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Cette plaquette de proses fut publiée en 1873 à Bruxelles, à compte d’auteur. Une rumeur a longtemps voulu qu’Arthur Rimbaud ait ensuite brûlé cette édition ; en fait comme il avait négligé de solder son compte auprès de l’éditeur, celui-ci en avait conservé par devers lui la plupart des exemplaires.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Une saison en enfer d'Arthur Rimbaud
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2015
Cet ouvrage a été réalisé par les services éditoriaux et techniques d’Encyclopædia Universalis
ISBN : 9782852292734
© Encyclopædia Universalis France, 2016
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Une saison en enfer d'Arthur Rimbaud.
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Cette plaquette de proses fut publiée en 1873 à Bruxelles, à compte d’auteur. Une rumeur a longtemps voulu qu’Arthur Rimbaud ait ensuite brûlé cette édition ; en fait comme il avait négligé de solder son compte auprès de l’éditeur, celui-ci en avait conservé par devers lui la plupart des exemplaires. Le stock ne fut retrouvé qu’en 1901. Dans l’intervalle, la revue La Vogue avait republié le texte dans ses numéros de septembre 1886. À cette dramatisation du sort réservé à l’édition s’ajoute celle des conditions dans lesquelles le texte fut écrit. Rimbaud en entreprit la rédaction au cours de sa liaison avec Verlaine, et ce n’est qu’après leur violente rupture à Bruxelles qu’il acheva son travail, à Roche, auprès de sa mère. Il avait alors dix-neuf ans.
Un poème sans titre ouvre cet ensemble qui en comporte huit. Son destinataire est Satan, à qui s’adressent les textes qui suivent comme autant de « hideux feuillets de mon carnet de damné ». Viennent ensuite « Mauvais sang », « Nuit de l’enfer », « Délires I et II », « L’Impossible », « L’Éclair », « Matin et « Adieu ».
Le second poème, « Mauvais sang » poursuit l’autoportrait esquissé dans le premier. L’insulteur de beauté, l’étrangleur de toute joie, celui qui appelle ses bourreaux pour mordre la crosse de leurs fusils proclame alors en formules lapidaires son amour du sacrilège, son horreur des métiers, son refus du progrès, et le caractère farcesque de la vie. Puis vient – placée sous le signe de la « fameuse gorgée de poison » qui vient d’être avalée – la « Nuit de l’enfer » : Rimbaud en appelle au souvenir du « suave concert spirituel », aux nobles ambitions, au baptême, à la pitié de Dieu. En même temps s’affirme la conscience d’une maîtrise en « fantasmagories », la capacité de pouvoir faire « toutes les grimaces imaginables ».
L’ensemble « Délires I et II » regroupe deux pièces très différentes. La première, avec son sous-titre « Vierge folle - L’époux infernal », se présente comme la confession d’une vierge folle – Verlaine en l’occurrence, esclave de l’époux infernal : « nous nous roulions, je luttais avec lui ». Parfois la « vierge folle cite les paroles de l’époux, et l’on entend une parole assez proche de « Mauvais sang » : « Je suis de race lointaine[...] je veux devenir hideux comme un Mongol ». Le poème prend fin sur une note de comique dérisoire : « Drôle de ménage ! » Un an de liaison violente entre 1872 et 1873 est ici réexposé, retraité au moyen d’ellipses qui en accentuent encore la brutalité. En face de ce texte de la passion folle qui joue sur les deux tableaux de l’autobiographie et de la fiction, « Délire II » (sous-titré « Alchimie du verbe ») tend à passer pour un moment de réflexion sur l’écriture, un élément d’art poétique auquel la voix narrative ne semble plus croire. Rimbaud a inséré là des poèmes antérieurs, datant pour la plupart de 1872 : « Larme », « Bonne pensée du matin », « Chanson de la plus haute tour », « Faim », « L’Éternité » et « Ô saisons, ô châteaux ». À la fin du texte, une formule ambiguë semble sonner comme un adieu à la poésie : « Je sais maintenant saluer la beauté. »
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