9,99 €
Ce document propose un corrigé clair et détaillé des épreuves du bac de français 2012, série ES/S, sur le thème de la poésie. Après la retranscription des quatre textes qui composent le corpus sur lequel portent les épreuves, on trouve la réponse à la question, puis une proposition de commentaire, de dissertation et d’invention.
Un corrigé est le moyen le plus efficace pour vous rendre compte de ce qu’on attend de vous au bac et pour vous exercer. En plus, la structure des épreuves ne change jamais et certaines questions reviennent d’année en année…
Un dossier de référence, l’idéal pour préparer efficacement le bac !
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 42
Veröffentlichungsjahr: 2013
Pour le bac de français 2012 séries ES/S, il s’agissait d’explorer le thème suivant : « Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours. »
Depuis toujours, la poésie occupe une place particulière dans la littérature. Considérée comme un genre noble depuis l’Antiquité, elle évolue au fil du temps tant sur la forme que sur le fond et se métamorphose sans cesse. Ses particularités rythmiques et stylistiques font d’elle le genre le plus apte à recevoir l’expression du moi, des sensations et des sentiments universels. Pour autant, elle ne se limite pas à ces sujets puisqu’elle est également le siège des révoltes et des oppositions des poètes et accueille volontiers leurs critiques acerbes.
En lien avec cet objet d’étude, quatre poètes sont mis à l’honneur, et plus particulièrement leur manière d’aborder la poésie satirique, qu’ils traitent avec beaucoup de dissemblance, à travers quatre poèmes : le premier, « Seigneur, je ne saurai regarder d’un bon œil… » de Joachim Du Bellay, nous montre une image quelque peu critique des courtisans de la cour papale ; le deuxième, « La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion » de Jean de La Fontaine, présente une critique du pouvoir d’un roi qui se permet tout ; le troisième, « L’enterrement » de Paul Verlaine, nous offre une vision d’un enterrement au cours duquel la cupidité des invités se fait sentir ; enfin, le dernier, « À la musique » d’Arthur Rimbaud, met en scène une critique des bourgeois et de leur suffisance.
L’étudiant tâchera tout d’abord de répondre à la question imposée selon une argumentation élaborée. Cette question porte directement sur les textes du corpus et permet notamment de vérifier les compétences de lecture du lycéen. Puis il devra, dans un deuxième temps, choisir entre trois travaux d’écriture : un commentaire, dans lequel il s’agit d’analyser un des textes du corpus ; une dissertation, qui porte sur une problématique plus vaste, tout en faisant appel aussi bien au corpus qu’à la culture générale de l’étudiant ; ou une invention, qui requiert davantage d’imagination.
Quel que soit le sujet choisi, l’étudiant dispose de quatre heures pour réaliser l’ensemble de ses rédactions.
DE RETOUR EN FRANCE, APRÈS SON SÉJOUR À ROME OÙ SES FONCTIONS LE CONDUISIRENT À FRÉQUENTER LA COUR DU PAPE, DU BELLAY POURSUIT SA PEINTURE DES COURTISANS.
Seigneur[1], je ne saurais regarder d’un bon œil
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire,
Sinon en leur marcher les princes contrefaire[2],
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil[3].
Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront le contraire,
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil.
Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage[4],
Ils le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage :
S’il le reçoit mauvais[5], ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite[6],
C’est quand devant le roi, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi.
La Génisse, la Chèvre, et leur sœur la Brebis,
Avec un fier Lion, Seigneur du voisinage,
Firent société[7], dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs[8] de la Chèvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le Lion par ses ongles[9] compta,
Et dit : « Nous sommes quatre à partager la proie. »
Puis en autant de parts le cerf il dépeça ;
Prit pour lui la première en qualité de Sire :
« Elle doit être à moi, dit-il, et la raison,
C’est que je m’appelle Lion :
À cela l’on n’a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir[10] encor :
Ce droit, vous le savez, c’est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu’une de vous touche à la quatrième,
Je l’étranglerai tout d’abord. »
Je ne sais rien de gai comme un enterrement !
Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille,
La cloche, au loin, dans l’air, lançant son svelte trille[11],
Le prêtre en blanc surplis[12], qui prie allègrement,
L’enfant de chœur avec sa voix fraîche de fille,
Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement,
S’installe le cercueil, le mol éboulement
De la terre, édredon du défunt, heureux drille[13],
Tout cela me paraît charmant, en vérité !
Et puis, tout rondelets, sous leur frac[14] écourté,
Les croque-morts au nez rougi par les pourboires,
Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens,
Et puis, cœurs élargis, fronts où flotte une gloire,
Les héritiers resplendissants !
Place de la Gare, à Charleville.
Sur la place taillée en mesquines pelouses,