Cliky, le crack des réseaux - Virginie Tyou - E-Book

Cliky, le crack des réseaux E-Book

Virginie Tyou

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Beschreibung

La suite des aventures de Félix et Cliky, à la découverte d'Internet

L'heure de la rentrée des classes a sonné pour Félix et Cliky, son compagnon éjecté d'Internet. Une photo postée sur Facebook sème la zizanie autour de la personnalité de la nouvelle institutrice. La réaction de Félix est relayée par le réseau social qui s'emballe et dérape...

Comment rattraper une photo compromettante, faire taire la rumeur et maintenir une communication humaine entre les membres d'une communauté ?
Félix parviendra-t-il à gérer Cliky et cette nouvelle vie ultra-connectée ?

Un roman illustré ludique pour mettre en garde les 9-12 ans sur les dérives de la toile

EXTRAIT

Hier, j’ai demandé à Hadrien, mon grand frère, de regarder si ma nouvelle institutrice se trouvait sur Facebook. J’avais envie de voir sa tête avant la rentrée. Sa photo de profil nous a fichu les jetons ! Et ce qu’elle écrivait sur son mur nous a définitivement convaincus qu’elle était une véritable sorcière croqueuse d’enfants : « Le cartable, c’est fait. Ne reste plus qu’à poigner dedans ! »
J’ai décidé d’agir, de frapper fort avant d’être confronté à cette cinglée qui se nomme en réalité la Grande Mitoune.

À PROPOS DES AUTEURS

Virginie Tyou est diplômée en philologie germanique. Elle est spécialiste des règles de fonctionnement d'Internet. Elle veut aider les enfants à mieux comprendre le monde numérique et à en retirer le meilleur !
Chez Ker, elle publie son premier roman jeunesse Cliky, l'énigme numérique, une aventure destinée aux enfants de 10-12 ans à la découverte d'Internet et de ses implications quotidiennes dans nos vies.

Marie-Aline Bawin est née le 15 avril 1960 à Liège. Elle a étudié les arts plastiques et l’illustration à Saint-Luc (Liège). En 1989, elle réalise les premiers dessins de Tom. Depuis, des titres viennent régulièrement agrandir la collection « Tom », qui compte à ce jour 28 titres traduits en chinois, coréen, grec, espagnol, anglais, japonais.

À PROPOS DE CLIKY

Plus qu'un roman, Cliky constitue un réel projet de sensibilisation pour les enfants de 9 à 11 ans. L'objectif premier est de leur apprendre à utiliser correctement Internet tout en prenant garde aux potentiels risques et dangers qui y sont liés.
Cliky se veut donc un outil pédagogique ludique et clair et est utilisé au sein de l'Athénée Royal de Saint-George-sur-Meuse.

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Mise à jour

Duraisau, dans mon bureau ! hurle Monsieur le directeur en déboulant dans la cour de récréation.

Je ne sais pas pourquoi je suis convoqué, mais je me demande qui m’a dénoncé. Vite, mon sac sur le dos, je suis Monsieur Dutordoit jusqu’à son bureau. Je ne suis pas à l’aise, mais je n’ai pas peur : je suis porté par la volonté de protéger mes copains de l’affreuse sorcière : notre nouvelle institutrice, Mademoiselle Aline Laporte.

Hier, j’ai demandé à Hadrien, mon grand frère, de regarder si ma nouvelle institutrice se trouvait sur Facebook. J’avais envie de voir sa tête avant la rentrée. Sa photo de profil nous a fichu les jetons ! Et ce qu’elle écrivait sur son mur nous a définitivement convaincus qu’elle était une véritable sorcière croqueuse d’enfants : « Le cartable, c’est fait. Ne reste plus qu’à poigner dedans ! »

J’ai décidé d’agir, de frapper fort avant d’être confronté à cette cinglée qui se nomme en réalité la Grande Mitoune.

— Félix Duraisau, pouvez-vous m’expliquer ce qui vous a pris ce matin ? vocifère Monsieur Dutordoit en entrant dans son bureau.

La vision de la Mitoune en larmes, recroquevillée dans un coin du bureau, interrompt le fil de mes pensées.

— Mademoiselle Laporte ! Je comprends votre émotion, mais par pitié, séchez vos larmes et prenez la chaise à côté de Monsieur Duraisau, ordonne le directeur en se jetant dans son immense fauteuil en cuir noir.

Je m’assieds sagement en serrant mon sac contre moi.

— Duraisau, veuillez saluer votre institutrice et poser votre sac !

— Pas question.

— Comment ça, pas question ? Duraisau, enfin !

— Pas de réseau, déclare mon sac à dos d’une voix nasillarde.

— Duraisau ! Comment osez-vous ? Quelle insolence ! Vous serez collé dès ce mercredi !

— Copier, cooooller, grince le sac à dos.

Le directeur fait tellement de bruit en tapant du poing sur son bureau qu’il n’entend pas les couinements de mon sac.

— Venons-en aux faits, Duraisau.

— Pas de réseau.

Cette fois, je lâche mon sac dans l’espoir d’assommer la catastrophe qui s’y trouve, et qui ne semble pas avoir compris le concept de discrétion.

— Ça suffit, maintenant ! Qu’est-ce qui vous a pris d’écrire au tableau de votre classe : À mort, la Grande Mitoune ? Il s’agit de propos graves, j’attends vos excuses et vos explications.

— Des propos graves, je veux bien, mais j’étais obligé.

À chaque prise de parole, j’ai le ventre qui se tord. Je dois pourtant affronter cette maudite sorcière qui fait semblant de pleurer encore plus fort. Quelle comédienne !

— Obligé ? Vous rendez-vous compte du sens de vos paroles ?

— Je n’avais pas le choix, Monsieur Dutordoit.

— Monsieur le directeur, je vous prie. Vous avez tous les culots en ce jour de rentrée !

— Pardon, Monsieur le directeur. J’étais obligé parce que Mademoiselle Laporte est une sorcière, dis-je après avoir pris une grande inspiration.

Cette déclaration a le don de mettre un terme aux reniflements de la vilaine.

— Vous disjonctez complètement, mon petit, réagit le directeur en se calant au fond de son trône.

— Disjoncter, dysfonctionner, marmonne le sac à dos en écho.

— Duraisau, encore un mot sans ma permission, et vous prenez la porte.

— Déverrouiller porte…

Je décoche un coup de pied à mon sac afin de faire taire Cliky.

— Excusez-moi, Monsieur Dutordoit, je pense que cette sorcière m’a jeté un sort. Je ne peux plus m’empêcher de répéter autrement tout ce que j’entends.

— Félix, cesse de raconter n’importe quoi. Je ne suis pas une sorcière. Pourquoi t’es-tu mis une chose pareille dans la tête ? intervient l’affreuse, qui tente de passer pour une gentille.

— Je n’imagine rien du tout. Vous êtes une sorcière et votre nom secret est la Grande Mitoune.

— Duraisau, cessez d’inventer n’importe quoi ! hurle maintenant le directeur.

— Je n’invente pas ! C’est même elle qui le dit sur Facebook, dis-je en tremblant de peur et de colère mélangées.

L’ensorceleuse démasquée se met à sangloter de plus en plus fort, mais le directeur fait semblant de ne rien remarquer. Il se redresse dans son siège et pose les mains sur son bureau.

— Je commence à comprendre. Félix, vous avez cherché des informations sur Facebook et vous vous êtes trompé de personne. Voilà qui vous apprendra à visiter un site auquel vous n’avez pas le droit d’accéder. Je me disais bien que ce nom étrange ne pouvait provenir que d’Internet.

— Je ne me suis pas trompé : j’ai regardé avec Hadrien, mon grand frère. La Grande Mitoune est une amie de mon père…

Je suis interrompu par les sanglots tonitruants de la nouvelle institutrice.

— Mademoiselle Laporte, du sang froid, de grâce ! Je sais que c’est votre première rentrée, mais tout de même, un peu de tenue, soupire le directeur.

— Monsieur le directeur, je suis con-fu-use, chevrote la sorcière.

— Je comprends que vous vous sentiez embrouillée par tant de sottises. Mais reprenez vos esprits, ma petite, grogne-t-il.

— Non, je suis désolée de ce qui arrive. Félix a raison, sanglote-t-elle.

— Comment ? Vous êtes une sorcière ? s’écrie Monsieur Dutordoit, qui a décollé ses fesses du siège. Ses cheveux se sont subitement hérissés sur son crâne.

— Oui, enfin, non. La Grande Mitoune est mon pseudonyme sur Internet.

L’aveu de mon institutrice renverse le directeur dans son fauteuil, qui s’en va cogner l’armoire derrière le bureau. BAM ! Il reste sans voix pendant que Mademoiselle Laporte confesse sa passion pour les jeux de rôle en ligne.

— Vous rendez-vous compte du choc que vous allez provoquer chez vos élèves s’ils découvrent votre marotte ? Et je ne vous parle pas de votre réputation auprès des parents…

— Mais il s’agit de ma vie privée, réplique mon institutrice.

— Pas si privée que cela, si je m’en tiens à l’événement de ce matin ! Vous avez de la chance que le forfait de Félix ait été repéré tôt ce matin par une de vos collègues, rétorque sévèrement le directeur.

Il poursuit sur un sermon à propos du sens des responsabilités des enseignants, de la personnalité publique de l’instituteur et d’autres termes encore plus compliqués dont je ne capte pas le sens. J’en profite pour jeter discrètement un œil dans mon sac à dos afin de vérifier si Cliky va bien.

— Faites comme chez vous, Duraisau ! Vous n’imaginez tout de même pas vous en sortir à si bon compte ! Vous me copierez cent fois le règlement de l’école. Et maintenant, filez ! Hors de ma vue ! ordonne Monsieur Dutordoit avant de reprendre son laïus avec sa nouvelle employée.

Je quitte le bureau du directeur avec l’étrange sentiment que depuis l’arrivée de Cliky, le monde ne tourne plus comme avant. Sa présence se révèle parfois irritante, stressante même. Pourtant, malgré les interrogations qu’il représente encore pour moi et mes parents, il s’est imposé comme un membre de notre famille. Même ma grand-mère l’a adopté !

Un épouvantable claquement de porte coupe le fil de mes pensées. De nouvelles vociférations résonnent à travers les murs du secrétariat.

— Où sont passés les papiers que nous devions distribuer aux élèves ? Je ne retrouve même plus le règlement d’ordre intérieur !

Je me retourne et constate que des miettes de papier parsèment le carrelage du grand couloir. Skrrch, ziit, skrrch… Des bruits de froissement de feuilles s’échappent de mon sac à dos. Cliky… Vite, je file au bout du couloir et me jette sur la porte de la cour de récréation. Ni vu, ni connu, je rejoins le rang formé par mes camarades prêts à rentrer en classe. Je suis immédiatement rejoint par Mademoiselle Laporte apparemment calmée.

Rumeur en cours

Félix, tu démarres fort ! C’est quoi ce nom de Mitoune ? Ça veut dire quoi ? Tu la connais, la nouvelle instit ? chuchote mon ami Hugo en s’installant à côté de moi au fond de la classe.

— Hé, Félix ! Faudra que tu nous expliques où tu as appris cette injure, me lance Martin en brandissant son téléphone portable.

Punaise ! Ce diable de Martin a pris une photo de moi en pleine action.

Martin Ragaud, le garçon le plus connecté de toute l’école. Il faut toujours qu’il se fasse remarquer. L’année dernière déjà, il s’amusait à nous prendre tous en photo, même quand nous n’étions pas d’accord. Dans mon acharnement à me débarrasser de notre maîtresse maléfique, je n’ai pas remarqué qu’il m’espionnait de l’autre côté de la fenêtre. Évidemment, il ne s’est pas gêné pour immortaliser la scène. Quelle poisse ! Je m’effondre sur ma chaise et glisse mon sac à dos entre mes jambes.

— Tu as l’air explosé, continue Hugo. C’est quoi le problème, Félix ?

— Rien, laisse tomber, dis-je en observant notre instit pénétrer dans la classe.