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Alexandra, une adolescente pleine de questions, n'a jamais connu son père. Sa grande soeur Cassandre est sur le point de se marier, et en voyant ses parents organiser le mariage ensemble, Alexandra ressent un vide profond pour la première fois. Lorsque sa mère tombe gravement malade, Alexandra décide de se confronter à cette dernière pour découvrir l'identité de son père biologique. Déterminée à combler ce manque, Alexandra profite de l'hospitalisation de sa mère pour fuguer et partir à la recherche de cet homme mystérieux. Mais la quête de la vérité est semée d'embûches, et rien ne se passera comme elle l'avait imaginé. Entre rencontres inattendues et révélations bouleversantes, Alexandra devra faire face à ses propres peurs et apprendre ce que signifie vraiment le mot "famille". Plongez dans une aventure émouvante où secrets et sentiments s'entrelacent, et suivez le voyage d'une jeune fille en quête de son identité et de ses racines.
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Seitenzahl: 273
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Nom de l’auteur : J.J Calame
Pour mon amie,
Écrire une lettre d’amitié
Pour moi c’est inédit
Mettre des mots sur un papier
Pour toi, j’en suis ravie
Tu es la personne que je suis toujours heureuse de voir, parce que tu sais démontrer l’affection que tu portes aux gens.
Merci pour ton aide et ton soutien, à chaque fois tu sais répondre présente.
J’espère que le jour où tu auras besoin d’une épaule sur laquelle t’appuyer, ou juste envie de parler, tu feras appel à moi, car je serai toujours là pour toi.
Tu es vraiment quelqu’un de bien à mes yeux, je voulais que tu le saches.
Nous avons des vies bien différentes comme tu aimes le dire, mais notre amitié fait partie des choses que je ne veux pas voir changer.
Je suis heureuse que tu fasses partie de ma vie et je te souhaite tout le bonheur possible ainsi qu’à tes proches.
Nora
Un grain de folie
Que des histoires !
Le jour du mariage
La rencontre d’Alexandra et Chad
La dure réalité les rattrape
Retour dans le passé le jour de la fusillade
Quand sait-on qu’on devient méchant ? Une enfance malheureuse ou à chaque fois qu’on nous a ouvert le cœur et qu’on nous a trahi et blessé ? Pourquoi on ne comprendrait pas ? Les personnes méchantes n’essayent-elles pas de nous laisser des messages et à nous de les déchiffrer ? Ils pensent qu’ils sont bons qu’à être méchants parce qu’on leur a répété ça toute leur vie. À nous de trouver un moyen de leur montrer qu’ils peuvent agir différemment. Faut creuser un peu et leur montrer qu’ils valent beaucoup mieux que ça.
Facile de dénigrer, facile de poser une étiquette, facile d’être méchant. Plus difficile de se montrer compréhensible, plus difficile de pardonner, de comprendre. Pardonner, c’est accepter que la personne qu’on aime nous a blessé et accepter de lui pardonner, car elle nous a fait du mal, mais tout le monde sait que le Pardon est l’acte le plus égoïste car, quand on pardonne à une personne, c’est bon pour notre corps et ça nous apporte la paix intérieure. On devrait pardonner plus facilement car on a tous quelque chose à se faire pardonner. C’est vrai qui sommes-nous pour juger ?
Alexandra est une ado de quatorze ans, originaire de Montbéliard (Département du Doubs-Bourgogne-Franche-Comté), qui croit que tout le monde est charmant. À cet âge-là, on a le cœur pur et on croit en nos rêves. Sa naïveté la conduit à des chemins qu’elle ne pensait pas prendre un jour et elle était loin d’imaginer que ça pouvait exister.
Alexandra vit avec sa mère Amanda, qui est agent immobilier, et sa demi-sœur de 19 ans, Cassandre qui est cuisinière dans un restaurant étoilé, mais tout le monde l’appelle Cassie. Elles vivent toutes les trois dans un appartement. Cassie rend souvent visite à son père, ses parents s’étant séparés quand elle avait deux ans. Alexandra n’a, par contre, jamais rencontré son père.
Cassie réunit au salon son père (Arthur), sa belle-mère (Virginie), ses demi-sœurs (Anaïs et Julie), son demi-frère, Samy dit Sam (ce sont des triplés, ils ont à peu près le même âge qu’Alexandra), Amanda et Alexandra. Cassie est accompagnée de Matéo, dit Matty, son fiancé. Ils annoncent leur date de mariage. Tout le monde est ravi pour eux et les félicite.
Dans quelques mois, leur mariage va être célébré. Amanda, Arthur et Cassie préparent les préparatifs du mariage, Alexandra les observe en train de choisir les fleurs, la salle de réception, la robe de mariée, les robes des demoiselles d’honneur, etc. Pour la première fois de sa vie, elle sent qu’elle n’est pas à sa place. Elle n’en a aucune pour cet événement. C’est comme si elle n’existait pas, elle se sent de trop. Elles les voient en train de rire, de s’amuser. Pour la première fois, son père, qu’elle n’a jamais connu, lui manque. Alexandra sait qu’elle ne connaîtra pas ce bonheur !
Alexandra commence à rentrer tard, elle ne va plus en cours. Elle veut profiter du moment présent, voyant que personne ne la cherche. Alexandra change, elle devient plus agressive, elle qui était si douce. Un jour, Arthur la surprend en train de fumer avec des amies. Il va la voir, lui prend la cigarette et la jette par terre. Il lui demande depuis combien de temps elle fume ? Elle le regarde et lui dit qu’il n’est pas son père et qu’elle fait ce qu’elle veut. Elle ne reçoit d’ordre de personne. Il prend Alexandra par le bras, en lui criant dessus, la tire jusqu’à sa voiture et la ramène chez sa mère. Arthur raconte ce qu’Alexandra a fait.
Amanda n’arrive pas à en croire ses oreilles. Elle gifle sa fille, qui prend la fuite.
Elle passe la nuit chez une copine. Des jours passent, les relations entre mère et fille ne s’arrangent pas. Amanda ne se sent pas bien. Amanda a RDV au lycée pour le comportement d’Alexandra. En rentrant du lycée, mère et fille se disputent. Le lendemain, en rentrant du lycée, elle voit sa mère allongée par terre. Elle se dirige vers sa mère qui est inconsciente, Alexandra appelle les secours.
Une fois arrivées à l’hôpital, Alexandra appelle Cassie qui la rejoint aussitôt. Cassie appelle son père, qui vient avec sa famille. Paul (médecin et ami de la famille) arrive, il leur dit qu’Amanda a une tumeur au cerveau. Alexandra n’en revient pas, elle court le plus loin possible de l’hôpital. Cassie va la rejoindre et lui dit :
— Alexandra, Paul a dit que c’était opérable et que tout allait bien se passer.
— Et si elle meurt ?
— Je serai là !
— Tu es sur le point de te marier et j’ai du mal à croire que Matéo me prendrait à charge, je ne veux pas être un boulet !
— Tu ne seras jamais un boulet et Maman ira bien, il n’y a pas de quoi s’alarmer.
— Je ne crois pas imaginer le pire. J’ai vu Maman allongée et c’était loin d’être un petit malaise, Cassandre. C’est facile pour toi de dire ça, tu peux toujours retourner chez ton père ou vivre avec Matéo. Tu es majeure, ne fais pas semblant de faire celle qui me comprend ! Tu as plus d’options que moi !
— Quand tu m’appelles Cassandre, c’est quand tu es sérieuse. Pour l’instant, elle a besoin de nous. Notre place est auprès d’elle !
Elles retournent voir leur mère. Alexandra reste distante alors que Cassie va la prendre dans ses bras.
Arthur, qui est présent, parle à Amanda et lui dit qu’il va s’occuper de tout et qu’elle n’a pas à s’inquiéter. Amanda voit bien qu’Alexandra est en colère, mais qu’elle le cache. Elle demande à Cassie et à Arthur de la laisser seule avec sa fille.
— Viens près de moi, demande Amanda confiante. Explique-moi ce qui t’arrive. Je ne te reconnais pas. À chaque fois que je veux parler avec toi, tu es sur la défensive. Pourquoi tu cherches le conflit ? Tes notes ont chuté, tu ne vas plus en cours, tu fumes… Je veux savoir : tu te drogues ? Je ne suis pas ton ennemie, alors parle-moi !
— Peut-être que tu ne me connais pas, rétorque Alexandra en colère. Peut-être que je suis méchante. Pourquoi, tout d’un coup, tu t’inquiètes de ce qui peut m’arriver ? J’existe ou Paul t’a réveillée de ton monde utopique. Dis-moi, Maman, si demain tu meurs, qui sera là pour moi ? Je n’ai pas autant d’options que ma très chère grande sœur.
— Pourquoi tu penses au pire ? essaye de la rassurer sa mère. Je vais bien et c’est juste une petite opération. Ne parle pas comme ça, je suis là ainsi que Cassandre et Arthur. Alexandra, dis-moi ce qu’il t’arrive ou ce que tu veux ? Je veux savoir pourquoi tu as changé.
— Une crise d’adolescence ou peut-être une crise existentielle, va savoir… répond Alexandra chamboulée. Une petite opération, tu vois, c’est ça ton problème. Tu minimises toujours tout, je ne suis plus une enfant. Arthur n’est pas mon père, pourquoi serait-il là pour moi ? Il a déjà sa famille. Ce que je veux, c’est que tu me dises qui est mon père, à moins que tu veuilles garder le secret jusque dans ta tombe ?
— Alors c’est ça, c’est ton père qui te manque ! en conclut Amanda dépitée.
— À qui la faute ? Dis-moi son nom, où il vit, dis-moi… cherche à savoir sa fille triste.
— Il s’appelle Yannick Victor WESLEY. Il habite en région Picardie, dans le département de l’Aisne à Saint-Quentin. C’est tout ce que je sais de lui, du moins ce que tu as besoin de savoir pour le retrouver !
— Il n’a pas voulu de moi ? questionne Alexandra.
— Il ne sait pas que tu existes.
— Pourquoi ne lui as-tu pas dit que tu attendais un enfant ? demande sa fille, abasourdie.
— Pardonne-moi, je n’ai pas pu lui dire ! On s’est quittés en très mauvais termes et je ne voulais plus le voir ou lui parler ! Lui dire les choses nous aurait liés. Je me rends compte de mon erreur.
— Comme tu dis ! Grosse erreur, parce qu’à moi il ne m’a rien fait !
Alexandra rentre chez elle. Elle réfléchit longuement à la rencontre avec son père, les semaines passent et l’opération de sa mère arrive à grand pas. Va-t-elle partir à Saint-Quentin voir son père ou va-t-elle rester auprès de sa mère ? Elle se dit que sa mère doit se faire opérer dans quelques jours, alors elle partira le jour de son opération. Personne ne remarquera son absence. Elle réserve un billet de train et prépare une valise. Une date est fixée, sa mère devant se faire opérer. Alexandra parle avec sa mère, son visage s’illumine et elle est remplie d’espoir.
— Maman, sois rassurée, tout se passera bien ! Je le sens au fond de moi que tu vas guérir, dit Alexandra aimante.
Elle se rend à la cafétéria. Amanda et Arthur se retrouvent seuls dans la chambre.
— Si je venais à mourir, promets-moi que tu t’occuperas d’Alexandra. Tu es son responsable légal, le temps que j’aille mieux, mes parents auront sa garde. Cassandre est trop jeune pour prendre des décisions pour sa sœur, fais-lui croire que c’est elle qui décide. Alexandra n’est pas méchante et ingrate. Je n’aurais pas dû la faire sauter deux classes, je l’ai fait grandir trop vite. C’est juste une ado et, quand elle voit ta relation avec Cassandre, ça lui fait mal de ne pas avoir connu son père.
— Je vais m’occuper d’elle le temps que tu ailles mieux, je l’aime comme ma fille.
Alexandra voit sa mère partir au bloc, quand elle observe Matéo et Cassie avec son père et la famille d’Arthur, elle est encore plus décidée à partir. Arthur parle avec Alexandra et lui demande de préparer ses affaires. Elle va s’installer chez eux dès demain, le temps qu’Amanda se rétablisse. Alexandra lui dit qu’elle restera chez elle avec Cassandre. Arthur lui répond que Cassandre, à partir de demain, sera avec Matéo dans leur nouvel appartement pour des travaux de rénovation.
— Mieux vaut être seule que mal accompagnée ! rétorque Alexandra d’un ton moqueur.
— Je n’ai pas le cœur à me disputer avec toi, pas aujourd’hui, pas ce soir, dit simplement Arthur en se retenant de la gifler. Je passe te prendre demain, ta valise sera prête et tu seras sous ma responsabilité.
Elle s’apprête à partir. Virginie lui demande où elle compte aller. Alexandra lui répond qu’elle a besoin de prendre l’air et qu’elle doit préparer sa valise.
— À partir de demain, je suis votre invitée !
La fille d’Amanda rentre chez elle, sa valise étant prête. Le lendemain, elle prend le train. Arrivée à Saint-Quentin, elle voit qu’un boulevard s’appelle Yannick Victor Wesley. Elle va se renseigner à la mairie et apprend que son père a été préfet, il y a plus de dix-huit ans. C’est tout ce qu’elle apprend. L’hôtesse lui propose d’aller à la bibliothèque où elle pourra en apprendre plus. Ils y conservent toutes les archives. Quand elle va à la bibliothèque, elle s’adresse à la bibliothécaire, remplie d’espoir.
— Bonjour, j’aimerais consulter vos archives de vos dix-huit dernières années, serait-ce possible, s’il vous plaît ?
— Suis-moi ! lui répond Flore, la bibliothécaire.
Elle l’amène à un ordinateur et lui montre comment faire.
— Si j’ai besoin d’imprimer, j’ai le droit ? demande Alexandra enthousiaste.
— 0,10 centime la photocopie.
— Parfait !
Alexandra fait ses recherches sur son père, il a été Maire de la ville de Château-Thierry. Il est né le onze janvier mil neuf cent cinquante-sept, à Château-Thierry. Il appartient à une famille de fermiers, il a épousé une certaine Mégane Peugeot. De cette union est né un fils Yann et il a eu une relation extra-conjugale avec son ancienne copine, Fanny Lafarge. De cette relation, il a eu un autre garçon Zach et ses deux fils ont quatre mois d’écart. Zach est le plus grand. Ses fils ont étudié au Lycée Jean de la Fontaine et ils ont eu tous les deux leur bac avec une très bonne mention. Il y a une photo de Zach et de Yann et de leur père. Elle saute de joie.
— J’ai deux grands frères.
Son père est un homme respectable mais où peut-elle le trouver ? Il n’y a pas d’adresse. Elle imprime des documents, elle paye la bibliothécaire et elle part. Alexandra a oublié des feuilles. Quand Flore le remarque, elle appelle Alexandra qui ne l’a pas entendue. Flore regarde et elle voit que ce sont des documents qui concernent Yannick Victor WESLEY.
— Pourquoi a-t-elle fait des recherches sur Yannick Wesley ? s’inquiète Flore.
Fin d’après-midi
Alexandra commence à fatiguer, elle cherche un hôtel mais soit ils sont complets soit trop chers. Elle part manger un morceau dans une crêperie. Après avoir terminé, elle voit une bande de jeune - Lola, Lizzie, Donald, Théo, Logan et Gabin-, d’à peu près son âge et qui se moquent méchamment d’un autre jeune, Jules. Alexandra se dirige vers le jeune garçon qui est par terre, tout le monde se moquant de lui.
— Depuis tout à l’heure, je t’attends ! s’exclame-t-elle en levant Jules.
— Tu le connais ? demande Logan surpris.
— C’est mon cousin ! dit Alexandra d’un air sarcastique.
— Il ne nous a pas dit qu’il avait une aussi charmante cousine, rétorque Gabin. Ça a dû sauter une génération !
— Comme toi avec tes deux neurones restants ! réplique la fille d’Amanda.
— Donald, reprends où tu en étais avec Jules ! ordonne Lola à la manière d’un chef.
— Lève-toi ! Pourquoi tu veux être ami avec ce genre de copains, explique-moi ! Soit on a la classe soit on ne l’a pas et je peux t’assurer qu’ils n’en ont aucune, prononce Alexandra en les fixant. OK la bande à Picsou. Lola, mais regarde-moi, tu dois être Zaza ? Et toi, Gripsou, énonce-t-elle en pointant du doigt Gabin, Oncle Picsou, continue-t-elle en regardant Théo ramasser des pièces au sol. Tu dois être Riri et voici Oncle Donald !
Lizzie prend sur elle, pour ne pas rire, et dit :
— Pour qui tu te prends pour nous insulter ?
— C’est à moi que tu parles, Barbie ! la menace Alexandra. Parce que si un de vous a un problème, on sort et on le règle, je n’ai aucun souci avec ça. On va dans une forêt et on se bat comme de vrais bonhommes. OK, les ploucs, je ne demande que ça : me battre !
Théo voit dans les yeux d’Alexandra sa détermination et proclame :
— On n’a aucun problème.
Alexandra prend Jules par les bras et ils sortent de la crêperie. Elle lui déclare :
— Ne fais pas attention à eux, ce sont des abrutis.
— Pourquoi tu as fait ça ?
— J’ai fait quoi ?
— Tu m’as fait passer pour un pauvre type, dit Jules furieux.
— Si tu les aimes tant, va les rejoindre ! prononce-t-elle en prenant une cigarette qu’elle allume. Pathétique !
Jules lui arrache de la bouche.
— C’est horrible une fille qui fume !
— Jure, tu as du caractère, à moins que ce soit réservé que pour moi ? Alors arrête de jouer la tapette envers ces idiots. Pourquoi leur avis compte pour toi ? Tu sais pourquoi ? Ils ne s’intéressent pas à toi, car tu leur donnes trop d’importance. Ignore-les, tu vaux beaucoup mieux que ça.
— Ils me taquinent un peu, c’est normal ! Mais ce sont mes amis et, entre amis, on se taquine.
— Excuse-moi, je n’avais pas remarqué, déclare la fille d’Amanda ironiquement. Faut que je pense à consulter mon ophtalmo… Qu’estce que ça serait si tu n’étais pas leur ami ? C’est quoi cette bande de guignols, qu’est-ce que tu leur trouves, purée ? Ouvre tes yeux !
— Ha, ha, ha... C’est trop marrant !
Le téléphone d’Alexandra sonne.
— Oui, je sais et là je n’étais pas à mon maximum. Attends, j’ai une vie.
Elle répond à son mobile.
— Lol, la réalité me rattrape. Oui, Allô... Oui, c’est moi... Oui... Je comprends. Arrête de t’énerver... Ah moi... Je suis grave détendue… J’ai mangé une de ces crêpes ! DÉ-LI-CIEUSE, ma sœur.
— Alexandra, où es-tu ? demande Cassie.
— En tout cas, pas à côté de toi ... C’est bon, on peut rire... Je suis à Saint-Quentin.
— C’est où Saint-Quentin ?
— Alors là ma sœur, heureusement pour toi que je n’ai pas quitté la France, ça se trouve en Picardie !
Cassie pique une colère noire, Alexandra enlève son téléphone de l’oreille et lui demande de se calmer.
— Sinon... Comment va Maman ? demande sérieusement Alexandra.
— Elle n’est pas encore sortie du bloc. Il faut que tu rentres à moins que tu veuilles que je vienne te chercher ?
— Non mais, sérieusement, pour que tu me dises ça, c’est que tu ne me situes pas géographiquement et puis je suis avec mon père, ment la fille d’Amanda. Ne t’inquiète pas pour moi et prends soin de Maman. Bon, il faut que je te laisse, car on va passer à table.
Elle racroche.
— Pourquoi tu as menti ? D’où tu viens ? Tu as fugué ? l’interroge Jules.
— Ne t’occupe pas de moi, Colombo, et va retrouver “tes fabuleux amis”. Un conseil : réveille-toi et fais-toi respecter.
— Tu as fugué ?
Alexandra le regarde avec un sourire et part, elle rentre dans un hôtel, mais il est complet. Elle marche pendant longtemps. Flore, qui est en voiture, la reconnaît et s’arrête.
— Bonsoir ! dit la bibliothécaire.
— Bonsoir !
— Tu as l’air perdu ?
— Non, j’aime bien errer comme ça, en début de soirée, pour qu’un meurtrier me tue, répond-elle en la regardant. En l’occurrence, ce soir, ça sera une meurtrière.
— Plus sérieusement !
— Je me dirige vers une auberge de jeunesse qui se situe à vingt minutes.
— Je t’y conduis, ça me tient à cœur, ne dis pas non.
Alexandra fixe Flore un moment, elle réfléchit, elle commence à avoir froid, elle s’assoit côté passager et dit :
— Réalise ton rêve et fonce à l’auberge !
— Tu ne devrais pas avoir confiance aussi facilement.
— C’est vrai que c’est un choix cornélien ! Vous êtes bibliothécaire la journée et une tueuse la nuit ?
— Tu marques un point !
Flore et Alexandra parlent, Flore commence à lui poser des questions et Alexandra est évasive dans ces réponses. Flore lui demande si elle a dîné. Alexandra lui donne une réponse affirmative. Flore, au fond, ne souhaite pas qu’Alexandra dorme dans une auberge de jeunesse. Elle a un pressentiment. Elle la dépose dans l’auberge de jeunesse. Alexandra la remercie. Flore lui demande si elle veut passer la nuit chez elle. Alexandra décline l’offre :
— Une personne m’a dit que je ne devrais pas faire confiance aussi facilement.
Alexandra prend sa valise et fait un signe de la main à Flore. Cette dernière part en la regardant dans le rétroviseur. Alexandra veut entrer dans l’auberge de jeunesse, mais elle lit une pancarte : « fermée pour cause de travaux ». Flore rentre chez elle et elle raconte à son mari sa nouvelle rencontre. Flore ne pense qu’à Alexandra. Son mari, qui n’est autre que Yann, lui dit de se la sortir de la tête. Zach est venu dîner avec son épouse Lucie, leurs enfants, Lizzie et Gabin, et leur ami Théo. Lola et Logan, qui sont les enfants de Yann et Flore. Leurs enfants passent la soirée à parler et à se demander comment Jules allait le payer. Flore est ailleurs.
— Tu as l’air tourmenté, qu’est-ce qui se passe ? questionne Zach.
— Rien ! Je pense à ma rencontre avec une ado que j’ai croisé à la bibliothèque.
— Des ados, tu en rencontres tous les jours, alors pourquoi cette fille t’a-t-elle marquée?
— Parce qu’elle a effectué des recherches sur Yannick Victor WESLEY.
Les regards de Zach et Yann changent.
— Pourquoi elle faisait des recherches sur lui ? demande Yann.
— Je ne sais pas. Elle a imprimé des feuilles et elle en a oublié quelques-unes. J’ai voulu la rattraper, mais elle était déjà partie. Elle est seule et elle n’est pas d’ici.
— Comment tu sais ça ? rétorque Yann.
— Parce que je l’ai recroisée un peu plus tard et je l’ai accompagnée dans une auberge de jeunesse.
— Si c’est l’auberge jeunesse « des petits loups », qui est à côté de la nationale, elle est fermée pour cause de travaux, révèle Lucie. Elle ouvrira ses portes d’ici six mois. Je le sais, car ils m’ont appelée en tant qu’architecte d’intérieur.
— Mince alors ! Elle est fermée, c’était sa seule chance de trouver un coin pour dormir, déjà que je n’étais pas rassurée. J’avais déjà un pressentiment.
Elle prend ses clefs de voiture.
— Arrête ! s’écrie Yann. Tu ne vas pas y aller. Je vais, avec Zach, voir si tout va bien pour elle.
— Vous ne savez même pas à quoi elle ressemble. Elle ne vous connaît pas et comment tu pourras dire « si tout va bien ». Lucie vient de dire que l’auberge est fermée. Je viens avec vous, elle me connaît.
— Je viens avec vous ! dit Zach.
— Je reste ici avec les enfants ! se positionne Lucie.
Flore, Zach et Yann vont jusqu’à l’auberge et il n’y a personne. Flore s’inquiète et commence à culpabiliser. Zach et Yann essayent de la rassurer, ils tournent en voiture quand ils entendent des cris dans une ruelle. Ils voient deux groupes de jeunes qui se bagarrent. Flore aperçoit Alexandra qui regarde tranquillement la rixe, avec un paquet de chips à la main et des écouteurs dans les oreilles. Flore hurle :
— Je la vois, elle est là-bas !
— Zach et moi, on va aller la chercher et, toi, tu restes dans la voiture. Tu ne bouges surtout pas.
— Tu vas t’approcher d’elle, énonce Zach. Mais avant laisse-moi le temps de la récupérer de l’autre côté, si elle se sauve.
Alexandra observe la bagarre tranquillement en écoutant son lecteur MP3 dans les oreilles. Elle voit Yann qui s’approche d’elle. Elle veut le prévenir que quelqu’un est derrière lui, mais il ne comprend rien aux gestes qu’elle lui fait. Il reçoit un méchant coup sur le dos, il regarde, elle hausse les épaules en souriant :
— Je t’avais pourtant prévenu.
Yann reçoit des coups en traversant la bagarre. Alexandra, montant le son au maximum de son MP3, remarque qu’il s’approche un peu trop vers elle. Il y a une lignée de voitures, elle monte sur une automobile et elle s’amuse à sauter de voiture en voiture, tout en déclenchant les alarmes. Vers la fin, elle s’élance de la dernière voiture et là Zach l’attrape.
Alexandra se débat et se libère, elle court en regardant derrière elle. Elle est dans l’action, et donc pas consciente du danger. Flore, qui a pris la voiture, a fait un détour pour retrouver Zach. Yann crie à Alexandra de s’arrêter, mais Alexandra n’entend rien avec ses écouteurs. Elle prend peur en voyant qu’une voiture fonce vers elle, pleins phares. Éblouie, Alexandra fixe la voiture et Zach la protège en la serrant dans ses bras. La voiture, qui arrive à fond, s’arrête juste devant Zach. C’est Flore qui leur dit de monter. Les jeunes, qui ont vu Alexandra se faire pourchasser, arrivent en courant droit vers eux, pour stopper la voiture.
Zach et Yann prennent Alexandra de force et la rentrent dans la voiture, en voyant que les jeunes se dirigent vers eux. Flore fait une marche arrière et part. Alexandra, son cœur battant à fond, ne comprend rien. Pourquoi en ont-ils après elle ? Pourquoi l’ont-ils kidnappée ? Elle est en état de choc, elle veut crier, mais le son ne sort pas. Son corps reste immobile.
Arrivés devant chez Yann et Flore, cette dernière commence à la rassurer. Le téléphone d’Alexandra sonne au moins vingt fois, mais elle ne veut pas répondre.
— Tu as pris un grand risque en observant cette altercation, déclare Flore.
— J’aurais dû faire quoi, partir ? demande Alexandra en tremblant. Pour aller où ? J’ai vu une distraction et je me suis distraite.
— Tu ne craignais pas de recevoir des coups ? l’interroge Yann sidéré.
— Ou qu’on te blesse ? ajoute Zach.
— Tout se passait très bien pour moi, jusqu’à ce que vous me kidnappiez. Vous êtes qui ? questionne Alexandra embarrassée.
Elle ne les a pas encore bien identifiés avec la nuit. Son téléphone sonne sans cesse.
— Réponds à ce téléphone, s’agace Yann.
— Je n’en ai pas envie et puis sinon quoi... vous allez me le voler ? Au point où vous en êtes, vous n’êtes plus à une infraction près.
— Alors donne-le-moi, je réponds, dit calmement Zach. Je meurs d’envie de parler à la personne qui est à l’autre bout du fil.
— Je vais répondre, il y a eu assez de frayeur pour ne pas en rajouter une de plus !
Alexandra prend son téléphone et sort de la maison, mais ils la suivent. Ils sont tous devant la porte sur le perron.
— Allô… Oui... chuchote la fille d’Amanda. Je reste encore quelques jours, le temps que maman sorte de l’hôpital. Tout se passe très bien… Il n’est pas là, il avait une course à faire… Comment va Maman ? D’accord, dis-lui que je l’aime… Je rentre dès que je peux... Arrête de me harceler… Ne me mets pas la pression, sinon je ne rentre pas.
— Elle est en mode détente alors qu’on l’a kidnappée ! s’étonne Yann.
— Le fait qu’elle connaisse Flore la rassure ! dit Zach.
— Tout de même, elle a assisté à une bagarre ! réagit Flore.
Alexandra a l’air perdu, quand son regard est attiré par la sonnette où elle lit Y. WESLEY. Perturbée, elle demande :
— À qui appartient cette maison ?
— À Yann et moi, répond Flore. Pourquoi as-tu fait des recherches sur Yannick Victor Wesley ?
Alexandra se souvient des photos et déclare avec aplomb :
— Pour l’école. Quand j’ai su qu’il était d’ici, je voulais faire une enquête en immersion voir, comment il était, le comprendre…
— Comment as-tu pu accepter de faire une dissertation sur lui ? questionne Zach visiblement déstabilisé.
— Il a été maire et préfet, révèle Alexandra avec fascination. Il a une chaîne de contrôles techniques et des garages. Il est parti de rien, il s’est construit tout seul. Je souhaitais le rencontrer, c’est pour ça que je suis ici, c’est mon héros… Je suis…
Yann se sent mal à l’aise et la stoppe :
— Tais-toi ! Tu devrais arrêter ton enquête et prendre un autre sujet pour ton devoir.
Alexandra, blessée et en colère, s’exclame :
— Pour qui te prends-tu pour me donner des ordres ? Tu me kidnappes et tu me dis ce que je dois faire. Je ne suis pas ton béni-oui-oui.
— Qui dit encore ça de nos jours : “ton béni-oui-oui” ? ironise Zach.
Flore sait qu’Alexandra n’est pas au courant de tout, car Flore a les feuilles les plus importantes, celles qui racontent ce qu’a fait Yannick.
— Écoute, si tu veux, je peux t’aider pour voir qui pourrait faire l’affaire ! lui propose la bibliothécaire.
— C’est lui que je veux ! Du moins, j’ai déjà dit à ma prof que ça serait lui !
Lizzie, Lola voient la porte ouverte. Elles ont entendu des cris devant la porte d’entrée. Elles regardent par la fenêtre du 1er étage et reconnaissent Alexandra.
— Qu’est-ce qu’elle fait ici ?
Elles commencent à lui balancer des chaussures. Zach et Yann les arrêtent.
— Non, mais ça ne va pas ? Bande de malades, hurle Alexandra en les fixant et en leur jetant leurs chaussures. À quoi ça rime tout ça ? Tout commence à prendre un sens, j’aimerais que vous me laissiez tranquille.
— Pourquoi la cousine de Jules est chez vous ? demande Théo.
— Alexandra, attends, ne pars pas, s’il te plaît. RESTE ! s’écrie Flore.
Alexandra, folle de rage, se retourne vers Flore en vociférant :
— Quoi ? Votre fille vous a dit que je l’ai humiliée avant sa bande et elle m’a décrite pour que vous puissiez me chercher et qu’elle puisse se venger ? Flore, je t’ai fait confiance. Finalement, c’est toi qui avais raison ! Je n’aurais jamais dû te faire confiance.
— Ce n’est pas ce que tu crois ! répond tristement la bibliothécaire.
Alexandra part en courant et elle court tellement vite que ni Yann et encore moins Zach ne réussissent à la rattraper. Ils passent la nuit à la chercher en voiture, mais en vain. Alexandra passe la nuit dans une cabane en bois perché sur un arbre, chez des voisins de Flore.
Le lendemain, un téléphone sonne et ne s’arrête pas. Flore et Yann le cherchent désespérément. Zach le voit par terre devant le seuil de la porte, Alexandra l’ayant jeté contre Lizzie. Il le ramasse et écoute tous les messages vocaux en mettant le haut-parleur. Un les alarme où Cassie parle de manière chagrinée :
Maman est sortie du bloc. Elle aimerait que tu rentres. Je sais que tu es avec ton père, que vous apprenez à vous découvrir et qu’il ne connaît pas ton existence, mais il ne m’a toujours pas rappelé. Est-ce que tu ne veux pas venir et repartir ? La tumeur de Maman n’est pas opérable, elle a au maximum cinq mois à vivre. Il faut que tu rentres. Je sais que tu viens de retrouver ton père et que vous voulez rattraper le temps perdu, mais j’ai besoin de toi, tout comme Maman.
— Elle n’a pas fugué ! Elle est venue retrouver son père, prononce Flore.
— Sa mère et mourante à l’hôpital et elle pense qu’elle a retrouvé son père qu’elle n’a pas connu, lui rétorque Lucie.
Flore prend le téléphone d’Alexandra et veut rappeler Cassie, pour lui dire la vérité.
— Tu ne peux pas leur dire ça. Sa sœur et sa mère s’inquiètent déjà pour elle, déclare Lucie.
— Lucie a raison et tu vas leur dire quoi ? On l’a kidnappée, elle a été agressée par nos enfants et elle a pris la fuite ! dit amèrement Zach.
— Elles ont raison de s’inquiéter, répond furieusement la bibliothécaire. Alexandra est je ne sais où, c’est une adolescente fascinée par le danger. Hier soir, on l’a retrouvée en train de regarder un combat qui a failli dégénérer.
— Appelle sa sœur, Zach, et rassure-la, sois évasif ! propose Yann.
— Je vais parler avec sa sœur, déclare Zach en attrapant le téléphone.
Zach parle avec Cassie et lui dit qu’Alexandra a oublié son téléphone. Elle est bien accompagnée de son père.
— Pourriez-vous me dire le nom et prénom de son père. Comme ça, je le cherche dans l’annuaire et je l’appelle, j’aimerais redonner le téléphone à votre sœur.
— Dan, non, Alan non, Yvan non plus attendez… réfléchit Cassie. Ian, oui, ça me revient Yannick Victor Wesley. Il habite à Saint-Quentin, c’est tout ce que je sais de lui. Je ne l’ai pas trouvé dans les pages jaunes.
Zach a son expression du visage qui change, car il est pris de court, mais il prononce :
— Soyez rassurée, je lui transmettrai le message.
— Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air contrarié, demande Yann.
— Rien, il faut continuer les recherches, dit d’un air absent Zach.
Il regarde son portable et voit des photos d’Alexandra avec sa mère et sa sœur.
Nous allons imprimer des affiches.