Sous le ciel bleu - Luisa Brome de Sousa - E-Book

Sous le ciel bleu E-Book

Luisa Brome de Sousa

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Beschreibung

"Sous le ciel bleu" est le récit poignant d’une renaissance. À 38 ans, Marianne mène une existence paisible au cœur de Paris, comblée par son rôle de mère et un mariage qu’elle croyait inébranlable. Mais en l’espace d’un instant, les repères volent en éclats : un divorce inattendu la laisse désemparée, le cœur à nu. De ce tumulte naît pourtant une force insoupçonnée. Pas à pas, elle réapprend à choisir, à ressentir, à vivre pleinement. Ses élans d’autrefois ressurgissent, ses désirs s’affinent, et une nouvelle version d’elle-même émerge, plus libre, plus ancrée. Ce roman est une ode à la résilience, une traversée bouleversante où chaque douleur devient tremplin, chaque perte, promesse d’un renouveau.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Luisa Brome de Sousa entretient avec la littérature un lien naturel, nourri par son amour de l’écriture. Après "Conversas de Amor e Arte", publié à Lisbonne, et "Couleurs de ma vie", publié chez Le Lys Bleu Éditions, elle signe ici une œuvre librement inspirée de sa vie. Sans être une autobiographie, le récit mêle souvenirs personnels et fictions, dans un équilibre subtil entre réalité et imagination.

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Seitenzahl: 164

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Luisa Brome de Sousa

Sous le ciel bleu

Roman

© Lys Bleu Éditions – Luisa Brome de Sousa

ISBN : 979-10-422-7857-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Pour Amélie, Lou et Alexandre

Prologue

Aujourd’hui je me suis levée à six heures et je me suis assise à mon bureau pour écrire.

Depuis toujours j’ai eu le désir d’écrire et de raconter des histoires. Cela remonte à mon enfance et même à ma petite enfance, car j’avais appris à lire très tôt et bien avant mes petites camarades de classe.

De vocation précoce, ma relation avec les mots a commencé très tôt. J’ai eu une attirance pour les lettres et les symboles dès l’âge de trois ans et je passais des heures à jouer avec l’alphabet, jonglant avec les voyelles et les consonnes, formant des syllabes, aimant à réciter bien haut la multitude de sons que les lettres formaient entre elles. J’ai appris que les mots se composent de voix et aussi de la façon dont on place sa voix, et que cela faisait toute la différence dans l’écriture.

Les mots étaient déjà la raison de ma fierté quand j’avais quatre ans.

Puis, j’ai commencé à éprouver une immense joie à élire domicile au sein des mots. Je ne récitais plus des syllabes, mais des mots entiers. Petit à petit, je progressais. J’apprenais patiemment l’anatomie des mots, leurs sons et leur sens et ma curiosité et mon émerveillement n’avaient pas de limites ! Ce feu qui allumait mon âme a duré longtemps et m’accompagne encore. À l’origine il y a une facilité innée pour cet univers, certes. Mais l’écriture est une sorte d’oxygène qui me permet d’exister. C’est un plaisir sans cesse renouvelé.

Les mots créent des mondes. Nous sommes faits de mots et les mots nous aident à nous construire. On connaît tous l’influence du langage et des symboles sur la perception et la cognition, même si les sciences cognitives contemporaines nous ont appris qu’une pensée abstraite et complexe peut très bien exister en l’absence de tout langage. Mais je dirai aussi, en élargissant ce concept, que notre âme et notre cœur ne pourraient pas exister sans notre pensée et les mots qui la composent.

J’ai bien sûr commencé à écrire en portugais, ma langue maternelle. Mais à l’adolescence j’ai commencé à habiter une nouvelle langue, le français, et je me suis sentie entièrement à l’aise. Je suis tombée amoureuse de cette langue, à la musicalité inégalée.

J’écris en français des matinées entières, assise à mon bureau, et c’est dans ces moments que je tente de percevoir le monde qui m’entoure. On peut dire absolument tout ce que l’on veut, construire sa propre vérité. Écrire c’est d’abord la liberté de s’inventer soi-même ainsi que les autres. C’est aussi inventer le monde. Donner libre cours à son cœur et à ses sentiments. L’écrivaine marocaine Leïla Slimani écrit dans son livre « Le Parfum des Fleurs de la Nuit » : écrire « c’est aussi nourrir des rêves d’expansion, de conquête, de connaissance du monde, de l’Autre, de l’inconnu. »

Pour moi, écrire, c’est tout cela à la fois.

L’écriture est, aujourd’hui, un mariage heureux d’enchevêtrement de mots qui apparaissent au fil de ma plume sur la page blanche et l’évocation de ce que chaque mot représente pour moi en images, en couleurs, en sons, en ambiance et même des odeurs. Je peux, en écrivant, libérer mon imagination et ma fantaisie. Voyager dans l’espace de l’écriture c’est surtout aborder l’imagination pour faire parler la vie qui est en soi. L’imagination est la plus grande liberté d’un être humain.

Je considère que l’écrivain est le scribe de l’imaginaire. C’est aussi un pèlerin de son propre voyage intérieur. Dans le mot écriture, il y a le mot évasion. En ce moment même, je suis en voyage ! Cela répond à une urgence intérieure et, après un long moment de maturation, j’écris vite et à la même cadence tout au long des matinées.

Au début, l’unique lien que j’établissais avec l’écriture était ce besoin d’évasion. Mais au fil du temps j’ai découvert le pouvoir fascinant de l’écriture et le besoin d’écrire un livre est né. Je ressentais un irrésistible besoin de transcrire sur le papier toutes mes idées, m’incitant à donner vie à un livre.

Écrire un roman m’est apparu comme un porte-bonheur, comme une sorte d’ange gardien qui me protégeait et me captivait au point d’absorber toute mon énergie.

L’écriture reste pour moi une sublime invitation au voyage et je vous invite à partir dans l’aventure de ce roman. C’est une histoire parmi tant d’autres et j’ai toujours aimé raconter des histoires. J’espère que mon histoire vous plaira.

I

Le bonheur

1

L’envie de vivre en France

Toutes les filles au Portugal s’appellent Marie. Marie tout court ou Marie quelque chose. Moi, je m’appelle Marianne, sans Marie, et j’ai entrepris de vous raconter mon histoire. Une histoire d’échecs et de réussites, de drames et de grands bonheurs, égale à tant d’autres. Et c’est pour cela que j’y ai trouvé un intérêt. C’est l’histoire d’une femme et de la palette de ses sentiments. Même le destin d’une femme ordinaire peut être extraordinaire.

C’est aussi une histoire qui raconte comment faire d’une fin un nouveau départ et d’une perte, une grande conquête.

Chaque vie est un roman en soi et c’est le cas de la mienne.

Je suis née au Portugal, où j’ai habité jusqu’à l’âge de 17 ans. J’ai commencé à étudier le français au collège, où l’étude de cette langue dans les années 70 était obligatoire pendant cinq ans. Cette exigence scolaire était ancrée dans une longue tradition francophile au Portugal.

Historiquement, le Portugal a toujours entretenu une relation privilégiée avec la France, non seulement en termes de politique et de culture, mais aussi à travers la langue, la francophilie trouvant ses racines dans plusieurs périodes clés de l’histoire. Au XIXe siècle, par exemple, la France était perçue comme un modèle culturel et intellectuel. De nombreux écrivains, artistes, et intellectuels portugais s’inspiraient des courants littéraires et philosophiques français, Paris étant alors une destination prisée par les élites qui souhaitaient élargir leurs horizons intellectuels et culturels.

Cette influence culturelle s’est reflétée dans le système éducatif portugais, où le français était souvent la première langue étrangère enseignée. Pour moi, apprendre le français n’était pas seulement un atout linguistique, mais aussi un moyen de me connecter à une culture riche, vecteur de pensée et d’art. J’ai pu ainsi étudier, dans leur version originale, les œuvres littéraires et philosophiques qui ont profondément influencé l’identité européenne.

Après le baccalauréat, je suis allée poursuivre mes études à Paris, ma famille étant une grande admiratrice de la France et voulant m’ouvrir une fenêtre sur le monde francophone.

Le jour où j’ai reçu la lettre de la Sorbonne me communiquant mon admission à l’université a été un des plus beaux jours de ma vie. Cela était le point culminant de tout mon cursus.

En effet, depuis très jeune, j’éprouvais l’envie de vivre en France. Ma connaissance de la France et de la langue française, que je trouvais la langue la plus musicale au monde, allait pouvoir y trouver un véritable déploiement. J’étais aussi heureuse de pouvoir faire de nouvelles rencontres et de découvrir d’autres centres d’intérêt, mais surtout de vivre à Paris, une ville qui m’attirait depuis mon adolescence et dont je suis tombée amoureuse dès le premier jour des nombreuses visites que j’y ai fait par la suite.

J’ai donc quitté ma famille et mon pays d’origine pour aller poursuivre mes études à l’Université de Paris-Sorbonne et, bien sûr, je me suis installée à Paris. J’habitais à cette époque un petit studio dans le XIVe arrondissement, pas très loin de la Cité Universitaire, ce qui était pratique pour aller manger au restaurant universitaire. Je n’ai jamais été une bonne cuisinière et donc cette solution me convenait à merveille.

J’aimais beaucoup mes études de langue et culture françaises et j’étais une bonne élève. J’améliorais mon français et cela me plaisait encore plus.

J’avais le sentiment de tout connaître sur ce pays. Je suis venue étudier à Paris-Sorbonne à l’âge de dix-sept ans et j’y ai obtenu ma maîtrise en langue et culture française. Mon immersion à la Sorbonne a fait de moi une grande admiratrice de la France et mon amour pour la France, mon pays d’adoption, n’a jamais fléchi !

Bien sûr j’avais eu une histoire, une enfance et une adolescence vécues au Portugal, pays qui m’a donné pour toujours des rêves à réaliser et des souvenirs infinis qui habitent mon âme encore aujourd’hui et qui provoquent mes rires et mes pleurs. J’étais une enfant rieuse et enjouée. Rien ne semblait pouvoir éteindre l’étincelle qui brillait dans mes yeux. J’aimais courir dans les champs, m’émerveiller devant un papillon, sentir le vent caresser mon visage, et éclater de rire pour un rien. Insouciante, mon âme d’enfant m’accompagne toute ma vie et mes rêves se transforment en kaléidoscope.

Par ailleurs, j’avais vécu au Portugal toute mon enfance et mon adolescence avant la « Révolution des Œillets » qui a instauré la démocratie après cinquante ans de dictature sous Salazar, et les jeunes filles faisaient l’objet de beaucoup de surveillance par la société en général. Les lycées n’étaient pas mixtes, et les valeurs inculquées défendaient le goût du travail, le mariage et les enfants. Il était impensable à cette époque qu’un couple vive ensemble avant de se marier, l’avortement était interdit et il n’y avait pas de planning familial. Malgré le fait que ma famille n’appartenait pas au régime en place, cette éducation traditionnelle axée sur le travail et la famille a beaucoup impacté ma vie de femme.

Mais une fois à Paris, je voulais prendre mon envol vers de nouvelles rencontres, d’autres amitiés et d’autres expériences et vivre comme une Européenne dans le pays de son cœur.

C’est en deuxième année d’université que j’ai fait la connaissance d’Isabelle. Nous nous voyions régulièrement en dehors des cours et nous nous sommes liées d’amitié. Elle m’invitait souvent chez elle, soit pour travailler soit pour passer du bon temps ensemble.

Nous sortions aussi beaucoup et je me souviens encore d’une représentation magnifique de l’opérette « La Vie Parisienne » de Jacques Offenbach au Théâtre du Châtelet que nous sommes allés voir. Isabelle aimait le cinéma et surtout la nouvelle vague dont elle me parlait sans arrêt.

Je la trouvais très douée et je l’admirais. Ses cheveux coupés courts lui donnaient un air de jovialité espiègle et j’appréciais son sens de l’à-propos, son aisance et sa volubilité. Isabelle était une jeune femme pleine d’entrain et nous nous entendions à merveille, car nous avions le même caractère, pétillant et plein de vie.

Nous étions devenues inséparables.

Une fois par semaine, je faisais mes courses avec elle. Jouant son rôle de leadership, dont elle était friande, elle m’entraînait les dimanches matin au marché de la rue Daguerre, dans le XIVe, où nous habitions à côté de la Cité Universitaire.

La rue Daguerre, avec son marché animé et ses commerçants spécialisés, est connue pour son ambiance de village en plein cœur de Paris. Les étals offrent une grande variété de produits : fruits et légumes, poissonneries, boucheries, fromageries, épiceries fines et boulangeries où l’on peut trouver des pâtisseries françaises qui procurent un plaisir raffiné et dont je raffolais.

L’ambiance y est typiquement parisienne, conservant une certaine effervescence propre à Paris, que j’appréciais tant, et la clientèle est un mélange de locaux et de visiteurs, souvent attirés par la qualité des produits et l’authenticité du lieu.

Ce marché me rappelait les marchés portugais, comme ceux de Lisbonne, de Porto ou dans l’Algarve que j’avais bien connus, où l’ambiance y est aussi chaleureuse et décontractée, avec des commerçants toujours prêts à discuter et à partager des conseils. La beauté de ces marchés, qui sont souvent en plein air, se décline par la lumière et les couleurs offrant un spectacle visuel saisissant avec leurs fruits et poissons brillant au soleil.

Rue Daguerre, je me plaisais à regarder les marchands de primeurs et leurs étals de légumes bien frais venant de plusieurs régions françaises, sans parler des étals de fruits juteux qui donnaient envie d’être goûtés sur place.

La poissonnerie « Daguerre Marée » était l’objet de ma prédilection, le poisson étant la base de la gastronomie portugaise. J’y achetais toujours quelque chose pour cuisiner chez moi.

J’aimais discuter avec les commerçants et leur parler de leurs produits. Je m’enquérais de leur origine et, bien sûr, je privilégiais toujours le label « made in France » !

J’achetais aussi toujours de la charcuterie, que j’avais appris à aimer depuis que j’habitais en France. J’aimais un bon cervelas et je consommais sans modération l’andouille de Guéméné.

J’aimais bien regarder les fleuristes et je succombais facilement à la tentation d’acheter un bouquet pour mettre dans un grand vase dans mon studio. Cela apportait une touche de fraîcheur à la pièce. C’était déjà à l’époque de mon enfance que je jouais avec des puzzles pour construire des tableaux à fleurs, tels le « Bouquet au Petit Delft » de Cézanne ou des panneaux d’azulejos représentant des corbeilles de fleurs.

Je repartais du marché avec le panier plein de provisions.

Pour faire une pause après nos courses, nous nous arrêtions souvent au Café Daguerre, à l’angle de la pittoresque rue où se tenait le marché, pour déguster un bon café et bavarder un peu.

Un jour, alors que nous prenions notre café, Isabelle m’a dit à brûle-pourpoint des mots qui m’ont semblé, de prime abord, incompréhensibles.

— On peut se voir pour parler. J’ai quelque chose d’important à te dire et cela ne peut pas attendre.
— Bien sûr. Veux-tu aller boire un verre au Procope ? Nous aimons toutes les deux beaucoup ce café et c’est en plein Quartier Latin. Mais s’agit-il de quelque chose de grave, pour que tu m’invites ?
— Non, non ! Ne t’inquiète pas. Tu verras, précisa-t-elle avec sérieux. Mais cela pourra changer ta vie.
— Mais de quoi parles-tu ? Comment cela ?
— Tu es très curieuse, Marianne. Attends un peu et tu verras.
— Mais c’est toi qui aiguises ma curiosité.
— Mais non, je ne fais que t’encourager à suivre mes propos.
— Tu veux que je me plie à tes quatre volontés ?
— Ce n’est rien de cela. Je suis sûre que tu me remercieras d’avoir insisté.
— Et quand est-ce que tu vas me dévoiler ton secret ? Tu n’es pas cachottière d’habitude.
— On se voit demain à 14 h 30.
— Entendu, on démêlera alors tout ce mystère.
— Ne sois pas ridicule, Marianne, et dépêche-toi d’être à l’heure !

Nous avons convenu d’un rendez-vous le lendemain sur les quais de la Seine, car Isabelle voulait jeter un coup d’œil sur les échoppes des bouquinistes à la recherche d’affiches de cinéma, dont elle faisait la collection. Tout en flânant, nous recherchions l’affiche de « Shaft », que nous n’avons pas trouvée. Mais au milieu de la diversité artistique des quais, nous avons fait une découverte inattendue. Isabelle a trouvé sur un étal une affiche superbe de Lawrence d’Arabie en vêtements blancs flottants qui était une vraie pépite pour tout collectionneur ! Elle était ravie et nous avons partagé un moment de complicité, évoquant les souvenirs liés à ce chef-d’œuvre du cinéma.

Nous avons ensuite parcouru la courte distance qui nous séparait du café Le Procope, l’un des cafés les plus anciens de Paris, situé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Fondé en 1686, il a une riche histoire littéraire et politique, ayant accueilli des intellectuels comme Voltaire et Diderot. Ce café est de nos jours réputé par son ambiance traditionnelle et est un lieu emblématique de la scène culturelle parisienne.

Isabelle et moi, nous aimions nous y retrouver pour profiter de cette ambiance et nous nous plaisions à observer les clients, habitués ou de passage. Arrivées à destination, nous nous sommes installées à une table et nous avons commandé un thé parfumé au jasmin, des pains aux raisins et des éclairs au chocolat. Nous étions contentes de boire quelque chose de chaud et nous avons apprécié particulièrement l’assiette de viennoiseries que venait d’apporter le serveur.

Isabelle entreprit de lécher la crème pâtissière qui débordait de son éclair et moi, je mangeai mon pain aux raisins tout en sirotant le thé. Un long silence s’établit, un silence normal entre deux amies qui se connaissent bien. Au bout d’un moment, Isabelle m’interpella :

— J’organise une soirée déguisée dans ma maison de campagne dans le Lot et j’aimerais beaucoup que tu sois des nôtres. C’est le samedi 24 juin.
— Désolée, je lui ai répondu, j’ai un examen de fin d’année le lundi et j’aimerais passer le week-end à réviser.
— Oh ! Mais tu ne peux pas me faire ça ! D’autant que j’ai une surprise pour toi !
— Cela me contrarie beaucoup, car tu sais bien que je fais mon possible pour avoir de bonnes notes. Cela est très important pour moi !
— Mais Marianne, juste pour une fois, sors de tes livres et laisse-toi vivre. Il va y avoir plein de monde et tu adoreras faire leur connaissance et surtout, je te le dis, j’ai une surprise pour toi !
— Une surprise, mais quoi donc ?
— Ça, pour une surprise, tu vas être surprise !
— Parfait ! Étonne-moi alors !
— Je te le redis, j’ai une surprise pour toi. Et puis, viens avec moi, ça te fera du bien. Ça fait longtemps qu’on n’a pas passé un week-end ensemble et ça nous donnera l’occasion de parler, on aura le temps… allez, viens ! Ne fais pas ta difficile !
— C’est d’accord Isabelle.
— C’est convenu pour le vendredi 23 à 14 heures, n’est-ce pas ? Je passerai te chercher avec ma voiture.
— Entendu, Isabelle, mais c’est bien parce que c’est toi !
— Et n’oublie pas d’apporter un déguisement sur le thème disco, car c’est la musique de nos années 70, et je veux que ma soirée soit très réussie.

Les paroles de mon amie me taraudaient. Une surprise ? Qu’est-ce que cela pouvait être ? Ma curiosité et mon envie d’en savoir davantage me poussèrent à être à l’heure au rendez-vous fixé par Isabelle.

2

Ma rencontre avec Thomas

La matinée était douce dans le jardin ombragé de la maison de campagne des parents d’Isabelle, située dans un petit village aux alentours de Rocamadour.

J’avais fait le voyage la veille, en voiture, et les cinq heures d’autoroute m’avaient épuisée. Je me prélassais dans une chaise longue sous la pergola et l’odeur de la glycine m’enivrait. Je me sentais bien et finalement très contente d’être venue passer le week-end dans Le Lot, région que je ne connaissais pas.