Au-delà des regrets - J.J Calame - E-Book

Au-delà des regrets E-Book

J.J Calame

0,0

Beschreibung

Et si tomber était la seule manière de se relever ? Cynthia pensait avoir tout prévu : sa carrière, ses rêves, son couple. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Trahie, brisée, confrontée à ses propres démons, elle choisit de s'engager là où tout le monde fuit : dans les zones oubliées du monde. Là-bas, elle sauve des vies... jusqu'à ce que la sienne vacille à nouveau. Entre amour, maternité, deuil, pardon et renaissance, Au-delà des regrets explore la ligne fine entre ce qu'on laisse derrière soi... et ce qu'on choisit de devenir. Un roman poignant. Pour celles et ceux qui n'ont pas peur d'aimer, de tomber, et de recommencer.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 348

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



« Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des paragraphes 2° et 3° de l’article L122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information ».

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite (article L122- 4). Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, notamment par téléchargement ou sortie imprimante, constituera donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle.

Nom de l’auteur : J.J Calame

Un jour, tu te souviendras de cette période difficile et tu souriras, car tout ce que tu traverses aujourd’hui te paraîtra logique.

Table des matières

La rencontre

Ma voisine Mina

Je suis dans le mal

Mon ami

Afghanistan j’arrive !

Paris

Une histoire de robe

Le jour J

Demande à ton père

Alice au pays des merveilles 2.0

La mission

Sur ma route !

Sois forte !

Marseille

Mon destin

La rencontre

Automne 2010, à Marseille-Est,

Une conseillère de l’Agence Régionale de Santé Nathalie Desange arrive à l’hôpital, accompagnée de Vanessa la comptable, d’une stagiaire et de son assistante Barbara. En salle de réunion, Nathalie éprouve des difficultés respiratoires et la stagiaire Cynthia Niel intervient pour lui porter secours. Nathalie est transportée sur un brancard et quitte la salle toujours inconsciente. Malgré l’inquiétude de Barbara, Cynthia suggère de ne pas annuler la réunion. Barbara, réticente, se voit confier la présidence du comité de Marseille-Est. Vanessa la met en garde sur les enjeux de la situation. Cynthia, connaissant le dossier, propose de remplacer Nathalie. La réunion se poursuit avec Cynthia à sa tête, démontrant sa maîtrise des chiffres et de l’interprétation des données. À la fin de la réunion, Cynthia est applaudie pour ses compétences.

Elle range ses affaires et quitte la pièce. Elle percute un médecin qui renverse son café sur sa blouse.

— Décidément, ce n’est pas mon jour ! râla Cynthia, brûlée par le café, tout en enlevant sa blouse.

— Vous saignez ? demanda Ryan, en voyant son chemisier taché de sang.

— Ce n’est pas mon sang mais celui de ma chef ! Avec moi, c’est toujours compliqué, ne cherchez pas à comprendre !

— J’aime bien les histoires compliquées, je vous écoute !

— J’ai mis une blouse pour cacher la tache de sang sur mon chemisier et me voilà tachée de café ! J’ai remplacé ma chef pour impressionner le comité, et maintenant, je dois la convaincre de ne pas me virer. Elle, je ne pense pas qu’elle sera impressionnée, encore moins avec une tache de café sur la blouse ! Elle ne verra que ça. Elle va me tuer ! Ce sera alors bien mon sang sur mon chemisier !

Ryan l’aide à ramasser ses affaires.

— Je suis le Dr Ryan Reed, je vais vous trouver une autre blouse !

Il lui en donne une autre et lui met un stéthoscope autour du cou que Cynthia lui rend aussitôt.

— Je ne suis pas médecin, du moins pas aujourd’hui !

Ryan sourit, laissant apparaître ses dents blanches.

— Je voulais voir comment ça vous irait. Vous n’avez pas hésité à sauver la vie de votre chef et vous avez, en plus, sauvé sa carrière ! Si elle ne le voit pas, c’est qu’elle est bête, et ça m’étonnerait qu’elle le soit !

— Vous ne la connaissez pas, elle est intransigeante, elle ne me le pardonnera pas.

— Pourquoi l’avoir fait ?

Cynthia fouille dans son sac, prend sa carte d’identité et la lui présente.

— J’ai saisi une opportunité. Je ne suis pas du genre à attendre le train ! Je ne regrette rien, j’ai une dernière carte à abattre !

Ryan prend la carte d’identité.

— Cynthia, joyeuse fête !

Cynthia reprend sa carte et dit avec humour :

— Je dois vous laisser pour voir comment elle va procéder pour me virer ! Ravie de vous avoir rencontré, peut-être serez-vous le médecin qui me sauvera la vie, à moins que Nathalie ne vous en empêche.

Cynthia entre dans la chambre de Nathalie, Vanessa et Barbara sont présentes. Nathalie exprime son mécontentement envers les prises d’initiatives de Cynthia.

— C’est assez audacieux ce que tu as fait après tout, c’est pour ça que je t’ai prise. Mais tu dois comprendre que tu ne peux pas faire tout et n’importe quoi ! Tu m’as ouvert la gorge avec un couteau suisse et une paille. Tu as pris ma place en présidant la réunion, dit Nathalie.

Cette dernière voit Cynthia avec sa blouse.

— Cette fois-ci tu vas te faire passer pour mon médecin ? Usurpatrice ?

Cynthia lui coupe la parole :

— J’ai toujours été moi ! Et je ne regrette aucune de mes décisions. Heureusement pour vous, j’ai fini mes études de médecine et j’ai tout plaqué pour entrer à l’ARS. Vous pensez peut-être que je vais vous présenter des excuses. J’aurais dû attendre l’équipe médicale ! C’est que vous me connaissez mal. Je ne suis pas du genre à rester passive. Barbara a voulu reporter la réunion et je l’en ai empêchée car je sais ce que cette réunion représente pour vous.

Après une discussion, Nathalie, reconnaissant les compétences de Cynthia, l’engage en tant que remplaçante pendant sa convalescence. Cynthia quitte la chambre, ébranlée par la nouvelle, et se rend à la cafétéria.

Ryan est grand et mince avec des cheveux courts et noirs. Son regard ténébreux finit d’affirmer son charisme mystérieux qui apaise Cynthia après avoir constaté qu’elle est perturbée par sa récente nomination en tant que directrice de l’ARS. Cynthia, surprise mais reconnaissante, a été touchée par le soutien de Ryan et sa confiance. Leur interaction reflète une connexion profonde et une relation qui semble se développer au-delà du cadre professionnel. Cynthia, élégante et charmante, est rayonnante et des fossettes apparaissent lorsqu’elle sourit.

— Je ne me souviens pas qu’on ait parlé d’un déjeuner !

Elle récupère deux sandwichs au thon, œufs, mayonnaise.

— J’ai pris ce que j’aime, il n’y a pas mieux que la simplicité !

Ryan prend le sandwich et toute la mayonnaise se renverse. Taché et constatant que rien ne s’échappe du sien, il déclare :

— Quand je mange, ça ne me rend pas honneur alors que vous, rien ne sort de votre sandwich.

Cynthia, voyant deux morceaux de tomate tomber avec de la mayonnaise, le taquine :

— Vous venez de faire tomber cinquante-sept centimes de tomates et vingt-sept centimes de mayonnaise. Désolée, c’est comme ça que je vois les choses, il faut que j’arrête de faire de la compta, c’est plus fort que moi.

— On ne m’avait jamais encore sorti cela !

Cynthia prend le sandwich de Ryan, l’enveloppe dans une serviette et lui tend.

— Essayez comme ça !

Ryan, riant beaucoup trop fort, avale de travers et s’étouffe avec un morceau de pain. Cynthia lui tape dans le dos et pratique la méthode de Heimlich. Il recrache le morceau de pain.

— Vous m’avez sauvé la vie ! dit Ryan, soulagé.

— Je suis contente que ça ne se soit pas terminé en trachéotomie, car deux dans la journée ça aurait été trop pour moi !

— Je ne sais pas comment vous remercier ! prononce Ryan, en lui serrant la main.

— Ne me demandez plus de vous inviter à déjeuner ou je me contenterai d’un « s’il vous plait », « merci », « je vous en prie » !

Toute la cafétéria applaudit Cynthia. Ryan, regardant autour de lui, déclare :

— Vous avez un public !

— Bon, je vais vous laisser, j’ai du travail avant de me reconvertir en médecin, conclut Cynthia, rougissante.

Le père de Cynthia, directeur de l’hôpital de Marseille-Est, Marc arrive.

— Cynthia, je ne savais pas que c’était toi. Toi qui m’as dit « même pas en rêve je serai médecin », depuis ce matin tu sauves des vies ! Dr Reed comment allez-vous ?

Cynthia embrasse son père.

— Très bien ! J’ai certes fini mes études de médecine, ça ne veut pas dire que je veux être docteur ! J’ai fait comme tu m’as appris : « observation, écoute, action » ! Je ne pensais pas garder mon calme, en sauvant ma chef ! Papa, je dois aller travailler, je prendrai rendez-vous avec ta secrétaire.

— Pourquoi, diable, ma fille veut prendre un rendez-vous avec moi ?

Ryan s’adresse au directeur :

— Cynthia est la nouvelle directrice de l’ARS !

— Félicitations ! dit Marc, tout pâle.

Cynthia, mal à l’aise, est sur le point de partir.

— C’était inattendu, comme cette journée ! À bientôt, avant que je sauve encore de nombreux patients et me fasse passer pour le médecin que je ne suis pas. Mon père serait capable de me demander de faire une garde.

— Tu as terminé tes études de médecine, tu es docteure, prononce Marc, surpris.

Ryan exprime son admiration pour les compétences de Cynthia alors que Marc est déçu de sa décision de quitter la médecine après avoir obtenu son diplôme. Marc explique que Cynthia avait ressenti le besoin d’agir face à la mort et à l’impuissance qu’elle ressentait, expliquant son choix de faire un stage à l’ARS pour explorer d’autres voies. Ryan note avec étonnement que Cynthia est plus jeune que lui, ce qui impressionne Marc qui la décrit comme très intelligente et capable de comprendre rapidement les situations. Malgré ses talents indéniables en médecine, Marc est conscient que ce domaine ne correspond pas aux aspirations de sa fille qui a décidé de laisser derrière elle ses diplômes médicaux pour se tourner vers de nouveaux défis.

Cynthia travaille pour innover et faire évoluer la médecine selon sa vision. Elle exerce avec son père qui supporte mal que sa fille puisse avoir autant de pouvoir. Ça lui est insupportable. Entre-temps, Cynthia se fiance avec Ryan. La mère de Cynthia, Mathilde, qui travaille pour L’OMS, intervient concernant le rapport père-fille qui se dégrade. Ryan demande la main de Cynthia, lui faisant la surprise sur un bateau, et elle accepte. Leurs familles sont réunies. Le frère de Cynthia, l’aîné Noé ainsi que la cadette Léa sont présents.

Mathilde fait un discours sur le bateau :

— La benjamine va se marier et je suis heureuse… Santé !

— Je suis content de t’avoir rencontrée ! déclare Ryan, heureux.

Cynthia quitte la salle de réception et se rend sur la passerelle où Mathilde arrive, elle l’appelle :

— Maman !

— Tu te poses des questions ? Si tu fais le bon choix ? Nathalie reprend son poste la semaine prochaine et tu te poses encore des questions !

— Je ne veux plus être aux ordres de Nathalie, je sais que c’est ingrat car je lui dois tout, mais je ne peux pas régresser ! J’ai postulé pour être directrice de Médecins Sans Frontières en attendant de savoir ce que je veux ! Papa sera content de ne plus être sous mes ordres, ne lui dis pas encore, j’aime bien son air bougon ! répond Cynthia, stressée.

— Ça fait deux ans que tu fais tes preuves, tout le monde sait ce que tu vaux. Rentre avec moi à l’OMS, on pourrait améliorer nos rapports !

— Si je travaille pour l’ONU, je risque de froisser ma sœur Léa et je ne veux pas qu’elle me déteste. Si je rentre en politique, c’est alors Noé qui m’en voudra. J’étais contente lorsque j’ai compris que j’allais travailler avec Papa, mais en fait c’est l’inverse et je ne veux pas de ça pour notre relation déjà fragile. Je ne veux pas le perdre ! Chez Médecins Sans Frontières, je ne ferai de l’ombre à personne, j’ai besoin de trouver mon chemin.

Mathilde est navrée pour sa fille.

— Tu as toujours aimé la médecine et aider les gens, tu peux être un grand médecin, pourquoi tu te punis ? Augustine est morte et ça ne la fera pas revenir. Tu n’y es pour rien, elle est morte d’une rupture d’anévrisme.

— Sous ma garde. Comment j’ai pu ne pas voir ça, j’étais son amie ! prononce Cynthia, coupable.

— Tu étais en Terminale, vous révisiez pour le bac à la maison, tu n’étais même pas médecin !

— Je ne sais pas comment me libérer de cette culpabilité ! dit Cynthia, bouleversée.

— Je vois bien que tu ne te le pardonnes pas. Ses parents ne t’en ont jamais voulu. Tu ne les as plus revus ?

— Pour leur dire quoi ? Navrée de n’avoir rien pu faire, moi, fille d’un grand chirurgien !

— Votre relation était toxique, elle te faisait plus de mal que de bien. Je ne dis pas que sa mort me réjouit. Réveille-toi, ma fille. Il faut que tu avances et que tu arrêtes de vivre dans le passé. Il est temps que tu te pardonnes. Je te pardonne si tu n’arrives pas à faire le deuil d’Adeline.

— Tu veux dire Augustine !

— Adeline est…

Ryan, arrivant, prie Mathilde de les laisser et lui donne une boîte.

— Tiens, j’ai fait mes demandes de mutation, ce sont les réponses.

Cynthia trie et tend son courrier à Ryan.

— On inverse ! Quoiqu’il arrive, les dés sont jetés, on verra si on est faits pour être ensemble ou non ! L’heure de vérité.

Elle ouvre les enveloppes de Ryan et constate qu’il a le choix entre les hôpitaux de New York, Los Angeles, la Suisse, Paris, le Canada, l’Australie, et le Japon. Elle est contente pour lui.

— Tu en as du choix !

Ryan découvre le courrier de Cynthia, voit qu’elle a fait des demandes dans des pays en voie de développement : Soudan, Malawi, Burundi, Madagascar, Niger, Afghanistan, Tchad, Yémen, Népal, Congo. Il est horrifié de voir qu’elle a souhaité les pays les plus pauvres, voire des pays en guerre.

— Tu m’expliques ce que signifient ces demandes de mutations ?

Cynthia, prenant le courrier des mains de Ryan, voit qu’elle est acceptée par tous.

— Je suis acceptée, je ne pensais pas qu’ils trouveraient mon CV intéressant.

— Tu vas accepter une de ces propositions ? Certains pays sont en guerre ! réplique Ryan, perdu.

Cynthia regarde Ryan, elle comprend qu’il n’est pas content.

— C’est toi qui as dit qu’on ne devait pas dire où on faisait nos demandes pour ne pas influencer nos choix de carrière. Je pensais que tu étais médecin et que tu voulais aider des gens, changer la face du monde ! Tu réfléchis comme un bureaucrate, pourtant c’est moi la bureaucrate, c’est ironique.

— Je pensais qu’on devait se poser pour fonder une famille. On retourne auprès de nos familles, on en discutera plus tard, répond Ryan, anéanti.

Cynthia lui prend le bras et lui déclare :

— Raison de plus pour tout annuler, tu ne crois pas en notre couple ?

— Tu as pris ta décision ! prononce sèchement Ryan, perdu.

Cynthia tend son courrier.

— Tu connais mes sentiments pour toi ! Choisis une destination, on changera ensemble les choses, c’est dans ces pays qu’ils ont besoin de gens comme toi et moi. Tu as l’embarras du choix, tu as juste à postuler, je peux même te recommander. On forme une bonne équipe, je crois en nous !

— Tu crois que j’ai envie d’aller dans un pays en guerre ou que je vais te laisser y aller. Tu as complètement perdu la tête. On n’est pas sur la même longueur d’onde, hurle Ryan.

Cynthia, décidée, lui rend sa bague.

— J’irai avec ou sans toi ! Je te demande de faire semblant devant nos familles, je ne veux pas que mes proches se doutent de quelque chose. Ce n’est pas le bon moment, on vient de diagnostiquer un cancer à ma mère et je ne veux pas qu’elle s’inquiète pour moi. Sa volonté est de marier au moins l’un d’entre nous avant de mourir. Respecte ça, s’il te plaît, au moins ça, c’est tout ce que je te demande.

— Ta mère veut que je sois son médecin, alors tu as plutôt intérêt à rester dans les parages. J’avais choisi ces hôpitaux pour ta mère.

Cynthia et Ryan s’évitent durant la soirée. Mathilde se rend à Los Angeles pour son traitement. Elle prépare le mariage de sa fille, ce qui lui permet de se battre contre la maladie. Cynthia accepte de mettre entre parenthèses son désir de partir pour soutenir sa mère malade. Ryan est comblé de voir Cynthia changer ses plans. Il voit ses rêves se réaliser et prépare avec enthousiasme le mariage. Cynthia, elle, profite secrètement de participer dès qu’elle peut aider, où et comme elle le peut. Elle donne des visioconférences. Ses séjours durent plus que de mesure. Le grand jour arrive et elle épouse Ryan. Il est comblé de bonheur : sa carrière décolle et son mariage est parfait.

Mathilde meurt deux ans plus tard. À l’enterrement, à Marseille, toute la famille de Cynthia est présente et Cynthia fait comme si tout allait bien. Elle a pris de la distance avec tout le monde. Sa famille partie, Cynthia range la maison avec l’aide de Ryan. Elle lui sourit et le remercie pour tout ce qu’il a fait pour sa mère. Elle ne pleure pas, elle n’est ni agressive ni en colère. Elle tente de toujours afficher un sourire, même lorsqu’on essaye de la faire parler.

Ils retournent à Los Angeles.

Ryan est inquiet, cela fait des mois que sa belle-mère est morte et Cynthia fait comme si de rien n’était. Elle multiplie ses séjours dans les pays en guerre et elle revient comme si elle revenait de vacances, sans même en parler à Ryan. Jusqu’au jour où Ryan comprend que sa femme ne participe pas à des séminaires mais se rend dans les pays où on a besoin d’elle pour diriger des zones médicales. Elle finit par décider de ne pas rentrer pour ne pas être en conflit avec son époux et lui envoie une lettre dans laquelle elle lui explique qu’elle ne peut pas rentrer et que ce serait mieux qu’il vienne la voir dorénavant.

Ryan la rejoint et réalise comme elle est impliquée dans son travail et comme tous s’en remettent à elle. Il reste quelques semaines avec elle et lui prête main-forte.

Huit semaines plus tard. Elle l’aperçoit de loin, il lui fait un signe de la main et grimpe dans l’hélicoptère pour partir.

Trois mois plus tard, elle regagne l’hôpital de Ryan pour lui parler.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? demande Ryan, troublé de la voir.

— Je suis là, je dois te parler, c’est important ! prononce Cynthia, ravie.

— Du divorce ? Tu te demandes pourquoi je veux l’appartement que ton père t’a acheté à Paris pour tes études de médecine ?

— Tu veux mon appart à Paris ? s’agace Cynthia.

— Ton avocat ne te l’a pas dit ? Comme ça quand j’irai à Paris, j’aurai un pied-à-terre ! J’aime bien ce que tu as fait de cet appart !

— Mon avocat ne me dit pas grand-chose, vu que c’est mon frère qui s’occupe du divorce et que je ne l’écoute pas ! Je ne suis pas là pour parler du divorce ! s’énerve Cynthia.

Lucie s’approche de Ryan et d’une voix douce lui demande :

— Tu peux venir me voir, j’ai besoin de ton expertise.

— Je n’en reviens pas, traître ! dit Cynthia, troublée.

Elle part. Ryan la rattrape.

— Voilà des mois que tu ne donnes pas de signe de vie ! Tu croyais que j’allais t’attendre ? Je ne suis pas rentré dans les ordres. Tu voulais me parler de quelque chose d’important, je crois ?

Cynthia, après avoir parlé longuement avec Ryan, se calme, réfléchit et se réjouit :

— En fait, tu me rends un grand service. Tu peux garder l’appart de Paris, sois heureux.

Elle reprend son avion seule, la main posée sur son ventre. « On n’a pas besoin de lui, rendons-lui sa liberté ! » se dit-elle, intérieurement.

Une fois le divorce prononcé, Ryan épouse Lucie. Ils vivent heureux pendant des années. Ils envisagent un break pour fonder une famille. Ils ont du mal à avoir un enfant.

Une dizaine d’années plus tard.

Une ambulance amène une fillette prénommée Alice, âgée de dix ans, avec des vomissements. Ryan la prend en charge, et la nounou est là pour veiller sur elle.

Quelques jours après, Alice se sent mieux et est devenue très amie avec Ryan.

Alice lui offre un cadeau.

— Le temps est le seul luxe qu’on ne peut pas s’offrir !

Ryan est reconnaissant envers Alice pour son geste attentionné : lui avoir offert des cours de roller. Il trouve qu’elle est très mature pour son âge et admire sa bravoure, sachant que sa mère fait de son mieux pour l’éduquer seule. Ils passent un bon moment ensemble à apprendre, et même si Alice doit partir bientôt, Ryan est ravi de ce nouveau savoir-faire.

Ryan enfile ses rollers et Alice lui tient les mains. Elle réussit à lui apprendre. Lucie voyant Ryan et Alice rire ensemble se dirige vers eux.

— Ryan, je ne savais pas que tu savais faire du roller ? demande Lucie.

— Alice vient de m’apprendre !

— Il apprend vite ! dit Alice, triste. Je dois retourner dans ma chambre avant que ma mère arrive et ne me trouve pas.

La situation semble préoccupante pour Ryan qui s’inquiète du bien-être d’Alice. Sa mère, qu’il n’avait jamais vue, a signé une décharge pour la sortie d’Alice contre avis médical. Il sait qu’il est important pour elle de recevoir les soins nécessaires à l’hôpital. Malgré tout, Ryan reste déterminé à être près d’elle et à lui offrir son soutien. Il rentre chez lui avec ses rollers, gardant un lien symbolique avec Alice et espérant qu’elle soit bientôt de retour à l’hôpital pour recevoir les soins dont elle a besoin.

Ma voisine Mina

Deux ans plus tard, Lucie, enceinte, meurt le jour de son accouchement dans un accident de voiture.

Sa voisine Mina, mère célibataire de jumeaux, est avocate. Elle aide Ryan à la mort de Lucie. Il discute avec elle et lui dit qu’il a besoin de deux cents millions de dollars.

— Ce n’est pas rien ce que tu demandes ! demande Mina.

— Je sais ! répond Ryan.

— Je suis sûre que tu trouveras, tu feras opérer ton charme franco-londonien ! se moque Mina.

Une tragédie frappe le collège de Kyle et Alba, les jumeaux de Mina, laissant Kyle gravement blessé. Alba, bien que superficiellement blessée, ressent la panique. Ryan prend en charge la situation, il veille sur Alba et prend des décisions cruciales pour la santé de Kyle. Pendant ce temps, Mina, absorbée par une affaire délicate, reste ignorante de l’incident. Lorsqu’elle apprend la nouvelle, elle se précipite à l’hôpital, mettant de côté ses obligations professionnelles. Mina, rassurée de voir Kyle revenir, l’étreint en larmes. Ryan veille sur Alba, lui administrant du Doliprane et la réconfortant. Kyle, malgré son état, assure à sa mère qu’il va bien et apaise ses inquiétudes. La famille se réunit dans ce moment difficile, cherchant réconfort et soutien mutuel. Ryan et Mina se parlent dans le couloir de l’hôpital. Mina, confrontée à la possibilité de sauver Kyle par une greffe de foie, hésite à contacter le père de ses enfants, un homme qui ignore même leur existence. Ryan, soutenant l’idée de solliciter le père, exprime sa conviction que n’importe quel parent ferait tout pour sauver son enfant. Mina, cependant réticente à partager cette information après tant d’années, résiste à l’idée.

Dans la chambre, Alba discute avec Kyle en regardant la télévision.

Kyle, contrarié par l’annonce du mariage de son père avec une riche héritière, exprime son agacement en demandant le téléphone d’Alba pour en savoir plus. Pendant ce temps, Alba, ignorant toujours qu’il s’agit de son propre père, commente ironiquement la nouvelle du mariage princier qui défile à la télévision, contrastant avec la tragédie de la fusillade.

Le lendemain.

Mina est harcelée par des paparazzi, et se demande ce qu’ils lui veulent. Ryan lui porte secours à la cafétéria.

— Dis-moi que c’est une rumeur, que ton ex n’est pas le Prince Andrew ?

— Comment tu le sais ? demande Mina, effrayée.

Ryan la prend par l’épaule pour que personne ne la reconnaisse.

— Depuis ce matin, ça passe en boucle aux infos, tu es toujours mariée avec lui ?

Mina fronce les sourcils et rétorque :

— Non, mon père s’était occupé de mon divorce ! Alba et Kyle ne sont pas au courant, comme si j’avais besoin de ça, en ce moment.

— Tu dois le leur dire, tu n’es pas compatible pour la greffe. Kyle est inscrit sur la liste d’attente, soupire Ryan.

— Je vais parler avec lui, s’effondre Mina.

Mina confronte Andrew, l’accusant à tort d’avoir divulgué leur mariage à la presse. Andrew, énervé, propose un règlement rapide du divorce en offrant de l’argent, mais Mina refuse. Face à l’insistance d’Andrew, Mina prend une décision audacieuse en prétendant être malade et exige un test de compatibilité, laissant planer l’éventualité d’une greffe de foie. Une tension palpable règne alors entre les deux, chacun cherchant à protéger ses propres intérêts.

Alba sort de la chambre et les voit discuter.

— Prince Andrew ! Elle devient de plus en plus bizarre cette journée, je vais manger un morceau à la cafèt.

Andrew est troublé en constatant qu’Alba est le portrait de Mina :

— C’est ta fille ?

Ryan, sortant de la chambre de Kyle, prononce :

— Mina, faut qu’on parle !

— Je te présente le Prince Andrew.

— Enchanté Prince Andrew, je passerai plus tard, je vais manger avec Alba, répond Ryan, avec de gros yeux.

La confrontation entre Mina et Andrew atteint un tournant décisif. Mina, jouant la carte de sa prétendue maladie, convainc Andrew de faire le test de compatibilité en échange d’un divorce rapide. Elle promet de renoncer à toute revendication financière, laissant entrevoir un geste désintéressé pour sauver sa vie. Andrew, chamboulé par cette proposition, accepte finalement de se soumettre au test.

Mina retourne auprès de son fils.

Kyle, qui avait entendu la conversation, avoue :

— Je sais tout !

Ryan entre dans la chambre de Kyle avec un sandwich pour Mina.

— Tu dois prendre des forces.

Mina refuse le sandwich et réagit :

— Tu ne sais rien.

— Tu te souviens quand tu m’avais demandé de ranger le grenier ? demande Kyle, calme. J’ai trouvé le journal de grand-père, dans lequel il avoue avoir fait exprès de ne pas s’être occupé de ton divorce parce qu’il ne voulait pas que tu te maries avec Sébastian, alias Andrew. Pour te punir, il a décidé que vous seriez unis pour le pire et pour le meilleur. Je suis l’homme de la maison, je t’ai vue perdre la ferme de tes parents, le cabinet de ton père, je t’ai vue faire le maximum pour ne pas perdre la maison de ton enfance. On a dû déménager et se reconstruire, avec plus de dettes. Maman, accepte l’argent !

— Tu crois que cet argent va te sauver ? questionne Mina, la gorge nouée.

— On peut parler calmement ! demande Ryan, ébahi.

— Prends l’argent, tu n’es plus seule. Cet argent servira à Alba. Si tu passes cet accord alors qu’il n’est pas compatible, tu perds tout, maman. Réfléchis, vous ne serez plus dans le besoin, dit Kyle.

— Je me fiche de cet argent, ce que je veux, c’est mon fils. Je ne te perdrai pas, je vais tout faire pour trouver une solution.

— Je vais mourir, autant que ma mort vous profite, j’ai prévenu la presse, dit Kyle en colère.

— Pourquoi ? demande Ryan.

— Il va se marier. Regarde-nous, Ryan ! Ma mère est criblée de dettes, crache Kyle, furieux.

Mina sort de la chambre.

La vérité sur le passé de Mina avec Andrew éclate, révélant une histoire complexe et douloureuse. Ryan encourage Mina à être honnête avec Andrew et souligne l’importance des décisions cruciales à prendre pour la santé de Kyle.

— Il est en colère ! réagit Ryan.

— Il dit n’importe quoi ! hurle Mina.

— Tu dois parler au prince.

— Quand je l’ai épousé, je ne savais pas qu’il était prince. C’était un architecte qui travaillait pour la ville. Je travaillais près de son bureau. On était amenés à œuvrer souvent ensemble. On était fusionnels. On avait la vie devant nous. Mes parents ne voyaient pas d’un bon œil cette relation. Mon père dirigeait un des plus grands cabinets d’avocats de Chicago. Il voulait que je reprenne le flambeau. Ma mère dirigeait une ferme agricole. On s’est mariés. Un jour, Andrew m’a laissé une lettre et me disait qu’il devait s’absenter quelque temps. Il n’est plus revenu. Mon père m’a révélé qui était Andrew et que son père l’avait renié. Ayant pris conscience des efforts de son fils, ces dernières années, le roi voulait que son fils revienne. J’étais enceinte, je suis partie en Europe. Le roi m’a reçue et m’a donné un chèque pour que je parte. J’ai déchiré le chèque et je suis partie, sans jamais dire que j’étais enceinte. L’accident d’avion de mes parents m’a mise sur la paille, les frais de justice. J’étais mère célibataire avec des jumeaux. J’ai perdu le procès contre la compagnie d’assurance. J’ai perdu le cabinet de mon père, la ferme agricole et ma maison. Je suis allée à Los Angeles pour prendre un nouveau départ. Lucie était au courant et m’a beaucoup soutenue. Elle a su me redonner confiance en moi ! Elle m’a trouvé un travail grâce à ses relations. Me voilà prête à tout perdre. Si Andrew sait que ce sont ses enfants, il m’enlèvera la garde. Je préfère encore tout perdre que de lui donner mes enfants !

— Ça reste leur père ! Il est temps que tu sois honnête avec lui malgré ce qu’ils t’ont fait. Kyle a raison, il ne s’agit pas que de votre histoire. Vous avez des enfants ensemble, il y a des décisions importantes à prendre. Kyle risque de mourir. Andrew t’en voudra encore plus !

Tiffany, la fiancée d’Andrew, arrive à l’hôpital et s’adresse à Mina :

— Tu as tes cinq minutes de gloire, tu vas signer les papiers du divorce !

Mina la gifle.

— Je suis sa femme et tu restes sa partenaire, je n’ai pas besoin d’une leçon.

Tiffany la pousse, les deux femmes commencent à se battre. Ryan et la sécurité les arrêtent.

— Profite, il ne reste pas beaucoup de temps ! lance Tiffany.

— Si tu aimes le reste de mes poubelles, je n’y peux rien ! rétorque Mina, satisfaite.

— Mesure tes paroles, je vais t’anéantir, te briser.

Mina, ayant mis la raclée à Tiffany, répond :

— J’attends de voir !

— On se calme ! crie Ryan.

Le roi, avec Mina dans une pièce à part, dit :

— Petite cachottière, tu ne m’avais pas parlé de ta grossesse lors de notre dernière conversation.

— Vous étiez trop préoccupé à me signer un chèque pour que je disparaisse.

— Kyle et Alba sont bien mes petits-enfants. À partir de maintenant, je m’occupe de tout, prononce le roi, un papier à la main.

— Hors de question ! Rappelez-vous vos paroles, je ne suis pas assez bien pour votre famille, je n’ai pas pris un centime de votre argent, je suis de l’histoire ancienne.

— Ils ont du sang royal !

— Et mon sang ? J’ai passé un accord avec votre fils, il fait le test, et s’il est positif, il me donne une partie de son foie et il n’entendra plus parler de moi.

— Andrew ignore que c’est pour son fils, il pense que c’est pour toi, sourit le roi, avec un regard complice.

— Il est comme vous, il veut se marier et se fiche de savoir ce que ça peut cacher. Il veut ma signature à tout prix. Vous ne voulez pas que ça se sache, qu’il ait des enfants dont l’un est mourant, imaginez l’opinion publique ! jubile Mina.

— J’ai parlé à Kyle, il est comme toi, il veut vous protéger avec Alba. Il croit bien faire, il veut que je te donne l’argent et que j’annule le deal que tu as avec mon fils.

— Je vous interdis de faire ça, répond Mina, le regard sombre.

— Si on passait un accord, je sauve la vie de Kyle et tu sors de leur vie.

Mina, sous le choc, réagit vivement :

— Vous croyez que je vais vous laisser prendre mes enfants ? J’ai fait ce que vous m’avez demandé, de ne pas rentrer en contact avec votre fils, vous ne pouvez pas me faire ça. Andrew va se remarier, il fondera une famille.

— Kyle et Alba sont mes petits-enfants et ça change tout, ils veulent venir vivre avec moi, en sachant que je recouvrerai vos dettes !

Mina répond, la gorge nouée :

— Je ne veux pas de votre argent, je ne l’ai pas pris la première fois et je ne le prendrai pas, je veux mes enfants. Votre parole ne vaut rien ?

Le roi fait un signe à son garde du corps, allume l’écran de la salle et on voit Alba et Kyle.

— On ne veut plus vivre avec toi, grand-père te donnera 1,5 milliard d’euros, prononce Kyle sur écran.

Mina est anéantie.

— Kyle, ce n’est pas la première fois qu’il me propose de l’argent et ce n’est pas la première fois que je refuse.

— Accepte l’argent, maman !

— Jamais ! Quoi qu’il t’ait promis, n’accepte pas, je suis ta mère. Je trouverai une solution, j’en ai toujours trouvé, fais-moi confiance, rétorque Mina, sûre d’elle.

— Kyle va se faire opérer et on part avec grand-père, dit Alba, à l’écran.

— Il vous achète. Quoi qu’il vous ait promis, il vous ment, réagit Mina, sous le choc.

— C’est toi qui as menti, tu n’as jamais dit qui on était, réplique Alba.

— On fait ça pour te protéger, continue Kyle.

— Maman, c’est le roi !

— Il n’est pas roi de ce pays, répond Mina.

— Tu sais qu’il a des relations, tout peut encore bien se terminer, ne complique pas les choses, insiste Kyle.

— C’est à moi de vous protéger, je suis votre mère, j’ai toujours été là pour vous. Vous n’avez manqué de rien, j’ai fait du mieux possible, dit tristement Mina.

— On le sait et on l’a vu de nos propres yeux. À notre tour de t’aider, réagit Kyle.

— On mérite le meilleur et toi aussi, ajoute Alba.

— Je sais que je n’ai pas été honnête, mais ils n’ont jamais voulu de moi. C’est ton père qui a menti, alors que je lui ai fait confiance. J’ai au moins la chance de vous avoir eu ces treize années. Ça n’a pas de prix. Je serai toujours là pour vous, je vous aime, ne l’oubliez jamais.

Le roi éteint l’écran en sortant de la pièce et dit :

— Avez-vous un avocat pour qu’on règle le divorce ?

— Je me représente ! répond Mina, sidérée.

Le roi part, Ryan entre pour parler avec Mina.

Le Prince Andrew entre et déclare :

— Il faut qu’on parle !

— Ryan, est-ce que tu peux rester ?

— Oui, bien sûr.

— Ça ne m’empêchera pas de te dire ce que j’ai sur le cœur, s’énerve le Prince Andrew. Tu es la personne la plus égoïste. Mon père avait raison te concernant, sur toute la ligne. Je suis bien content que nos enfants ne veuillent plus vivre avec toi. Quelle belle revanche ! Toi qui m’as privé de mes enfants, ils ne veulent plus avoir affaire à toi.

— Je les ai éduqués et façonnés à mon image. Tu pourras leur dire ce que tu veux sur moi. Je suis leur mère et ils savent tout ce que j’ai fait pour eux. Ils sont sous le coup de la colère. Je veux bien le comprendre. Quand ils verront ton monde et pourquoi tu as fui, je serai là pour eux. Ils me reviendront et ce n’est pas Tiffany qui me remplacera. À chaque fois que tu poseras le regard sur Alba, tu verras mon reflet, à chaque fois que tu parleras avec Kyle, tu verras qu’il a mon caractère. Félicitations ! Tu viens d’apprendre que tu es père, mais tu as tout loupé de leurs premières fois. Je comprends pourquoi ton père t’a renié. La différence, c’est que mes enfants savent que je les aime quoi qu’ils fassent. Je ne les renierai pas à la première occasion. En seras-tu capable ?

Andrew la plaque contre le mur.

— Je vais tout gommer de ton éducation et ils ne seront que mes enfants !

— Ne la touchez pas ! s’interpose Ryan.

Mina se remet devant Andrew et prononce :

— Tu feras de la chirurgie à Alba, tu grefferas un cerveau à Kyle ?

Andrew s’approche de son visage.

— Tu n’as plus rien, tu es seule.

— Elle n’est pas seule, je suis là !

Tiffany entre.

— Andrew, tu viens ?

— Je suis encore ta femme tant que je n’ai pas signé les papiers, tu as encore des obligations envers moi et tu dois t’y tenir, c’est le protocole ! déclame Mina fortement.

Andrew quitte la pièce avec Tiffany en prononçant :

— Vivement qu’on divorce !

— Tu m’attends et on rentre ensemble ! décide Ryan.

— Je retourne au bureau, tiens-moi informée de l’état de Kyle.

La directrice du comité du Cheddar Luna informe le conseil d’administration dont Ryan est membre qu’elle a reçu une donation de Mina d’un montant de deux cents millions de dollars. La mère des jumeaux voudrait créer une aile pour Kyle et une pour Alba.

Concernant Kyle, l’opération est un succès. Deux jours plus tard, il va déjà mieux.

— C’est moi qui ai informé les médias lorsque je t’ai vu à la télévision et que j’ai appris que tu allais te marier alors que Maman est seule. Je voulais me venger, j’étais en colère, dit Kyle à Andrew.

Andrew embrasse son fils sur le front.

— Tu as bien fait.

— J’aime maman, je ne veux pas que tu te venges, elle traverse une période difficile.

— Je te promets que je ne me vengerai pas. Tout ce que je veux, c’est que tu ailles bien ainsi que ta sœur. Maintenant, tu vas te reposer.

Une semaine plus tard, Tiffany accorde une interview aux médias après le « cirque médiatique » sur Mina et Andrew.

Le bureau de Mina est rempli de fleurs pour la convalescence de son fils Kyle. Andrew, son ex-mari, vient lui demander si elle a signé les papiers du divorce. Mina confirme et exprime son désir de conclure la procédure pendant les vacances. Malgré la séparation, Andrew informe Mina que son père a accepté qu’elle reste la mère des enfants. Les émotions refont surface mettant en lumière les blessures du passé. Mina reproche à Andrew d’avoir brisé son cœur et souligne qu’il avait été celui qui a changé en ne revenant pas. La conversation se termine sur une note froide, chacun évoquant la récupération de Kyle et Alba.

— Je peux comprendre que ce soit dur pour toi ! dit Andrew.

— Alors que pour toi, tout est simple : tu divorces, tu as nos enfants et tu vas te marier. On ne vit vraiment pas dans le même monde. Tu me reproches de ne pas te l’avoir dit ? Alors que tu as menti sur qui tu étais et tu m’as abandonnée ! Tu me prends nos enfants et je ne peux rien dire ni rien faire car tu es un prince. Moi, j’ai du travail, des factures à payer, comme celles de l’hôpital.

— J’ai réglé les factures, accepte l’argent.

Mina, ouvrant la porte, le regarde partir et ajoute :

— C’est aussi de l’histoire ancienne, garde ta pitié, je me reconstruirai sans ton argent, je l’ai déjà fait et je le referai.

Ryan, percevant la conversation, se précipite dans le bureau au moment où Andrew en sort.

— Tu tiens le coup ? demande-t-il.

— Oui !

La vie de Mina prend un tournant abrupt lorsque le directeur l’informe de sa radiation du barreau. Mina, choquée, soupçonne Andrew. Ryan tente de trouver des solutions, mais Mina, affectée par ces événements, se sent anéantie. La journée empire lorsqu’elle découvre un avis d’expulsion à son domicile. Ryan, constatant la gravité de la situation, réagit en exprimant que cela va trop loin.

Mina, énervée, assise près de la porte, soupire et consulte son compte en ligne. Il ne lui reste que cent dollars.

— Pourquoi ça ne m’étonne pas ? C’est pourtant la suite logique des événements ! Le prince et la clocharde !

Cependant, Mina, soucieuse de protéger Ryan des conséquences de ses problèmes, décide de partir ne voulant pas mêler ses ennuis personnels à la vie de Ryan et de sa famille.

Le lendemain, elle se rend dans un fast-food et passe sa commande. Elle découvre à la télévision l’interview de Tiffany. Sa photo est dans tous les médias. Elle fouille nerveusement dans son sac pour prendre une paire de lunettes.

Elle quitte le fast-food, mais un client la repère et commence à la filmer. Mina tente de s’enfuir. Une foule la poursuit et les gens prennent des photos et vidéos. Il y a un accident. Elle constate que personne ne réagit. Elle s’approche et porte secours aux blessés. Elle prend sa veste de tailleur, la déchire pour faire une écharpe au conducteur qui se plaint de son bras. Les passants et les badauds la filment. Elle sollicite les secours et souhaite rester présente. Les ambulanciers acceptent. La police ne parvient pas à faire évacuer la foule.

La situation de Mina devient de plus en plus complexe après l’incident médiatisé. Ryan, inquiet, la retrouve à la clinique et la conseille sur la nécessité de rester discrète. Mina, confrontée aux conséquences de l’interview de Tiffany, se rend compte de la diabolisation à laquelle elle est soumise. Ryan lui fournit une tenue d’infirmière pour faciliter sa sortie de la clinique. Avant de partir, il lui offre de l’argent en signe de soutien, mais Mina assure que c’est un emprunt.