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Le poésie comme marche sur les eaux tient lieu de cheminement à travers la vie et en s'y substituant revêt tous ses attributs. Elle est un état réel ou bien un état de rêverie. Les deux se nourrissent d'ailes d'ange. Plié dans un livre, le rêve de Gabriel Dinu l'accompagne dans le monde. Le retour du fils prodigue a commencé. C'est le temps des offrandes : un couple de colombes s'est envolé vers le Printemps d'Alors. Clelia Ifrim Gabriel Dinu octroie aux mots cette distinction nécessaire pour demeurer les plus clairs possibles en matière de sens. Les mots ne sautent pas des dictionnaires directement dans les tranchées ou la centrifugeuse, mais ils ne restent pas non plus bien rangés dans une vitrine. Se crée aisément la fonction élémentaire de propagation libre et directe de l'idée, de sorte que la beauté de l'écriture peut être rapprochée d'une religion droite et inspirante. Daniel Marian Le sens de la poétique de ce recueil si bien ancré dans le quotidien et pourtant si bien dosé est justement celui-ci : la poésie peut sauver mais uniquement si elle est assumée, si sa franchise ne s'arrête pas avant le manche du couteau, si elle est endossée jusqu'au sang. Grâce à Gabriel Dinu nous avons devant nous un recueil de vers frais, fort, fièrement revendiqué qui peut ouvrir à la lyrique roumaine un espace peut-être non encore exploré et d'autant plus fascinant. Marius Conu
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Seitenzahl: 47
Veröffentlichungsjahr: 2022
Traduit du roumain par Gabrielle DANOUXTraduction revue par Thibaut VOISIN
« Heureux ceux qui pleurent la mort, encore et encore. »
(L’Auteur)
Un couple de colombes en guise d’offrande pour le Printemps d’Alors
IER ÉVANGILE
IIE ÉVANGILE
IIIE ÉVANGILE
IVE ÉVANGILE
VE ÉVANGILE
VIE ÉVANGILE
VIIE ÉVANGILE
VIIIE ÉVANGILE
IXE ÉVANGILE
XE ÉVANGILE
XIE ÉVANGILE
XIIE ÉVANGILE
XIIIE ÉVANGILE
XIVE ÉVANGILE
XVE ÉVANGILE
XVIE ÉVANGILE
XVIIE ÉVANGILE
XVIIIE ÉVANGILE
XIXE ÉVANGILE
XXE ÉVANGILE
XXIE ÉVANGILE
XXIIE ÉVANGILE
XXIIIE ÉVANGILE
XXIVE ÉVANGILE
XXVE ÉVANGILE
XXVIE ÉVANGILE
XXVIIE ÉVANGILE
XXVIIIE ÉVANGILE
XXIXE ÉVANGILE
XXXE ÉVANGILE
XXXIE ÉVANGILE
XXXIIE ÉVANGILE
XXXIIIE ÉVANGILE
XXXIVE ÉVANGILE
XXXVE ÉVANGILE
XXXVIE ÉVANGILE
XXXVIIE ÉVANGILE
XXXVIIIE ÉVANGILE
XXXIXE ÉVANGILE
XLE ÉVANGILE
XLIE ÉVANGILE
XLIIE ÉVANGILE
XLIIIE ÉVANGILE
XLIVE ÉVANGILE
XLVE ÉVANGILE
XLVIE ÉVANGILE
XLVIIE ÉVANGILE
XLVIIIE ÉVANGILE
XLIXE ÉVANGILE
LE ÉVANGILE
LIE ÉVANGILE
LIIE ÉVANGILE
LIIIE ÉVANGILE
LIVE ÉVANGILE
LVE ÉVANGILE
LVIE ÉVANGILE
LVIIE ÉVANGILE
LVIIIE ÉVANGILE
LIXE ÉVANGILE
LXE ÉVANGILE
LXIE ÉVANGILE
LXIIE ÉVANGILE
LXIIIE ÉVANGILE
LXIVE ÉVANGILE
LXVE ÉVANGILE
LXVIE ÉVANGILE
LXVIIE ÉVANGILE
LXVIIIE ÉVANGILE
LXIXE ÉVANGILE
LXXE ÉVANGILE
LXXIE ÉVANGILE
LXXIIE ÉVANGILE
LXXIIIE ÉVANGILE
LXXIVE ÉVANGILE
LXXVE ÉVANGILE
LXXVIE ÉVANGILE
LXXVIIE ÉVANGILE
LXXVIIIE ÉVANGILE
LXXIXE ÉVANGILE
LXXXE ÉVANGILE
LXXXIE ÉVANGILE
LXXXIIE ÉVANGILE
LXXXIIIE ÉVANGILE
LXXXIVE ÉVANGILE
LXXXVE ÉVANGILE
LXXXVIE ÉVANGILE
LXXXVIIE ÉVANGILE
LXXXVIIIE ÉVANGILE
LXXXIXE ÉVANGILE
XCE ÉVANGILE
XCIE ÉVANGILE
XCIIE ÉVANGILE
XCIIIE ÉVANGILE
XCIVE ÉVANGILE
XCVE ÉVANGILE
XCVIE ÉVANGILE
XCVIIE ÉVANGILE
XCVIIIE ÉVANGILE
XCIXE ÉVANGILE
CE ÉVANGILE
CIE ÉVANGILE
LES ÉVANGILES SELON GABRIEL DINU
Le soupir lyrique d’un poète équivaut au retour du fils prodigue. Les caroubes que les esclaves du pharaon égyptien possédaient en abondance n’étaient et ne sont pas pour lui. Les évangiles lyriques du nouvel ouvrage de Gabriel Dinu, C’est alors que je leur ai dit, relèvent de ce destin du retour par l’adaptation de la parabole du Nouveau Testament dans un livre de versets/vers du XXIe siècle. Ses poèmes apparaissent comme une larme sur chaque page.
C’est alors que, au début de tous les poèmes et du titre du recueil, est un renvoi dans le passé, dans un temps venu de là-bas, du Pays-qui-n’existe-plus, dans un temps mis à jour jusqu’à l’état chronique de vécu dans le présent comme déluge dans le futur.
Je mets l’accent sur cet état du c’est alors que, avec un placement temporel dans le futur, à travers l’aveu même du poète, qui vit déjà dans la « posthumité ».
Le premier évangile lyrique, car c’est ainsi que Gabriel Dinu nomme tous les poèmes de ce recueil, Celui des lecteurs entourés de fumée, débute avec des vers emblématiques, comme une synthèse de la mort et de la résurrection :
Alors Il a dit :
– C’est ici qu’ont brûlé vos livres, lus, non lus et rêvés !
Peut-être que celui-ci est bien un des livres lus. J’ignore s’il sera brûlé alors, dans un futur éloigné, ou bien aujourd’hui. L’Inquisition culturelle est à l’instar de celle religieuse.
Le livre de Gabriel Dinu est un évangéliaire personnel, dont les poèmes sont comme des plaies qu’on voit jour et nuit, lundi, mardi, mercredi… saison après saison, dans un perpétuel passage. Les plaies s’ouvrent entre elles et l’œuvre de l’ange gardien, lui-même étant un ange des poèmes et des épîtres, est de les montrer et de se montrer soi-même, de paraître à l’endroit blessé :
Telle une plaie ouverte,
l’ange se déplace
de l’épaule gauche
sur l’épaule droite.
Il se tait et pleure.
Le monde de Gabriel Dinu est le monde d’ici, avec des personnages passagers, tout comme était Ponce Pilate à son époque, avec des personnages politiques, des personnages administratifs, des confrères, des personnages culturels et sociaux sous des ciels multicolores. Le tout est mixé dans un alliage contemporain.
De surcroît, cet alliage, bien dosé, comprend également des effets personnels : l’alliance, la fenêtre, le masque, le miroir, le café, quelques grammes de vodka, le chien, et beaucoup d’autres encore qui appartiennent à un kit nécessaire, minimaliste, autrement dit de survie.
Le lyrisme de la vie n’est cependant pas celui de la poésie. Le combat à la vie et à la mort avec l’ange gardien ne s’achève pas à l’aube. Des flashes de ce combat sont visibles dans divers dialogues courts : entre un ange envoyé en guise de messager de l’amour par la femme qui minaude en oubliant l’adresse du destinataire, entre l’auteur en tant que moi lyrique et la foule, entre celui qui ouvre et ferme le livre.
Notre cuisine de tous les jours est l’endroit habituel pour vivre jour après jour, l’aventure quotidienne qui suit :
Nous trempons la vie dans la mort
et la mort dans la vie
comme le pain
dans une sauce fumante.
Si la vie est quotidienne, la mort l’est également. L’alliage entre elles, l’alliage de cet état spécifique peut être constitué de parts égales ou bien de proportions différentes qui peuvent changer tour à tour leur centre de gravité et le rêve qui passe deviendra, à la fin du poème sur le rêve et la mort, la mort qui passe