2098, le tour des quadrants - Christian Xavier - E-Book

2098, le tour des quadrants E-Book

Christian Xavier

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Beschreibung

Lee Ping, jeune orpheline de 23 ans, a reçu un message codé à l'aide d'une technique ancestrale connue de sa seule famille : son père est vivant et l'attend dans le Quadrant Alpha. Pour le rejoindre, elle devra se séparer de ses implants sensoriels, se couper du réseau, affronter les manques, survivre à la traque des cyber-samouraïs lancés à sa poursuite par l'Intelligence-mère et, comme si cela ne suffisait pas, traverser la moitié de la planète. Le message de son père est cependant sans appel.

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Seitenzahl: 71

Veröffentlichungsjahr: 2023

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CHRISTIAN XAVIER

Docteur en informatique neuromimétique, Christian Xavier est l'auteur de la courte nouvelle, Le ressac des mères, publiée dans le cadre du concours Pampelune 2022 chez BoD. Zhõng est le premier volet de la tétralogie cyber-punk 2098, le tour des quadrants. Christian Xavier publiera prochainement le deuxième et se consacre désormais à l'écriture d'un roman policier démarré à partir d'un cauchemar.

Christian Xavier baigne tous les jours dans la technologie et les risques qu'elle fait porter sur notre sphère privée. Cybersécurité, intelligence artificielle, génétique et life hackers, si la technologie est omniprésente dans la plupart de ses écrits, elle reste souvent en arrière-plan pour montrer son effet sur les relations humaines.

Retrouvez toute l’actualité sur l’auteur sur :

www.christianxavierauthor.com

DU MÊME AUTEUR

LE RESSAC DES MÈRES, NOUVELLE PARUE DANS LE RECUEIL IN MEMORIAM DU PRIX PAMPELUNE 2022

FONT PARTIES DE LA TÉTRALOGIE 2098, LE TOUR DES QUADRANTS

TOME 1 : ZHÕNG TOME 2 : TOUJOURS PLUS HAUT TOME 3 : LA CITÉ OLYMPIQUE (À PARAÎTRE, TITRE PROVISOIRE) TOME 4 (PEUT-ÊTRE UN JOUR)

LA PENDUE DU PONT DES DRANSES, POLAR (À PARAÎTRE)

REMERCIEMENTS

Merci à Richard, Alexis, Yvan pour leurs encouragements après lecture des premières ébauches. Merci à ma maman, Josette, pour TOUT mais aussi pour ses corrections très utiles. Merci à mes enfants et mes neveux et nièces Tahina, Seheno, Malina, Mathilde, Nathan et Mélanie pour leurs commentaires motivants.

Et merci à toutes les personnes qui auront osé s’aventurer jusqu’ici dans ce premier conte de la fin du siècle.

SOMMAIRE

Un doux matin

Le poignard codé

Le message

Prisonnière

Vers l'infirmerie

Le cyber-samouraï

La cachette

L’autre côté du miroir

Hacker

La sortie

La capture

Reboot

Dans le Tunnel

Épilogue

Photo de couverture : Image générée par IA par Labidi Abdessalem. Tous droits réservés.

Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. Jésus (Luc 11-15.26).

Un doux matin

Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.

Jésus (Luc 11-15.26).

33 décan 2098 @H5.99Q1

L’appartement situé au 227e étage de la tour Zhang sentait encore le neuf. L’ensemble du mobilier, comme les murs et plafonds, était issu de matériaux carbonés de synthèse moulés dans des tons neutres, du sable au turquoise. L’atmosphère de pureté qui s’en dégageait était à peine troublée par la présence de quelques objets anciens que la nouvelle occupante avait posés aux emplacements qui, selon sa perception, étaient les plus adaptés. Seuls les deux imposants bonzaïs qu’elle avait apportés détonnaient, vraiment, apportant une touche très personnelle à l’espace.

En ce moment de la journée, elle était encore étendue sur la couche située à gauche de l’entrée, entre l’espace cuisine et le séjour. Sur le dos, nue, la posture de Lee Ping ne laissait aucun doute quant au calme qui régnait en elle. Dans l’air, au-dessus d’elle, dans un quasi-silence, quelques micros drones, s’affairaient à épurer l’air de l’appartement.

Dans quelques secondes, elle allait achever sa troisième nuit dans la tour. A 23 ans, elle venait de recevoir son diplôme de bio-ingénierie. Sa nouvelle affectation, tant attendue, en qualité de responsable des jardins aéroponiques, ne changerait cependant en rien sa routine matinale.

À @H6.00Q1 précise, une combinaison de stimuli, émise par la puce Arturo Grande implantée derrière son oreille gauche, l’extirpa lentement du monde des rêves. Quelques secondes plus tard, elle s’étira afin de préparer son corps au réveil et émit le souhait de visionner la synthèse des événements de la veille. Juste l’essentiel. Aussitôt, un tableau de bord imprégna délicatement son champ visuel d’informations présentées sous la forme d’images virtuelles. La sensualité des tons et des lumières témoignait de l’attention que les concepteurs avaient portée au bien-être de leur cliente. L’illustration animée résumait la situation dans tout le Quadrant Zhõng : sur la Terre, la Lune et Mars.

Ce premier contact matinal avec l’extérieur rassurait Lee. Elle s’assit enfin, pivota sur elle-même et posa les deux pieds au sol. Elle activa ensuite à nouveau sa puce pour écouter les dernières musiques de style reelax avec lesquelles elle aimait commencer la journée.

Dans l’air, je m’étire, ce que je peux ressentir... c’est que toi, tu m’attires...

Elle consulta les messages laissés par ses différents contacts et amis d’enfance, maintenant disséminés sur deux planètes et la Lune.

Suzy : hello ma chatte, tu m’appelles plus ? J’espère que tout va bien.

Latik : Salut Lee, tu te joins à nous demain ? On va se synchroniser avec les surfeurs de l’air qui sauteront du sommet de la tour.

...

Lee se fit un point d’honneur à répondre à chacun d’eux puis s’attaqua au programme de la journée. Celui-ci se présenta visuellement devant elle. Une séance d’accueil des nouveaux bio-ingénieurs était prévue en début de soirée. D’ici là, elle devait réviser les différents aspects techniques spécifiques à la tour. Elle prendrait en effet ses fonctions de responsable dès le lendemain.

Les paupières de Lee étaient restées fermées jusqu’ici. Elle les ouvrit lentement, se leva et se dirigea vers la cabine à infrasons qui s’ouvrit doucement à son approche puis se referma derrière elle. Le flux élimina rapidement toute impureté de son épiderme. Une brève séquence de cryogénie acheva de réveiller Lee.

Après la douche, elle s’assit en tailleur au milieu de la pièce centrale. Celle-ci n’assumait plus que symboliquement un rôle social dans ce monde où les visites physiques se faisaient de plus en plus rares.

Il y a quelques jours, à peine arrivée dans l’appartement, Lee s’était assise à la même place. Elle avait commencé une séance de synchronie sur la nouvelle sysapp de sa puce AG. Elle avait pu alors échanger sa joie avec ses camarades.

– Regardez-moi cette vue ! Est-ce qu’on ne se croirait pas sur Mars? Avait-elle demandé à Mike Kimble qui venait justement, pour sa part, d’être affecté aux champs aéroponiques du Quadrant sur la planète rouge.

– C’est pas vraiment pareil tout de même, répondit Mike. Regardez, j’ai enregistré cela hier lors de ma sortie.

Et ils passèrent ensemble quelques minutes à revivre la sortie extraterrestre de Mike à l’air libre de Mars. Dans le champ visuel de Lee, la grande baie vitrée se confondait avec la visière de la combinaison de Mike. À la clarté du soleil terrestre correspondait la pâle lueur froide de l’astre vu de la planète rouge.

– Oh, Lee, avait enchéri Suzy. Je suis tellement contente pour toi. Tu vas t’éclater.

– Et n’oublie pas de nous contacter souvent, avait conclu Mike. Je dois vous quitter maintenant. Mes clients arrivent...

Ce moment d’autosatisfaction communautaire semble si loin, pensa-t-elle brièvement alors qu’elle entamait sa séance de méditation matinale. Elle syntonisa son esprit sur une pensée unique au milieu des milliers d’informations produites par son propre corps ainsi que par les flux entrants auxquels Lee était abonnée et qui lui parvenaient en permanence. Ses yeux noir et bleu fixaient désormais la large baie de vitre polycristalline qui surplombait, à plus de 1100 mètres, la grande plaine centrale chinoise désormais stérile. Celle-ci rougeoyait déjà éclairée par le soleil de l’aube encore timide à l’horizon.

Mais cela n’avait pas d’importance, car à ce moment précis, l’image que Lee avait en tête était celle d’un poignard. La pensée qui l’enveloppa complètement était aussi vive que sa lame. Lee était sur le point de commettre l’inimaginable.

Le poignard codé

Pour bien faire, mille jours ne sont pas suffisants, pour faire mal, un jour suffit amplement.

Proverbe chinois

33 décan 2098 @H6.43Q1

Sa séance de méditation terminée, Lee enfila sa combinaison de sortie. Celle-ci était spécialement conçue pour survivre en environnement hostile. Elle était capable de protéger Lee de températures entre - 40° et +45° degrés Celsius pendant 45 minutes et maintenir une respiration autonome pendant dix. Et pourtant elle ne pesait que quelques centaines de grammes.

Dehors, il faisait déjà 39° et 85 % d’humidité. Dans ces conditions déjà mortelles, la combinaison serait indispensable à la survie à l’extérieur, comme pendant la plupart de la journée. Lee la conservait toujours près d’elle et la retrouva dans son sac fétiche. Celui-là même qui l'avait suivie pendant toutes ses études.

À côté du sac, elle aperçut le poignard et hésita à le prendre à nouveau en main, tant les conséquences paraissaient incertaines. Il me faut d’abord de l’air frais, pensa-t-elle cependant en enfilant rapidement la combinaison.