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Trois Contes est le dernier livre de Gustave Flaubert (1821-1880) publié de son vivant. En septembre 1875, celui-ci, interrompant la rédaction difficile de Bouvard et Pécuchet, reprend un projet très ancien, l’histoire de saint Julien l’Hospitalier. Il achève cette « petite bêtise moyenâgeuse » en février 1876, et décide d’y adjoindre deux autres nouvelles pour constituer un volume publiable : ce seront
Un cœur simple, récit de la vie d’une humble servante dans la France provinciale contemporaine, écrit entre mars et août 1876, puis
Hérodias, transcription de l’épisode biblique qui relate la décollation de saint Jean-Baptiste, commencée en octobre 1876 et terminée en février 1877.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Trois Contes de Gustave Flaubert.
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Seitenzahl: 56
Veröffentlichungsjahr: 2022
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ISBN : 9782341012072
© Encyclopædia Universalis France, 2022. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Monticello/ Shutterstock
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Trois Contes, Gustave Flaubert (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Trois Contes est le dernier livre de Gustave Flaubert (1821-1880) publié de son vivant. En septembre 1875, celui-ci, interrompant la rédaction difficile de Bouvard et Pécuchet, reprend un projet très ancien, l’histoire de saint Julien l’Hospitalier. Il achève cette « petite bêtise moyenâgeuse » en février 1876, et décide d’y adjoindre deux autres nouvelles pour constituer un volume publiable : ce seront Un cœur simple, récit de la vie d’une humble servante dans la France provinciale contemporaine, écrit entre mars et août 1876, puis Hérodias, transcription de l’épisode biblique qui relate la décollation de saint Jean-Baptiste, commencée en octobre 1876 et terminée en février 1877.
Les trois récits paraissent d’abord séparément dans LeMoniteur universel et LeBien public, puis, peu après, le 24 avril 1877, en volume chez l’éditeur Charpentier, réagencés dans un ordre antéchronologique (XIXe siècle, Moyen Âge, Antiquité). Si le livre connaît un certain succès public, l’accueil critique est plus partagé : les uns le considèrent comme une œuvre mineure de l’auteur, les autres, se fondant sur l’arrière-plan religieux, applaudissent à son « rachat » après le « scandale » de Madame Bovary. Depuis, la postérité a eu tendance à voir dans Trois Contes une œuvre testamentaire ‒ ce qu’elle n’était nullement à l’origine ‒ et comme un condensé de l’art de Flaubert.
Un cœur simple. Orpheline très jeune, Félicité vit une enfance misérable comme fille de ferme. Devenue adulte, elle rencontre un jeune homme qui se dit prêt à l’épouser avant de se marier avec une femme riche pour échapper à la conscription. Désespérée, Félicité se rend alors à Pont-l’Évêque où elle entre comme cuisinière au service de madame Aubain, une bourgeoise veuve, et s’attache très vite à ses deux enfants, Paul et Virginie. Lorsque Paul part au collège à Caen et Virginie en pension chez les Ursulines, Félicité reporte son amour sur son neveu Victor. Mais celui-ci s’engage dans un voyage au long cours, et Félicité apprend bientôt la nouvelle de son décès de la fièvre jaune. Quant à Virginie, de constitution fragile, elle tombe malade et meurt à son tour. Un jour, madame Aubain reçoit en cadeau un perroquet, surnommé Loulou. Ne sachant qu’en faire, elle le donne à sa servante, qui se prend d’affection pour l’animal. Mais Loulou meurt, au grand chagrin de Félicité, qui le fait empailler. Devenue sourde, enfermée en elle-même, elle commence à associer le perroquet à une représentation du Saint-Esprit vue à l’église. À la mort de madame Aubain, Félicité continue d’habiter la maison qui tombe en ruines et dont personne ne veut. Une pneumonie finit par l’emporter. Dans son agonie, elle croit voir « dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque planant au-dessus de sa tête ».
La Légende de saint Julien l’Hospitalier. Élevé dans le château de ses parents, un jeune homme, dont, à sa naissance, on a prédit à sa mère qu’il deviendrait un empereur et un saint, se découvre à la chasse un plaisir irrépressible à tuer des animaux. Cette pulsion morbide va s’accentuant jusqu’au jour où un cerf le maudit et lui annonce qu’il assassinera ses parents. Peu après, croyant avoir accidentellement tué sa mère, il s’enfuit du château. Il mène alors une vie d’aventurier, parcourt le monde et devient un redoutable combattant. Pour le remercier de l’avoir aidé à vaincre les Musulmans, l’empereur d’Occitanie lui offre sa fille en récompense. Un jour, en l’absence de Julien, ses parents, devenus vieux et misérables, se présentent à son épouse. Celle-ci leur offre l’hospitalité et les couche dans son propre lit. À son retour, Julien pénètre dans la chambre et devine, dans l’obscurité, la présence d’un homme et d’une femme : croyant à un adultère, il les tue tous les deux. Accablé par la réalisation de la prédiction, il quitte le palais aussitôt après les funérailles et devient mendiant puis passeur. Il est appelé un jour par un lépreux agonisant, qui lui demande de s’allonger contre lui et de le réchauffer de son corps. Julien s’exécute et le miracle s’accomplit : il est emporté vers les cieux.
Hérodias. Dans les geôles de la citadelle de Machærous, assiégée par les troupes du roi des Arabes dont il a répudié la fille au profit de sa nièce Hérodias, le tétrarque Hérode Antipas retient prisonnier Iaokanann (Jean-Baptiste), un Juif qui s’oppose à cette union incestueuse et qu’un Essénien nommé Phanuel présente comme un « envoyé du Très-Haut ». « Si tu l’opprimes, dit-il au roi, tu seras châtié ». Effrayé mais redoutant la rancune d’Hérodias, Antipas ne se résout ni à faire exécuter le prisonnier ni à le libérer. Tandis que se prépare un banquet pour son anniversaire arrive le proconsul romain Vitellus, qui exige de visiter les souterrains de la forteresse à la recherche d’armes cachées. Une fois remontés à la surface, tous deux entendent Phanuel prédire « la mort d’un homme considérable, cette nuit même », au grand effroi du tétrarque. En plein festin, un homme rapporte les miracles de Jésus, et affirme que Iaokanann est l’annonciateur du Messie. Apparaît alors la fille d’Hérodias, Salomé, qui entame une danse lascive devant Antipas. Celui-ci, fasciné, s’engage à lui offrir ce qu’elle désire, et Salomé, poussée par sa mère, réclame qu’on lui apporte la tête de Iaokanann sur un plat. Tenu par sa promesse, Antipas s’exécute et envoie le bourreau décapiter le prisonnier, dont la tête est exhibée. D’abord accablé, Phanuel, avec l’aide de deux hommes, emporte la tête du Baptiste et part en direction de la Galilée.
Si chacun de ces récits a fait l’objet d’études spécifiques (particulièrement Un cœur simple), les Trois Contes ont rarement été abordés dans leur ensemble. Il est vrai que la constitution d’un recueil n’était à l’évidence pas l’objectif premier de Flaubert. Si l’idée s’en est progressivement imposée à lui, il semble que cela ait été avant tout pour des raisons éditoriales et pour tout dire matérielles (« … cela me ferait trois contes, de quoi publier à l’automne un volume assez drôle »). De fait, l’impression première est celle d’une grande hétérogénéité, entre la biographie d’une femme du peuple dans la France provinciale du XIXe