Survivre, s'adapter et réussir dans l'entreprise d'aujourd'hui - William Alexandre - E-Book

Survivre, s'adapter et réussir dans l'entreprise d'aujourd'hui E-Book

William Alexandre

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Beschreibung

Comment garder son emploi, faire progresser sa carrière, se défaire de la peur du chômage et gagner en sérénité ? Et surtout, comment y parvenir dans un environnement de plus en plus difficile et concurrentiel ? Autant de questions auxquelles répond avec pragmatisme William Alexandre dans Survivre, s'adapter et réussir dans l'entreprise d'aujourd'hui. Après avoir connu des années sombres, William Alexandre est devenu un expert respecté au sein d'un grand groupe international. En seulement quelques années, il a su faire décoller sa carrière et multiplier par 9 sa rémunération. Dans cet essai efficace, écrit avec humilité, franchise et simplicité, William Alexandre partage les leçons tirées de ce succès réel qu'il a construit non sans difficulté. Il y partage également ses conseils pour faire face à la peur, au stress, aux espoirs déçus, au découragement et nous livre ses clés pour devenir le meilleur de nous-mêmes en entreprise.

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william-alexandre.com

Couverture réalisée par Patrick Grimaldi

www.patrickgrimaldi.net

Sommaire

Introduction

1. L’entreprise : un pour tous, chacun pour soi

1. 1. Une entreprise a pour but le profit, pas le social

1. 2. Vous n’êtes pas indispensable

1. 3. Moi d’abord, les autres après

1. 4. Vous servez vos patrons avant tout

1. 5. Vous êtes entouré d’ennemis plus que d’amis

1. 6. Ce qui semble illogique ou idiot ne l’est jamais

1. 7. Le citron pressé

1. 8. Une machine qui peut broyer les individus en profondeur

1. 9. Les opportunités sont partout

1. 10. No pain, no gain

2. Avoir

2. 1. Avoir des rêves, un but

2. 2. Avoir des valeurs humaines

2. 3. Avoir un état d’esprit solide

2. 4. Avoir des compétences et ne pas cesser d’apprendre

2. 5. Avoir une ouverture d’esprit et voir large (le « nexialisme »)

2. 6. Avoir une capacité d’observation et d’écoute

2. 7. Avoir le goût du travail bien fait

2. 8. Avoir du temps

2. 9. Avoir le bon entourage

2. 10. Avoir la santé

2. 11. Avoir un mentor

3. Être, savoir-être et savoir paraître

3. 1. Ne pas être une victime de son sort

3. 2. Être plus fort que la peur

3. 3. Savoir encaisser, encore et encore

3. 4. Être opportuniste et audacieux

3. 5. Être mobile

3. 6. Être respectueux

3. 7. Être précis, concis et fiable : en un mot, être pro.

3. 8. Être discipliné et… paresseux

3. 9. Savoir donner pour recevoir

3. 10. Être un facilitateur du business

3. 11. Inspirer les autres

3. 12. Être soi-même, mais pas trop longtemps

3. 13. Être un bon produit marketing

4. Réaliser au lieu d’exécuter

4. 1. Comprendre l’objectif du top management

4. 2. Comprendre l’objectif du mid-management

4. 3. Comprendre les attentes des salariés opérationnels

4. 4. L’exécution : un danger à terme à transformer en opportunité

4. 5. Rester à l’écoute de l’entreprise et de ses problèmes

4. 6. Provoquer les opportunités de réalisation et les concrétiser

4. 7. Réaliser un projet

4. 8. Mesurer, chiffrer, tracer, documenter, démontrer la création de valeur espérée et finalement réalisée

4. 9. Valoriser les participants et démontrer votre leadership

4. 10. Multipliez les missions, listez vos succès chiffrés, valorisez-les en entretiens annuels, auprès de votre hiérarchie, de votre DRH et d’autres entreprises

5. Gardez un maximum de longueurs d’avance

5. 1. L’immobilisme : le pire risque

5. 2. Cumulez les missions créatrices de valeur et devenez un expert

5. 3. Suivez l’information

5. 4. Développez vos points faibles

5. 5. Développez vos outils pour gagner du temps, automatiser les tâches de base, se focaliser sur les dossiers à forte valeur

5. 6. Débarrassez-vous peu à peu de ce qui ne génère pas de valeur ajoutée

5. 7. Gardez de plus en plus de temps pour vous

6. Prendre des risques, très calculés

6. 1. Choisir ses projets, ses cibles

6. 2. Faire légitimer ses projets et faire connaître cette légitimité

6. 3. Se faire connaître par le top management

6. 4. Gérer la relation avec son N+1

6. 5. Prendre un nouveau poste, changer de société

6. 6. S’expatrier

6. 7. Se mettre à son compte

7. Communiquer, communiquer, communiquer

7. 1. Montrez votre efficacité en réunion

7. 2. Faites-vous connaître auprès de la hiérarchie

7. 3. Faites-vous connaître auprès de l’ensemble des collaborateurs et managers

7. 4. Faites-vous connaître auprès des tiers

7. 5. Maîtrisez PowerPoint

7. 6. Maîtrisez la rhétorique

7. 7. « Je », « nous »

8. Les dangers à éviter et à affronter

8. 1. Le N+1

8. 2. La dispersion

8. 3. La fatigue

8. 4. Les promesses non tenues

8. 5. Soi-même

8. 6. Le non-respect des codes éthiques

8. 7. Surveillez votre entourage comme le lait sur le feu

9. Vers l’indépendance

9. 1. Travailler moins, gagner plus

9. 2. Devenir libre intellectuellement, prendre du recul

9. 3. Devenir expert consultant ou enseignant

9. 4. Transformer votre salaire en actifs

9. 5. Développer un projet personnel autour d’une idée ou d’une passion

9. 6. Le trading

9. 7. L’immobilier

Conclusion

Bibliographie

À tous ceux qui m'ont aimé, aidé, soutenu.

À tous ceux qui m'ont détesté, enfoncé, humilié, trahi.

Sans vous, je n'y serais jamais arrivé.

Merci à tous.

Introduction

Êtes-vous heureux d’aller au travail tous les matins ? Si c’est le cas, vous faites partie d’une heureuse minorité. Récemment, j’ai en effet lu un article édifiant : une étude a montré que pour plus de 9 salariés sur 10, la réponse était NON. Mais a-t-on besoin d’études ou de statistiques pour se rendre compte d’une réalité qui touche la plupart d’entre nous, personnellement ou au travers de notre entourage ?

Mais alors, qui est heureux d’aller au travail tous les matins ? Qui peut être heureux d’aller galérer pour un salaire qui, une fois payés les impôts, les mensualités de crédits, les factures, les frais d’éducation des enfants… ne laisse plus grand-chose pour soimême ? Qui peut être heureux d’aller passer chaque jour du temps avec des gens que l’on n’apprécie pas forcément, des patrons parfois ingrats et qui entretiennent pour certains un stress toxique à leurs fins ? Qui peut être heureux de devoir faire profil bas, de perdre une partie de sa personnalité, de renoncer à sa dignité parfois, par peur de perdre son bonus ou de se retrouver au chômage ?

Le chômage. Cette épée de Damoclès qui peut frapper n’importe qui, n’importe quand, les bons comme les mauvais, les plus travailleurs comme les plus paresseux, les plus loyaux comme les plus lâches. Cette épée de Damoclès qui vous rend incapable de faire face à vos obligations financières, vous exclut du cercle des gens établis, vous exclut de vos amis, parfois de votre famille, et qui parfois peut vous faire perdre pied jusqu’à vous détruire intérieurement.

Nombre de personnes autour de moi ont connu le chômage. Des employés, des techniciens qualifiés, des ingénieurs, des dirigeants de grands groupes cotés. Des cancres à l’école, comme des premiers de classe. Des sans-diplôme comme des diplômés des plus prestigieuses écoles de la planète. Des salariés de petites entreprises, comme des salariés de grands groupes « too big too fail ». Des jeunes et des plus anciens. Aucun salarié n’est à l’abri du chômage. Aucun.

Le risque est d’autant plus grand que l’âge avance et que la concurrence mondiale s’intensifie. Peu de gens savent par exemple que grand nombre de projets d’ingénierie (routiers, ferroviaires, …) sont dorénavant réalisés dans des pays comme l’Inde, la Tunisie ou l’Europe de l’Est… L’intelligence artificielle, elle, progresse à grands pas et menace ceux d’entre nous dont le travail, qualifié ou non, tend à être répétitif. Les états fauchés et les systèmes de retraite déficitaires imposent de travailler plus longtemps. D’accord. Mais comment faire lorsque les entreprises cherchent à se défaire des plus de 50 ans pour recruter des jeunes ? Et les jeunes aussi auront 50 ans…

Comment est-ce possible de profiter pleinement de sa vie en étant salarié ? Comment gagner en sérénité, en confort et en indépendance ?

Certes, la solution idéale est d’être indépendant financièrement. Certains ouvrages à ce sujet sont excellents et contribuent à changer positivement la vie de ceux qui les lisent. Dont la mienne au passage.

Mais voilà, la solution idéale n’est pas si évidente à mettre en oeuvre. D’abord, créer son business n’est pas pour tous. Il faut avant tout avoir une idée susceptible d’être économiquement viable : ce n’est pas évident.

Il faut ensuite avoir un capital. Mais comment faire quand l’épargne du ménage représente au mieux quelques années de salaire et que toute une famille devra vivre dessus si le chômage ou un imprévu frappe ? Comment risquer de compromettre l’éducation des enfants ? Comment dégager une marge d’épargne importante lorsqu’il faut faire face aux impôts, aux charges financières et familiales ?

Il faut également du temps. Mais où le trouver lorsque l’on travaille sept ou huit heures par jour, en passant deux heures dans les transports ou la voiture, en devant participer à la vie de famille ? Le temps libre durant le week-end est déjà bien souvent limité pour sa famille et encore plus pour soi-même.

Il faut également un déclic et de la chance. Certains ont un déclic à vingt ans, d’autres à cinquante et d’autres jamais. Quant à la chance, elle n’est malheureusement pas toujours là au bon moment…

Enfin, il faut du courage. Le courage de surmonter ses peurs, parfois ancrées profondément comme la peur de l’échec ou du regard des autres, le courage de lutter contre ses démons intérieurs ou ses convictions limitantes, le courage (ou l’inconscience) d’accepter de perdre le peu que l’on a.

Gagner son indépendance est plus facile à dire qu’à faire et, pour beaucoup, le salariat reste (malheureusement) la seule option envisageable.

Mais alors comment fait ce salarié sur 10 heureux d’aller travailler tous les matins ?

Laissez-moi vous raconter brièvement l’histoire d’un brave type que je connais bien.

Il était issu d’une famille de la classe moyenne. Ses parents étaient employés de banque. Il a eu une enfance relativement heureuse sans être trop gâté. Il était plutôt timide, complexé et se renfermait sur lui-même. Il se sentait plus à l’aise avec un ordinateur qu’avec les filles qui à la fois l’attiraient, mais aussi l’intimidaient. Il n’avait pas l’assurance de certains autres garçons, mauvais garçons qui fascinent les filles à l’adolescence et rendent envieux les autres.

À l’école, il était moyen, voire plutôt mauvais dans certaines disciplines comme la chimie ou les sciences physiques. En sport, c’était même un cas sans espoir. Il éprouvait cependant de l’intérêt pour les sciences économiques, l’histoire, les mathématiques et se sentait attiré par des études universitaires d’économie. Pourtant, ses professeurs et les conseillers d’orientation le laminaient en lui répétant qu’il n’était pas fait pour les études, qu’il devait envisager un parcours court et travailler rapidement.

D’un naturel entêté, il a quand même intégré une université d’économie et a passé des nuits à rattraper son retard. Après 2 ans, il intégrait la plus prestigieuse université d’économie et de gestion du pays. Quelques années plus tard, il en ressortait avec un master en finance et un master en économie.

Sa carrière ne commença pas trop mal, mais il connut rapidement le chômage. Il se rendit compte que ses diplômes n’étaient pas une protection et que la concurrence était féroce. Il partit ainsi pour Londres, travailler pour un prestigieux groupe financier britannique et connut à nouveau 5 ans après le chômage. En parallèle de petits boulots alimentaires, il tenta de lancer son affaire sur la base des compétences qu’il avait acquises mais sans succès. Il se sentait plus loser que jamais, prêt à tout laisser tomber.

Il se résigna alors à chercher un nouvel emploi et fut recruté comme cadre supérieur dans l’une des plus importantes sociétés d’ingénierie mondiales. Après un an, une major pétrolière lui offrit un poste en Suisse, triplant dans sa foulée sa rémunération.

4 ans après, cette société lui offrit un poste à son siège mondial, triplant à nouveau sa rémunération.

En 6 ans, ce brave type avait multiplié par 9 une rémunération de cadre supérieur, alors qu’il avait connu des mois au salaire minimum et les allocations chômage. Entre-temps, il avait contribué, au sein de cette major pétrolière à générer plus de 300 millions de dollars…

Ce brave type n’était plus un loser. Il n’était plus un coût, une charge pour ses employeurs. Il s’était mis à rapporter plus, beaucoup plus, qu’il ne coûtait. Il n’était plus un coût, une charge, mais un investissement (très) rentable. Il n’était plus un loser, mais un expert reconnu dans son domaine pour son expertise et son leadership, n’économisant plus 40 dollars sur sa facture de chauffage, mais facturant chaque jour plus de deux mille dollars.

Ce brave type, vous vous en doutiez probablement, c’est moi.

Dans ce livre, je ne veux pas vous vendre des rêves. Tout simplement parce que je n’en ai pas à vendre. Je ne vous vendrai pas non plus une recette miracle. Pour la même raison. Non. Dans ce livre, je veux juste partager avec vous les leçons fondamentales que j’ai tirées de mon parcours, et qui ont marché, parce que je ne souhaite à personne de connaître le chômage, de subir la peur qu’il engendre et les souffrances associées.

Aujourd’hui, je ne vis plus dans la peur du chômage et suis un salarié heureux, vivant confortablement, chaque jour un peu plus. Non seulement j’ai appris à me protéger du chômage, mais aussi à me sentir utile et heureux en tant que salarié.

Ces leçons fondamentales que j’ai tirées de mon expérience personnelle, je veux les partager avec vous. Je vois trop de personnes, peu importe le grade, les diplômes, le salaire ou l’expérience, qui ne sont pas heureuses en entreprise et ce spectacle est difficilement supportable. Il l’est d’autant plus que je l’ai vécu, que les grandes tendances de notre économie et de notre société poussent vers de plus en plus de précarité durable.

Combien, pourtant animés d’un bon fond et d’une bonne énergie, ont perdu cette énergie au fil des années passées en entreprise ? Combien sont démotivés par le manque de reconnaissance, de respect de la part de leur hiérarchie ? Combien sont démotivés par le laisser-aller de certains collègues qui ont compris qu’en en faisant moins ils auront autant, sinon plus ? Combien aimeraient aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte ? Mais les prés manquent cruellement et il faut souvent faire avec, quitte à y laisser une partie de ses valeurs.

J’ai lu des livres, regardé des vidéos et échangé avec des « coachs », des « experts », des professionnels du développement personnel, de la gestion de carrière qui, pour la plupart, n’ont jamais été autre chose que des coûts pour leurs employeurs passés. Certains parlent même de survie en entreprise quand ils n’ont jamais travaillé en entreprise ni généré le moindre centime pour une entreprise ou même sont au chômage... Quand vous êtes performants, que vous rapportez de l’argent, voire beaucoup d’argent, votre employeur en règle générale vous garde et cherche par tous les moyens à vous garder. Quiconque est sensé ne transforme pas une poule aux œufs d’or en nuggets…

Ce sont ces faux experts qui m’ont également décidé à écrire ce livre. Les mots de ce livre sont tirés d’un succès réel. Pas le succès d’un autre. Le mien. Uniquement le mien.

C’est le sentiment de vouloir me sentir utile qui a été mon moteur pour écrire ces lignes. Cela fait du bien se sentir utile, de pouvoir raconter son histoire en espérant qu’elle sera profitable à ceux qui la lisent. Qui n’aime pas raconter des histoires vécues à ses enfants en espérant qu’ils en apprendront quelque leçon de vie utile ?

Aussi, j’espère que mon expérience vous sera utile, que ce livre vous aidera à gagner en bien-être dans votre activité professionnelle.

Pour en faciliter la lecture, je l’ai structuré en plusieurs parties, chacune étant un préalable requis pour la suivante. Tout d’abord, il faut clarifier ce qu’est l’entreprise et éliminer une fois pour toutes les mythes et légendes qui causent tant de déception. Il faut voir et accepter la réalité telle qu’elle est sous peine de désillusions sévères.

Ensuite, il est important d’avoir un profil fort. Un profil fort associe des savoir-faire, des techniques, des expériences, mais aussi un ensemble de valeurs humaines fortes, des savoir-être et un état d’esprit particulier.

Une fois que vous avez un profil fort, ou commencez à l’avoir, il est temps d’agir. Je dis bien agir, pas souhaiter, rêver, supposer ou fantasmer. Mais agir n’est pas suffisant : il faut bien agir. C’est pourquoi nous passerons du temps sur le choix des actions à mener et comment les mener. Des actions bien étudiées, bien ciblées, bien exécutées aboutissent presque toujours au succès. En suivant ces principes, très peu de mes actions ont échoué. J’en limite le nombre, en général peu, mais concentre toute mon énergie sur celles que je cible.

Néanmoins, ce succès est fragile et il faut savoir l’exploiter. Sinon, un autre le fera pour vous et en général vous vous en rendrez compte trop tard. Je partagerai donc avec vous mes principes et mes astuces pour non seulement exploiter les succès accomplis, mais aussi capitaliser dessus.

Enfin, j’évoquerai avec vous l’indépendance financière. Pour certains, c’est une réalité. Pour d’autres, un idéal sublimé ou un rêve inatteignable. Si tout le monde en rêve, c’est parce que l’indépendance financière est le seul moyen de se débarrasser de l’épée de Damoclès du chômage. C’est le seul moyen de choisir de travailler ou non, pour quoi, pour qui et comment.

Mon expérience m’a appris à survivre en entreprise et à être épanoui dans mon travail. Mais mon expérience, en aidant mon employeur à générer des millions de dollars supplémentaires par an, m’a indirectement permis de multiplier par neuf ma précédente rémunération. Ce supplément de revenu, même en vivant mieux, me permet de dégager une capacité d’épargne importante et peu à peu d’acquérir mon indépendance financière. En apprenant à survivre et à progresser dans l’entreprise, une passerelle s’est spontanément créée entre ma situation et l’indépendance financière. Chaque année, je progresse un peu plus de quelques mètres sur cette passerelle. Ce qui me semblait inatteignable 10 ans auparavant l’est finalement devenu de manière plutôt simple et naturelle.

Mon expérience m’a redonné goût au salariat, j’ai repris le contrôle de ma vie et aujourd’hui, sans effort particulier, je me dirige vers cette indépendance financière dont chacun rêve, comme poussé par un courant à la fois énergisant et apaisant. En partageant avec vous les leçons fondamentales que j’ai pu tirer de mon expérience, j’espère que vous aussi vous vous épanouirez dans votre travail et tomberez dans ce courant agréable qui vous entraînera vers l’indépendance financière.

1.

L’entreprise : un pour tous, chacun pour soi

Un grand nombre de personnes se fait une image souvent très subjective de l’entreprise, soit idéalisée soit diabolisée. Pour réussir une stratégie personnelle, il faut bien connaître l’environnement dans lequel vous allez évoluer. Cela veut dire considérer à froid les faits, les analyser avec la raison, et non avec des suppositions, des rêves ou des émotions, sous peine de sérieuses déconvenues.

Éviter ces déconvenues est essentiel. Vous finirez probablement par souffrir d’avoir idéalisé un environnement bien plus dur que vous ne l’imaginiez. Inversement, vous pourrez vous sentir frustré d’avoir diabolisé, fui ou sous-estimé le potentiel d’un environnement plus que riche en opportunités.

Par ailleurs, il vous faudra travailler et garder vos valeurs humaines, ce qui fait de vous un homme ou une femme, dans un environnement qui parfois pousse les personnes à renier tout ou partie de leur humanité. Garder à l’esprit la dure réalité de l’environnement dans lequel vous évoluez vous permettra non seulement de préserver mais aussi de développer ce qui fait de chacun de nous un être humain à part entière.

Nous allons donc dans cette première partie planter le décor tel qu’il est et rappeler quelques fondamentaux utiles.

1. 1.

Une entreprise a pour but le profit, pas le social

Une entreprise est, par définition, une entité juridique dont le but est de faire du profit ou des économies. Rien d’autre.

À partir de là, il faut garder les pieds sur terre. Ce n’est pas un club d’amis, ce n’est pas une grande famille, ce n’est pas une organisation sociale qui vous doit quoi que ce soit sans contrepartie de votre part.

Votre relation est simple avec l’entreprise. C’est votre contrat de travail. Vous travaillez un certain nombre d’heures, pour une mission donnée. En contrepartie vous percevez un chèque. C’est tout. Ni plus ni moins.

Gardez toujours ceci en tête, quels que soient votre poste, votre grade ou votre niveau de rémunération. Vous ne devez rien d’autre à l’entreprise que ce que vous avez accepté dans votre contrat. L’entreprise ne vous doit rien d’autre que ce qu’elle a accepté dans le contrat.

Votre contrat de travail est un deal. Et tout bon professionnel se tient au deal signé.

C’est la règle de base.

1. 2.

Vous n’êtes pas indispensable

Hormis certains cas exceptionnels, l’entreprise existait avant vous. Elle peut exister et fonctionner sans vous. Elle existera et fonctionnera sans vous d’ailleurs. De l’ouvrier au directeur général, en passant par les ingénieurs ou les comptables, tout le monde peut être remplacé. Tout le monde.

Vous pensez que vous savez faire des choses particulières ? Vous pensez que l’organisation que vous avez mise en place vous rend indispensable et que sans vous tout sera bloqué ? Ne vous inquiétez pas. Vos collègues sauront s’adapter et si le travail ne sera peut-être pas aussi bien fait, il sera fait. Vous ne causerez qu’une petite gêne de quelques semaines, voire de quelques mois tout au plus.

Regardez autour de vous. Est-ce que l’entreprise s’arrête quand quelqu’un prend sa retraite, démissionne, part en congés maternité ou est en arrêt maladie ? Bien sûr que non. Après votre départ, il n’est pas rare qu’un petit groupe de vautours vienne même dépecer ce qui reste sur votre bureau. Agrafeuse, écran… : ce qui peut être utile est pris. Et qui se souvient qui était à cette place il y a 3 mois ? Comment s’appelait cette personne ? Pas grand monde.

Par contre en tant que salarié, c’est plutôt l’entreprise qui vous est indispensable. Car sans elle, pas de salaire.

1. 3.

Moi d’abord, les autres après

Qu’on le veuille ou non, la nature humaine est égoïste. Le mot n’est pas péjoratif. Avant de penser au bien-être de ses collègues, on pense bien évidemment au sien et à sa survie personnelle.

J’ai connu des situations de crise où des plans sociaux étaient organisés. Soudainement, les collègues amicaux d’hier se sont transformés en redoutables concurrents sans pitié, allant jusqu’à faciliter les erreurs de leur voisin pour que celui-ci parte en premier, à leur place. Le sympathique manager paternaliste devenait un chasseur de scalps éliminant un à un chaque membre de son équipe. L’esprit d’équipe, tant prôné et immortalisé par les photos des team buildings, avait laissé place à la loi de la jungle la plus féroce que l’on pouvait imaginer. Tous ceux qui ont vécu des plans sociaux savent de quoi je parle.

Vous devez donc penser à vous en premier. Et il n’y a pas de honte à avoir. Si vous avez des scrupules, pensez-vous que vos collègues penseront à votre bien-être avant le leur ?

Nous verrons plus loin dans ce livre que, même si vous devez penser en premier à vous-même, sans faillir à cette règle, votre succès en entreprise dépendra grandement de votre capacité à faire non seulement converger vos intérêts avec ceux de l’entreprise, c’est-à-dire le profit, mais aussi à les faire converger avec ceux de vos collègues.

1. 4.

Vous servez vos patrons avant tout

L’entreprise est une personne morale. Elle ne pense pas, ne prend pas de décision, ne recrute pas, ne promeut pas, ne licencie pas. C’est une entité juridique qui n’existe que sur le papier au registre du commerce.

Votre patron, lui, peut influencer voire décider d’un recrutement, d’une promotion ou d’un licenciement. Son patron peut faire de même avec lui. Le comité exécutif est également nommé, ou remercié par les actionnaires et ses bonus sont décidés par le comité des rémunérations.

Tout le monde a donc un patron. Vous dépendez du vôtre qui lui-même dépend du sien et ainsi de suite.

L’un des piliers du succès de votre carrière sera d’apporter à vos patrons ce qui les valorisera auprès des leurs. Il vous faudra faire en sorte de valoriser chaque niveau hiérarchique au-dessus de vous, jusqu’aux dirigeants et actionnaires. Tout ceci sans se faire avoir bien entendu.

Car la gratitude est quelque chose qui n’est naturel ni en entreprise ni en politique. C’est même rare. Il vous faudra ainsi veiller aux coups bas, aux fausses promesses, au risque d’appropriation de votre travail par votre patron. Et pas seulement.

Nous passerons donc du temps dans ce livre pour vous aider à apporter cette valeur ajoutée à votre chaîne hiérarchique, tout en vous valorisant et gérant les risques associés. Il est fondamental de réussir cette étape. Sans elle, vous augmentez sensiblement non seulement les risques liés à votre survie, mais aussi éliminez quasiment toute chance de progression efficace.

Enfin, n’oubliez pas ce vieil adage : ne mordez pas la main qui vous nourrit.

1. 5.

Vous êtes entouré d’ennemis plus que d’amis

L’entreprise, c’est une jungle moderne. Le danger est partout. Pourtant, il semble absent. Cet environnement feutré, ces gens aimables et souriants, ces règles éthiques, ces procédures, ce patron attentionné qui vous demande régulièrement des nouvelles du petit dernier véhiculent en effet une image sécurisante de confort. Cette image n’est qu’une perception, une illusion qui ne doit jamais faire oublier les dangers qui règnent dans l’entreprise, et qui vous menacent en permanence.

La nature humaine est ce qu’elle est, et vous ne la changerez pas. Chacun possède ses bons côtés et sa face plus sombre. Il faut juste composer avec et, surtout, ne pas se faire d’illusions.

Cela implique que les personnes autour de vous au bureau sont normales, malgré la diversité de leurs profils. La plupart ne vous jugeront pas de manière rationnelle, mais sur la base des émotions qu’elles ressentiront à votre égard.

La jalousie est ainsi un puissant créateur d’ennemis au sein de l’entreprise. Vous avez obtenu le poste convoité par un autre ? Votre voiture ou votre épouse est plus belle ? Votre maison est plus grande ? Vos enfants réussissent à l’école ? Vous semblez heureux ? Alors vous avez de grandes chances que votre succès, votre bonheur agacent les esprits mesquins et envieux qui vous entourent. Votre équipe, vos collègues, votre ou vos patron(s) : n’importe qui peut être envieux de votre situation, et surtout n’importe qui peut habilement le dissimuler. Il vous faudra donc gérer les envieux, savoir les utiliser à bonne fin, gérer les risques associés (rumeurs, coquilles dans un dossier…) et les transformer en suiveurs. Nous y reviendrons plus loin dans ce livre.

La convoitise est un autre puissant créateur d’ennemis, très lié à la jalousie. La différence est que la convoitise n’est pas un simple sentiment comme la jalousie. La convoitise crée une cible que le convoiteur va chercher à atteindre au travers d’actions parfois inattendues. Quelqu’un qui convoite votre poste va ainsi faire son possible pour que vous y échouiez. Un supérieur en quête de succès peut convoiter le vôtre, si vous en avez.

Tout comme les jaloux, les convoiteurs peuvent être n’importe qui et porter un masque de personnage sympathique et de confiance. Là encore, vous pouvez transformer les convoiteurs en suiveurs, retourner leur puissance toxique en puissance positive. Et là encore, je vous expliquerai comment j’y parviens.

Les commères et autres porteurs de ragots peuvent également être une gêne voire un danger. À transformer également en suiveurs… mais aussi à utiliser plus tard pour votre propre communication. Nous y reviendrons.

Les planches pourries, les baratineurs, les fumistes, les mythomanes… sont dangereux seulement s’ils ne sont pas identifiés en tant que tels et si vous comptez sur eux. Leur inaction, souvent cumulée à une absence de compétences réelles, fait qu’il n’est pas possible de compter avec. Essayez juste de les repérer pour mieux les esquiver par la suite.

Dans certaines entreprises, vous trouverez des clans qui s’affrontent. Ne rentrez pas dans un clan. Il pourrait vous en coûter cher. Même si un clan tend à perdre du terrain au profit d’un autre, un revers de dernière minute empêchant le favori de gagner est toujours possible. Restez neutre. Servez de manière indifférenciée, avec le même professionnalisme, chacun des membres des 2 clans. Vous êtes un professionnel, pas un partisan et c’est ainsi que vous gagnerez la confiance de chacun des clans. Peu importe qui sera le gagnant au final.

N’oubliez jamais votre objectif : survivre et progresser.

Vos ennemis feront de leur mieux pour vous faire échouer. Votre temps et votre énergie sont précieux : ne les gaspillez pas dans des luttes inutiles, qui vous épuiseront à la longue et risquent un jour de vous être fatales. Gardez plutôt votre énergie pour les étapes suivantes et convertir vos ennemis soit en supporters, soit en suiveurs.

1. 6.

Ce qui semble illogique ou idiot ne l’est jamais

Qui n’a jamais fait face à des situations rocambolesques en entreprise ? Que ce soit en tant que salarié, partenaire d’affaires ou client, chacun de nous a vécu des situations incroyables, voire délirantes, à l’origine d’éclats de rire mémorables.

Il arrive cependant que certaines situations incroyables aboutissent à des tragédies. Combien de dirigeants de haut niveau ont pris des décisions en apparence totalement illogiques, stupides, ayant conduit à la chute, voire à la faillite de leur entreprise ? Lorsque cela se produit dans un grand groupe, les commentaires vont bon train : comment une personne de ce niveau a-t-elle pu prendre une décision aussi inconsidérée ? Un peu comme les défaites militaires qu’il est facile de commenter 100 ans après sur son canapé...

Commenter ou avoir une opinion est chose facile. Aucune expérience ou compétence n’est requise. N’importe qui par conséquent en est capable. Mais comprendre précisément l’origine d’une situation, ou d’une action, demande plus d’efforts.

Toute situation, ou toute action, « stupide » est le résultat d’un cheminement logique. Elle est souvent la conséquence d’une information incomplète ou inexacte. Celui qui en est à l’origine, pour différentes raisons (manque de temps, manque de ressources, manque d’expérience…), n’a pas forcément toute l’information requise pour agir correctement. Un rapport ou un chiffre peut aussi s’avérer inexact. Parfois, les évènements n’offrent le choix qu’entre de mauvaises options et il convient dans ce cas de choisir la moindre.

Ces erreurs ont malheureusement souvent des impacts sur l’entreprise. Elles peuvent coûter du temps inutile aux salariés, elles peuvent transformer des investissements en pertes, elles peuvent faire perdre des clients et des prospects… Bref, elles coûtent de l’argent au final à l’entreprise. Et l’entreprise a pour but le profit.

Ces erreurs sont donc souvent d’excellentes opportunités à exploiter. Comprendre le mécanisme qui les a engendrées, chiffrer la perte ou le manque à gagner pour l’entreprise et y apporter une solution concrète vous feront marquer à coup sûr des points. Vous recevrez également le respect de tous ceux qui en ont souffert.

Conclusion : rien n’est idiot ou illogique. Si quelque chose paraît idiot ou illogique, regardez-y de plus près. C’est peut-être une opportunité pour vous.

1. 7.

Le citron pressé

Que faites-vous quand vous pressez un citron ? Vous en consommez le jus puis le jetez.

Quand quelqu’un ne vous apporte rien sinon des problèmes, ou devient une gêne : que faites-vous ? En général, vous prenez vos distances.

C’est la même chose avec un salarié. Tant que vous avez du travail à faire, tant que vous contribuez à la richesse de l’entreprise, tant que vos patrons tirent avantage de votre travail, tant que l’entreprise se porte bien, vous êtes un citronnier. Ce qui est plutôt bon à court et moyen terme pour votre survie.

La situation est à l’inverse risquée si vous avez été recruté pour une mission et que celle-ci touche à sa fin. Votre charge de travail diminue ou tend à être transférée ailleurs ? Votre entreprise affiche des résultats qui se dégradent ? Vous êtes dans une unité ou un secteur en perte de vitesse ? Vous risquez d’être un citron pressé ou de faire partie d’un groupe de citrons pressés.

Le citron pressé a une espérance de vie limitée en entreprise. Et l’entreprise rend parfois aveugle. Certains citrons pressent d’autres citrons en oubliant qu’ils sont également des citrons…

Survivre en entreprise impose de fuir le statut de citron et encore plus celui de citron pressé.

Si certains aiment avoir le rôle de presseurs de citrons, et se sentent en sécurité dans ce rôle, personnellement, je ne l’ai jamais aimé pour 2 raisons. La première est que sur un plan humain, je ne me sens pas à l’aise dans ce rôle qui est contraire à mes convictions. La seconde est que, lorsqu’il n’a plus de citrons à presser, le presseur de citrons devient lui-même un citron susceptible d’être pressé à son tour.

Je préfère faire pousser un citronnier, mieux mettre en place une plantation de citronniers, où les personnes ne sont plus pressées, mais deviennent des cultivateurs. Vous apportez ainsi plus de valeur à l’entreprise, la concurrence interne devient une coopération et vos adversaires, profitant des résultats et de la sécurité que vous leur apportez, deviennent des suiveurs.

Depuis quelques années, je ne fais que planter des citronniers. Je ne l’ai jamais regretté. Ma plantation contribue chaque année à générer des millions de dollars, rend mes patrons satisfaits. Il y a des années, j’étais en concurrence. J’étais pressé comme un citron. Je le vivais plutôt mal et l’énergie que je devais déployer pour survivre m’a épuisé sur la durée m’envoyant jusqu’à l’hôpital. Aujourd’hui, je ne suis plus en concurrence, ne suis plus pressé et me sens serein. Je suis tranquille, dors mieux. J’ai plus de temps libre pour moi et pour ceux que j’aime.

1. 8.

Une machine qui peut broyer les individus en profondeur

La répétitivité, le manque de sens, le manque de perspectives et d’évolution, la mise en processus des entreprises par des consultants souvent fraîchement sortis de l’école sont des facteurs qui peuvent rendre le travail ennuyeux, rébarbatif, lassant.

Si à cela s’ajoutent un management mesquin, peu reconnaissant ou pratiquant la division pour mieux asseoir son autorité, les tâches inutiles requises par les « bullshit jobs », le travail peut facilement devenir démotivant.

Dans certains cas, le harcèlement moral ou sexuel, le favoritisme, la mise en concurrence des salariés pour sauver leurs postes et la peur permanente du chômage peuvent rendre le travail infernal.

Certaines entreprises vont jusqu’à infantiliser leurs salariés, souvent expérimentés. Elles installent des baby-foot, organisent des séminaires incluant coloriages, jeux de briques, de ballons… Depuis quelques années, on voit même apparaître des Chief Happiness Officers, des psychologues du travail. C’est l’humiliation suprême pour un professionnel, quels que soient son métier ou son niveau hiérarchique, que d’être ainsi traité en enfant ou en malade.

Ennui, lassitude, démotivation, pression, peur, infantilisation : voici les ingrédients d’un cocktail destructeur de la personnalité. Un verre au quotidien et vous êtes sûr de finir en zombie, comme de nombreux salariés. Ces derniers jouent les caméléons, miment leur chef, exécutent des ordres stupides sans même essayer d’en discuter, font profil bas pour ne pas attirer l’attention sur eux. Adopter le profil « zombie » vous épuisera psychologiquement, humainement voire physiquement. Vous détruirez aussi votre vie privée et familiale par ricochet. Et là, préparez-vous à un séjour à l’hôpital ou à une descente en enfer.

Si vous lisez ce livre, c’est probablement que la vie de mouton au sein du troupeau, la perte de dignité, la vie dans la peur et l’humiliation ne sont pas votre choix. Cela n’a jamais été le mien non plus. La seule solution c’est d’agir pour ne plus subir, ou du moins agir pour subir le moins possible.

Ce cocktail destructeur j’y ai déjà goûté et l’ai immédiatement recraché, tant son amertume était insupportable. Dans certaines mauvaises périodes, j’ai même essayé de me forcer à l’apprécier, mais sans succès. Avec le recul, je ne regrette rien et mon choix semble porter ses fruits avec le temps. Ceux qui carburent à ce cocktail destructeur, le plus souvent, n’atteignent pas mes résultats. Quant au bonheur, mon but premier, ces amateurs d’amertume semblent avoir depuis longtemps fait une croix dessus.

Un bon professionnel doublé d’un bon leader n’a pas non plus besoin de servir ce cocktail autour de lui, ni même l’un de ses ingrédients. Au contraire, il préfère célébrer ses succès avec son équipe autour d’un bon repas et d’une bouteille de bon vin.

1. 9.

Les opportunités sont partout

C’est comme ça depuis toujours et ça marche très bien ! Nous avons signalé le problème à la direction depuis des années, mais personne n’a jamais rien fait. C’est la faute de la crise. Les clients sont difficiles et retournent souvent les produits. Nous manquons d’effectifs. Nous n’avons pas les bons profils. Il faut réduire les coûts. Nos concurrents sont meilleurs que nous...

Ces phrases, et bien d’autres, nous les avons tous entendues au moins une fois. Pour la majorité, c’est l’expression du destin. C’est comme ça. Faisons avec. Après tout, ce n’est pas de ma faute, ce n’est pas à moi de régler les problèmes, je ne suis pas payé pour ça.

Pour vous qui souhaitez survivre et évoluer, cette montagne de fatalité est une mine d’or. Tous ces problèmes sont autant d’opportunités à saisir pour briller, être promu et augmenté.

Vous devez d’abord recenser ces problèmes et les lister. Laissez traîner votre oreille dans l’espace détente, discutez et déjeunez avec des personnes d’autres départements, échangez avec les managers notamment sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer avec votre propre département.

Une fois l’inventaire effectué, gardez-le pour vous. Ne le partagez pas.

Regardez chaque point de votre inventaire, un par un. Essayez d’évaluer l’impact financier de chacun des problèmes. Ce n’est pas si difficile, car dans une entreprise, tout se chiffre.

Par exemple un comptable perd beaucoup de temps à vérifier des opérations. Vous pouvez facilement connaître le taux horaire d’un comptable sur Internet. Si vous parvenez avec Microsoft Excel à faire une petite routine qui vérifie en partie les opérations, que le comptable économise ainsi 20 % de son temps, vous réduisez son temps gaspillé de 20 % et créez un gain de productivité de 20 % de son salaire. Les 20 % de temps pourront servir à autre chose et peut-être qu’il n’y aura plus besoin de recruter ce nouvel assistant comptable réclamé depuis des années.

Il y a quelques années, la baisse du prix du pétrole a imposé d’augmenter les volumes produits pour maintenir autant que possible le chiffre d’affaires. Malheureusement, il n’était pas possible d’augmenter la production sans investissement important, et ma société manquait de ressources pour investir. Je me suis souvenu d’une discussion ancienne avec l’un des directeurs techniques qui se plaignait des arrêts récurrents de la chaîne de production. C’est alors que je me suis dit : on ne peut pas produire plus, mais on peut peut-être produire mieux.