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Le jour qui a changé ma vie ! Un roman de J.J Calame Brisé mais pas vaincu Le jour où tout a basculé, elle pensait avoir tout perdu. Mais parfois, c'est dans les épreuves les plus sombres que l'on découvre sa véritable force. Trahie par ceux en qui elle avait le plus confiance, notre héroïne se retrouve face à elle-même, déchirée entre la douleur et le besoin de se reconstruire. À travers les méandres du pardon et de la résilience, elle entreprend un voyage intérieur, à la recherche de cette lumière qui pourrait à nouveau illuminer son existence. Ce roman poignant et bouleversant vous plongera dans les abîmes de l'âme humaine, tout en vous offrant un message d'espoir et de renaissance. Portée par une plume fluide et immersive, cette histoire de courage et de rédemption vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page. Un livre qui vous marquera à jamais.
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Seitenzahl: 204
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Nom de l’auteur : J.J Calame
Le jour où j’ai vu mes amies
La proposition de Félix
La dispute d’ Hugo et Maria
La femme d’affaires
Le Musée des Arts forains
L’hôpital Saint-Louis
Le départ de Sabrina
Entre copines
Un nouveau départ
Le Bal à l’Italienne
Suis-moi, je te fuis ou fuis-moi, je te suis !
La vie rêvée de Sabrina ! Ou non ?
Il faut agir, quelle horreur !
Quel cauchemar !
La remise en question
La guerre est déclarée !
Les Reines de la Réno
Le relooking de Maria
La déco des bureaux
Bye-bye Sabrina !
Le dernier coup d’éclat
Leyla, Sophia et Aminata sont de passage au Brunch gourmandises, un restaurant cosy, à Grand-Charmont, situé dans le Doubs, en Bourgogne Franche-Comté. Elles sont amies depuis l’enfance et aiment se raconter leurs vies, autour d’un thé.
Leyla est une influenceuse de mode en vogue ; elle prodigue des conseils de stylisme et de création de décorations d’intérieur, sur les réseaux sociaux.
Sophia est une avocate renommée, qui défend les causes qui lui tiennent à coeur, avec passion et conviction. Elle est mariée à un policier. Elle aime changer de look régulièrement. Ce jour-là, elle porte ses cheveux roux, mi-longs, lisses, qui font ressortir ses taches de rousseur et ses yeux verts.
Aminata est préparatrice de commandes dans un hôpital, qui s’occupe de la logistique des médicaments et du matériel médical. Elle est fiancée à un médecin, qu’elle doit épouser dans quelques mois. Elle est d’origine sénégalaise, et elle a de magnifiques cheveux bouclés noirs et des yeux bleus perçants.
Les trois amies sont assises à une terrasse, en attendant leur amie, Sabrina. Elles s’inquiètent pour elle ; elle traverse une période difficile depuis que son fiancé l’a quittée pour sa meilleure amie.
— Sabrina n’est toujours pas là ! Elle me fait peur, elle fait comme si tout allait bien, mais c’est un vrai drame ce qu’elle a vécu. Cela fait six mois, dit Aminata, en consultant ses messages.
— Les filles, il faut qu’on lui parle, ça ne peut pas continuer comme ça. Je l’ai vue hier, au travail, elle était à l’accueil et un client lui a crié dessus, parce qu’il s’était trompé de tuyau. Il lui a lancé à la figure, comme si c’était sa faute, ajoute Leyla, en jouant avec une mèche de ses cheveux.
— Elle bosse toujours dans ce magasin de bricolage ? Elle a réagi comment ? demande Sophia.
— Elle a réussi à le calmer et lui a trouvé une solution. Et dire qu’elle avait tout pour être heureuse. Elle avait un bon poste, chez Stellantis, et elle allait se marier ! dit Leyla, dépitée.
— Tu retournerais, toi, à ton ancien boulot, même six mois après, si tu apprenais que ton futur ex-mari est parti dans le sud pour épouser l’une de tes amies d’enfance ? demande Aminata.
— Comment Juliette a-t-elle pu lui faire ça ? peste Sophia. Elle fait bonne figure devant nous, mais elle doit être dévastée. Il l’a plantée devant tout le monde, on dirait le scénario d’un mauvais film !
— Quelle beauté ! dit Aminata, pensive, en regardant les photos sur son téléphone ! Sa robe de mariée lui allait à ravir. Elle avait choisi une coupe simple, mais élégante, qui mettait en valeur ses cheveux ondulés et châtain clair. Quelques mèches tombaient sur son front, lui donnant un air romantique et charmant !
— D’une élégance ! se remémore Leyla. Elle avait misé sur un maquillage simple qui mettait en valeur son teint lumineux, sa bouche gourmande et ses sourcils parfaits. Ses yeux pétillaient grâce à un trait d’eye-liner doré et des cils bien fournis. Elle avait harmonisé les couleurs avec ses yeux marron et sa robe ivoire, et souligné les reliefs de son visage avec un contouring discret. Son gloss rosé lui donnait un air mutin et ses ongles étaient vernis d’un nude très chic. C’était une mariée magnifique !
Sophia, émerveillée par la photo de Sabrina en robe blanche, brûle d’envie de savoir ce qui s’est passé ce jour-là :
— Elle rayonnait de bonheur ! J’aurais tellement aimé être là pour partager ce moment avec elle, mais ma belle-soeur se mariait le même jour. Quel dommage que personne ne m’ait raconté comment s’est déroulée la cérémonie ! Un sujet tabou !
— Nous étions tous à la mairie, amis, famille, collègues ! lui dit Leyla.
— Jusque-là, tout allait bien ! On trouvait génial qu’ils aient les mêmes collègues... mais mauvaise idée ! soupire Aminata.
— Gaspard a soulevé son voile avec délicatesse, et il la regardait avec tant d’amour ! Elle fondait littéralement, raconte Leyla. Il avait des larmes dans les yeux, et elle aussi. C’était un moment magique, plein de tendresse et de joie.
Anna, la maire adjointe, notre amie de longue date, avait accepté avec plaisir de célébrer leur union. Elle a prononcé un discours touchant, rappelant leur histoire, leurs valeurs, leurs projets.
Puis elle leur a demandé d’échanger leurs alliances. Sabrina et Gaspard se sont souri, et il a glissé l’anneau au doigt de sa future femme. Ils étaient presque mariés, enfin !
— Attends ! Tu parles de la même Anna qui a fait virer Juliette pour prendre sa place de directrice chez HSK mode ? lui demande Sophia, avec de gros yeux.
— La même ! lui répond Aminata. Tout d’un coup, Juliette interrompt la cérémonie. Elle remercie Sabrina de l’avoir fait entrer chez Stellantis. Il fallait le voir comme un mauvais présage !
— Sabrina, en bonne poire, lui a dit : « Il n’y a pas de quoi, c’est normal de s’aider entre amies ». Je voulais la gifler ! rage Leyla.
— Juliette commence alors à faire une déclaration à Gaspard. Elle avoue qu’ils ont débuté leur relation peu de temps après qu’elle a commencé à travailler chez Stellantis ! continue Aminata.
— Oh ! La traîtresse, ça faisait six mois qu’elle travaillait avec eux ! rétorque Sophia avec des yeux exorbités.
— Au bout d’une semaine, ils étaient ensemble, sous les yeux de Sabrina, sans qu’elle s’en aperçoive ! s’insurge Leyla, en buvant son café.
Sophia est écoeurée par la façon dont Sabrina a été traitée. Elle ne peut pas croire que son amie ait été victime d’une telle injustice. Elle se sent alors impuissante et en colère. Elle veut faire quelque chose pour la soutenir, mais elle ne sait pas quoi. Elle se contente de lui envoyer un message de sympathie et d’encouragement.
— Après de telles révélations, le marié est resté figé, continue Aminata. Adam, l’oncle de Sabrina, lui a mis son poing dans la figure et il est tombé à la renverse. Gaspard, son père l’a aidé à se relever et l’a frappé à son tour. Sabrina n’y croyait pas, car même ses collègues n’avaient rien vu. Ils étaient tous en état de choc. Tout le monde commençait à parler, ça partait dans tous les sens. Anna a saisi les cheveux de Juliette, pas pour avoir trahi Sabrina, mais pour avoir anéanti sa première célébration de mariage.
— Sabrina a fermé les yeux une seconde, et Juliette en a profité pour lui arracher Gaspard des bras, poursuit Leyla. Elle s’est enfuie avec lui et, quand Sabrina a rouvert les yeux, elle était seule. Heureusement, Adam était là pour la consoler et la ramener chez lui. Les parents de Gaspard ont été très gentils avec elle, ils l’ont appelée et invitée à manger chez eux ! Depuis, ils font tout pour l’aider à aller mieux.
Aminata aperçoit Sabrina qui s’approche.
— Vite ! Changeons de sujet, elle va nous entendre !
Sabrina, cheveux coupés au carré, est habillée d’un jeans bleu, d’un t-shirt noir et d’une veste assortie. Elle a accessoirisé sa tenue avec un grand sac noir et porte des lunettes. Elle arrive à la table, essoufflée :
— Merci de votre patience, vous n’êtes pas parties ! Alors, vous discutez de quoi ?
— Tu as coupé tes cheveux, je t’avais dit de ne pas les couper ! lui dit Leyla, énervée.
— J’aime bien que ce ne soit ni trop long, ni trop court ! La prochaine fois, fais un wavy ! intervient Aminata.
Sophia la serre fort dans ses bras en commençant à pleurer :
— Quel abruti !
Sabrina, dans les bras de Sophia, lance des regards à ses copines pour leur demander ce qu’elle a :
— Tu parles de qui ?
Leyla justifie le comportement de son amie :
— Elle pense que son mari lui cache un compte en Suisse !
— Je suis désolée. Si je peux faire un truc pour t’aider, je suis là ! dit Sabrina, peinée.
— Tu peux lui acheter du matériel d’espion, suggère Aminata, vu qu’elle est mariée avec un policier qui contrôle sa vie !
— Promis, demain, je te l’achète ! dit Sabrina, s’installant près de Leyla.
— Affirme-toi un peu, enrage Leyla, en écrasant le pied de Sabrina. Combien de fois t’ai-je dit de répondre non !
— Aïe ! C’est pour Sophia ! crie Sabrina de douleur.
Sophia, la voyant maigrichonne, lui demande :
— Tu as perdu beaucoup de poids, tu mesures combien, Sabrina ?
Sabrina fouille dans son sac, elle cherche son portefeuille :
— 1 m 73 pour 61 kg !
Leyla, rude, lui donne une tape dans le dos :
— Faut que tu t’achètes une personnalité, apprends à dire « De quoi je me mêle ?»
Sabrina reçoit les coups et s’adresse à Leyla :
— Je réponds juste à Sophia ! On se connaît depuis qu’on est petites ! À moins qu’on ne doive en vouloir à Sophia, et là, je ne suis pas au courant ?
— On apprécie tous Sophia ! dit Aminata.
— Après ce que tu as traversé comme épreuve, personne n’est ton ami ! Tu n’as pas retenu la leçon ! Nous-mêmes, nous ne sommes pas tes amies, à part moi, parce que je n’ai clairement pas les mêmes goûts catastrophiques que toi ! explique Leyla, sérieusement.
Sabrina lui fait face pour lui répondre, forte :
— Ce n’est pas parce que deux personnes m’ont fait du mal que je mets tout le monde dans le même panier. J’ai survécu, ce n’est pas la fin du monde !
Sophia la regarde, pleine de courage :
— Je ne sais pas comment tu fais pour être si forte !
— J’avance, pas après pas. C’est la vie, le hasard ou la justice, ce qui devait arriver est arrivé, et je le prends comme ça. Il y a quelque chose de mieux pour moi. Quand ? L’avenir nous le dira ! Ils vont bien ensemble, je ne vais pas me morfondre pour ce qu’ils m’ont fait ! Il faut tourner la page et c’est ce que je fais ! explique Sabrina, en se touchant les cheveux.
— Tu n’as pas intérêt à pleurer pour lui, sinon, moi, je vais te donner de quoi pleurer ! rétorque Leyla.
— Juliette n’est pas un cadeau, il va le regretter ! murmure Aminata.
— Allons à Ikéa, à Mulhouse, j’ai besoin d’un nouveau meuble, propose Sophia.
Elles se rendent donc à Ikéa et font un tour à la cafétéria. Elles sont prêtes à manger, sauf Sabrina qui était au téléphone, avant de les retrouver.
Sabrina est soulagée de retrouver son portefeuille dans son sac. Elle se dirige vers le comptoir du café et dit :
— Je vais prendre un chocolat, ça vous dit quelque chose ?
Leyla la regarde avec agacement et répond :
— NON ! On a déjà commandé !
Sabrina s’en va.
— Pourquoi es-tu si méchante avec elle ? lui demande Sophia, peinée.
— C’est pour son bien, arrête de pleurer ! J’ai juste envie de te frapper ! rétorque Leyla avec froideur.
— On ne dirait pas, au premier abord, que tu es violente comme femme ! se questionne Sophia.
Aminata, voyant Sabrina au loin, prend son téléphone pour zoomer :
— Les filles ! On a un problème. Regardez qui je vois. Gaspard et Juliette ! Qu’est-ce qu’ils font ici ? La loi des séries va commencer, à chaque fois qu’ils sont dans les parages, ils se passent des choses étranges !
— Je les croyais dans le sud de la France ! dit Sophia, ébahie.
Leyla a un pincement au coeur en les voyant, elle se retourne et voit que Sabrina choisit une pâtisserie :
— On va faire comme si on ne les avait pas vus. S’ils tentent de parler à Sabrina, je les monte en l’air, tous les deux !
— Avec quoi ? Gloss ou peigne ? se moque Aminata.
Sabrina choisit des pâtisseries. Elle se retourne et percute malencontreusement le plateau d’un ancien collègue, devenu ami, Félix :
— Je suis maladroite, pardonne-moi !
Félix, un cadre de Stellantis, est l’un de ses amis proches. Il est grand, musclé, avec des cheveux blonds et des yeux verts qui pétillent lorsqu’il sourit, dévoilant ses dents parfaitement blanches. Il prend grand soin de son apparence et est toujours habillé impeccablement. Il porte de l’intérêt à Sabrina, en la complimentant :
— J’aime beaucoup ce que tu as fait à tes cheveux. Comment vas-tu ?
Alors que Sabrina baisse les yeux, elle aperçoit son muffin, tombé au sol. Voulant le ramasser, elle heurte accidentellement sa tête contre un meuble, ce qui lui fait s’exclamer :
— Aïe !
Se sentant un peu malchanceuse, elle se rassure en se disant que ce n’est tout simplement pas son jour.
— Aïe, ça doit faire mal ! constate Félix qui la voit encore se cogner.
Sabrina se relève et reprend son plateau :
— Tu sais ce qu’on dit ? Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts !
Félix voit qu’elle prend un autre muffin et est enthousiaste :
— Quelle coïncidence, je te cherchais justement. Tu étais vraiment douée chez Stellantis, tu sais. Tu as laissé un grand vide !
Sabrina est sur le point de payer son repas quand elle aperçoit Gaspard et Juliette qui se tiennent la main, à la sortie de la caisse. Elle est tellement surprise qu’elle lâche son plateau par terre, faisant un bruit assourdissant. La caissière lui lance un regard furieux et lui dit :
— Eh bien, bravo, Miss Catastrophe ! C’est quoi le problème ? On vous a greffé deux mains gauches ? Ça vous fera quand même cinq euros !
— Je paie ! intervient Félix.
Sabrina est mal à l’aise de les croiser. Elle voit ses amies qui l’observent de loin et Leyla, qui se lève pour la rejoindre. Elle lui fait un geste pour qu’elle reste assise et ignore Gaspard et Juliette, en passant devant eux.
La caissière interpelle Sabrina :
— Miss Worker, vous avez oublié votre portefeuille !
Sabrina refait demi-tour et récupère son bien, en remerciant la caissière.
Félix la voit partir et prend sa commande, en appelant Sabrina en même temps :
— Attends !
Sabrina glisse son portefeuille dans son sac et lui répond en soupirant :
— On n’a plus rien à se dire, tu sais pourquoi je pars ! Je n’ai pas de chance !
— Tu es une battante, tu vas y arriver ! l’encourage Félix.
— Je suis surtout pathétique ! murmure Sabrina.
Gaspard vient vers eux :
— Félix, je peux te parler ?
— Je vais vous laisser ! dit Sabrina.
— Tu peux parler devant elle ! précise Félix, la retenant par le bras.
Sabrina qui se laisse faire le regarde avec de gros yeux et lui chuchote à l’oreille :
— Qu’est-ce que tu fais ?
Félix rit aux éclats :
— Quelle blague ! Je vais la garder pour la prochaine fois, elle va plaire à mon cousin ! Tu veux me parler ? demande-t-il à Gaspard. Venez ! On va s’asseoir tous les trois. On peut discuter tranquillement entre adultes responsables !
— J’ai entendu que le président cherchait en interne, pour le poste de directeur de comité pour la marque Citroën, lui dit Gaspard.
— Il ne cherche plus, il l’a trouvé ! répond Félix, satisfait.
— Qui est-ce ? demande Gaspard, déçu.
— Tu l’as devant toi ! répond fièrement Félix.
Sabrina regarde Félix :
— Félicitations ! Tu as travaillé si dur pour ça !
Gaspard lui serre la main :
— Félicitations ! Tu vas monter à Paris.
— Ils m’ont demandé un directeur de comité pour Stellantis. Une personne de confiance, loyale, investie, rigoureuse et passionnée, qui ne compte pas ses heures ! explique Félix en buvant son café.
— Je suis ton homme ! dit Gaspard avec un grand sourire, en faisant signe à Juliette de les rejoindre.
Sabrina voit un verre d’eau sur le plateau de Félix. Leyla lui lance un regard méchant, elle fait tout pour ne plus le voir :
— Je peux prendre ton verre ? demande Sabrina à Félix.
— Fais-toi plaisir ! lui répond Félix, en voyant Juliette qui arrive. Juliette ! Alors ? Le sud de la France ?
— C’était bien ! répond Juliette, constatant que Sabrina ne lui jette même pas un regard.
— Félix m’annonce que ce n’était pas une intox ! Il y aura bien des promotions et figure-toi que tu as devant toi le directeur de comité de la marque Citroën ! lui explique Gaspard.
Juliette, super heureuse, prend Gaspard dans ses bras :
— Tu as enfin réussi, je suis contente !
— C’est Félix qui a la promotion ! La bonne nouvelle est qu’il cherche un directeur de comité chez Stellantis, grogne Gaspard.
Sabrina sent son coeur battre, la sueur coule sur son front. Elle se cramponne à la main de Félix qui l’encourage doucement. Elle lève les yeux vers lui et lui sourit faiblement :
— Bravo, tu as assuré, tu es le meilleur ! lui dit-elle.
— Alors tu t’es décidé ? demande, impatiente, Juliette à Félix.
— Je me suis décidé ! lui répond-il.
— Tu vas suggérer que ce soit Gaspard, depuis le temps qu’il rêve de cette promotion ! s’exclame Juliette, avec joie.
— Tiens, tiens, la petite bande au complet, dit Leyla en arrivant à leur table, telle une furie. On dirait que vous faites un brainstorming !
Elle tient deux verres d’eau qu’elle balance sur Juliette et Gaspard. Ils saisissent des serviettes et tentent de se sécher.
— Sabrina, tu m’as posé un lapin ! dit Leyla en se tournant vers elle.
Sabrina respire et se lève :
— C’est vrai ! dit-elle en regardant sa montre. On va arriver en retard ! Félix, je suis super contente pour toi ! Bon courage !
Félix la retient et la fait se rasseoir :
— Leyla, tu peux encore nous laisser un peu de temps, c’est une réunion de travail !
— Mais elle ne travaille plus là-bas ! réplique Leyla, en attrapant Sabrina.
— J’ai besoin d’elle ! insiste Félix en faisant rasseoir Sabrina.
— On a rendez-vous ! relève Leyla.
— Vous allez arrêter ! Félix, je dois te laisser ! s’insurge Sabrina en les regardant.
Félix la fait se rasseoir :
— Ne bouge pas !
Il prend Leyla à part et lui demande :
— Tu peux la laisser vivre ?
— C’est déjà bien que je ne sois pas en train de les étrangler, répond Leyla. Je n’en reviens pas qu’elle soit si têtue. Elle sait très bien que je connais mieux les gens qu’elle. Elle devrait me faire confiance, au lieu de se laisser influencer par ces imbéciles. Regarde-les, ils se moquent d’elle sans qu’elle s’en rende compte. Ils profitent de sa naïveté et de sa gentillesse. Elle mérite mieux que ça, non ?
Juliette lance un regard à Gaspard :
— Sabrina, je suis désolée, je ne voulais pas te blesser !
— Je regrette la façon dont tu l’as appris ! ajoute Gaspard.
— Ne me parlez pas, vous n’existez plus ! leur lance Sabrina, après avoir pris une grande inspiration.
Félix arrive et voit Sabrina se torturer. Elle boit de l’eau pour ne pas les tuer.
— Le poste de directeur de comité chez Stellantis se trouve à Paris et est attribué à… lance-t-il.
— Gaspard ! répond Juliette.
— Certes, il en a rêvé, il le voulait, mais il n’a pas travaillé assez dur pour le mériter, intervient Félix. Il revient de droit à Sabrina ! C’est pour ça que je te cherchais !
— Moi ! dit-elle en crachant l’eau qu’elle buvait.
— Si j’en suis arrivé là, c’est grâce à toi, lui répond Félix avec un grand sourire. Combien de fois tu as été là pour moi et pour les autres (il lance un regard sombre à Gaspard.) Si j’ai été promu, c’est grâce à toi ! Tu as l’esprit d’équipe, tu es dynamique, tu as un bon relationnel et un sens de la communication. Tu as également une bonne gestion du stress et une grande capacité d’adaptation. Tu sais prendre de bonnes décisions, tu as le sens de l’organisation, une capacité à fédérer, tu es réactive et tu es rigoureuse. Tu coches toutes les cases requises pour ce poste !
— C’est injuste ! Gaspard mérite ce poste ! s’énerve Juliette. C’est le meilleur élément de l’équipe ! Il mérite le poste plus que personne !
— Effectivement, avant que tu ne rentres dans la société, il travaillait dur, et plouf… sa production a chuté. Maintenant, on sait tous pourquoi. Continuez tous les deux comme ça et vous risquez de perdre vos postes, s’agace Félix.
— Félicitations, Sabrina ! Félix a raison. Tu mérites ce poste, je ferai plus d’efforts ! répond Gaspard.
— Pour vous, ça sera Mademoiselle Belfeuille ! précise Sabrina, contente.
— Elle a démissionné et a eu une promotion ! C’est un poste en interne ! Gaspard travaille depuis plus longtemps que Sabrina dans cette boîte ! intervient Juliette, furieuse.
— Au vu des circonstances, le président n’a pas accepté sa démission et l’a mise en congé, explique Félix. Ça faisait trois ans qu’elle n’avait pas pris de congés, contrairement à Gaspard, qui, depuis qu’il est arrivé, accumule retards et absences ! Tu peux y réfléchir, avant de donner une réponse.
Gaspard et Juliette partent. Sabrina, qui ne réalise pas ce qu’il vient de se passer, réagit :
— C’est fou ! Il n’a pas accepté ma démission ! Dire que je n’y suis plus retournée !
— Tu as bien fait de le quitter, il ne te mérite pas, lui répond Félix. C’est impressionnant comme la vie fait bien les choses ; tu tombes sur moi, juste quand j’allais renoncer à te retrouver. Et en plus, tu croises Gaspard et Juliette, quelle coïncidence ! Tu as été très professionnelle et calme. Tu es faite pour le poste !
— J’y réfléchis et je te tiens au courant ! dit Sabrina.
— Alors la future directrice ? s’approche Leyla, heureuse.
Sabrina remercie Félix et crie de joie, avec Leyla et ses amies. Félix la regarde de loin, heureux. Les amies retournent à leur table. La caissière arrive avec un plateau de chocolats, un muffin et un verre d’eau :
— Tenez, c’est pour vous !
— Vous vous souvenez ? lui dit Sabrina, intriguée. J’arrive pour payer !
— C’est le charmant jeune homme, qui était avec vous, qui vous l’offre. Ça fait deux fois qu’il vous paie la même chose et je suis navrée pour ce que je vous ai dit ! précise-t-elle, en lui décochant un grand sourire.
— Tu vas accepter sa demande ? interroge Leyla.
— Yeuuu... Non ! dit Sabrina avec une drôle de tête.
— Je peux savoir pourquoi. Yeuuu... Non ! s’indigne Leyla avec de gros yeux.
— Je ne veux pas quitter Mulhouse pour aller vivre à Paris ! lui rétorque-t-elle. Je me cache constamment à Montbéliard pour ne pas les croiser et le peu de fois où je suis ici, il faut que je tombe sur eux. Félix a dit ça parce qu’il a pitié de moi et qu’il voulait me venger, devant Gaspard et Juliette. On va dire que j’ai eu ma vengeance, mais je ne suis pas intéressée par le poste !
— Si tu acceptes le poste, plus besoin de te cacher à Montbéliard ! précise Aminata.
— Tu vas dire oui ! hurle Leyla en la giflant. Tu es compétente, je le sais, car je t’ai vue travailler, tu ne négliges aucun détail. Comment ton cerveau fonctionne-t-il ? Explique-moi ?
— Tu m’as dit de savoir dire non, alors, NON ! répond Sabrina, perturbée.
— Tu peux encore y réfléchir, la nuit porte conseil ! suggère Aminata.
— Demain est un autre jour ! s’exclame Sophia.
Le lendemain, Sabrina va à son travail. Elle entre dans le bureau du directeur de l’enseigne du magasin de bricolage, qui lui sourit chaleureusement et lui dit :
— Vous êtes une employée exemplaire ! Malheureusement, la situation financière est difficile et je dois me séparer de vous… Mais, ne vous inquiétez pas, dès qu’une occasion se présentera, je vous rappelle !