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Le mot textile recouvre l'ensemble du monde du tissu et désigne plus particulièrement l'industrie qui s'y applique. Au pluriel, les textiles constituent une vaste famille recouvrant celle des étoffes, nom qui a pris un caractère un peu archaïque. « Étoffe », en effet, fut longtemps le terme utilisé pour désigner tous les tissus traditionnels, tant...
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Seitenzahl: 111
Veröffentlichungsjahr: 2015
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ISBN : 9782852298613
© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.
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Le mot textile recouvre l’ensemble du monde du tissu et désigne plus particulièrement l’industrie qui s’y applique. Au pluriel, les textiles constituent une vaste famille recouvrant celle des étoffes, nom qui a pris un caractère un peu archaïque. « Étoffe », en effet, fut longtemps le terme utilisé pour désigner tous les tissus traditionnels, tant les matériaux que dans les modes de tissage. C’est un mot au long cours, relativement noble, puisqu’on en arriva à l’expression « avoir de l’étoffe » pour désigner quelqu’un capable de réalisations. Tissu, quant à lui, est dérivé de tissage, et désigne le résultat du croisement des fibres : la nappe des fils de chaîne traversée par les allées et venues du fil de trame, obtenu sur un métier, dont on peut répertorier les différentes progressions techniques.
À l’origine, il s’agit de tendre un ensemble de fils parallèles entre des pièces de bois fixes. Avec l’aide d’une navette sur laquelle il est enroulé, le fil de trame est passé dessus dessous. Ce type d’installation pouvait être tendu verticalement ou horizontalement. On perfectionne ce système rudimentaire avec des poids qui permettent d’abaisser et de relever plus facilement les fils de chaîne. La grande amélioration, qui donne naissance à ce qu’on appelle l’ensouple, réside dans l’adjonction d’un rouleau à chaque extrémité des fils de chaîne permettant d’un côté de les enrouler (donc d’avoir un long métrage pour tisser), et de l’autre côté d’enrouler l’étoffe au fur et à mesure du tissage. Ce sont les Chinois qui ont inventé le métier à pédale : le tisserand appuyait sur une planchette de bois pour faire avancer les fils de chaîne enroulés en haut du métier. Puis on en arriva au métier à la tire, dont le principe se retrouve aujourd’hui dans les métiers mécaniques. Ce métier permet de répéter automatiquement et de façon régulière l’ensemble du motif du tissu (ce qu’on appelle le rapport). Comme il faut lever et abaisser un grand nombre de cordes pour faire jouer les fils de chaîne, ce sont le plus souvent des enfants qui, pendant des siècles, ont accompli ces manœuvres sur les métiers à la tire, avant que les cartons perforés de Jacquard au début du XIXe siècle permettent d’automatiser cette sélection. Les derniers progrès sur les métiers industriels viennent des programmations informatiques qui gèrent les entrelacements des fils. Mais le principe même du tissage reste immuable depuis six mille ans...
Tout tissu est donc le produit d’un travail qui obéit à trois types de modes de croisement ou armures fondamentales : l’armure toile, l’armure sergé et l’armure satin.
L’armure toile, la plus facile à tisser, est largement répandue dans le monde entier pour les tissus d’usage quotidien. Lors du tissage, le fil de trame passe d’une lisière à l’autre, au-dessus puis en dessous de chacun des fils de chaîne ; au retour, on inverse le passage de sorte que chaque « ligne » soit bloquée. On peut jouer sur le nombre de fils sautés, donner ainsi plus ou moins d’effets de surface au tissage. En variant les couleurs du fil de chaîne – ou celles du fil de trame – on obtient des rayures.
L’armure sergé dépend d’un croisement de fils un peu plus complexe. Le fil de trame passe sur deux fils de chaîne, puis sous un fil ; au retour on alterne, et l’effet sergé se lit en biais sur la surface terminée. De nombreuses variations sont possibles : chevrons, losanges, arêtes. Le sergé est le tissage type du jean.
L’armure satin, principalement utilisée avec des fibres fines comme la soie ou le coton, est d’un toucher beaucoup plus lâche que la toile ou le sergé. Les fils de chaîne passent sous un fil de trame, puis en sautent quatre ou plus, et ainsi de suite. L’endroit ne montre donc pratiquement que les fils de chaîne (d’où un aspect uni et brillant s’il s’agit notamment de soie ou de viscose), tandis que les fils de trame sont sur l’envers.
Bien entendu, l’imagination et le savoir-faire humains ont compliqué et amélioré ces données basiques pour en multiplier les résultats : utilisation et mélange de divers matériaux, améliorations des métiers permettant de tisser des motifs, chaîne supplémentaire pour obtenir le velours, jeux de teintures, etc.
Le mot textile devient vraiment utile quand il faut élargir les familles et inclure des produits qui ne sont pas issus du croisement des fils sur le métier, comme la maille et la dentelle, y compris des étoffes contemporaines et de leurs savantes manipulations, sans oublier des techniques comme celle de la tapisserie et de la passementerie.
La tapisserie a une longue histoire. Qu’elle soit de basse lisse (métiers horizontaux) ou de haute lisse (métiers verticaux), il s’agit toujours d’un travail manuel, artisanal et artistique à but décoratif. La tapisserie est née de la multiplication des trames : quand on tisse avec un effet de trame, il n’est pas nécessaire que le fil de trame aille d’une lisière à l’autre. On peut le remplacer à n’importe quel moment par un autre fil d’une couleur différente selon les motifs que l’on souhaite obtenir : c’est le principe d’une trame discontinue. On appelle navettes volantes les nombreuses navettes portant les différents fils de trame utilisés pour un même ouvrage.
La passementerie tresse et noue des matériaux textiles pour obtenir des galons, des franges, des pompons, destinés principalement à l’ameublement.
Lamaille a pris une connotation très contemporaine pour typer des tissus tricotés, qui sont peut-être les plus répandus au monde, ne serait-ce que ceux utilisés pour les tee-shirts, sweat-shirts et autres survêtements. À l’origine, le tricot à la main consiste à obtenir un tissu par jeu de boucles et de mailles. Lorsque le métier à tricoter est inventé au XVIe siècle, on appelle bonneterie cette production mécanique de bonnets et de bas en particulier. En effet, très attristé de voir sa fiancée le délaisser pour passer ses journées à tricoter de nombreux bas destinés à ses jeunes frères et sœurs, un pasteur anglais, William Lee (vers 1550-1610) invente en 1589 une curieuse machine qui devait permettre de former plus vite des rangs de mailles. Cette « machine à faire bas », comme on l’appela, est décrite alors comme « la plus excellente machine que Dieu ait faite ». Les aiguilles fermées par un ressort reçoivent le fil avant de se mouvoir toutes simultanément. Comme la plupart des inventeurs, William Lee ne fit pas fortune et les Anglais demeurèrent sceptiques devant son invention. Mais, quelques années plus tard, la mystérieuse machine fut copiée par un Français, Jean Hindret, qui, en 1654, exécuta de mémoire les plans de l’objet et les remit à Colbert, ministre de Louis XIV. Ce dernier en perçut tout de suite l’intérêt et lui permit de s’installer dans un palais de la Couronne à Neuilly : ce fut, en France, le début de l’industrie de la maille.
Bonneterie : chronologie du développement. Les dates marquantes du développement de la bonneterie.
Au cours du XIXe siècle, le perfectionnement des métiers rectilignes, l’invention du petit métier circulaire facile à installer à demeure vont favoriser le développement rapide de la maille. Le premier métier rectiligne « industriel » est inventé en 1866 par l’Américain Lamb. Sur ces anciens métiers, on produit des articles « chaîne » : les fils parallèles passés chacun dans une aiguille s’entrelacent alternativement à droite, puis à gauche. En 1867, l’innovation des métiers de l’Anglais Cotton permettent la production de front de plusieurs pièces. En 1891, un autre progrès a lieu, avec le métier capable de faire les diminutions. Les métiers circulaires tricotent de larges tubes ; adaptés de différentes façons, ils sont utilisés, par exemple, pour la fabrication des collants. Le tissu circulaire peut être ouvert à plat puis découpé avec placement de patrons (c’est le cas des tee-shirts). En adaptant une mécanique Jacquard sur les métiers, on obtient un tricot à motifs.
Le début du XXe siècle voit donc le développement du jersey, tricot plus ou moins fin obtenu sur métier et que la mode adopte immédiatement pour le confort de la vie quotidienne. Puis le mot maille recouvre l’ensemble de cette industrie et de sa production.
La dentelle est un textile complexe qui utilise ses techniques propres, dont celle du nouage des fils. La dentelle faite à la main obéit à deux méthodes : la dentelle à l’aiguille qui organise le fil autour du vide, et la dentelle aux fuseaux qui entrelace les fils.
Pour la dentelle à l’aiguille, il faut cependant un appui temporaire à l’ouvrage : le parchemin ou vélin (c’est-à-dire un carton cousu sur une bande de toile forte et molletonnée) sur lequel est tracé le dessin de la dentelle. Par piquage avec une aiguille pointue, on dessine le motif à intervalles réguliers avec un fil fixé au vélin par des points à cheval : l’opération s’appelle la trace. Vient ensuite la confection des motifs avec des points différents réalisés avec une seule aiguille : points de bouclette et points de feston pour des effets de relief, c’est ce qu’on appelle la brode. Tous les petits motifs supplémentaires en forme d’étoiles, de rosaces, se nomment des jours ou modes. Une fois le métrage de dentelle achevé, on ôte le vélin en coupant les fils de maintien de la trace et l’ouvrage semble surgir par magie. Comme l’introduction d’une nouvelle aiguillée se fait en la dissimulant dans une bouclette existante, les pièces de dentelle à l’aiguille peuvent être distribuées à plusieurs dentellières, qui travaillent simultanément, avant d’être réunies pour un grand ouvrage.
La dentelle aux fuseaux se pratique avec des accessoires spécifiques : un coussin (appelé, suivant les régions, carreau, tambour ou métier), des épingles, du fil, un bobinoir pour enrouler le fil sur des fuseaux et des cartons spéciaux pour les modèles. Le coussin qui reçoit l’ouvrage de la dentellière aux fuseaux est devenu l’emblème de ce métier. Le plan incliné est lui-même garni d’une toile cirée qui permet aux fuseaux de rouler facilement. Le modèle de la dentelle est reproduit sur une carte fixée au tambour et perforée aux endroits où doivent être plantées les épingles. Le rôle des épingles est de fixer les points. En effet, le travail aux fuseaux se fait alternativement avec deux paires de fils montés sur des fuseaux et les épingles sont fixées à mesure que le travail avance pour retenir les fils aux points importants. La partie opaque de la dentelle aux fuseaux obtenue par le croisement des fils s’appelle la toile et les parties ajourées sont faites par des brides ou des mailles.
La dentelle mécanique se fabrique sur de grands métiers reproduisant le nouage. Tout commence au début du XIXe siècle quand l’Anglais John Heathcoat (1783-1861) invente le métier à tulle, qu’il améliore avec différents brevets et dépose sous le nom de Bobbin traverse net machine : on l’appellera longtemps le métier Bobbin. Puis la famille Leavers, vers 1814, améliore le système en permettant le nouage de fils. Quand on y adapte la mécanique Jacquard, qui permet de guider le passage des fils pour les dessins, on a enfin regroupé sur métier, en une seule opération, la confection du fond et celle des motifs : le temps de la dentelle industrielle est venu.
À l’heure actuelle, on distingue plusieurs sortes de dentelles mécaniques suivant les métiers utilisés. La Leavers, le plus noble des métiers, permet de retrouver sur machine la beauté des plus prestigieuses dentelles faites à la main : elle porte le label de dentelle de Calais ; sur un millier de métiers existant dans le monde, quelque huit cents tournent à Calais. Le Rachel est un métier d’origine allemande, dérivé du métier à tricoter, qui permet de produire une dentelle maille de grande diffusion, mais moins luxueuse que la Leavers. L’informatique et l’électronique ont apporté beaucoup de modifications aux métiers de dentelle. On parle de métiers Textronic, Jacquardtronic qui mêlent la technique de la maille et celle de la broderie. Ces métiers, tricotant fond et motifs conjointement, permettent des fonds très aérés, fins et élastiques, et des motifs en relief adaptés à la fabrication de galons et de bandes pour la lingerie.
La broderie, à la différence de la dentelle, a toujours besoin d’un support textile, dont elle transforme la surface. La broderie sur tulle, par exemple, ennoblit un tulle de base par des motifs et joue alors les trompe-l’œil avec la dentelle. Dans le monde entier, la broderie faite à la main décline ses signes et ses symboles pour permettre de différencier les hommes et leurs coutumes. Elle décore l’étoffe de base grâce à un large éventail de points et à la technique des applications (pose de tissus ou d’autres matériaux). Elle a adopté un caractère industriel avec les métiers à broder autorisant des productions rapides pour le linge de maison ou les motifs appliqués sur les vêtements.
Parmi les mots du textile à ne pas oublier signalons