.

— Tu l’as dit, et c’est aussi pour plaire à Dieu que je renonce aujourd’hui à toucher à ce qui est mille fois plus tentant et plus merveilleux encore. Tu es la plus belle entre toutes les femmes, c’est pourquoi je t’ai choisie afin que tu m’induises en tentation par ta beauté, ô fiancée du cantique ! et pour que j’apprenne à dompter mes passions ; car le Seigneur m’a élu et destiné à de grandes choses sur terre.

Sarah tremblait et ne trouvait pas de paroles.

Elle eût voulu crier :

— Fou, insensé, je t’aime, veux-tu me tuer ?

Car Shabataï était l’homme le plus beau que l’imagination pût rêver. Ses contemporains nous le dépeignent comme un ange dont le visage répandait un éclat éblouissant, et le corps, les plus enivrants parfums. De longues boucles noires coulaient le long de son ovale délicat, qui se terminait par une barbe soyeuse ; ses lèvres, pareilles à des lèvres de vierge, semblaient une rose entrouverte ; ses yeux brillaient comme de sombres étoiles où rayonnait une lumière céleste.

— Dévoile-toi, commanda-t-il.