Cendres - Jessica Morse - E-Book

Cendres E-Book

Jessica Morse

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Beschreibung

Alexa, Anna, et Alice Johnson étaient trois filles ordinaires habitant un quartier ordinaire. Jusqu'à ce que des enfants viennent à disparaître. Les trois soeurs ont des raisons de penser que les enfants disparus sont devenus des fantômes, et c'est à elles de prendre la situation en mains avant que tous les enfants subissent le même sort, elles comprises. Seront-elles capables de sauver tout le monde?

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Seitenzahl: 132

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Pour Alina Bolivar-Ruiz et Yashasvi Chitturi, qui nous ont aidées à éditer l’ouvrage et à prendre des décisions délicates.

Sommaire

PROLOGUE

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 14

CHAPITRE 15

CHAPITRE 16

CHAPITRE 17

CHAPITRE 18

CHAPITRE 19

CHAPITRE 20

CHAPITRE 21

CHAPITRE 22

CHAPITRE 23

CHAPITRE 24

CHAPITRE 25

CHAPITRE 26

CHAPITRE 27

CHAPITRE 28

CHAPITRE 29

CHAPITRE 30

CHAPITRE 31

CHAPITRE 32

CHAPITRE 33

CHAPITRE 34

PROLOGUE

CHAPITRE 1

PROLOGUE

Il se mit à pleuvoir. La foule triste ouvrit ses parapluies noirs. Beaucoup pleuraient, et les rares qui le pouvaient retenaient leurs larmes.

Il y avait trop de tombes. Elles semblaient toutes identiques : petites, carrées, grises ; avec d’étranges mots bleus qui semblaient luire.

Toutes les tombes étaient celles de jeunes enfants qui avaient mystérieusement disparu. Personne ne savait ce qu’il était advenu d’eux.

Bientôt, les parents en deuil quittèrent le cimetière, le laissant vide.

Plus tard, à minuit, une pleine lune monta et les étoiles scintillèrent dans le ciel.

Alors, les enfants se levèrent de leurs tombes.

Un par un, les fantômes sortirent et ils formèrent un cercle.

Quand le cercle eut rassemblé une centaine de fantômes, ils commencèrent à chanter, d’une voix lente et mystérieuse :

— Dansons autour du rosier

Brûlent tous nos bouquets

Et quand tombent les cendres, les cendres,

Il nous faut tous descendre !

Et ce fut tout : ils disparurent en cendres dans la terre et reposèrent en paix de nouveau.

CHAPITRE 1

2 semaines plus tôt

— Alexa ! Viens m’aider avec mes devoirs de maths ! appelait Alice Johnson depuis le canapé du salon. Le lendemain était le dernier jour d’école et elle avait un dernier exercice à achever avant d’en avoir enfin fini avec le CE2.

— Bon, je viens, je viens… s’écria Alexa en descendant vers sa petite sœur qu’elle trouva en train de réfléchir sur sa copie.

— En quoi puis-je t’aider, Alice ? demanda Alexa en tirant une chaise pour s’asseoir près d’elle.

Mais Alice ne leva pas les yeux. Elle était en contemplation du bracelet qu’Alexa lui avait donné quand elle n’avait que trois ans. Ce bracelet leur permettait de se sentir toujours proches l’une de l’autre même quand elles étaient séparées.

— De quel sujet de maths s’agit-il ? demanda Alexa.

Alice sursauta, soudain perturbée, comme si elle n’avait pas entendu Alexa la première fois.

— Des fractions, dit-elle d’un ton grave.

— Ohhhhh… Alexa savait que sa petite sœur excellait dans la plupart des matières, comme la lecture, l’écriture, la science, l’histoire, les arts… vraiment tout ! Tout, à l’exception des maths, et tout spécialement des fractions.

Alexa lut l’exercice. Apparemment, il s’agissait d’une simplification de fractions, un sujet qu’elle connaissait bien, maintenant qu’elle était en quatrième.

— Bien, commençons par la première question. Tu as neuf dix-huitièmes et tu dois simplifier le plus possible. Jusque-là, ça va ? demanda-t-elle. Alice fit signe que oui.

— Bien. Si tu as une fraction, pour la simplifier il te suffit de diviser à la fois le numérateur et le dénominateur par le même nombre, jusqu’à ce que tu ne puisses plus les diviser. Tu as compris ?

Alice fronça les sourcils.

— Moyennement. Je veux dire que je sais que tu dois diviser les nombres et tout ça, mais que faire si l’un d’eux peut être divisé et pas l’autre ?

— Eh bien, inutile d’en diviser un si tu ne peux pas diviser l’autre, puisque l’exercice consiste à diviser les deux ! expliqua Alexa.

Alice réfléchit un moment, puis son visage s’éclaira. Elle avait enfin compris son exercice de maths. Elle s’exclama :

— Ça y est, j’ai compris ! Donc, la réponse à la première question est un demi, parce que tu peux diviser à la fois 9 et 18 par 9 !

Alexa sourit.

— Tu vois bien, je savais que tu y arriverais ! dit-elle fièrement. Maintenant, fais de ton mieux pour finir ton exercice et je le vérifierai ensuite, ça marche ?

Bien qu’Alice ne soit pas très enthousiaste, elle accepta et commença son devoir. Mais arrivée à la moitié, elle fut distraite par quelque chose. Elle commença à regarder autour d’elle, elle alla même jusqu’à inspecter sous le canapé.

— Tu as perdu quelque chose ? demanda Alexa.

— Non, non, ce n’est pas ça. J’ai juste entendu quelque chose. Comme des petits enfants qui chantent.

— Hum, tu en es sûre ? Ce n’est probablement que dans ta tête, dit Alexa, mais elle savait quelque chose qu’Alice ne savait pas.

Car en vérité, elle aussi entendait le chant, mais elle se retenait de le dire. Elle voulait le dire à Alice, mais il valait mieux garder le secret.

C’est alors qu’Anna, la cadette, dévala les escaliers et entra dans la pièce. Elle s’exclama :

— Vous entendez ? On dirait des enfants qui chantent !

Ses yeux gris brillaient.

— Et j’ai vu un truc incroyable. Les enfants qui chantaient marchaient en file, mais c’était tous exactement les mêmes ! Ils étaient gris, avec des yeux brillants. Et, devinez leurs vêtements : bon, c’était plutôt des haillons, mais surtout il y avait des taches de sang sur eux. Si c’est pas génial, ça !

— Tu vois, je te disais que j’entendais des enfants chanter. Et ils semblaient vraiment effrayants, dit Alice, frissonnante, en se tournant vers Alexa.

Alexa était vraiment inquiète, mais elle ne voulut pas effrayer ses sœurs. Elle dit rapidement :

— C’est probablement un genre de spectacle. Nous sommes presque à Halloween !

— On est en juin ! Rien à voir avec Halloween ! répliqua Alice.

— Tu as fini ton devoir ? demanda Alexa, en essayant de changer de sujet.

— Tu ne vas pas t’en tirer aussi facilement ! dit Alice.

— Eh, qu’est-ce-qui se passe, Alexa ? demanda Anna. Elle croisa les bras et lança le fameux « regard » qui donnait à Alexa l’impression irrésistible d’être coupable.

Mal à l’aise, Alexa essaya de se s’en sortir.

— C’est que… peu importe, ça n’a pas d’importance. Anna, aide Alice à finir son devoir. Je monte et je ne veux pas entendre un seul autre mot sur cette affaire absurde ! dit-elle en montant en direction de sa chambre.

— Qu’est-ce qu’elle a ? demanda Alice quand elle entendit Alexa claquer la porte de sa chambre.

— Je n’en sais rien du tout, soupira Anna. Bon, de toute façon, nous devons finir ce devoir…

CHAPITRE 2

— Sérieusement, qu’est-ce qui se passe ? Anna demanda de nouveau à Alexa sur le chemin de l’école le lendemain. Pourquoi es-tu si bizarre ?

— Bah, ce n’est rien, répondit tranquillement Alexa.

Anna haussa les épaules.

— Mais il y a évidemment quelque chose, sinon tu nous le dirais ! grogna-t-elle.

— Dis-nous, c’est très grave ? demanda Alice.

Alexa ne répondit pas.

— Zut, dis-nous tout, maintenant ! s’énerva Anna.

— Laissez tomber ! Ce n’est rien et je ne veux pas en parler. Nous allons à l’école, et c’est tout ! cria Alexa.

Anna et Alice étaient stupéfaites. Jamais leur sœur aînée n’avait crié sur elles auparavant. Pas une seule fois. Elle était toujours la plus calme et la plus responsable des trois.

Elles marchèrent en silence pendant quelques minutes.

— Alice, nous allons t’accompagner aujourd’hui, dit Alexa fermement, brisant enfin un long silence.

Alice accepta et se demanda pourquoi sa sœur ne voulait pas la laisser marcher toute seule comme d’habitude.

C’est le dernier jour d’école. C’est peut-être pour ça ? se demanda Alice. Mais elle continuait de vouloir aller à l’école toute seule, comme elle faisait toujours. Peut-être s’inquiétait-elle pour son examen final ?

Même si Alice avait beaucoup de questions, elle garda le silence. Après tout, discuter avec Alexa était une cause perdue : une fois qu’elle s’était fait une opinion, il lui était hors de question d’en changer.

Elles marchèrent ensemble ainsi jusqu’à l’école élémentaire de Little Burg. Elles se dirent au revoir, et Alice entra par le grand portail bleu.

Alexa et Anna continuèrent sur le chemin de leur collège, en essayant d’éviter une conversation gênante.

— Pourquoi es-tu soudain si méchante avec nous ? chuchota Anna après avoir réussi à retrouver assez de confiance en elle pour parler à Alexa. Je préférais quand tu étais une sœur gentille et attentionnée.

— J’essaye simplement de vous protéger toutes les deux, murmura Alexa.

— Nous ne sommes pas des bébés ! Nous pouvons nous débrouiller toutes seules sans que tu gardes des secrets tout le temps ! répliqua Anna sèchement.

Comme Anna était très aventureuse, elle avait horreur que quelqu’un prétende la protéger. Elle savait se débrouiller toute seule.

— Écoute, je ne voulais pas te faire du mal, mais ce qui est fait est fait. Peut-on simplement passer à autre chose ? demanda Alexa.

Anna hésita.

— D’accord, du moment que tu redeviens gentille, je te promets de ne plus t’embêter, finit-elle par consentir. Mais je ne peux pas en dire autant d’Alice, il faut que tu lui parles plus tard.

Alexa soupira de soulagement.

— Très bien. Dans ce cas, allons à l’école !

CHAPITRE 3

— Bonjour les enfants, bonne dernière journée d’école ! Asseyez-vous. C’est aujourd’hui la fête d’année de notre CE2 ! Juste après l’appel et le partage, nous allons sortir faire la fête ! annonça Mme Leblanc pendant que les élèves commençaient de se rassembler dans la salle de classe.

— Pendant que les autres élèves continuent d’entrer, nous allons commencer l’appel, dit la professeure en sortant la liste d’appel.

— A l’appel de votre nom, répondez présent. Alice ?

— Présente !

— Bella ?

— Présente !

— Brandon ?

Comme personne ne répondait, Mme Leblanc réessaya.

— Brandon, es-tu là ?

Silence. Mme Leblanc griffonna quelque chose sur sa liste.

— Conner ?

— Présent !

— David ?

A nouveau, le silence.

Après avoir écrit quelque chose sur sa feuille, Mme Leblanc reprit :

— Jordan ?

Ainsi de suite. Et à la fin de l’appel, huit élèves étaient absents, un chiffre record.

— Merci d’avoir été patients, les enfants ! Maintenant, quelqu’un aurait-il quelque chose qu’il aimerait faire partager ? demanda Mme Leblanc.

La main d’Alice jaillit.

— Oui, Alice ?

Alice se redressa sur sa chaise et annonça :

— Pendant que je faisais mon devoir de maths hier, j’ai entendu chanter. Puis ma sœur, Anna, m’a dit qu’elle avait vu des gens gris avec des yeux blancs et brillants, et que c’était eux qui chantaient ! C’était trop bien, je pense qu’ils répétaient un défilé ou quelque chose comme ça.

— Hé ! J’ai vu ces gens, moi aussi ! s’exclama Lucie, la meilleure amie d’Alice.

— Moi aussi ! dit Jordan tout excité.

— Oh, et si c’étaient des fantômes ? Peut-être qu’ils sont revenus pour hanter quelqu’un ! souffla Michel tout haut. Son regard sur Alice laissait penser qu’il adorerait venir la hanter s’il était un fantôme.

— Ne sois pas idiot, les fantômes n’existent pas, lui dit Alice en levant les yeux au ciel.

— Mais si, ils existent ! persista Michel.

— Non !

— Si !

— Non !

— Mais si !

Mme Leblanc les gronda doucement :

— Voyons les enfants, pas besoin de commencer à se disputer ! Que les fantômes existent ou non, nous sommes tous des amis ici, et ce n’est pas bien de se disputer. C’est le dernier jour d’école et nous devons en profiter le plus possible.

— Pardon, s’excusa Alice en un souffle.

Michel se contenta de croiser les bras et de se détourner d’elle.

Mme Leblanc soupira et demanda au reste de la classe :

— Quelqu’un voudrait-il partager autre chose ?

CHAPITRE 4

Anna courut à son casier pour préparer son troisième cours : l’histoire.

Comme elle ouvrait la porte du casier, deux de ses livres de bibliothèque tombèrent, en faisant un grand bruit. Les élèves autour d’elle se retournèrent et commencèrent immédiatement à chuchoter entre eux.

— Oh non, tu as balancé tes livres favoris ? se moqua un élève proche.

— Ha, ha, abonda un autre élève en détaillant Anna des pieds à la tête. Une intello…

— Oh tu sais, c’est la fille qui est arrivée seconde en orthographe ! chuchota l’une des filles tout près, juste assez haut pour qu’Anna entende.

— Oh mais tu as raison ! N’a-t-elle pas jeté son prix à la tête du gagnant ? persifla une autre.

Anna était une bonne élève, mais elle pouvait en devenir très énervante. Beaucoup de camarades se moquaient d’elle parce qu’elle voulait toujours être la meilleure en tout.

Pour aggraver son cas, elle était aussi extrêmement intelligente et elle passait la plus grande partie de son temps à étudier ou à lire. Tout le monde l’appelait « l’intello », « le rat de bibliothèque » ou « la loser », mais Anna avait appris à gérer. Cela ne valait pas la peine de se battre.

Elle se disait toujours que tout le monde ne voyait en elle qu’une rivale de taille, et que c’était pour cela que les enfants se moquaient d’elle. Mais au fond, elle n’y croyait pas vraiment.

En fait, Anna n’avait jamais eu une vraie amie, quelqu’un qui n’ait pas l’habitude de parler d’elle dans son dos, jusqu’à sa rencontre avec Emma.

Emma avait été la seule personne qui était assez attentionnée et gentille pour être l’amie d’Anna, mais elle avait déménagé en France un mois auparavant. Depuis son départ, Anna n’avait pas d’amis et elle était devenue très solitaire.

Tout-à-coup, Anna vit du coin de l’œil quelque chose remuer, elle entendit un gros « boum » et la porte de son casier se referma violemment.

Elle se retourna et elle reconnut le garçon qui l’avait harcelée de moqueries pendant plus de trois ans.

— Qu’est-ce que tu veux, Lucas ? demanda-t-elle.

Contrairement à beaucoup d’enfants, Anna n’avait pas peur des petites méchancetés. Elle ne se formalisait pas quand ça tournait au vinaigre. Et puis, elle s’y était maintenant habituée.

— Ce que je veux ? Je veux que tu fasses mes devoirs, et sinon, eh bien, disons que quelqu’un recevra un pain dans la tronche. Ton visage sera encore moins attirant, à supposer que ce soit possible, bien sûr ! railla Lucas.

Anna regarda autour d’elle et vit tout le monde la montrer du doigt et ricaner. Pour elle, c’était habituel, juste un jour comme les autres.

— Oh, c’est ça que tu penses ? se moqua Anna. Je vaux beaucoup plus qu’une simple loser qui ferait tes devoirs à ta place ! Je suis plus forte que tu ne penses. Crois-tu vraiment que je sois stupide à ce point ?

Elle se mit en garde, les poings en avant, elle regarda Lucas droit dans les yeux, et elle prit une grosse inspiration, se préparant à se battre.

— Nous allons vite voir ça ! ricana Lucas. Il sortit le chewing-gum qu’il était en train de mâcher et le jeta vivement au visage d’Anna.

Elle esquiva facilement le chewing-gum, car elle avait des réflexes très rapides.

C’est tout ? Jeter des boules de gomme ? Quel débutant ! pensa Anna.

C’est alors que sonna la cloche de l’école. Tous les élèves qui étaient rassemblés dans le hall se précipitèrent vers leurs classes.

— Ce n’est pas fini ! dit Lucas, en allant bien vite à son premier cours.

Anna, elle, n’était pas pressée.

Les professeurs m’adorent, pensa-t-elle. Ils ne m’en voudront pas si j’ai juste quelques minutes de retard à un cours, hein ? D’autant plus que c’est le dernier jour d’école.

Restée seule dans le hall, elle eut soudain une idée géniale. Elle se faufila jusqu’au casier de Lucas, qui était grand ouvert.

C’était le moment d’appliquer son plan. Anna retourna vite à son propre casier.

Elle l’ouvrit lentement et regarda l’étagère du haut, où une grosse araignée avait tissé sa toile.