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"Assis au bord des mots" explore les multiples nuances de l’attachement, qu’il s’agisse de l’amour ou des liens familiaux. Il peint des tableaux de rencontres, d’amour, de tendresse, mais également de conflits latents et de déceptions. Dans la seconde partie, il nous emmène voyager à travers divers pays, lieux, instants, paysages et émotions éphémères. La poésie agit comme un puzzle, recréant notre rapport à la réalité en l’approchant et en s’éloignant tour à tour. Elle révèle profondément sans tout révéler. Une véritable expérience poétique.
À PROPOS DE L'AUTRICE
La lecture a été le refuge de
Véronique Lhert depuis son enfance, mais la littérature est devenue bien plus que cela pour elle. La poésie est devenue le moyen qui lui permet de mettre des mots sur ce qui semblait auparavant indescriptible et surtout indicible.
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Seitenzahl: 26
Véronique Lhert
Assis au bord des mots
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Véronique Lhert
ISBN : 979-10-422-1708-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Le verbe aimer est difficile à conjuguer :
son passé n’est pas simple,
son présent n’est qu’indicatif
et son futur est toujours conditionnel.
Jean Cocteau
À chercher des repères
dans tout ce temps passé
s’accrocher à des mots
à des larmes usées
À propos d’un malheur
datant d’un très lointain
mère de femmes pleurs
pleurs de femmes chagrins
sans fin
aux vêtements d’antan
et à ceux d’aujourd’hui
Le chagrin
en toute liberté
franchit les frontières
des générations
sans aucune barrière
dans l’enfant il se fond
Enfant chargé de mystères
d’un chagrin indécent
chagrin de ses arrières
et arrière-grands-parents
Comme une trace invisible
à travers le temps,
le chagrin tisse un fil
Un fil de tourment
Par-delà les silences
Malgré les différences
comme un fil invisible
L’un vit avec aisance
l’autre dans le désespoir
d’où viennent les convergences
sur un fil de rasoir ?
Comme un fil invisible
en dépit de l’abîme
vit un lien intangible
un creuset de partage
Si les différences
écrivent un livre plein
l’un calme les errances
l’autre chemine à l’instinct
Comme une harmonie
au milieu d’un chemin
comme un livre maudit
qui se finirait bien
Au pays de ta naissance
à celui de mon enfance
l’un t’a soudain rejeté
le mien me fut arraché
Pays de souvenirs anciens
rues inondées de païens
grains de sable dans le désert
mémoire tombée en poussière
À mon corps défendant familial
gouffre et passions abyssales
quand rien n’y a d’espace
y a-t-il une place ?
Un même arrachement
des corps pourfendus
une semblable histoire
soudainement confondue
Délaisser ses anciennes raisons
puisqu’elles doivent disparaître
rouler sur des vagues de fond
puis tardivement renaître
Pour vivre apatride
et devenir hybride
Tu cherches un lieu inédit
je recompose un pays
connaître un monde qui rassure
avoir une histoire au futur
Aimer malgré les fêlures
aimer avec ses blessures…
L’espace où il navigue
crispé dans le refus
pour contenir la digue
rester dans le connu
Les femmes toujours la piègent
lorsqu’elles veulent l’aimer
lorsqu’une femme l’assiège
il a peur d’être pillé
Alors il résiste
et plié dans son corps
il a peur de donner
comme c’est porteur de mort
Il y a trop d’enjeux
depuis l’enfance volée
trop de désirs de mort
lorsque l’on veut l’aimer
Le désir de l’autre
débordant de ses yeux