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"1978" vous convie à explorer l’univers saisissant et émouvant de l’enfance d’Olivier Chasson, narrée à travers le regard d’un garçon de 14 ans, dont l’existence bascule au cours d’un après-midi fatidique de juillet 1978. En villégiature dans un camping paisible près de San Carlos de la Ràpita, baigné par les rires et l’insouciance de l’été, il se retrouve témoin d’une tragédie qui bouleversera à jamais sa perception du monde. En juin 2023, ce souvenir enfoui refait surface avec une violence inouïe, le réveillant en pleine nuit, tétanisé par l’effroi. Une œuvre où passé et présent se rejoignent, révélant les empreintes indélébiles d’un événement dramatique.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Olivier Chasson, humble orfèvre des mots, s’attache à illuminer les méandres de l’existence, à poser des couleurs sur les tableaux de sa vie et à saisir l’insaisissable raison d’être. Guidé par des interrogations demeurant sans réponse, il puise dans ce mystère une force créatrice et une source de réflexion inépuisable.
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Seitenzahl: 110
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Olivier Chasson
1978
Roman
© Lys Bleu Éditions – Olivier Chasson
ISBN : 979-10-422-6147-4
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2021,
Les cent pas de l’ours
, recueil de poèmes, autoédition COPY MÉDIA ;
2022,
Lumière sur le centre de Pontourny
, autoédition AMAZON ;
2022,
Les larmes de l’ours
, recueil de poèmes, maison d’édition AN-LI Baugé 72 ;
2022,
L’ours est aussi un poète,
recueil de poèmes, maison d’édition AN-LI Baugé 72 ;
2023,
20 nouvelles à lire à deux,
recueil de nouvelles pour adultes autoédition AMAZON ;
2023,
La patte de l’ours,
recueil de poèmes, aux éditions Le Lys Bleu ;
2023,
Dans l’ombre du silence,
essai, aux éditions Le Lys Bleu ;
2023,
Une seule balle,
roman policier, aux éditions le Livre et la Plume ;
2023,
Des destins semblables,
roman policier, éditions Le Lys Bleu ;
2024,
Harmonie,
recueil de poèmes et dessins de « Zavia » COPY MÉDIA 33 ;
2024,
On ne devrait jamais quitter Pontaillac,
thriller, aux éditions Le Lys Bleu.
Il y a des tragédies qui restent gravées dans sa mémoire et pour certaines dans celle d’une nation entière. Le drame du camping de Los Alfaques, survenu en Espagne durant cet été 78 dans une petite commune au sud de l’Espagne fera partie des évènements le plus douloureux qui ont bouleversé la société espagnole… Avant la catastrophe météorologique de Valence. Cet ouvrage que je vous présente aujourd’hui est une plongée poignante et captivante dans cet épisode de l’histoire espagnole et surtout de ma jeunesse qui encore maintenant est en moi…
Le 11 juillet 1978, tout près du petit village de San Carlos de la Rapita, sur la côte méditerranéenne de l’Espagne, un incendie dévastateur va se déclarer dans un camping du lieu-dit « Los Alfaques ». Malheureusement, la combinaison de divers facteurs a transformé ce feu atroce en une véritable tragédie où plus de 200 personnes, voir 300 ont perdu la vie, la majorité d’entre elles étant de simples touristes étrangers qui venaient profiter de ce mois de juillet chaud pour passer un mois de vacances au calme et en famille.
J’ai essayé, dans cet ouvrage, de vous retracer les évènements qui ont mené à cette catastrophe vue de l’œil de jeune homme de 14 ans ! Moi…
Le samedi 17 juin 2023… 2 h 23… Je me réveille en sursaut : je transpire, j’ai chaud, le corps tremblant. Assis sur mon lit, je prends ma tête entre mes mains, je ne sais pas ce qui se passe en moi ? Cette chaleur m’envahit puis des images apparaissent peu à peu, ce feu dans ma tête n’éteint pas de ceux qu’on était simplement ou que l’on atténue avec une simple pensée, certes apaisante, c’est un brasier invisible, un tourbillon de flammes qui dansait dans les recoins sombres, les plus sombres de mon esprit. J’ai souvent eu dans mon adolescence des tourments et des pensées intérieures émotionnelles et tourbillonnantes comme des flammes incontrôlables qui ont pu me perturber, mais là c’est tout autrement. Je sens une goutte couler le long de mon front, descendre doucement et venir sur ma joue…
Je pleure… Et là, je revois ce feu, ces ombres, ces personnes… L’odeur… J’ai cette odeur dans mes narines, si forte, que je ne peux l’ôter et m’en séparer. Je pleure : la chaleur est présente et me saisit entièrement, je me souviens maintenant le camping en Espagne, le feu. Je ne sais pas pourquoi, cette nuit, je repense à cette catastrophe de 1978 : je ne me souvenais plus de ce moment mais en une seconde toutes les images me sont apparues et ont défilé sans cesse. Je me lève, je regarde l’heure sur mon téléphone portable… 2 h 48… Je sèche mes yeux et je passe la main sur mon front : d’un seul coup, j’ai froid, je marche en direction de la fenêtre de mon appartement, il fait nuit dehors, la lune est là, il me semble qu’elle me regarde fixement.
Il faut que je me recouche et dorme, je prends mon carnet d’écriture et je pose quelques notes sur les images venues, je viens de me rappeler de l’heure de la catastrophe… 14 h 37… oui 14 h 37… Les mots coulent sur le papier blanc de mon carnet, les choses reviennent vite, je ne peux plus m’arrêter d’écrire, et je me souviens que mon père avait acheté les journaux de l’époque, en espagnol et français, mais où les a-t-il mis ? Je cherche en moi, et il me revient une sacoche dans le grenier de sa maison : Je continue à écrire. Il m’est impossible de lâcher mon crayon, il faut que je pose tout avant de me coucher, puis, vers 3 h 58, je me sens fatigué, épuisé, vidé : mon corps ne veut plus, mon esprit est vide et inquiet. Je traverse différentes étapes émotionnelles où je me demande si je dois continuer d’écrire, ou ne pas plutôt essayer d’oublier…
Je pose mon crayon et je relis mes maux déposés, à ce moment encore d’autres images me reviennent et d’autres encore plus dures. Je décide donc de continuer à écrire dans la nuit noire, je vais demander à ma mère où sont les journaux et je vais aller les chercher pour ce travail intérieur, alors que les étoiles dehors scintillent timidement dans le ciel, je tente autant que je peux de retrouver le sommeil, je vagabonde dans ce monde rempli de cauchemars, qui m’a emmené au milieu de juillet 1978, ou les flammes rugissaient haut dans le ciel, peignant l’orange de ciel bleu : Je suis devant cette fenêtre perdu au brasier me dévorant. Je revois ces arbres enflammés, leurs branches, des griffures du temps qui semblaient vouloir m’entraîner avec elles : J’entends ce crépitement autour de moi comme un chœur de monstres affamés, mes jambes tremblent et impossible de m’enfuir loin de cette fenêtre, mes pieds semblent collés au sol qui me brûle, la chaleur monte doucement, si intense, elle m’envahit, il me semble être dévoré par elle, par ces flammes, ma gorge se noue. Je recherche une issue, un endroit pour fuir et me réfugier, j’appelle au secours, les mots ne sortent pas, impossible de dire.
7 h 33
Je me réveille dans la quiétude perturbante de cette l’aube, le souffle court et le cœur battant. Cette journée commence comme une lutte acharnée contre fournaise mentale, de pensées toujours aussi sombres et destructrices qui prennent possession de mon esprit dès que je ferme les yeux, je me réveille avec cette impression d’être enchaîné à un feu dévorant, dont les flammes se propagent rapidement à travers mes pensées, me consumant au passage.
Les méandres de mon esprit sont comme un champ de bataille, ou mes peurs, mes doutes et mes angoisses naissantes se livrent à une guerre sans merci, j’ai l’impression que mon crâne va exploser littéralement sous la pression de ce feu intérieur. La nuit n’est plus un refuge sécurisant, au contraire, l’obscurité ne fait qu’accentuer la peur des flammes, mes pensées tournoient sans relâche comme emportées par le vent éclairant les ombrages sombres de mon esprit avant de me replonger dans l’obscurité totale. Sur mon front perle une sueur malgré la fraîcheur de la chambre et du matin, je viens de quitter un monde de rêve étrangement livide, un cauchemar qui m’a laissé une impression de terreur que je peux encore sentir dans mes muscles tendus. Je me redresse de mon lit, chassant les draps en désordre qui m’avaient enveloppé pendant mon sommeil agité, les images de mon rêve tournoient encore dans mon esprit avec une clarté surprenante. J’ai rêvé de cette journée, de ce camion et cette obscurité, sous un ciel rougeoyant, parcouru par des créatures terribles qui semblaient surgir de l’ombre, au-delà des fumées pour disparaître tout aussi rapidement dans le néant. Je suis là, avec le besoin de donner un sens à ce que j’ai vu, j’attrape mon carnet de notes que je garde toujours proche de moi sur ma table de nuit, ce compagnon fidèle pour déposer mes pensées nocturnes et ses éclairs d’inspiration, j’allume la lampe de chevet en saisissant mes lunettes pour commencer à écrire, je décris tout d’abord l’atmosphère oppressante du camping, la sensation de cendres dans l’air, le goût métallique de la peur sur la langue.
Au fur et à mesure que je couche les mots sur le papier, les détails du rêve me reviennent et sont plus clairs, j’écris sur les ombres, et personnes au loin que je peux apercevoir, les yeux ouverts, cette lumière malveillante, les mouvements des corps saccadés et pour certains désarticulés comme des marionnettes brisées, je tente de détailler la manière dont le ciel semblait à ce moment-là, au zénith, oppressant de chaleur comme pour écraser la ville sous son poids. Pendant que j’écrivais, une idée commença à me venir à l’esprit, comme une envie de mettre en mots ces images de la nuit, peut-être essayer de traduire ce rêve qui me hante et vient faire ressurgir cette fameuse journée, cette nuit a réveillé en moi des peurs de mes luttes personnelles, le ciel rouge, ces angoisses grandissantes et ce détachement de la mort. J’écris avec une frénésie croissante, dans laquelle chaque mot m’apporte un soulagement, comme si mettre des mots sur mes peurs les rendait moins terrifiantes, plus agréables… étrange sensation… Je ne sais pas quoi en penser, je suis dans une délivrance sans fin. J’arrête d’un seul coup, reposant mon stylo sur le carnet de notes, je regarde mes mots. Un sentiment de paix s’installe en moi, je me sens vidé, épuisé et aussi en même temps rempli d’un nouveau sens à venir. Ce rêve fut à la fois terrifiant et mystérieux, il arrive aujourd’hui après tant d’années ! Dans un soupir de l’exercice passé, je referme mon carnet, j’éteins ma lampe de chevet en reposant mes lunettes et je ferme les yeux… Mais j’ai une sensation étrange de me demander si ce que j’ai vécu cette nuit est réel ou pas. Je tends ma main sur la table de chevet et je touche un carnet, mon carnet de notes, je le saisis en même temps que mes lunettes et là je me rends compte que cette nuit n’était pas un rêve ni un cauchemar, mais bien un mauvais moment vécu. Je tourne les pages et je relis mes notes « ce n’est pas l’imagination qui est une limite, mais ce que l’on met au bout des doigts » j’ai déposé des mots « camion en feu, seul devant la barrière, la chaleur, le feu, le monde qui hurle, la stupeur, le soleil, les questions, les pourquoi ? la vie qui continue ? malgré tout ça !" Beaucoup d’images devant moi, trop d’images défilent sous mes yeux. Au fil des années entre 1978 et 2023 j’ai traversé le corps en mouvement les époques de ces aubes jamais perdues qui me ramènent aujourd’hui à ce 11 juillet 1978, cette journée ou une chaleur suffocante qui se grise aujourd’hui en moi. Je reprends mon crayon pour regrouper cette journée d’une adolescence tentée de la désensabler, aller explorer ma mémoire, tout en cherchant le lien entre cette nuit et la catastrophe ? Pourquoi avoir fendu ce mutisme de tant d’années pour tenter de reconstruire sous forme d’un écrit regroupant les fragments de ma vie. Il se peut que l’incompréhension soit voilée mon esprit, mon regard sur ce qui sait passer, je me dirige dans ma salle de bain, devant la glace je vois cet homme debout sans pouvoir sortir un mot, mais je n’ai plus peur ! Non plus peur, je vais dire ce que j’ai vu et ressenti, mon corps fut un refuge de ce drame, je veux maintenant redonner et mettre en forme ce brouillard. Je ne peux refermer les yeux et essayer de dormir encore un peu, j’ai maintenant ces images qui défilent devant moi, sans cesse, une succession incessante de scènes terrifiantes. J’entends ces bruits, le vent lourd, pesant et soudain le fracas d’une détonation impressionnante et le feu qui jaillit de nulle part et toujours plus haut dans le ciel, plus chaud.