Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot E-Book

Encyclopaedia Universalis

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

La genèse et l’édition des œuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problématiques : comme le Paradoxe sur le comédien (conçu en 1769, publié en 1830), le Supplément au Voyage de Bougainville n’est à l’origine qu’un compte rendu de lecture destiné à La Correspondance littéraire de Grimm : une note sur le Voyage autour du monde (1771) que Bougainville rédigea à partir du Journal tenu lors de son voyage à Tahiti (6-15 avril 1768).

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

A propos de l’Encyclopaedia Universalis :

Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.

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Seitenzahl: 39

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852297074

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Supplément au Voyage de Bougainville, Denis Diderot (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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SUPPLÉMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE, Denis Diderot (Fiche de lecture)

La genèse et l’édition des œuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problématiques : comme le Paradoxe sur le comédien (conçu en 1769, publié en 1830), le Supplément au Voyage de Bougainville n’est à l’origine qu’un compte rendu de lecture destiné à La Correspondance littéraire de Grimm : une note sur le Voyage autour du monde (1771) que Bougainville rédigea à partir du Journal tenu lors de son voyage à Tahiti (6-15 avril 1768). Si dans un premier temps Grimm ne publie pas le texte de Diderot, une version remaniée du Supplément au Voyage de Bougainville paraît en feuilleton dans La Correspondance littéraire, en 1773 et 1774 ; mais la première édition en est posthume (1796), et il existe plusieurs versions manuscrites du texte, dont on publie désormais la plus longue. Inséparable de deux autres textes parus en 1798 dans un ordre concerté (Ceci n’est pas un conte et Madame de la Carlière), le Supplément au Voyage de Bougainville témoigne bien de la dimension de « création continuée » qui caractérise la pensée de Diderot. Elle va de pair avec le refus de tout dogmatisme et de toute réponse arrêtée dans la question centrale qui occupe le siècle des Lumières : celle de l’état de nature et de l’usage critique de cette notion.

• Une œuvre polyphonique

Le Supplément au Voyage de Bougainville fait entendre plusieurs voix : les deux interlocuteurs, A et B, commentent, texte à l’appui, ce Voyage que B est en train de lire, et dont il prétend restituer l’intégralité, car les passages licencieux en auraient été supprimés. Cette fiction justifie le « supplément », terme défini par le Dictionnaire de Trévoux comme « ce qu’on ajoute à un auteur, pour remplir les lacunes qui se trouvaient dans ses ouvrages ». Suppléer consiste ici, pour Diderot, à commenter le Voyage de Bougainville sans laisser la parole à l’explorateur lui-même.

La version longue du texte comporte cinq parties, dont la première et la dernière, respectivement « Jugement du Voyage de Bougainville » et « Suite du dialogue entre A et B », encadrent d’autres discours rapportés : la prosopopée d’un vieux Tahitien (« Les Adieux du vieillard »), l’« Entretien de l’aumônier et d’Orou » (III) qui contient, en un nouvel enchâssement, l’histoire de Polly Baker et sa défense devant les juges rapportée au discours direct, enfin la suite de l’entretien de l’aumônier et d’Orou dans la section IV, non titrée. Pluralité des voix, mais aussi intertextualité assumée, voire exhibée par une activation du « principe dialogique » théorisé par Mikhaïl Bakhtine. Le Supplément fait aussi écho aux Dialogues de La Hontan avec un « sauvage de bon sens qui a voyagé » (1703), ou reprend l’histoire de Polly Baker à l’Histoire des deux Indes (1770), de l’abbé Raynal, à laquelle Diderot a contribué. Participent également de cette polyphonie le glissement d’un plan de l’énonciation à un autre, comme lorsque A s’adresse fictivement à Aotourou, le Tahitien que Bougainville a ramené en France et promené dans les salons parisiens : « O Aotourou, que tu seras content de revoir ton père, ta mère, tes frères, tes sœurs, tes compatriotes ! Que leur diras-tu de nous ? ». Mêlant lyrisme et ironie, Diderot met en scène un débat philosophique, dont les termes sont clairement résumés par A au terme du dialogue : « Reviendrons-nous à la nature ? Nous soumettrons-nous aux lois ? » B donne sa réponse, celle d’une adaptation à un état de fait – « Prendre le froc du pays où l’on va, et garder celui du pays où l’on est » – qui, si elle n’est pas sans évoquer la fin du Paradoxe sur le comédien et sa morale courtisane, n’est peut-être pas exactement celle de Diderot.

• Une utopie critique

Dans le Supplément, Tahiti fonctionne comme une utopie, à la manière de la république idéale de Thomas More. Dans cette île préservée de la civilisation et d’abord de la propriété – Diderot rejoint ici le Rousseau du Discours sur l’origine de l’inégalité