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Anne, quadragénaire à l’existence en apparence anodine, voit son univers basculer lorsqu’émergent des vérités insoupçonnées sur une vie qu’elle croyait oubliée. Propulsée dans une quête aussi fascinante qu’imprévisible, elle trouve en elle des capacités inattendues et met au jour un passé occulté qui redéfinit entièrement son présent. Ce quotidien jusque-là ordinaire devient le décor d’une épopée riche en mystères et en révélations bouleversantes, où chaque découverte remet en question les fondements mêmes de son existence. Et si ce voyage initiatique dévoilait une part de nous-mêmes que nous ignorions ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour
Audrey Henry, l'écriture s'élève au-delà d’un simple refuge : elle devient un moyen d'exprimer l'intensité de ses émotions et de trouver apaisement et clarté. La littérature lui ouvre les portes de réalités invisibles, imperceptibles à l'œil humain. Son roman s'interroge sur une question vertigineuse : et si d'autres dimensions de l'existence demeuraient hors de notre portée ? Rêveuse invétérée, Audrey ne cesse de sonder les énigmes qui se dérobent à nos sens, élargissant ainsi le champ des possibles.
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Seitenzahl: 248
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Audrey Henry
Vengeance réminiscente
Roman
© Lys Bleu Éditions – Audrey Henry
ISBN : 979-10-422-6169-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Vous tenez entre vos mains un livre qui pourrait bien bouleverser votre perception du monde. Ce que vous vous apprêtez à lire maintenant n’est pas simplement une histoire ; c’est une fenêtre ouverte sur des vérités que vous n’avez peut-être jamais envisagées. Préparez-vous à explorer des recoins obscurs de l’âme humaine, à dévoiler des secrets enfouis et à confronter des réalités qui résonneront en vous longtemps après avoir tourné la dernière page. Ce récit, oscillant entre fiction et réalité, vous invitera à questionner vos certitudes, à revoir vos jugements sur vous-même, votre voisin, votre collègue ou votre camarade de classe. Chaque personnage, chaque événement, pourrait être inspiré par une vie réelle ou sortir tout droit de l’imagination. C’est à vous, cher lecteur, de discerner le vrai du faux, de démêler le plausible de l’incroyable. Mais une chose est certaine : après avoir traversé ces pages, votre vision du monde ne sera plus jamais la même. Ce livre est une invitation à repenser ce que vous savez, à redéfinir vos croyances et à embrasser la complexité de la vie sous un nouveau jour. Bienvenue dans une aventure littéraire où chaque mot est une clé, chaque chapitre une porte vers l’inconnu. Êtes-vous prêt à remettre en question tout ce que vous pensiez savoir ?
Je vais vous parler d’Anne. Ne vous attendez pas à ce que je vous décrive une personne extraordinaire, une personne qui va marquer vos esprits par des exploits héroïques ou des talents hors du commun. Non. Anne pourrait être n’importe qui. Elle est le commun des mortels, une personne lambda, invisible dans la foule, et pourtant si réelle. Anne a 39 ans. C’est une femme qui a connu les joies et les douleurs de la vie. Elle est séparée du père de ses enfants, une séparation sans fracas, sans éclat, juste la fin d’une histoire qui n’avait plus de sens. Elle a deux enfants : un garçon de 13 ans, au seuil de l’adolescence avec tout ce que cela implique, et une fille de 7 ans, pleine d’innocence et de questions. La vie continue pour Anne, comme pour tant d’autres. Elle travaille, elle s’en sort plutôt bien. Pas de gloire ni de misère extrême, juste un quotidien fait de petits succès et de défis ordinaires. Sa priorité, dans la banalité de son existence, c’est que ses enfants soient heureux. Que son fils traverse l’âge ingrat scolaire en trouvant sa place parmi ses camarades. Que sa fille s’épanouisse, trouve du plaisir dans ses activités, et qu’ils soient, tous les deux, heureux et équilibrés. Anne passe souvent au second plan, comme beaucoup de parents dans sa situation. Elle ne cherche pas les projecteurs, elle veut simplement que ses enfants aient ce dont ils ont besoin pour grandir sereinement. Et dans cette quête, il y a une beauté discrète, un héroïsme silencieux que l’on ne célèbre jamais assez. Anne, c’est l’histoire d’une vie parmi tant d’autres, et c’est précisément cela qui la rend si importante. Parce que dans cette banalité, il y a une vérité universelle. Anne est brune, mesure 1 m 62, et arbore des cheveux soigneusement coiffés, toujours impeccables. Elle prend grand soin de son apparence, avec un style qui s’adapte à chaque occasion : passe-partout et discret dans la vie quotidienne, plus lourd et audacieux lors de sorties, et même un peu extravagant dans l’intimité de son cercle privé. Son caractère suit la même ligne, adaptable et charmant, avec un sourire toujours présent qui masque souvent ses vraies émotions. Elle semble constamment pleine de vitalité, une façade qu’elle maintient pour éviter les jugements des autres, car leur regard lui importe beaucoup. Jolie sans être un canon de beauté, elle attire les regards des hommes sans en avoir pleinement conscience. Anne n’a pas vraiment de loisirs à proprement parler, car elle ne prend pas le temps. Sa vie actuelle est majoritairement consacrée à ses enfants, pour qui elle se donne corps et âme. Lorsqu’elle parvient à s’accorder un rare moment de répit, elle aime lire, se détendre, jardiner, et écrire. Parfois, Anne pousse la chansonnette, laissant échapper quelques notes pour le plaisir. Tout ce qu’elle fait, elle le fait dans la mesure du raisonnable, avec un soin constant pour elle-même, mais toujours en pensant à demain, à un futur où ses enfants seront grands et autonomes. Elle se dit qu’elle prendra alors plus de temps pour elle, mais pour l’instant, elle accepte cette vie comme elle est, avec ses compromis et ses sacrifices. Ainsi, Anne incarne cette femme qui pourrait être Madame Tout-le-Monde. Anne travaille comme gestionnaire de projet dans une entreprise de développement durable. Ce poste lui permet de maintenir des horaires de bureau classiques tout en contribuant à des initiatives qui la passionnent, telles que la protection de l’environnement et la promotion de pratiques écologiques. Ce travail lui offre une certaine stabilité financière tout en lui permettant de sentir qu’elle fait une différence, ajoutant une dimension organique et significative à son quotidien professionnel. Au niveau de ses relations amicales, Anne entretient une amitié étroite avec trois bonnes amies. Bien qu’elles se voient rarement, elles restent en contact régulier par téléphone ou en visioconférence. Ces liens lui offrent un soutien précieux et des moments de partage qui compensent ses journées bien remplies. Comme je vous l’avais dit tout au début de notre histoire, Anne pourrait être décrite comme une femme ordinaire. Rien d’exceptionnel à première vue, mais c’est cette simplicité qui la rend si authentique et facile à comprendre. La façon dont vous percevez Anne est probablement semblable à la façon dont elle se perçoit elle-même. Elle ne peut pas imaginer un seul instant à quel point sa vie pourrait être différente. Ainsi, à quel point votre vie pourrait être différente de ce que vous imaginez ? Il y a quelque chose au-delà de ce que nos yeux peuvent voir qui explique que, malgré les apparences ordinaires, des potentialités extraordinaires attendent dans l’avenir.
Anne se réveilla ce samedi matin avec une sensation de liberté inhabituelle. Ses enfants, Nathan et Ambre, étaient chez leur père pour le week-end, ce qui lui offrait une rare pause dans son quotidien de mère célibataire. Elle s’étira dans son lit, profitant de la tranquillité de la maison avant de se lever pour préparer le café. Le soleil entrait timidement par la fenêtre de la cuisine, promettant une belle journée d’automne. La sonnerie de son téléphone interrompit sa réflexion. C’était Sophie. Sophie est une personne très enjouée, toujours prête à faire plaisir à tout le monde. Elle aime que les choses soient bien organisées, et il n’y a rien qui l’irrite plus que les imprévus et les changements d’avis. Avec son grand cœur, elle cherche constamment à s’assurer que tout se passe bien. Parfois, son désir de tout contrôler peut être perçu comme une envie de tout savoir, mais ses amies connaissent son intention bienveillante et l’acceptent telle qu’elle est. Sophie a beaucoup de charme, avec ses yeux pétillants et ses belles rondeurs qui font tout son charme. Elle adore porter des vêtements colorés et amusants, ajoutant toujours une touche de gaieté partout où elle va.
« Salut, Anne ! Prête pour notre week-end de filles ? » demanda Sophie avec enthousiasme.
Anne sourit en entendant la voix joyeuse de son amie.
« Bien sûr, j’ai hâte ! Ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas eu un moment juste pour nous. »
Sophie, toujours l’organisatrice, avait planifié une escapade à la campagne. Elles allaient se retrouver dans la maison de famille d’Isabelle, une vieille bâtisse charmante entourée de forêts et de sentiers de randonnée. Isabelle est une personne élancée et sportive, toujours élégante et soigneusement pomponnée. Elle prend grand soin d’elle, affichant une allure impeccable en toute circonstance. Douce et généreuse, elle est une amie sur qui l’on peut toujours compter. Isabelle est celle à qui l’on peut tout confier sans craindre le jugement. Elle sait écouter avec une bienveillance rare et offre toujours des conseils avisés. En sa compagnie, on se sent immédiatement apaisé et détendu, comme enveloppé dans une bulle de sérénité. Anne prépara rapidement ses affaires, glissant quelques livres dans son sac au cas où elle aurait un moment de tranquillité. Vers midi, Anne retrouva ses amies devant un petit café près de la gare. Isabelle, élégante et sereine, était déjà là, discutant avec Caroline, dont le rire chaleureux se faisait entendre de loin. Caroline est une grande femme au charme indéniable, toujours remarquée par sa présence assurée. Elle est une amie au caractère bien trempé, connue pour ne jamais garder sa langue dans sa poche. Son franc-parler et sa manière directe de s’exprimer, parfois un peu trash sans être vulgaire, font d’elle une personnalité haute en couleur. Caroline n’hésite jamais à dire ce qu’elle pense, ce qui peut parfois surprendre, mais sa sincérité et sa gentillesse sont toujours évidentes. Chez elle, tout est à l’extrême, une intensité qui fait craquer ses amies. Son tempérament vif et entier est aussi fascinant qu’attachant, ajoutant une dynamique unique au groupe. Sophie arriva peu après, un grand sourire aux lèvres.
« Tout le monde est prêt ? » demanda Sophie, déjà en train de vérifier les horaires du train.
La troupe embarqua et le trajet fut ponctué de rires et de souvenirs partagés. Ces femmes, amies depuis l’enfance, avaient traversé ensemble les hauts et les bas de la vie. Anne se sentit reconnaissante pour leur amitié solide et constante. Une fois arrivées à destination, Isabelle prit les choses en main.
« La maison n’a pas changé depuis la dernière fois, j’espère que vous l’apprécierez toujours autant. »
La maison d’Isabelle était un mélange de rusticité et de confort moderne. Les poutres apparentes et le vieux parquet créaient une ambiance chaleureuse, tandis que la cuisine équipée et les salles de bain rénovées assuraient le confort nécessaire. Anne se laissa tomber dans un fauteuil du salon, savourant le calme environnant.
« Alors, quel est le programme ? » demanda Caroline en s’asseyant à côté d’Anne.
Sophie se leva avec un air conspirateur.
« J’ai prévu quelques activités, mais je pense qu’on pourrait commencer par une balade en forêt. Ça nous fera du bien de prendre l’air. »
Le groupe acquiesça et elles sortirent pour une promenade. La forêt était magnifique en cette saison, les feuilles d’automne créant un tapis doré sous leurs pieds. Elles marchèrent en silence pendant un moment, profitant de la sérénité du lieu.
« Vous vous souvenez de nos randonnées quand on était plus jeunes ? » demanda Isabelle, un sourire nostalgique sur les lèvres.
« Bien sûr, et de nos nuits sous les étoiles », ajouta Caroline.
« C’était le bon temps. »
Leurs conversations dérivèrent vers leurs vies actuelles, les défis du travail, les joies et les peines de la maternité. Anne se sentit revitalisée par ces échanges, par la complicité retrouvée. De retour à la maison, Sophie suggéra de préparer un dîner ensemble. Chacune prit part aux préparatifs, remplissant la cuisine de rires et de discussions animées. Anne, habile cuisinière, dirigea les opérations avec assurance. Le résultat fut un festin : poulet rôti aux herbes, gratin de légumes et une tarte aux pommes maison pour couronner le tout. Autour de la table, les conversations continuèrent. Elles parlèrent de tout et de rien, de leurs espoirs et de leurs craintes. À un moment, Isabelle se tourne vers Anne.
« Comment tu te sens, maintenant que tu as un peu de temps pour toi ? »
Anne réfléchit un instant avant de répondre.
« C’est étrange, mais agréable. J’aime mes enfants plus que tout, mais c’est bien de pouvoir souffler de temps en temps. » Sophie hocha la tête.
« C’est important de prendre soin de soi. On l’oublie trop souvent. »
Après le dîner, les amies décidèrent de se lâcher un peu. Isabelle sortit une bouteille de vin et bientôt, les verres furent remplis. La conversation devint plus animée, les rires plus fréquents. Sophie alluma YouTube sur la télévision et chercha des playlists de musique festive.
« Ça vous dit une soirée dansante ? » proposa-t-elle en riant.
« Pourquoi pas ? » répondit Caroline.
« On est en pleine campagne, personne ne va nous entendre ! »
La musique emplit la pièce, des chansons entraînantes qui les ramènent à leurs jeunes années. Elles se levèrent pour danser, oubliant pour un moment leurs responsabilités d’adultes. Les pas de danse étaient maladroits mais peu importait ; l’important était de s’amuser.
« Je n’avais pas dansé comme ça depuis des années ! » s’exclama Anne, essoufflée mais heureuse.
Les rires résonnaient dans la maison, les fous rires éclataient pour des raisons souvent futiles. Parfois, elles riaient juste parce que les autres riaient, sans même savoir pourquoi. La magie de l’alcool et de la musique les enveloppait, créant un moment de pure libération. La soirée se prolongea dans une euphorie joyeuse. Elles se remémorèrent des souvenirs d’enfance, évoquèrent des anecdotes amusantes, et se laissèrent aller à des confidences. Anne se sentait incroyablement vivante, chérissant ce moment de complicité. La nuit avancée, elles finirent par se laisser tomber sur les canapés et les fauteuils, épuisées mais heureuses. Les conversations ralentirent, les paupières se firent lourdes. Elles se souhaitèrent bonne nuit, chacune rejoignant sa chambre avec un sourire aux lèvres. Tandis qu’elle se glissait dans son lit cette nuit-là, elle se sentit apaisée, prête à affronter les défis de la semaine à venir. Le lendemain matin, elles se retrouvèrent autour d’un petit-déjeuner copieux, partageant encore quelques moments précieux avant de se séparer.
Arrivées au point de départ, devant le petit café près de la gare, elles se dirent au revoir avec des embrassades chaleureuses. Anne observa ses amies s’éloigner chacune de leur côté, retournant à leur vie quotidienne. Elle se retrouva soudain seule, sentant le vide laissé par ces heures de convivialité. Elle s’apprêtait à se diriger vers sa voiture, garée non loin de la gare, lorsqu’elle remarqua quelque chose d’étrange. L’endroit était étrangement calme pour un dimanche après-midi. Il n’y avait presque personne aux alentours, ce qui lui donna une sensation de malaise. Elle marcha lentement, jetant des coups d’œil autour d’elle. L’absence de bruit et de mouvement la mettait mal à l’aise. Alors qu’elle approchait de sa voiture, une angoisse inexplicable s’empara d’elle, comme si le monde autour d’elle s’était soudainement transformé en un décor menaçant. La transition entre la soirée festive avec ses amies et ce silence oppressant était si brutale qu’elle en eut le souffle coupé. Les souvenirs joyeux de rires et de danses semblaient appartenir à un autre monde, un monde lointain et irréel. Son cœur battait à tout rompre, et chaque ombre autour d’elle prenait une dimension sinistre. Elle sentait une présence invisible, comme si des yeux la suivaient dans l’obscurité naissante. L’atmosphère pesait sur elle, chaque pas résonnant de manière anormale dans le vide environnant. Anne essaya de rationaliser son angoisse, mais la panique montait en elle, incontrôlable. Elle accéléra le pas, son sac serré contre elle, espérant atteindre rapidement le refuge de sa voiture. Les bruits de ses propres pas lui paraissaient étrangement amplifiés, comme dans un cauchemar. Ses mains tremblaient lorsqu’elle chercha ses clés, son esprit tourmenté par des pensées incohérentes et des peurs irrationnelles. L’isolement de l’endroit devenait de plus en plus oppressant, la plongeant dans une détresse palpable. Juste au moment où elle atteignait sa voiture, un frisson glacé parcourut son échine. Elle tourna la tête, mais avant qu’elle ne puisse réagir, une obscurité totale l’enveloppa. Anne perdit connaissance, tombant lourdement sur le pavé, son dernier souvenir étant celui d’une peur viscérale et inexplicable.
Avant de poursuivre l’histoire d’Anne et des événements étranges qui l’attendent, permettez-moi de faire une pause avec vous, cher lecteur. Avez-vous déjà ressenti, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, un sentiment étrange d’être différent des autres ? Un moment où, pour un instant fugace, vous avez eu l’impression d’être en dehors du temps, de l’espace, avec une perception aiguë de votre propre singularité sans en comprendre la nature exacte ? C’est une sensation subtile, presque indéfinissable. Peut-être lors d’un coucher de soleil éblouissant, lorsque le monde semble s’arrêter pour vous seul. Ou bien dans un rire partagé avec des amis, où vous vous êtes senti connecté d’une manière spéciale, presque transcendante. Ou encore dans un instant de solitude profonde, où le silence révèle des vérités enfouies au plus profond de votre être. Nous avons tous eu ce moment où l’illusion de grandeur nous a effleurés, où l’on s’est imaginé destiné à quelque chose de plus grand sur cette terre, peut-être pour un dessein spécial ou une mission secrète. Mais, invariablement, la réalité reprend ses droits, et nous sommes ramenés aux choses ordinaires, aux petites vies qui s’écoulent jour après jour. C’est le charme des histoires, des contes et des légendes, où les héros sont choisis pour des quêtes extraordinaires et où les destins sont tissés par des fils divins. Mais dans notre réalité, les réponses sont souvent plus simples, plus modestes. Nous sommes des êtres humains, avec nos rêves et nos doutes, nos moments de grandeur et nos instants d’insignifiance. Peut-être que cette histoire d’Anne vous semble familière, peut-être pas. Peut-être que quelque part, dans les méandres de vos expériences, vous avez déjà frôlé l’étrangeté et le mystère qui se déroulent sous nos yeux. Ou peut-être que ce récit n’est qu’une invention de l’imagination, une escapade dans le fantastique pour éveiller nos esprits endormis. Et maintenant, revenons à Anne, qui se retrouve plongée dans une situation mystérieuse, où la frontière entre réalité et étrangeté commence à s’estomper…
Lorsqu’Anne ouvrit les yeux, elle fut stupéfaite par ce qu’elle vit. Elle se trouvait dans une chambre d’une beauté saisissante, d’un style baroque raffiné et empreint d’histoire. Les murs étaient ornés de riches tentures de velours pourpre et de tapisseries anciennes représentant des scènes mythologiques. Des chandeliers en cristal étincelaient doucement, réfléchissant leur lumière sur les moulures dorées qui encadraient les fenêtres à vitraux. Le lit à baldaquin, immense et majestueux, était drapé de soieries brodées d’or et de filigranes. Les draps blancs semblaient aussi doux que des nuages, invitant à s’y plonger. À côté du lit, une grande commode en bois sombre, finement sculptée, était surmontée de miroirs ovales encadrés d’argent vieilli. Un tapis persan recouvrait le parquet brillant, apportant une touche supplémentaire de luxe et de chaleur à la pièce. Des fauteuils recouverts de velours rouge et des tables basses en bois précieux étaient disposés autour d’une cheminée en marbre, où crépitait doucement un feu qui réchauffait l’atmosphère. Anne se sentit transportée dans un autre temps, comme si elle avait été projetée dans un manoir d’époque, loin de tout ce qu’elle connaissait. Elle prit le temps d’admirer chaque détail de cette chambre opulente, se demandant comment elle avait atterri dans un tel endroit. Pour l’instant, aucune panique ne la saisissait, seulement une fascination mêlée d’incompréhension face à ce décor somptueux et énigmatique. La lumière du soleil filtrait à travers des rideaux de velours. Elle prit le temps d’analyser chaque détail avec curiosité, comme si elle avait été transportée dans une autre époque. C’était comme vivre un rêve éveillé, où la réalité et le fantastique se mêlaient harmonieusement. Après un moment, elle commença à remarquer quelque chose de différent à propos d’elle-même. Elle leva les yeux pour observer les meubles anciens et les ornements luxueux de la chambre, puis les baissa vers elle-même. C’est là qu’elle réalisa qu’elle n’était plus habillée comme à son habitude, mais dans des vêtements qui semblaient appartenir à une autre époque. Elle portait une robe longue, faite de tissus légers et délicats, ornée de dentelle et de broderies fines. Ses pieds étaient chaussés de souliers à petits talons assortis, et elle remarqua même des bijoux anciens étincelants à ses poignets et à ses doigts. Anne toucha doucement le tissu de sa robe, presque incrédule. Comment avait-elle pu se retrouver ainsi vêtue ? Était-ce une farce ? Un rêve étrange ? Mais aucune réponse ne vint. Elle était seule, dans cette chambre somptueuse et mystérieuse, avec seulement ses pensées et ses questions sans réponses. Soudain, une pensée glaciale lui traversa l’esprit : « Où suis-je ? » Ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle touchait la robe de dentelle qui la recouvrait. Ce n’était pas sa robe habituelle, ni ses chaussures, ni ses bijoux. Une sensation de perte de mémoire l’envahit alors qu’elle essayait désespérément de se rappeler comment elle avait atterri ici. Son cœur battait la chamade, résonnant dans sa poitrine comme un tambour. Elle se sentait submergée par une montée d’angoisse, comme si elle venait de se réveiller d’un rêve profondément troublant.
« Je ne me souviens pas d’être venue ici », pensa-t-elle avec une pointe de panique.
La chambre, si magnifique et pourtant si étrange, commençait à la faire douter de sa propre réalité. Les murs semblaient se resserrer autour d’elle, et chaque objet prenait une aura de mystère oppressant. Elle ne reconnaissait aucun détail, aucun meuble, aucun tableau sur les murs.
« Est-ce que c’est un rêve ? » se demanda-t-elle, mais même cette pensée semblait fragile, comme si elle risquait de s’effondrer à tout moment.
Anne ferma les yeux un instant, tentant de retrouver son calme. Mais quand elle les rouvrit, l’incertitude et l’angoisse s’intensifièrent. Elle était seule, dans cet endroit étrange et énigmatique, sans aucune explication tangible. La réalité et le doute se mêlaient dans un tourbillon chaotique, laissant Anne dans un état de confusion profonde. Anne se tenait au milieu de la chambre baroque, le cœur battant à tout rompre, submergée par la panique. La pièce était empreinte d’une beauté ancienne et étrange qui contrastait violemment avec son monde habituel. Son regard anxieux se fixait sur la grande porte massive, richement ornée de sculptures complexes et de ferronneries délicates, typiques d’une époque révolue. Soudain, cette porte s’entrouvrit doucement, comme si le temps lui-même se pliait à une réalité parallèle. Une silhouette apparut dans l’embrasure. Le regard d’Anne se posa d’abord sur les pieds, vêtus de bottes de cuir usées par le temps, puis elle remonta lentement le long des jambes drapées dans un pantalon sombre, taillé dans un tissu épais et riche. Les détails soigneusement travaillés des broderies et des plis racontaient une histoire de goûts anciens et de prestige discret. À mesure que son regard remontait, Anne sentait un mélange de curiosité et d’appréhension grandir en elle. Le personnage qui se tenait devant elle semblait émaner une aura de mystère et de distinction. Ses épaules larges étaient encadrées par une veste de velours sombre, finement ajustée, et un col de chemise brodé émergeait élégamment. Enfin, leurs regards se croisèrent. C’était un homme d’environ quarante ans, dont les traits portaient une beauté naturelle, sans prétention ni artifice. Sa peau était légèrement hâlée, marquée par une vie vécue pleinement, et ses yeux exprimaient une profonde intelligence et une bienveillance mesurée. Une barbe soigneusement entretenue encadrait son visage, accentuant son charme viril sans effort. Anne sentit son pouls s’accélérer alors qu’elle luttait pour comprendre qui il était et pourquoi il était ici, dans ce lieu hors du temps où elle-même se sentait si étrangement à sa place et pourtant si déplacée parallèlement. Lorsque leurs regards se croisèrent, une étrange quiétude envahit soudain Anne. Comme si, par le simple échange de regards, une connexion mystérieuse s’établissait, apaisant les battements précipités de son cœur. Il y avait quelque chose dans les yeux de cet homme, une familiarité inexplicable qui semblait résonner en elle comme une mémoire lointaine. Le temps sembla suspendre son vol autour d’eux alors qu’ils se fixaient intensément, sans un mot échangé, immergés dans l’atmosphère feutrée de la chambre baroque. Anne ressentait comme une forme de reconnaissance muette, comme si son subconscient avait déjà croisé ce regard auparavant, dans une autre vie peut-être. Anne regardait intensément l’homme mystérieux, cherchant des réponses dans ses yeux profonds.
« Que fais-je ici ? Où suis-je ? »
L’homme ne répondit pas, laissant un silence pesant s’installer avant de répondre d’une voix empreinte de sagesse.
« Parfois, les réponses ne sont pas ce que nous cherchons. Ce n’est pas l’endroit qui importe, ni même le comment. Ce qui importe vraiment, c’est le pourquoi. Tu le sais déjà au fond de toi, Anne. Rappelle-toi. »
Anne sentit une étrange familiarité dans ses paroles, comme si elles évoquaient des souvenirs lointains d’une vie antérieure. Elle sentait que ces mots touchaient un aspect profondément enfoui de son être, une vérité ancienne et oubliée.
« Mais pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? » demanda-t-elle hésitante.
L’homme esquissa un sourire empreint de compréhension et de douceur.
« Parce que tu es prête. Prête à te rappeler qui tu es vraiment, à retrouver le fil de ton destin. Chaque étape de ta vie t’a menée à cet instant précis. Écoute ton cœur, Anne. Il te guide depuis toujours. »
Anne sentit les mots résonner en elle, comme des fragments d’une histoire longtemps perdue mais maintenant retrouvée. Elle ressentait une connexion profonde avec cet homme et avec elle-même, comme si tout ce qu’elle avait vécu n’était qu’une préparation pour ce moment crucial de révélation et de transformation. Tout à coup, l’homme avait disparu, laissant Anne seule au milieu de la chambre. Elle se retrouva soudainement étendue sur le parquet, elle s’était effondrée, ses genoux cédant sous le poids de son corps, totalement désorientée. Elle se sentait déconcertée, comme si une partie d’elle-même avait été réveillée après un long sommeil. Les mots qu’il avait prononcés résonnaient en elle comme un écho lointain d’une vérité profonde et oubliée. Elle ne pouvait s’empêcher de repenser à leur échange silencieux, à la manière dont il l’avait regardée, comme s’il connaissait chaque recoin de son âme. C’était comme retrouver un ami perdu depuis longtemps, une connexion indéniable qui défiait toute explication logique. Anne tenta de rationaliser ce qu’elle ressentait, mais chaque fois qu’elle repensait à ses paroles, une vague d’émotions contradictoires l’envahissait. Elle se sentait à la fois perdue et pourtant profondément ancrée dans cette nouvelle réalité qu’il lui avait dévoilée. C’était comme si son monde avait été chamboulé, mais pour révéler quelque chose de plus authentique et de plus vrai qu’elle n’avait jamais imaginé. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi elle se sentait ainsi en sa présence. Pourquoi cet homme étrange semblait si familier, si essentiel à sa compréhension du monde et d’elle-même. Chaque détail de leur rencontre lui revenait en mémoire avec une clarté troublante, comme si elle avait été prédestinée à ce moment, à cette révélation. Anne réalisa soudain que cette rencontre avait été bien plus que fortuite. C’était une révélation, un rappel de quelque chose qu’elle avait toujours su au plus profond d’elle-même, mais qu’elle avait choisi d’ignorer. Maintenant, elle devait accepter cette vérité, même si cela signifiait abandonner les certitudes de sa vie passée. Et soudain, plongée dans cette grande confusion, elle se retrouva à nouveau plongée dans l’obscurité totale, perdant toute sensation de son corps, ne percevant que de manière lointaine le bruit sourd de quelque chose, comme si quelque chose heurtait son entourage. C’était en fait le bruit de son propre corps s’étendant de tout son long sur le sol du parking.
Dans un sursaut, Anne perçoit une voix familière qui perce à travers le brouillard de son inconscience :
« Anne ! Anne ! »
Les appels résonnent avec une urgence palpable, comme des brèches dans un profond sommeil. Elle lutte pour émerger, la confusion l’entourant comme un voile. La voix persiste, insiste, jusqu’à ce qu’elle parvienne enfin à ouvrir les yeux. Là, au-dessus d’elle, se dessine le visage rassurant d’Isabelle. Anne reconnaît instantanément les traits familiers, les yeux empreints de soulagement et d’inquiétude mêlés. Isabelle, qui n’avait certainement pas quitté les environs, avait dû remarquer le malaise d’Anne de loin et s’était aussitôt précipitée à son secours. Ce moment de retrouvailles dans la réalité, contrastant avec l’étrangeté de ce qui l’avait précédé, apaise légèrement le tumulte intérieur d’Anne, offrant un point d’ancrage dans la confusion qui l’entoure. Anne se dégage lentement du brouillard de l’inconscience, entourée par les lumières blanches et stériles de l’hôpital. Les voix chuchotantes des médecins et des infirmières flottent autour d’elle.
Isabelle, Caroline et Sophie sont rassemblées près de son lit, leurs visages exprimant à la fois soulagement et inquiétude.
« Anne, tu nous as vraiment fait peur ! » dit Isabelle d’une voix tremblante, sa main tenant doucement celle d’Anne.
Elle tente de rassembler ses pensées, les événements de la nuit précédente encore flous. Elle se souvient du manoir majestueux, du petit-déjeuner joyeux avec ses amies, puis de son retour. Mais ce sentiment étrange qui l’a envahie pendant son malaise persiste, comme un rêve troublant dont les contours s’estompent.
« Que s’est-il passé ? » demande-t-elle d’une voix fragile, essayant de comprendre ce qui a pu la mener ici.
Isabelle lui explique qu’elle l’a trouvée évanouie sur le sol du parking, loin du manoir où elles avaient passé la soirée. Les secours ont été appelés en urgence, et Anne a été transportée ici pour être examinée.