Commissaire Marquanteur et l'Éventreur de la Pointe-Rouge : France Polar - Peter Haberl - kostenlos E-Book

Commissaire Marquanteur et l'Éventreur de la Pointe-Rouge : France Polar E-Book

Peter Haberl

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Les prostituées de rue ont peur. C'est la troisième fois que l'égorgeur frappe. Une fois de plus, l'une d'entre elles a été sauvagement assassinée et le tueur lui a également arraché le cœur. Mais ce n'est pas seulement à Marseille que ces meurtres ont lieu, mais dans trois autres grandes villes. Qu'est-ce qui motive le ou les auteurs ? S'agit-il de meurtres rituels ? Des adeptes de cultes sataniques sont-ils derrière tout cela ? Ou s'agit-il d'une haine profonde envers les prostituées ? Les inspecteurs de la police judiciaire marseillaise Pierre Marquanteur et François Leroc enquêtent.

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Veröffentlichungsjahr: 2025

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Commissaire Marquanteur et l'Éventreur de la Pointe-Rouge : France Polar

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Inhaltsverzeichnis

Commissaire Marquanteur et l'Éventreur de la Pointe-Rouge : France Polar

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Chapitre 0 : La face cachée de Marseille

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Commissaire Marquanteur et l'Éventreur de la Pointe-Rouge : France Polar

Roman policier de Peter Haberl & Chris Heller

Les prostituées de rue ont peur. C'est la troisième fois que l'égorgeur frappe. Une fois de plus, l'une d'entre elles a été sauvagement assassinée et le tueur lui a également arraché le cœur.

Mais ce n'est pas seulement à Marseille que ces meurtres ont lieu, mais dans trois autres grandes villes.

Qu'est-ce qui motive le ou les auteurs ? S'agit-il de meurtres rituels ? Des adeptes de cultes sataniques sont-ils derrière tout cela ? Ou s'agit-il d'une haine profonde envers les prostituées ?

Les inspecteurs de la police judiciaire marseillaise Pierre Marquanteur et François Leroc enquêtent.

Copyright

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Chapitre 0 : La face cachée de Marseille

Au petit matin, lorsque les premiers rayons du soleil baignent la ville portuaire de Marseille d'une douce lumière, un monde s'éveille, à l'écart des paillettes touristiques. C'est ici, dans la rue Thubaneau, une rue étroite remplie de pubs miteux, de salles de jeux et de boîtes de nuit, que la ville montre son vrai visage. Le chapitre qui se déroule devant nous donne un aperçu de la face cachée et sombre de Marseille et de ses habitants, empêtrés dans leur réseau de crimes et de tentations.

Près d'une poubelle métallique cabossée se dresse le "Bar du Pirate", un lieu louche plein d'histoires et d'occasions manquées. Le propriétaire, Lucien Leblanc, est un homme d'une soixantaine d'années, maigre, aux cheveux gris et à la peau de cuir. Autrefois, il était lui-même un petit voyou, mais il gère désormais son bar avec une rigueur qui laisse peu de place au sentimentalisme. Son dernier résident est Anton, un dealer de lampes de poche que Lucien surprend souvent en train d'arnaquer les clients. Mais Lucien le laisse faire tant que la part des bénéfices est correcte.

Chaque soir, lorsque les lumières crépitent et que l'air est rempli de fumée et d'alcool, Amina s'installe sur la petite scène en arrière-plan. Sa prestation de strip-teaseuse attire une clientèle douteuse. Amina, élégante mais fatiguée, a rencontré de nombreux hommes qui lui ont fait de grandes promesses, pour finalement la laisser sans illusion. Ses gestes sont froids et professionnels, tandis qu'en coulisses, Thierry, le videur bodybuildé, monte la garde. Il est aussi dangereux qu'il en a l'air et tout aussi taciturne.

À l'extérieur du bar, sur le trottoir, Mohammed, un dealer d'héroïne d'origine marocaine, fait sa ronde. Son attitude charmante et ses conversations intelligentes ne laissent pas deviner qu'il contrôle toute une chaîne de dealers et qu'il tient fermement en main le commerce lucratif de ce quartier. Il parvient à traduire la dure réalité en mots doux et à exploiter habilement les désirs des toxicomanes.

Près du port se trouve le club "Étoile Noire", un lieu distingué qui se veut commercial et exclusif. Pascal Moreau, le gérant, s'y fait une fortune avec des prostituées haut de gamme et des transactions immobilières spéculatives. Son associé, Robert Lambert, un ancien banquier, ajoute une touche de sérieux à l'ensemble, tandis qu'ils tissent en coulisses une toile de corruption et de chantage.

Louise, sans domicile fixe depuis que son partenaire a été abattu dans un deal de drogue, est recroquevillée dans un coin près d'une boulangerie fermée. Elle observe souvent les réunions du clan LaBrise. Dominik LaBrise, le chef du clan, planifie ses actions avec un sang-froid parfait. Son frère Maurice, toujours dans l'ombre et rarement visible, offre la baguette aux affaires familiales.

À quelques minutes de marche, dans les ruelles louches qui entourent la place Jean Jaurès, opère Rachid, un proxénète à l'intelligence vive et au flair infaillible pour les affaires. Il connaît presque tout le monde dans le quartier et sait exactement quel est le prix des secrets des autres. Au fil des conversations et des soirées coquines, des informations et des faveurs sont échangées.

Marseille est une ville de contrastes extrêmes - là où se termine l'emplacement éblouissant des restaurants de poisson et des bâtiments historiques commence le cœur sombre de la ville. Ici, chacun poursuit son jeu, guidé par la cupidité, la volonté de survivre et, parfois, l'espoir de s'échapper un jour. Chacun a sa place, et chacun sait que dans ce jeu, les règles sont souvent soumises à une seule règle simple : Survivre à tout prix.

Ainsi, les destins des habitants de cette ville s'enchevêtrent et forment un tissu dense de mensonges, de passion et de trahison, prêt à exploser à tout moment. Car derrière la façade de Marseille se cache un autre monde - un monde qui ne tardera pas à goûter au sang d'un nouveau crime.

Alors que le soleil se couche lentement derrière les collines escarpées de Marseille et que les néons plongent les rues dans un labyrinthe de couleurs chatoyantes, la vraie vie de la ville commence. Dans une petite ruelle de la rue d'Aubagne, où les ombres sont plus longues et l'air plus épais, la porte d'un salon de coiffure discret s'ouvre. C'est là qu'Isabelle, une femme au visage incisif et joufflu et à l'expression toujours soucieuse, exploite un secret qui offre bien plus que des soins capillaires. Son salon est un havre de paix pour les informations - un point de chute pour ceux qui répondent à une demande d'anonymat. C'est un point de jonction dans un vaste réseau de ragots et d'intrigues, où les confidences sont échangées contre des coupes de cheveux prétendument innocentes.

À côté, dans l'Hôtel de l'Étoile délabré, se joue un tout autre type de drame. L'hôtel est tenu par Serge, un ancien boxeur au visage profondément balafré, dont les yeux racontent une histoire de violence et de remords. Les chambres de l'hôtel servent de théâtre à des deals et des rencontres secrètes, toujours inondées d'une atmosphère dangereuse faite de secrets et d'aspérités. Serge lui-même reste dans l'ombre, toujours sur ses gardes et toujours prêt à riposter si la nécessité l'exige.

Un autre danger se cache dans l'ombre du Palais Longchamp. Une voiture aux vitres teintées se gare parfois à proximité et, à l'intérieur, Renzo, un homme d'affaires bien habillé aux manières impeccables, planifie ses transactions douteuses. Son domaine d'activité va du transport de drogue lucratif à la traite des êtres humains. Renzo est connu pour son imprudence et son génie tactique, qui lui permettent souvent de devancer ses concurrents de plusieurs kilomètres.

Sur les rives du Vieux-Port, caché derrière les stands de touristes et les bateaux de pêche, on rencontre Nico, un adolescent voleur et prestidigitateur. Avec ses gestes agiles et son sourire espiègle d'artiste de rue, il est toujours à l'affût de la prochaine occasion de voler un touriste ou un habitant imprudent. Jusqu'à présent, Nico a eu la chance d'opérer sous le radar des plus grands, mais ses jours sont comptés. Il est de plus en plus enclin à prendre des risques et une erreur pourrait lui coûter cher.

La célèbre avenue de la Corse, à la fois boulevard et creuset de contrastes sociaux, abrite "La Belle Nuit", un cabaret mêlant glamour et déchéance. La scène accueille Virginie, une chanteuse à la voix enfumée et au passé tourmenté par des amours rapides et des mariages brisés. Virginie est une femme qui porte ses secrets comme une armure et sait exactement quelles chansons chanter pour faire taire la foule et ses propres démons. Le propriétaire du cabaret, Didier, un homme charmant et audacieux, navigue sans peine entre les rêves fragiles de ses clients et les dures réalités de ses propres manigances.

Au fil de la nuit, les petites morales de la population se transforment en ce que certains considèrent comme des stratégies de survie et d'autres comme de la pure démesure. Dans des coins cachés de la ville, la vie des âmes exilées croise celle de ceux qui exercent pouvoir et influence, créant ainsi un réseau opaque de mensonges, de tromperies et de violences occasionnelles.

Un moment de calme s'installe lorsque la cloche de la basilique Notre-Dame de la Garde sonne minuit. Un homme accompagné d'un chien s'arrête et lève les yeux tandis que l'écho résonne encore dans les ruelles étroites. Il est l'un des rares à laisser ses rêves flotter dans l'air du matin, alors que le reste de la ville se retire dans l'ombre, prêt à affronter ce que le jour à venir pourrait apporter.

Marseille n'est pas seulement une ville, c'est un être vivant - un mélange de beauté et de perdition, d'espoir et de désespoir. Le monde qui s'y déploie reste sans fard et immoral, toujours prêt à engloutir les âmes qui tentent de se frayer un chemin dans le labyrinthe tortueux de lumière et d'obscurité. Et c'est ainsi que les habitants se préparent à ce qui peut arriver, toujours sur le qui-vive et prêts à passer à l'étape suivante de ce jeu urbain implacable.

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"Je suis le commissaire Pierre Marquanteur", ai-je dit. "Voici mon collègue François Leroc. Nous sommes de la FoPoCri de Marseille".

J'ai montré mon badge à l'homme. Il l'a regardé brièvement. Puis il a éternué. Il était manifestement enrhumé. Je n'ai même pas voulu penser à la quantité de bactéries que j'ai pu attraper.

François s'est détourné et a visiblement eu la même crainte.

Il y a des gens qui se plaignent et éternuent partout et qui répandent leur stock de bactéries et de virus Dieu sait où. Ils ne se soucient pas du tout de contaminer d'autres personnes.

Cet homme semblait aussi être de ce genre.

"Je ne suis pas enrhumé", a affirmé l'homme.

"On dirait pourtant", ai-je dit.

"Mais je ne le suis pas. C'est juste une allergie".

Une excuse, pensais-je. Tout n'est qu'excuse.

"A quoi êtes-vous donc allergique ?" a demandé mon collègue François Leroc. Je me tenais toujours près de la bave qui grinçait ainsi et qui était soi-disant allergique.

"A quoi suis-je allergique ?"

"Oui".

"Contre tout. Et contre tout le monde. S'il y a de la poussière quelque part, j'éternue. Et la poussière est partout".

"Je ne vois pas de poussière".

"C'est de la poussière fine, idiot".

"Écoutez, nous sommes policiers."

"Oui, et alors ?"

"De la FoPoCri".

"Oui, je sais, j'ai vu la marque."

"On ne nous dit pas ce genre de choses. Les idiots et tout ça. Vous savez".

"Oh, ne soyez pas si sensible ! "

J'ai dit : "Je ne suis pas sensible" !

"Vous l'êtes ! Un vrai mimosa. Pour une fois que je dis un mot comme idiot, vous me faites le coup du mimosa. Si vous êtes des personnes aussi faibles, je ne sais pas. Mais je ne m'étonne pas que vous n'arriviez pas à la cheville des maquereaux de la Pointe-Rouge. Cela ne m'étonne vraiment plus. Ma gueule encore une fois. Il suffit de dire ce qu'il en est, à savoir que quelqu'un est un idiot, pour que M. Criminel se sente totalement insulté ! Je n'y crois pas ! Et il veut nous protéger ? Vous savez quoi ? Je suis stupéfait ! Complètement abasourdi !"

Il s'est mis en colère.

A tel point que cela lui a donné une tête toute rouge.

Je l'ai laissé finir de parler.

Et puis j'ai commencé.

"En fait, vous vouliez nous parler de tout autre chose", ai-je dit. "Sur la raison pour laquelle cet homme gît dans la rue, dans son sang, avec un couteau planté dans le dos".

"Ce n'était pas moi avec le couteau".

"Mais il y a aussi du sang sur votre main. Et si nous le comparons maintenant au laboratoire, alors ..."

"Oui, je l'admets."

"Que reconnaissez-vous ?"

"Que c'est le même sang. C'est celui de l'homme qui est mort. Mais ce n'est toujours pas moi qui ai utilisé le couteau. Je lui ai juste mis une bouteille sur la tête et je l'ai encore frappé avec les bouts pointus. Mais avec le couteau, ce n'était pas moi".

"Mais..."

"Je ne fais pas ça ! Le type aurait pu mourir !

"Le type, comme vous dites, est mort. Au cas où cela serait nouveau pour vous".

"Comme je l'ai dit, je lui ai cassé une bouteille sur la tête. C'est tout ce que j'ai fait. Parole d'honneur !"

"Et on ne peut pas mourir en faisant ça ?"

"Pas lui."

"Mais c'est Michel " Tête de Mule" - le têtu et le maquereau !"

"Je suppose qu'il ne s'appelle pas vraiment comme ça".

"Non, je ne sais pas comment il s'appelle en vrai. Ici, tout le monde l'appelle Michel Tête de Mule. Il supporte beaucoup de choses. Enfin, peut-être pas assez aujourd'hui. Un coup de couteau, ce n'est pas rien. Mais je ne l'ai pas tué. Je l'ai juste frappé avec une bouteille. Et c'était en quelque sorte de la légitime défense".

"Légitime défense ?", ai-je fait écho.

"Bien sûr".

"Maintenant, racontez dans l'ordre".

Il a encore éternué.

"Ce n'est pas contagieux !", dit-il en se contentant de vomir dans la rue.

"Vous n'avez pas de mouchoir ?", a demandé François, dégoûté.

"Non".

"Tenez, prenez ça", lui dis-je en lui donnant mes mouchoirs en papier. J'en ai toujours sur moi. Simplement en cas d'urgence, et cela n'a pas forcément à voir avec les fuites nasales. Parfois, dans notre travail, il faut essuyer du sang. Et dans ce cas, il est bon d'avoir des mouchoirs en papier sur soi.

Il a dit : "Merci beaucoup".

"S'il vous plaît".

C'était la première fois qu'il était un peu plus amical.

Donc normalement poli et normalement détendu, et non pas irrité de manière sous-jacente, ce qui aurait pu laisser penser qu'il était sur le point d'exploser.

J'ai dit : "Et dites-moi exactement, dans l'ordre, ce que vous pensez qu'il s'est passé".

"À votre avis ?", a-t-il fait écho. "Vous êtes en train de dire que je ne dis pas la vérité ? Que ce que je dis n'est que mon opinion ? Donc une histoire que j'ai inventée ?"

"Non, ce n'est pas ce que je voulais dire".

"Nous pouvons aussi faire tout cela sur la présidence", a dit François. "C'est là que nous devrons vous emmener de toute façon".

"Pourquoi ça ?", a-t-il demandé.

"Parce que vous êtes soupçonné de meurtre", a dit François.

Il menaçait à nouveau de s'énerver. Sa tête est devenue si rouge foncé qu'on pouvait craindre pour sa santé. Et plutôt fortement.

"Maintenant, dites-nous", ai-je dit. "Que s'est-il passé exactement ?"

"Donc je voulais aller au bordel".

"Ok ..."

"Et puis un type arrive..."

"Vous parlez du type qui est mort maintenant ?"

"Exactement".

"Que lui est-il arrivé ?"

"Il a dit : "Je ne viens pas au bordel".

"Pourquoi ?"

Parce que j'éternue beaucoup". Cela rendrait les filles malades. Il ne voulait pas. Alors l'activité ne continuerait pas, si vous voyez ce que je veux dire. Et une fois que les putes commencent à éternuer et à renifler, les clients ne viennent plus".

"Je peux comprendre", ai-je dit. "Donc le raisonnement".

"J'ai dit : s'il vous plaît, un point ! Je paierai le double".

"Un coup de couteau ?"

"Donc, pas avec un couteau".

"Alors ?"

"Eh bien, c'est différent. Comme dans un bordel".

"Ah bon".

"Vous êtes difficile à comprendre, Monsieur le Commissaire."

"Je fais des efforts. Que s'est-il passé ensuite ?"

"Il a dit non, tu n'entreras pas ici".

"Et après ?"

"Puis j'ai essayé d'entrer quand même".

"Vous avez réussi ?"

"Non, il m'a poussé sur la route. J'étais en colère. Et comme j'avais encore la bouteille à la main, je la lui ai envoyée sur la tête. Il est tombé par terre. Mais il était encore vivant".

"Mais à un moment donné, le couteau s'est planté dans son dos", constate sèchement François.

"Oui, mais ce n'était pas moi. Un type est arrivé, s'est retourné plusieurs fois et lui a planté un couteau dans le dos en disant : "Voilà ce que tu as fait, espèce de salaud ! C'était quelqu'un qui avait un vieux compte à régler avec lui. Et le type s'est enfui".

"Bien, vous devez quand même venir au poste".

"Je vous ai dit comment c'était !"

"Oui, mais nous devons d'abord vérifier tout cela".

Je l'avoue honnêtement : je ne l'ai pas cru.

Plus tard, un autre témoin a confirmé cette déclaration. Et ce dernier a également pu donner une description raisonnable. Nous avons rapidement découvert qui était l'homme au couteau, car le témoin a mentionné une cicatrice frappante sur son menton. L'homme au couteau s'appelait Kuratov et appartenait à la mafia tchétchène. Il était déjà recherché pour d'autres délits.

"Nous ne l'aurons probablement pas de sitôt", a déclaré François un peu plus tard, alors que nous étions assis ensemble dans le bureau et que nous prenions un café de temps en temps.

"Je sais", ai-je dit.

"J'en ai bien peur."

"Mais cela ne veut pas dire que nous devons abandonner, n'est-ce pas ?"

"Je n'ai pas dit ça non plus, Pierre."

Quelques jours plus tard, l'homme au couteau a été retrouvé sur la rive. Il avait lui-même un couteau planté dans le corps. Cela peut parfois aller si vite.

*

Louise Baton se tenait au bord de la route, attendant un client. Elle faisait le trottoir. Elle avait besoin d'argent pour se procurer la drogue nécessaire pour elle et Calvin Fatras. Tous deux étaient héroïnomanes.

Louise se promenait avec un peu d'ennui. Quelques autres femmes du secteur horizontal assiégeaient les trottoirs. Aucune de celles qui se prostituaient ici n'était enregistrée. Des voitures montaient et descendaient la rue. Il faisait frais et Louise frissonnait dans sa tenue qui en montrait plus qu'elle n'en cachait ; jupe courte, chemisier révélateur, bottes au genou. C'est tout.

Une Ford Mondeo blanche s'est approchée. À la vue de Louise, le conducteur freina. La jeune fille et le client se mirent rapidement d'accord. Louise est montée dans la voiture. Ce fut un voyage vers la mort.