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Balzac Honoré de – Une Rue de Paris et son Habitant : Dans le Paris de 1827, suivez Marmus, un vrai érudit ! Quelque peu distrait mais, qu’importe, tellement savant ! Il a même fait partie de la Campagne d’Égypte… Et, avec lui, rencontrez sa femme – oh combien est-il difficile d’être l’épouse d’un savant en
us ! – sa famille, la servante, le concierge de l’institut et, surtout, le cocher du fiacre ! Honoré de Balzac dévoile un Paris plein de poésie : «
Paris a des rues courbes, des rues qui serpentent… »
Avec Marmus, découvrez le Paris de l’époque : «
je prendrai le Luxembourg, la rue de Seine, le pont des Arts, le Louvre, la rue du Coq,
la rue Croix-des-Petits-Champs, la rue des Fossés-Montmartre ; c’est le plus court pour aller au faubourg Poissonnière […]
mais peut-être ne compte-t-il que la rue Boudreau, dans la Chaussée-d’Antin, et, près du Luxembourg, la rue Duguay-Trouin, qui figurent exactement une équerre. La rue Duguay-Trouin étend une de ses deux branches sur la rue de l’Ouest, et l’autre sur la rue de Fleurus. En 1827, la rue Duguay-Trouin n’était pavée ni d’un côté ni de l’autre ; elle n’était éclairée ni à son angle rentrant, ni à ses bouts. Peut-être encore aujourd’hui n’est-elle ni pavée ni éclairée. »
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I PHYSIONOMIE DE LA RUE
II SILHOUETTE DE L’HABITANT
III MADAME ADOLPHE
IV INCONVÉNIENT DES QUAIS À LIVRES OU LES GLOIRES EN ESPALIER
V PREMIER SERVICE
VI SECOND SERVICE
VII LE DESSERT
VIII COMME QUOI LA FEMME D’UN SAVANT EN US EST BIEN MALHEUREUSE
Honoré de Balzac
UNE RUE DE PARIS ET SON HABITANT
1845
édité par macel edition
Paris a des rues courbes, des rues qui serpentent ; mais peut-être ne compte-t-il que la rue Boudreau, dans la Chaussée-d’Antin, et, près du Luxembourg, la rue Duguay-Trouin, qui figurent exactement une équerre. La rue Duguay-Trouin étend une de ses deux branches sur la rue de l’Ouest, et l’autre sur la rue de Fleurus.
En 1827, la rue Duguay-Trouin n’était pavée ni d’un côté ni de l’autre ; elle n’était éclairée ni à son angle rentrant, ni à ses bouts. Peut-être encore aujourd’hui n’est-elle ni pavée ni éclairée. À la vérité, cette rue a si peu de maisons, ou les maisons ont tant de modestie, qu’on ne les aperçoit point ; l’oubli de la ville s’explique alors par le peu d’importance des propriétés.
Un défaut de solidité dans le terrain explique cet état de choses. La rue est située sur un point si dangereux des Catacombes, que naguère une certaine portion de la chaussée a disparu, laissant une excavation aux yeux étonnés des quelques habitants de ce coin de Paris.
On fit beaucoup de bruit dans les journaux à ce propos. L’administration reboucha le fontis, tel est le nom de cette banqueroute territoriale, et les jardins qui bordent cette rue sans passants se rassurèrent d’autant mieux que les articles ne les atteignirent point.
La branche de cette rue qui débouche sur la rue de Fleurus est entièrement occupée, à gauche, par un mur au chaperon duquel brillent des ronds de bouteille et des pointes de fer prises dans le plâtre, espèce d’avis donné aux mains des amants et des voleurs.
Dans ce mur, il existe une petite porte perdue, la fameuse petite porte du jardin, si nécessaire dans les drames, dans les romans, et qui commence à disparaître de Paris.
Cette porte, peinte en gros vert, à serrure invisible, et sur laquelle le contrôleur des contributions n’avait pas encore fait peindre de numéro ; ce mur le long duquel croissent des orties et des herbes à épis barbus, cette rue à ornières, les autres murailles grises et lézardées, couronnées par des feuillages, là tout est en harmonie avec le silence qui règne dans le Luxembourg, dans le couvent des Carmes, dans les jardins de la rue de Fleurus.
Si vous alliez là, vous vous demanderiez : « Qui est-ce qui peut demeurer ici ?… »
Qui ?… vous allez voir.