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Miraïl, la Caraïbéenne, douée de pouvoir de voyance, transcende le temps-espace pour nous rapporter des révélations d’un avenir incertain de notre planète, la Terre. Elle use aussi du mot mythique Adam pour décrire les différentes périodes traversées par celle-ci. Elle nous transmet ainsi la véritable signification de la croix perdue au fil des siècles.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dans Ces noms mythiques qui nous connectent à l’univers, Ray Caloc partage les révélations reçues d’un dragon céleste lui étant apparu en Chine : la Chine et le reste du monde doivent collaborer étroitement afin d’éviter toute situation apocalyptique.
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Seitenzahl: 251
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Ray Caloc
Ces noms mythiques
qui nous connectent à l’univers
Roman
© Lys Bleu Éditions – Ray Caloc
ISBN : 979-10-377-8945-7
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Ce qui paraît vide d’espace
Entre la Lune, Mars et notre terre basse
Est habité des mânes demi-dieux,
Qui de bien faire ont été soucieux
Lorsqu’ils vivaient, que la vertu sainte
Des rayons ardents environnée, ceinte
A rendu forts, puissants pour aller
Vivre éternels entre le feu et l’air,
En ramassant leurs éternelles âmes
En de ronds feux, en des globes de flammes,
Enveloppées d’un Dragon céleste.
Vrai miroir magique mécanique
Parlant au peuple jaune magique.
Toutefois, doit-on croire au retour de ces âmes ?
De ce qu’écrivent les poètes se découvrant une âme,
N’est-ce pas pour donner lustre et autorité à leurs ouvrages ?
Pour les rendre fabuleux, grand-maître d’ouvrage ?
Ce n’est que feinte faire revenir les âmes dans les airs.
Ce n’est que feinte faire revenir les âmes sur terre.
Sont-elles invoquées par leurs noms après avoir été enterrées ?
Doit-on les interroger, les exorciser comme dans les tragédies ?
Elles sont toutes pleines d’idoles, d’ombres comme une comédie,
D’ombres des âmes des invoqués représentées sur le théâtre.
Le poète Lyonel fils de Morice et de Etah débattre
Dans les Enfers, prononcer des mots et noms, des vers moulants.
Le théâtre dit Christian-Elie auquel pour la plupart des assistants
Sont des femmes et des enfants est tout ému, tout tremblant
Tout frissonnant de ces vers enflés qu’une âme ébranlante,
Vient à se présenter voilée devant le peuple tout flambant.
Mais Olivia, ne dit-elle pas que les Dieux souterrains
Reçoivent tout, en le gardant, ne renvoient rien !
Mariana, quant à elle, l’une des plus savantes des poètes latins
Qui feint dans ces écrits Daniélou et Myriam apparaître en lutins
En songe à Janis, dit bien que l’entrée des Enfers
Soit facile, les âmes invoquées ne sont-elles pas étrangères ?
Voilà tant de questions profondes à débattre, à penser !
Alors si une tierce personne, à mon humble avis, pense
Voir des âmes ou quelques décédés ressemblant
À ceux de sa connaissance, c’est que son esprit semble
D’un grand trouble avec de vaines fantaisies ou songe
Probablement à un ami ! Est-il besoin de mensonge
Que les âmes reviennent au monde actuel ?
Dans ce cas, ce ne sont donc point elles
Qui hantent la maison que veut quitter Gabrielle ?
Ce sont peut-être les démons qui y font les rabats ?
Que se soient faunes, incubes comme d’un sabbat ?
Dans la mesure où le vrai se discerne d’avec le faux,
Quelque chose l’on ne peut souffrir, car archifaux.
Étant lucide n’entrera point dans nos oreilles,
Elle mérite d’être rejetée comme un mauvais œil,
Comme songe de rêveur, de fiévreux,
Comme rêverie du dormir et aventureux.
Car depuis l’avènement de Jésus-Christ, la croix
A terrassé, chassé le Prince du monde de surcroît,
Qui par ses oracles sortant des cavernes de la terre,
Eut séduit les hommes par si longs ministères.
Ces entités nuisent qu’à ceux avoir adjuré leur baptême,
Qu’à ceux qui ont alliance avec eux comme anathème,
Qu’à ceux qui les adorent comme magiciens ou infidèles.
Mais en vain nuiront à ceux qui ont gardé la foi, les fidèles.
Si par aventure une tierce personne ou sa famille
Inquiétée par leurs manifestations comme Camille,
Les médecins diront d’elles procéder à de grande réplétion,
D’abondance d’humeur tendant vers la poitrine, d’obstruction.
C’est la maladie qui leur persuade ces vains fantômes ;
Si elle est malade de celle-ci doit signifier son gléchome,
Voir un naturopathe qui lui administra des grains de pivoines,
Jusqu’à la quantité prescrite par les guérisseurs et moines.
Mais concédons à celle-ci qu’elle n’est point malade,
Que la maison est tourmentée d’entités en balade.
Scelestoe sunt oedes impia est habitatio.
Les méchants sont les edes des méchants.
L’Église ou la religion est celle à laquelle l’on eut recours.
Elle prouve que les exorcismes et conjurations sont secours,
Ont moult pouvoirs sur les esprits malins, toujours.
Ce fut pareillement l’opinion des vieux Gaulois,
Que le retour des âmes et apparitions qu’on leur octroie.
Ils ont en vérité abhorré et haï les prestiges,
Mais n’ont été exempts de simplicité des prodiges,
Des choses super-naturelles divines de l’immortalité de l’âme.
Comment nos Gaulois n’eussent-ils cru au retour des âmes ?
Attendu qu’ils crûrent à la résurrection des corps comme Cham !
C’est bien le poète Elyse qui dit d’eux : Maximus haud urget lethi metus, inde ruendi in ferrum mens poena viris, animae que capaces mortis et ignarum est redituroe vitoe.
(La plus grande peur du malheur ne s’arrête pas, le résultat est la punition des hommes tombant dans l’épée, les âmes capables de mort, ceux qui ne savent pas qu’il est sur le point de les ramener à la vie épargnée.)
Syriele quant à elle, poète, témoigne des druides gaulois
Dit des âmes liées dans les enfers, selon leurs lois.
Que dirons-nous aussi des Caraïbes et des Romains ?
Furent-ils moins incrédules que Gaulois et Germains ?
Pensent-ils que les âmes errent après la mort ?
Mais qui ne sait d’après la lecture des auteurs mores,
Grecs et Latins que Edmond ayant pitié,
Enterre un corps mort vît alors une entité
Qui empêcha qu’il naviguât, soit naufragé ?
Que l’esprit du peintre Aimée sortant des enfers
Nomma mot à mot à Rebecca Jiang étrangère,
L’hymne qu’elle avait composé en l’honneur de Proserpine,
Qu’il fut depuis inséré parmi ses œuvres pleines d’épines,
Sans d’aucun douta qu’il n’y eut autre
Qui l’eût pu dicter de cette façon sans faute !
De cet hymne dit Claudia, pris de Pluton les épithètes,
De cet hymne dit Lisa fut pris le ravissement d’Épithète.
Toutefois la tradition des anciens, celle des ancêtres,
Devons-nous la prendre avec belles-lettres ?
Il n’y a point homme tant sage qu’il soit,
Tout plein de vive persuasion en soi,
Puisse arracher de l’esprit des hommes,
Ce qu’ils ont de mains en mains en somme,
Ce qu’ils ont appris de leurs ancêtres, de leur vie.
Nonobstant la trop grande crédulité est un vice,
Lequel ne peut apporter que dommages et sévices.
IL est besoin de prudence de discrétion rassemblées.
Dois-je faire le sophiste pour trouver dans l’ensemble
Une issue intellectuelle, en d’autres termes
Dois-je user du vice d’esprit pour un terme ;
Ne dois-je jamais me considérer distrait et hors sujet.
C’est un accident adhérent à la substance non sujette.
Les entités sont substances séparées, non objets,
De vouloir argumenter de l’accident au sujet,
Et du sujet à l’accident qui diffère tel un rejet,
Bien éloigné du propos, c’est bien faire le sophiste.
Subtiliser non ratiociner, c’est circonscrire, être injuste,
C’est rendre muets les moins avisés, les embâillonner.
Toutefois, pénétrons en profondeur sans ratiociner.
Non sans cause Dieu permit ce qui ne se découvre directement
Fut révélé en songe, visions, extase ou divination non autrement.
Il se remarque alors dans ce monde comme d’un champ
Électromagnétique dépassant l’espace et le temps.
Servant de catalyseur collectif pour un changement
D’une nouvelle littérature jaillissante par enchantement.
Mais les Dieux contre moi pour avoir
Voulu être prophète le futur savoir.
Mon âme ravira de ce corps misérable
Lançant dessus son dard épouvantable.
L’âme libre alors s’envolant dans l’air
Viendra mêler aux alizées invisibles, errer
Des voix en sens obscur dans les oreilles humaines,
De l’heure ou du malheur messagères non vaines.
Et mon corps trépassé sans honneur du cercueil,
Exposé à Fort-de-France se verra au vent, au soleil.
Et puis la terre après une chaleur mi-brillante,
En son sein recevra sa graisse dégoulinante,
Qui seconde fera sortir de son giron,
Une savane entassée d’herbes à l’environ,
Qui brouté des cabris coulera dans leur foie
Du futur inconnu une science vraie toutefois.
Une science au-delà de la gravité quantique,
Au-delà d’une incroyable écriture holographique.
Les sikwiyés, les Franciscains, les balariens,
Qui de becs jaunes, de St-Michel-rue-sans-rien,
Qui d’Acajou qui de Gabourin-femelles,
Qui de Pitault, de l’aigle ou de Gamelle
Viendront ravir subrepticement ma chair.
De leur vol de leur chant prédiront à l’Augure
Ce qui se peut savoir de la chose future.
De ces énergies à exploiter et informations,
De ce testament bien veillant en affirmation,
De ce chercheur croyant qu’après sa transition,
Devenir léger tel un esprit de l’air
Une entité obstinée dans son mal or
Malheureuse de fureur, de désespoir,
Nous faisant comprendre dans son vouloir
Que tout l’univers est connecté en savoir.
Alors ! Qu’est cette science générée par Mirail
Dans la bouche de laquelle un loa parla à mi-avril ?
Devinant ce qui fut du monde, trompait,
Fût trompée, prédisait tout en paix.
Des informations du cosmos exploitées des nations.
De ces mambos l’on en apprit mille superstitions
Et religions nouvelles depuis l’Afrique.
Il a fallu expier ces actions volcaniques,
Procurer les sacrifices apaiser les Dieux.
De ceci existe-t-il une relation avec les Cieux ?
Comme de cette mambo qui murmurant des vers
À grandes bandes fait venir les loas des enfers :
Et arrosant de lait ces pâles ombres,
Des Dieux de ces cases encombrées
Pour faire venir toute ombre à leurs yeux.
Ils font de leurs cases des loas des Dieux,
Mânes des Dieux vains de figures inconnues,
Authentiques fantômes de l’air créés de la nuée.
Une nuée découlant de l’espace en continu,
Et de celle-ci se créent toutes choses nues.
Quelquefois en science-caraïbe ou vaudou, l’on mêle l’oignon de mer au flambeau de bambou. Après appel, l’on fit sacrifice d’une victime noire, l’on purgea de la sorte :
La mambo allant purgeant de maints tours,
Fit aller des flambeaux par mon corps tout autour
Aux magiques Dieux convient la nuit claire,
D’une victime noire un sacrifice à faire.
Pour expier les songes, les visions, les épouvantes nocturnes, la mambo Mirail envoya quérir l’eau de la rivière dékouran ; la chauffant, la tiédiant, s’en lavait le corps.
L’ode est des plus belles en son créole :
O nuit dont le voile sombre
Couvre les Antilles d’une ombre,
Quel songe rempli d’effroi
De Ogun le poste vite
D’une façon si subitement
As-tu fait venir à moi,
Une âme sans aucunement,
Et l’enfant de la nuit brune,
Un loa horrible nouveau
Qui des ongles grands porte,
Qui est hideux en la sorte
Que sont les morts du tombeau.
Mais vous servantes j’appelle,
Sus, allumez la chandelle.
Allez à la rivière Dekouran
Quérir l’eau claire, en courant,
Qu’on me la chauffe, afin qu’elle
Purge mon songe divin, spirituel.
Sakpatat instruisant les housis, en d’autres termes les vodouisants, les magiciens, les sorciers qui ont coutume de l’invoquer quelle propriété avait l’eau pour apaiser sa fureur, le retenir. Il donna ces préceptes, entre autres :
Déliez promptement ces nœuds ici,
Arrosez mes pieds d’eau claire aussi,
Tout chiffre soit rompu, toute lettre s’efface,
Si vous désirez que je quitte la Savane-place.
Mais Sakpatat ne se contente pas de se faire arroser d’eau par les housis, les prêtres pour le laisser aller. Il les avertit aussi de ce qu’ils doivent faire pour eux-mêmes.
Vos deux yeux et narines frottés.
Et la mambo, la surprenante Mirail usant
Pour ressusciter un mort elle aussi
Des cérémonies, des imprécations, des menaces.
Elle marmotte des mots inarticulés, tenaces.
Elle fait entendre des voix, divers sons sortants
D’elle, tels aboiements de chiens et merles sifflant,
Sifflement de trigonocéphale, fracas de mer caraïbe se rompant
Comme sur le vaste et énorme rocher du Diamant,
Fracassement de la forêt de Balata, éclats de tonnerre
Qui ouvre toute la nue tel le mont Pelée de Saint-Pierre.
Articulant sa langue, élevant sa parole ; elle commence à dire, avec force mentale : « Il faut certaines conditions pour opérer à une résurrection. » - Que cette personne ait été tuée de balles, d’arme blanche, de poison, de voie de l’occultisme, d’un accident quelconque. Que son cerveau n’ait point été atteint en profondeur. Que la mort soit récente, moins de trois jours. Qu’aucun membre de la famille ou proche témoin n’ait crié ou hurlé pendant ou après l’accident. Ces conditions respectées. Si vous avez réveillé quelque peu cette parcelle divine qui est en vous, en peu de temps alors vous opérerez à une résurrection.
Mirail continua de dire :
Mettez-vous en harmonie avec le Dieu de votre cœur, le Dieu de votre compréhension.
Brûlez légèrement quelques mèches de cheveux de cette personne à réveiller, mèches situées au sommet du crâne. Puis lui verser un peu de lait sucré dans la bouche. Tremper le pouce de votre main droite dans le lait restant ; puis y tracer une croix sur son nombril (lieu où se situe le cordon d’argent). Lui dire à l’oreille, en langue créole, Antel… Cé pa pou tet an moun ou mô, lévé, Talitha Cumi, lévé ! (Ce n’est pas à cause d’une tierce personne que tu es mort, lève-toi !)
Lui lancer de l’alcali trois fois au visage, tout en l’insultant, en le commandant.
L’aider à éliminer par l’anus ce qu’il a dans les intestins. Il le fera d’ailleurs de par lui-même. Alors vous vomirez avant ou après l’opération. Mélanger donc cette vomissure à ses excréments. Ce qui vous donnera une certaine composition nauséabonde avec laquelle vous le frotterez de la tête aux pieds, en une seule fois. Il gardera cette mixture ou composition sur lui durant trois jours. Ce temps passé, vous le laverez, seul dans sa chambre. Personne ne doit ni entrer ni sortir, durant cette période, dans la chambre. Par la suite, vous lui donnerez à boire et à manger en fonction de ses souhaits. N’ayez aucune crainte envers elle. Ces trois jours passés, vous la conduirez à la mer pour un grand bain final.
Après un long silence, l’assemblée des housis, respectueusement entonnent un cantique nouveau : Zozeni nahaba Watiyala… Yéboni taaté, iyéiyé ibo ! Puis Mirail reprend :
Ô vous loas ! Ô Vous Sakpatat j’appelle ! Mettant
Pêle-mêle mille mondes ensemble, toi qui tenant
La terre dessous toi et vas la gouvernant,
Qui te fâche de voir la mort tant différée
Des Dieux en leur sort défi en longue durée,
Et toi Egun, vous champs fortunés de là-bas,
Ou nulle comme moi n’entre après le trépas :
Et toi Zéphirin à qui te déplaît ta mère,
Et le ciel mêmement et sa belle lumière,
Qui est de mon Baron une troisième part,
O Baron qui chérit et moi-même mon art
Qui fait que j’ai là-bas une étroite alliance
Avec ceux des enfers venant en ma présence.
Mirail continue ses conjurations appelant Gimbi, les autres loas, jusqu’à ce qu’elle tombe sur l’âme qu’elle veut évoquer. Adressant toujours ses propos au Baron et autres Dieux infernaux, elle suit en la sorte :
Je ne me demande pas quelle âme confinée
Dans l’antre ou quelque autre damnée
Qui ait été longtemps hôtesse des enfers.
Celle-là que j’appelle par mes magiques vers
Est naguère là-bas dans les enfers venus,
Au gosier de l’orgue à peine est descendue :
Elle peut bien encor à mes charmes venir
Avant que ce lieu la puisse retenir.
Le corps pour toutes ces paroles ne donnant aucun signe de vie, alors Mirail le frappe de sa baguette de pêche, comme s’il y eut quelque sentiment, lui hausse la tête. Voyant qu’il reste immobile, ne donnant aucun signe quelconque de respiration. Elle renforce ses conjurations en usant de menaces prononcées en ces vers :
Et quoi Ogun, Ô Erzulie, Ô Cantor aussi
Vous semblez donc si peu avoir de moi souci ?
Ne n’amenez point à coup de fouets encore
Cette âme que ma voix tant redoublée implore ?
Non, non, c’est à ce coup que je vous forcerai,
Que par votre nom je vous appellerai,
À la clarté des cieux j’exposerai vos ombres,
Vos chiens-fer cachés dans ces lieux sombres,
Je les irai suivant dans ces lieux des morts,
Des urnes, des tombeaux, je les chasserai hors.
Et toi Baron aussi qui est sans costumière,
De farder vers les Dieux ta face et ta lumière,
Je montrerai ta forme, ton pâlissant teint,
De changer en teint coloré non déteint
Et je dirai, je dirai Ô Kala encor
Quelles fricassées délicieuses te retenant or
Sous l’enclos de la terre, de quel hymen même
Tu es lié au roi de la nuit que tu aimes,
Et quelle grande souillure empêcha qu’Aimée
Ne voulut des enfers te révoquer après.
Et toi Manus cruel, fier arbitre du monde,
Je romprai tout d’un coup ta caverne profonde
Et t’enverrai là-bas au-devant de tes yeux
La lumière du jour et Géant radieux.
Quoi n’obéissez-vous ? Quoi ? Ferai-je à cette heure
Venir à moi celui qui dessous vous demeure ?
Qui tient vos bas enfers, ne craint de jurer
Ceux de Tondessous qu’il ose parjurer,
Sur le nom duquel lorsqu’ici on l’appelle
La terre va meuglant, en tremblant sautelle,
Qui mami-watta voit sans aucune frayeur,
Telle qu’elle est de face, d’yeux remplis d’honneur.
Qui va chassant en sa rage infernale
La félonne Léonide de crainte toute pâle ?
Après ces conjurations de Mirail, si menaçantes, si horribles, les membres du cadavre commencent à palpiter, la chaleur à retourner, les nerfs à s’étendre, le corps à s’élever peu à peu de terre. Il s’arrête enfin comme s’il était debout, comme s’il était en vie ! Mirail l’interroge lui promet que s’il dit la vérité de ce qu’elle souhaite savoir, jamais ne le révoquera des enfers ; la laissera au lieu de son repos, ne permettra qu’aucun autre l’en retire par ses charmes. Ce qui fut habituel, usité dans ces conjurations. Après une telle promesse, il ne fut plus possible à d’autres housis d’évoquer l’âme qui avait été appelée une fois. Cette promesse faite par Mirail, le corps ouvre la bouche et dit :
— Une composition de lang-chatt, boi panjoye, fèye twoi parol, plis tafia. Celui qui en boira n’aura plus le sens de la raison. Il mourra trois jours plus tard. Après qu’il fut enterré les vaillants y descendront pour sa récupération. Le housi l’enlève lui-même du cercueil. L’appel trois fois par son nom, en lui donnant trois gifles. C’est dès lors une relation de maître à esclave ! Il effectuera n’importe quels travaux. Il mange de tout, excepté le sel, qui progressivement lui redonne le sens de la raison. Le zombi sera à votre service !
Et Mirail de poursuivre. Cérémonie pour la marche sur l’eau :
— Une poul-dlo à minuit, la suspendre aux pattes à un arbre. Le lendemain à 12 heures la cuire dans une marmite. Couper trois morceaux d’orange sûre ; chacune des oranges sera tirée de trois orangers différents ; chacun des morceaux sera tiré de la partie située au soleil levant. Durant la cuisson de la poul-dlo y ajouter du piment. Cependant l’on n’y ajoute p&as de sel pas de sel ! Puis la plumer. Laisser après la cuisson les plumes et les intestins dans la marmite ! Manger la pou-dlo dans un coui (une moitié de calebasse).
À la première bouchée, dire : Aïbo, pouki mwen ka mangé-wou aïbo (Pourquoi, je te mange Aïbo, je te mange dans une cérémonie de l’eau.)
À la deuxième bouchée : (Mwen ka mangé-wou an sérémoni dlo !)
Tout en mangeant le reste, chanter : « Si fè ka koupé fè ou mim met-dlo ka fè mwen viv ! » À répéter jusqu’à la fin du repas ! (Si le fer ne coupe le fer, mami-wata tu me donnes la vie !). À répéter jusqu’à la fin du repas !
À la dernière bouchée, dire : « Aibo ». Les os et plumes, reste, les lancer par-dessus l’épaule, de même que le coui ! Puis ramasser la jetée d’une seule main ! Récupérer ce qui se trouve dans la marmite ! (Plumes et intestins). Mettre la totalité dans le coui ! l’enterrer près de son domicile ! Tel qu’il tomba lors de la lancée ! Tout en disant : Mwen pwan sa ki té bon, mwen ka mété wou isiya pou ni fos, resistens, pouwa du mashé an lè dlo ! (Je t’enterre ici pour avoir la force, le pouvoir, la résistance pour marcher sur l’eau) !
Se rendre au lieu d’où l’on prit la poul-dlo. Y faire 21 inclinaisons en disant à chaque fois : Adan kaye-la min si mwen mandé la sharité mwen sé an grand moun ! les mains jointes. (Dans le royaume même si je suis un mendiant, je suis une personne raisonnable !) Ensuite, lancer par-dessus l’épaule et dans l’eau la chaussette et chaussure du pied gauche ! S’en aller sans jamais se retourner !
Et c’est ainsi que mami-wata ou met-dlo mesurera vos pieds pour vous transmettre le pouvoir de marcher sur l’eau.
« Le soir, la barque se trouvait au milieu du lac et Jésus était seul à terre. Les voyant fourbus aux rames sous un vent contraire, à la quatrième veille environ, il vint vers eux en marchant sur la mer, et il les disposait à les dépasser. »
Marc 6.v : 47, 48
Préparation pour les pieds.
À l’endroit où l’on tira la poul-dlo, récupérer de l’eau dans une calebasse. Et la sauce que l’on a obtenue après la cuisson de la poule d’eau, la verser dans cette même calebasse. Enterrer donc celle-ci pour trois jours et trois nuits devant votre maison. Après ce laps de temps, la récupérer. Se frictionner à 12 heures les pieds en descendant, et ce durant sept jours consécutifs ! Aussi s ’en frictionner avant votre expérience de la marche sur l’eau !
Mirail continue de dire : Cérémonie pour la marche sur le feu ! L’on vit souvent dans nos démonstrations en public les nôtres exercer ce genre de prouesses. Il faut savoir qu’ils se sont à l’avance bien préparés, je vais vous dévoiler leurs procédés. Acheter une boîte d’allumettes (sans discuter du prix). En brûler 13 allumettes tout en disant 21 fois : « San-Loran mwen sav ki sé wou ki an san ki bon, sé pa péshé mwen péshé, mé sé viv mwen bizoin viv ! » (Saint-Loran, je connais ta sainteté, je n’ai point péché, mais veux seulement vivre avec ses démonstrations de marche sur le feu.) Puis crier trois fois : San Loran ki koté mwen yé, mwen pa adan someye ! (Ou suis-je Saint-Loran, je ne dors point !) Récitez également ces prières lors de ma marche sur le feu. Manger à minuit et aller pisser. Préparer deux verres d’urine de même proportion. En boire l’un, tandis que l’autre ira dans la composition suivante, avec laquelle vous vous frictionnerez : - 13 soufres de 13 allumettes brûlées, y ajouter dans le verre d’urine, avec des feuilles mashé an lè di fé, (feuilles mâchées sur le feu). Durant un mois se frictionner à 12 heures, en descendant le long du corps. 7 autres allumettes en croix liée de fils noirs en disant (Sépa zalimett-la mwen ka maré sé mwen pou mwen mashé anlè di fé) (Je n’attache pas les allumettes mais ce lien me sert de lien énergétique pour la marche sur le feu). Il doit toujours se place dans la poche avant de procéder à la marche. Se frictionner aussi avant chaque démonstration.
Et c’est après cette déclaration de Mirail que se clôture la cérémonie des housis avec cette chanson, accompagnée de tambourins, de clochettes, de sifflets, de cha-cha, dans un rythme effréné. : Etandoni-yéyé-ba, nassona ka ni mo-o-héo-ni-yé-! Epata-ni-tina-zo-zina ! Boni-koti-yi-na- Enato sémina - Aloté-ko-ooo-ni-yéyé-za !
Zézazé hé za zé ! Zézazé-hé-za-zé ! Zézazé-hé-za-zé ! Watiyala ! Tous les housis répètent en chœur cette dernière, une vaste et forte chaleur humaine s’élève du lieu. Ils sont comme en transe, chantant, dansant, sautant, élevant fortement la voix comme pour une grande appellation collective. Une odeur d’encens d’acacia qui se répand fortement dans toute la salle, traversée d’une lumière multicolore en provenance de multiples flambeaux et cierges. Des tam-tams résonnent, semblent par leurs sons et vibrations vibrer de toute part !
Ces housis sont d’une organisation bien structurée. Ils commencent disent-ils dès la racine. C’est l’initiation zéro ! L’arbre en est leur symbole ! Dont les racines sont fermement pénétrées dans le sol, lesquelles captent les énergies de notre mère la terre pouvant produire l’électricité que nous recherchons tant ! Racines avec ses ramifications, tel baobab ! De la racine l’initié passe au tronc puis aux branches, aux feuilles pour atteindre en final l’arc-en-ciel ! Ce dernier est composé de sept couleurs comme les sept jours de la semaine ! Les sept péchés capitaux ! Lesquelles couleurs deviennent alors la ceinture de l’initié parfait ! Tandis qu’une branche de pêche lui servant de baguette magique ! La forêt en est son royaume ! Aussi a-t-il l’obligeance de protection !
L’arbre unit l’infernal au céleste, l’air à la terre,
Il oscille du jour à la nuit, de la nuit au jour ; en l’air
Sa cime s’inclinant jusqu’à la savane !
Aussitôt la ramure se rend au ciel tel l’âne !
Le poète assis au creux d’une fourche,
Au-dessus de la terre, demeure enfourchée,
Comme un magnifique manège enchanté.
Ces initiés pensent que les puissances inférieures des enfers punissent les démons rebelles à leurs voix. Qui sont donc ces puissances si grandes au châtiment desquels les démons en seront sujets ? L’on parle d’une entité qui est au fond des enfers ayant domination sur tous les loas, les zespwis, les mangattas. C’est paraît-il le prince de tous se trouvant dans l’Écriture sainte, appelé tantôt Lucifer, tantôt Chérub que je crois être nommé Saturne par les peuples d’Europe et d’Extrême-Orient. Parce qu’il est caché dans les enfers, comme l’indique son nom en hébreu, syriaque n’exprimant sathar rien sinon caché. Son simulacre et idole avait la tête cachée, voilée, couverte, comme d’un Dieu se cachant. D’aucuns sont d’accord que Saturne avait été confiné à perpétuité dans ces lieux. L’on apprit de lui les secrets des Dieux, les annonces des hommes. Ce Saturne est Lucifer qui tient les bas enfers, délivre les eaux de Styx et châtie les démons. Certains disent que les démons ont juridiction les uns sur les autres, se châtient entre eux, leur royaume divisé toutefois, leur volonté, leur intention est toujours bandée d’être les ennemis des hommes. Ces initiés se vantent par leur art de pouvoir évoquer les âmes des morts pour chasser d’autres âmes, par leurs actions effrayent les vivants. Toutefois, par la douleur se déclarent pour ce qu’ils sont ! Il n’est point croyable qu’ils mentent ! Ils arguent leur propre turpitude, principalement en la présence d’aucun de vous qui assistiez aux exorcismes ! Croyez tout au moins de ce qu’ils témoignent ! Ne voyez-vous pas qu’adjugés par le vrai Dieu, ils tremblent dans des corps affligés ou ils en sortent promptement ou disparaissent à la longue ? C’est selon que pourra prévaloir la foi du patient ou le mérite de celui qui les chasse. C’est bien une partie forcée des entités qui ne peuvent celer de ce qu’ils sont contraints par les exorcismes, par les prières à Dieu, par les mérites des individus de sainte vie.
Ainsi selon d’autres rites et cérémonies dans ces divers pays des Amériques, sous diverses appellations, les mêmes descendants amérindiens et africains continuent des rituels pour invoquer leurs Dieux Hebiossou, Sakpatat, Oro ou autres… Ce sont toujours des cérémonies magico-religieuses !
Au préalable, des vévés sont tracés à même le sol, lesquels représentent les emblèmes des Dieux que l’on veut évoquer. Alors que le chœur des initiés, la mambo, le hougan proclament des chansons et psaumes en créole. Ces vévés exécutés, la mambo dépose un pot d’eau, une assiette de farine de manioc du côté du pilier central, puis s’assied sur un petit banc, dans une attitude de recueillement. Les housis reprennent en chœur des prières que psalmodie la mambo, entrecoupées par les tam-tam radas. Les divinités sont invoquées à travers des prières catholiques à accent africain. Celles-ci achevées, les housis baisent le sol, jonché d’herbe, se mettent debout, ainsi que la mambo ; tandis qu’elle sonne de l’açon, fait de la clochette. Ils circulent dans une forme de procession circulaire dans une grande salle qui semble être un petit cimetière, des croix plantées de partout et des fleurs décorant des centaines de tombes, caveaux éclairés de centaines de cierges et de lampes en suspension. Quelques housis, leurs familles et suite, à la queue leu-leu, comme exécutant la danse des canards, circulant par centaines dans l’allée centrale, dansent d’allégresse avec récitations de psaumes, entourant Mirail la mambo qui est le centre de cette cérémonie, assise derrière un christ géant, représentant le Baron, une des divinités vaudou. Tous les regards sont portés vers elle. Tandis que les sons de flûtes en bambou, de tam-tam rada, de tambourin, de cha-cha, de sonnettes, de clochettes, de petit-bois résonnent mélodieusement avec les accords de voix, des platataks, des wréyé-monté, des baye-lanmin ! Accompagnés d’une forte senteur d’encens d’acacia et d’une épaisse fumée bleuâtre enveloppant l’assistance tel un léger manteau, prenant la direction du ciel, qui se répand avant de disparaître complètement, comme pour accompagner l’arrivée des divinités vaudous. Tout vibre à l’unisson dans l’attente d’une manifestation de l’au-delà. Ce qui se prolongea une heure durant. Tout à coup, un long silence se produit, un silence de mort ! Un mutisme absolu envahit ce lieu mystérieux ! Et l’on entendit monter une voix féminine fébrile, tremblante, celle de Mirail la mambo, l’extra-lucide !