Ulysse de James Joyce - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

L’année de la parution du poème de T. S. Eliot, La Terre vaine (1922), parut Ulysse de l’écrivain irlandais James Joyce (1882-1941), autre tournant majeur de la révolution moderniste.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Ulysse de James Joyce

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

A propos de l’Encyclopaedia Universalis :

Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.

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Seitenzahl: 44

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852299665

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Ulysse, James Joyce (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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ULYSSE, James Joyce (Fiche de lecture)

L’année de la parution du poème de T. S. Eliot, La Terre vaine (1922), parut Ulysse de l’écrivain irlandais James Joyce (1882-1941), autre tournant majeur de la révolution moderniste. Rédigé entre 1914 et 1921, de Trieste à Zurich, de Zurich à Paris, il fut d’abord publié dès 1921 sous forme de fragments dans une revue américaine d’avant-garde, la Little Review, avant que la censure ne s’en mêle, pour cause d’obscénité. La première édition complète fut réalisée en France en 1922, grâce à Sylvia Beach, une américaine qui avait fondé à Paris la librairie Shakespeare and Company et dont Ulysse fut la seule aventure éditoriale.

• Une épopée grotesque

Le roman consacre l’invention de la « méthode mythique ». Au récit chronologique traditionnel se substitue une narration synchronique, centrée sur une journée unique (le 16 juin 1904) dans la vie d’un individu (Leopold Bloom) et dans une ville donnée (Dublin). Or Ulysse est une parodie de l’Odyssée : l’errance du héros d’Homère y est figurée par les pérégrinations d’un mari, Leopold Bloom, qui n’ignore pas la visite du futur amant de sa femme, Molly, et décide pourtant de lui laisser le champ libre. L’épopée grotesque est narrée en trois parties fidèles au plan homérique (la Télémachie, l’Odyssée, le Nostos) et en dix-huit épisodes, qui sont autant de romans autonomes, comme le notait Valéry Larbaud (1881-1957) qui participa à la traduction d’Ulysse. Le juif Leopold Bloom en est le rusé Ulysse, Télémaque y est Stephen Dedalus, héros de l’autobiographique Portrait de l’Artiste en jeune homme (1915) ; la sensuelle Molly Bloom est une Pénélope moins fidèle que son homologue. La question de l’identité, de la filiation et de la paternité est au cœur d’un livre certes endeuillé par de nombreuses morts, mais emporté par l’énergie vitale de l’amour (sous toutes ses formes, nobles ou perverses) et de la langue, infiniment créatrice (par pastiches interposés). Le livre s’achève, comme toutes les comédies, en une promesse de réconciliation triomphant des facteurs de division.

• Ulysse, roman de la modernité

Dans ce livre qui a bouleversé au XXe siècle les lois du roman, Joyce accomplit un travail stylistique prodigieux : non seulement chaque épisode est rédigé selon un code rhétorique différent, mais l’écriture s’affranchit progressivement du sujet traité pour devenir son propre objet, à l’image du monologue final de Molly, constitué de huit phrases sans ponctuation, courant sur 38 pages et se concluant sur un orgasmique « oui ». Là, pour l’une des premières fois dans la littérature mondiale, un personnage se construit uniquement en parlant : « ...il m’a demandé si je voulais oui dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l’ai attiré sur moi pour qu’il sente mes seins tous parfumés oui et son cœur battait comme fou et oui j’ai dit oui je veux bien Oui. »

De même, le fragile instant urbain (une journée à Dublin) se voit inséré au sein d’une trame encyclopédique qui l’ouvre sur l’universel et le permanent. Selon un schéma hérité de la scolastique médiévale, Joyce élabore un réseau de correspondances : à chaque épisode ou personnage se voient associés heures, couleurs, arts, techniques, symboles, organes. Ainsi, tout autant somme des formes du savoir que parodie de la compulsion encyclopédique, Ulysse procède, comme le fit remarquer l’écrivain autrichien Hermann Broch (1886-1951), d’une contrainte inhérente au langage, qui « force à exprimer la juxtaposition par une succession, l’événement unique par la répétition ». Cette exigence de simultanéité, pour exprimer le totalité de la vie, fut reprise par nombre d’écrivains, tels Virginia Woolf, dans Mrs Dalloway (1925) ou John Dos Passos, avec son polyphonique Manhattan Transfer, publié la même année. Ils s’inspirèrent également de sa célébration de la ville : de Dublin, Joyce disait que si elle venait à disparaître on pourrait la reconstruire grâce à son Ulysse. De fait, la topographie, avec ses lieux réels, fonctionne en contrepoint des fantasmagories suscitées par la déambulation des personnages.

Ulysse, c’est aussi une épopée du corps humain, comme dans cet épisode tout entier construit autour du thème de la digestion, où les bouches monstrueuses des clients d’un restaurant évoquent les Lestrygons cannibales d’Homère. Au quatrième chapitre, l’entrée en scène de Bloom, « homme moyen sensuel », rééquilibre le narcissisme de Stephen Dedalus, intellectuel coupé des autres et de son corps. Surprise dans les occasions les plus triviales, l’intimité de la conscience se voit rendue à la faveur de monologues intérieurs, technique inaugurée par l’écrivain français Edouard Dujardin, dans Les Lauriers sont coupés