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Dans "Trois contes", Gustave Flaubert nous présente une œuvre emblématique composée de trois récits distincts, chacun explorant les subtilités de la condition humaine. Le style de Flaubert se caractérise par un réalisme minutieux et une prose lyrique, où chaque mot est soigneusement choisi pour éveiller des émotions et des réflexions. Les histoires, "Une histoire de vieux", "La légende de Saint Julien l'Hospitalier" et "Hérodias", se déroulent dans des contextes variés, allant de la vie quotidienne à des légendes religieuses, révélant ainsi l'ampleur et la profondeur de l'expérience humaine face aux dilemmes moraux et aux aspirations spirituelles. Gustave Flaubert, auteur majeur du XIXe siècle, est connu pour son approche novatrice du roman. Influencé par son époque, marquée par la modernité et les bouleversements sociaux, il s'intéresse à la quête de sens et aux dilemmes personnels. Flaubert pratique une écriture parfois autobiographique, cherchant à exprimer ses propres incertitudes à travers des personnages complexes et attachants. C'est dans cette recherche de la vérité et de la beauté que naissent les contes, reflétant ses préoccupations philosophiques et esthétiques. "Trois contes" est une œuvre incontournable pour quiconque s'intéresse à la littérature française et à l'exploration des thèmes universels de l'amour, du sacrifice et de l'identité. Flaubert y pousse le lecteur à réfléchir sur ses propres croyances et choix tout en savourant son style. C'est un livre qui invite à la contemplation et qui reste pertinent par sa capacité à interroger la nature humaine, le rendant indispensable pour tout amateur de belles lettres. Dans cette édition enrichie, nous avons soigneusement créé une valeur ajoutée pour votre expérience de lecture : - Une Introduction approfondie décrit les caractéristiques unifiantes, les thèmes ou les évolutions stylistiques de ces œuvres sélectionnées. - La Biographie de l'auteur met en lumière les jalons personnels et les influences littéraires qui marquent l'ensemble de son œuvre. - Une section dédiée au Contexte historique situe les œuvres dans leur époque, évoquant courants sociaux, tendances culturelles и événements clés qui ont influencé leur création. - Un court Synopsis (Sélection) offre un aperçu accessible des textes inclus, aidant le lecteur à comprendre les intrigues et les idées principales sans révéler les retournements cruciaux. - Une Analyse unifiée étudie les motifs récurrents et les marques stylistiques à travers la collection, tout en soulignant les forces propres à chaque texte. - Des questions de réflexion vous invitent à approfondir le message global de l'auteur, à établir des liens entre les différentes œuvres et à les replacer dans des contextes modernes. - Enfin, nos Citations mémorables soigneusement choisies synthétisent les lignes et points critiques, servant de repères pour les thèmes centraux de la collection.
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Veröffentlichungsjahr: 2020
Cette collection réunit, sous leur titre canonique Trois contes, les trois récits brefs que Gustave Flaubert publia en 1877, dernier ouvrage paru de son vivant. L’objectif est de rassembler en un seul volume une œuvre conçue comme un triptyque, dont chaque panneau éclaire les autres. Le lecteur y trouvera, dans leur intégralité et leur articulation propre, Un cœur simple, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias, avec la division interne de chacun conservée. Cette réunion respecte la visée d’ensemble de Flaubert : une exploration des formes narratives, du quotidien au sacré, du proche à l’antique, dans une continuité de regard et d’écriture.
Les textes ici présentés relèvent du conte, au sens flaubertien d’un récit bref et concentré. Ils embrassent toutefois des tonalités diverses : la nouvelle réaliste pour Un cœur simple, la légende hagiographique pour La Légende de Saint Julien l’Hospitalier, et le récit d’inspiration biblique pour Hérodias. À l’intérieur d’un même genre, Flaubert pratique la variation et le pastiche contrôlé, recomposant des registres hérités. Ce volume offre ainsi un panorama ramassé des capacités de la prose moderne à absorber la chronique, la fable sacrée et l’étude de mœurs sans renoncer à la rigueur du récit.
La cohérence de l’ensemble tient moins à l’unité d’intrigue qu’à la reprise de préoccupations communes. Les contes interrogent la relation de l’humain au sacré, l’opacité du destin et la valeur des gestes ordinaires face à l’Histoire. La foi, la charité, la violence, l’autorité, la solitude et l’espérance y prennent des visages contrastés. Flaubert y examine la manière dont les signes – objets, images, rituels – organisent une expérience du monde. Par ce chemin, il articule l’intime et le monumental, la vie provinciale et l’épopée spirituelle, pour éprouver la capacité de la prose à maintenir l’exactitude tout en touchant au mythe.
Un cœur simple s’ancre dans la Normandie du XIXe siècle et suit l’existence d’une domestique nommée Félicité. L’intrigue naît de la succession des jours, des attachements qu’elle noue, de ses pratiques de dévotion et d’un lien singulier à un animal familier. Flaubert observe, avec précision, une vie humble, une maison, une ville, un paysage social, sans chercher l’exceptionnel dans le spectaculaire. La portée du récit tient à la continuité du regard : la dignité du quotidien s’y révèle sans emphase. La prémisse suffit à poser l’horizon du conte, que le présent volume laisse intact pour la découverte du lecteur.
La Légende de Saint Julien l’Hospitalier transpose une tradition médiévale en prose moderne. Dans un cadre de forêts, de chasses et de châteaux, le récit s’attache à la destinée d’un jeune noble appelé à devenir un saint, depuis des signes précoces jusqu’à des épreuves qui orientent sa vocation. Flaubert adopte une diction volontairement archaïsante et une composition de chronique pour faire entendre la gravité d’un monde régi par les présages et les rites. Le conte reprend la matière de la légende chrétienne afin d’en éprouver la force narrative et la valeur exemplaire, sans en atténuer la dimension énigmatique.
Hérodias conduit le lecteur en Judée, dans la cour d’Hérode Antipas, à l’heure où se croisent pouvoir politique et ferveur prophétique. Le récit met en présence un tétrarque soucieux d’autorité, une cour animée d’intérêts divergents et la parole d’un prédicateur dont l’influence inquiète. Flaubert s’approprie la trame fournie par les récits évangéliques pour en faire un tableau de tensions religieuses, sociales et esthétiques. La cérémonie, l’architecture, la diversité des langues et des costumes composent un décor d’une rigueur presque sculpturale, où la moindre décision publique engage un ordre symbolique plus vaste que les personnages.
À travers ces trois formes, Flaubert pratique une poétique de l’ajustement. La langue d’Un cœur simple se fait simple, concrète, presque transparente; celle de La Légende de Saint Julien l’Hospitalier assume une solennité de chronique; celle d’Hérodias devient lapidaire et cérémonielle. L’auteur construit ainsi un laboratoire stylistique où la précision lexicale, la syntaxe et le rythme s’accordent à l’époque représentée. Cette variété n’altère pas l’unité : elle manifeste un même principe d’exactitude, par lequel la phrase recherche l’angle juste et le tempo propre à chaque monde, en bannissant toute redondance décorative.
La structure du recueil accentue l’effet de triptyque. On part d’un foyer provincial pour atteindre la légende, puis l’antique biblique, comme si l’espace et le temps se dilataient d’un conte à l’autre. La division interne en sections – I à V pour Un cœur simple, I à III pour les deux autres récits – impose une respiration régulière, faite de séquences autonomes qui se répondent. Des motifs circulent d’une pièce à l’autre, sous des formes discrètes : les signes de la foi, les actes de don, l’épreuve du silence. Ce jeu d’échos tisse une continuité sensible sans jamais empiéter sur la singularité des intrigues.
Dans l’ensemble de l’œuvre de Flaubert, Trois contes occupe une place de sommet condensé. Après les grands romans et les recherches historiques, l’auteur met en œuvre une forme brève qui concentre sa maîtrise narrative. Publié en 1877, ce livre est le dernier paru de son vivant. Il y résume des décennies d’exigence formelle et d’observation, en transposant son expérience du réalisme, de l’érudition et du phrasé ironique dans des cadres narratifs resserrés. Le recueil apparaît ainsi comme une manière de testament esthétique, non par sa thématique, mais par la netteté de sa coupe et la justesse des moyens.
Le narrateur adopte une posture d’impersonnalité revendiquée, laissant aux choses, aux gestes et aux paroles le soin de se signifier. La focalisation s’ajuste aux personnages sans complaisance ni pathos, et l’émotion naît de la rigueur des détails plutôt que d’un commentaire appuyé. L’ironie, souvent discrète chez Flaubert, ne vise pas à dévaluer les croyances ou les espérances ; elle clarifie le regard. La scène est montrée, lue dans son épaisseur, comme si le récit refusait toute thèse préalable. Ainsi, le conte devient un instrument d’attention, non un véhicule de démonstration morale.
Le style, fruit d’une recherche continue, fait de la phrase un outil de sculpture. La précision du vocabulaire, le soin du rythme, l’équilibre des paragraphes et la justesse des transitions composent une musique de la prose qui varie selon les contextes. La description ne s’y réduit pas à l’inventaire : elle donne aux objets une présence active dans l’action. Dans Trois contes, l’éclat d’un détail, la sobriété d’une notation ou la densité d’une énumération servent la progression dramatique. L’esthétique de la retenue, loin d’appauvrir l’émotion, en assure la portée durable et la lisibilité.
La réception durable de ces récits tient à leur double vertu de clarté et de profondeur. Lisibles séparément, ils gagnent à être parcourus ensemble, comme une expérimentation cohérente des possibilités de la prose française. La présente édition respecte la structuration de chaque pièce – sections I, II, III, etc. – afin de préserver leurs rythmes propres et leurs effets de seuil. En conjuguant l’ancrage réaliste, la légende et la matière biblique, Flaubert offre un ensemble qui demeure un repère pour la nouvelle, le conte et le récit bref, et qui n’a cessé de nourrir la lecture, l’enseignement et la critique.
Gustave Flaubert (1821–1880) est l’une des figures centrales du roman français du XIXe siècle. Son œuvre, exigeante et méthodique, a contribué à fixer un idéal d’impersonnalité, d’exactitude et de rigueur stylistique. Situé au croisement du réalisme, de l’héritage romantique et d’un sens aigu de l’érudition historique, il a profondément marqué la prose narrative moderne. Ses récits interrogent le désir, l’illusion et le pouvoir des mots. Vers la fin de sa carrière, les Trois contes — Un cœur simple, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier, Hérodias — condensent son art en formes brèves, d’une clarté architecturale et d’une intensité sans digressions.
Formé dans la Normandie de son enfance puis à Paris, Flaubert reçoit une éducation classique, nourrie d’histoire, de littérature et d’arts. Des études de droit, rapidement abandonnées, cèdent la place à un engagement exclusif dans l’écriture. Installé à Croisset, près de Rouen, il travaille à l’écart des cénacles, tout en restant attentif aux débats esthétiques de son temps. La fréquentation des textes anciens, du Moyen Âge aux auteurs latins, et l’intérêt pour la poésie romantique orientent sa sensibilité. La tension entre rêve et observation, lyrisme et discipline formelle, devient l’un des moteurs de sa poétique, qu’il affinera pendant des décennies.
Flaubert revendique une méthode fondée sur la patience, la documentation et la recherche du mot juste. Il compose lentement, multiplie les brouillons, lit ses pages à haute voix (le gueuloir) pour éprouver rythme et précision. Il tend vers une narration impersonnelle, où l’auteur se retire, et perfectionne l’usage du style indirect libre, laissant affleurer la conscience des personnages sans commentaires appuyés. L’exactitude du détail — gestes, objets, paysages, registres de langue — ne vise pas l’accumulation, mais la justesse expressive. Cette esthétique, alliant lucidité critique et musique de la prose, deviendra un modèle durable pour les romanciers et nouvellistes.
Sa reconnaissance publique s’affirme avec Madame Bovary (1857). La publication entraîne un procès retentissant pour atteinte aux mœurs, concluant à son acquittement, et impose un style d’une sévérité nouvelle. Viennent ensuite Salammbô (1862), fresque antique nourrie d’érudition, puis L’Éducation sentimentale (1869), chronique d’une génération, et la version définitive de La Tentation de saint Antoine (1874), méditation sur le désir et la foi. Un long voyage en Orient au milieu du siècle alimente sa curiosité pour d’autres civilisations et nourrit, sans exotisme facile, sa manière d’observer et de transposer les matériaux historiques et mythiques.
En 1877 paraissent les Trois contes, concentrant l’expérience d’une vie d’écriture dans la forme brève. Un cœur simple, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias y déploient, chacun, une architecture nette et resserrée. Chaque récit est divisé en trois sections (I, II, III), dont la progression dramatique et thématique assure clarté et équilibre. Le style, plus nu que dans les grands romans, atteint une intensité de regard qui tient à la pureté de la phrase et à l’économie des effets. Flaubert y conjugue précision documentaire, imaginaire symbolique et une empathie contenue, sans renoncer à son exigence d’impersonnalité.
Un cœur simple explore la dignité silencieuse d’une existence modeste, où la fidélité et la compassion sont regardées sans pathos. La Légende de Saint Julien l’Hospitalier transpose un matériau hagiographique et médiéval en parcours d’épreuves, de violence maîtrisée et d’ascèse. Hérodias, inscrit dans un cadre biblique et politique, montre les tensions du pouvoir et des passions au désert. Dans les trois cas, la sobriété descriptive, la netteté des gestes et la scansion en I, II, III confèrent aux récits une densité de parabole. L’unité du volume tient à la variation des registres sous une même discipline prosodique.
Après les Trois contes, Flaubert poursuit un projet de vaste satire, Bouvard et Pécuchet, laissé inachevé à sa mort en 1880 et publié après coup. Jusqu’à la fin, il défend une éthique de probité littéraire, hostile aux effets faciles et à l’à-peu-près. Son héritage est double: une technique narrative qui fixe l’usage moderne du style indirect libre et une conception de la prose comme travail d’orfèvre. Les Trois contes restent, aujourd’hui, une voie d’accès privilégiée à son art: ils unissent limpidité, ampleur souterraine des références et humanité retenue, confirmant la place de Flaubert parmi les fondateurs de la prose moderne.
Paru à Paris en 1877, Trois contes appartient à la dernière période de Gustave Flaubert, sous la Troisième République naissante. L’ensemble juxtapose trois époques: la Normandie du XIXe siècle dans Un cœur simple, un Moyen Âge légendaire dans La Légende de Saint Julien l’Hospitalier, et la Judée du Ier siècle dans Hérodias. Ce montage temporel permet à Flaubert d’examiner, à travers des cadres historiques distincts, les liens entre croyance, pouvoir et violence. L’œuvre répond à un moment français de recomposition politique après 1870, tout en poursuivant la méthode flaubertienne d’érudition scrupuleuse et d’impersonnalité qui marque déjà Madame Bovary (1857), Salammbô (1862) et L’Éducation sentimentale (1869).
La trajectoire de Flaubert éclaire le projet. Formé au réalisme critique, il étend sa documentation à des mondes lointains ou passés. Dans les années 1870, après la guerre franco-prussienne et des difficultés financières familiales, il se tourne vers des formes brèves, sans renoncer à l’exactitude historique. Les trois récits condensent des décennies de lectures, de notes de voyage et de recherches en bibliothèques. L’exigence d’exactitude, la phrase travaillée et le refus de thèse apparente s’y conjuguent. Publiée tard dans sa vie, la collection fait dialoguer la France provinciale contemporaine, l’imaginaire médiéval et l’Antiquité proche-orientale dans une perspective à la fois historique et esthétique.
Le contexte national de publication est celui d’une France meurtrie par la défaite de 1870–1871 et la Commune de Paris, puis par la difficile stabilisation républicaine (lois constitutionnelles de 1875). S’affrontent alors une tradition catholique influente et un courant laïque de plus en plus structuré; la question scolaire cristallise ces tensions. Les journaux, la centralisation administrative et les réseaux ferroviaires diffusent idées et polémiques. Dans ce climat, revisiter légendes chrétiennes et récits bibliques, tout en peignant une piété populaire provinciale, revient à réinterroger la place du religieux dans l’histoire longue, sans plaider explicitement pour un camp. L’éloignement temporel devient outil critique discret.
Un cœur simple s’inscrit dans la France provinciale du XIXe siècle, marquée par l’essor d’une bourgeoisie de petites villes et par l’encadrement paroissial des existences. L’amélioration progressive de l’alphabétisation après la loi Guizot de 1833, la présence du catéchisme et des confréries, ainsi que la diffusion lente des journaux composent un cadre social lisible. Les campagnes normandes connaissent une agriculture commerciale plus intégrée aux marchés, tandis que l’artisanat et les petits commerces structurent les bourgs. Dans ce milieu, la domesticité assure la stabilité des ménages aisés et entretient des hiérarchies bien ancrées, visibles dans les pratiques religieuses, le travail et l’habitat.
La domesticité féminine, l’un des principaux emplois des femmes au XIXe siècle, se caractérise par la mobilité entre campagnes et villes, la dépendance légale aux employeurs et des conditions matérielles modestes. Les contrats restent souvent informels; la confiance, la réputation et les réseaux paroissiaux jouent un rôle décisif dans l’embauche. Le cadre légal évolue lentement, et les protections sociales demeurent limitées. Cette organisation du travail domestique, avec ses obligations morales et sa surveillance de la conduite, façonne des existences discrètes mais essentielles au confort bourgeois. Le récit en offre un arrière-plan social: routines, fidélités, transmissions religieuses et souci de respectabilité structurent le quotidien.
Au XIXe siècle, la France connaît un renouveau catholique visible dans la multiplication des œuvres charitables, des missions paroissiales et de dévotions mariales (Lourdes en 1858). L’ultramontanisme gagne en influence; le premier concile du Vatican (1869–1870) proclame l’infaillibilité pontificale. En parallèle, le cadre légal admet la concurrence scolaire confessionnelle après la loi Falloux (1850). Dans les bourgs, processions, reliquaires et images pieuses jalonnent l’année. Un cœur simple reflète cet horizon de croyances et de gestes rituels, mais le situe dans une économie d’objets modestes et de catéchèse élémentaire, à distance des grandes controverses théologiques qui agitent les élites urbaines.
Les progrès des communications modifient la perception du monde: chemins de fer, bateaux à vapeur et poste accélèrent la circulation des personnes, des marchandises et des nouvelles. Les ports de la Manche et de l’Atlantique connectent les provinces aux échanges lointains; les produits coloniaux et exotiques entrent dans les intérieurs bourgeois. Les migrations internes augmentent, portant en ville des pratiques rurales et, inversement, ramenant en campagne des récits du vaste monde. Dans un foyer provincial, le monde extérieur se devine par les lettres, les objets et les calendriers liturgiques, autant de repères qui situent l’intime dans une modernité encore inégalement distribuée.
La Légende de Saint Julien l’Hospitalier s’enracine dans la tradition hagiographique médiévale, diffusée notamment par la Légende dorée (XIIIe siècle). Les vitae de saints associent exempla moraux, miracles et motifs de pénitence, transmis par manuscrits, sermons, vitraux et imagerie populaire. Flaubert s’appuie sur ces sources pour reconstituer un Moyen Âge de gestes, de couleurs et de rites, sans prétendre à l’exactitude d’un traité d’histoire. Le récit inscrit la charité hospitalière dans un réseau de pratiques médiévales: accueil des pauvres et des pèlerins, fondations pieuses, confréries, routes jalonnées de sanctuaires, qui dialoguent avec l’ordre seigneurial et ses codes.
