Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
La commandante Mollie Lijo et le lieutenant Ange Pedrini ont quitté le Pays basque pour l’Île-de-France mais leur destin est en suspens. Le divisionnaire hésite entre les mettre à la retraite et leur confier une dernière mission, les entraînant vers le mystérieux village Sans Nom. L’aventure se déroule sur des trottoirs jonchés de cadavres et au sein d’un lieu fascinant, le Fil Ô Café, où des individus de toutes classes sociales se rassemblent pour échanger, refaire le monde et communiquer en face à face, entourés de piles de livres, tout en dégustant un expresso fumant.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Joueur de mots,
Alain Olivier a longtemps rêvé de voir un jour ses écrits planer au-dessus des étagères de la Bibliothèque nationale, cette source inépuisable de pensées et de culture qui l’impressionnait tant. Passant des mots aux pinceaux, il cultive quotidiennement sa passion pour la vie. Il imprègne de couleurs ses messages d’alerte contre la misère et la solitude qui étreignent notre société.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 154
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Alain Olivier
Des crimes sans nom
Roman
© Lys Bleu Éditions – Alain Olivier
ISBN : 979-10-422-2072-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
Des crimes sans nom
est le troisième volet des aventures de Mollie et Ange, policiers hors cadre ;
À ronde-moutons sur le green
, deuxième volet des aventures de Mollie et Ange, aux éditions du Lys Bleu, février 2023 ;
Trous de balles dans les chipirons
, premier volet des aventures de Mollie et Ange, aux éditions du Lys Bleu, mai 2023 ;
Triste Navigo
, aux éditions du Lys Bleu, décembre 2022 ;
Si près si loin
, aux éditions du net, juillet 2023.
À mon frère du ballon rond, Riton,
sifflé hors-jeu par l’Éternel beaucoup trop tôt.
À ma veilleuse de mots et de maux, Agnès.
Toute similitude avec des personnes existantes est-elle complètement fortuite, l’auteur ne peut l’affirmer.
Des ressemblances avec certaines connaissances peuvent parfois prêter à confusion.
Je remercie le tenancier de Fil Ô café de m’avoir ouvert ses portes et renseigné sur son aimable clientèle.
Mon amour de la chanson française me fait déclamer quelquefois par l’intermédiaire de mes héros des bouts de phrases ou des phrases modifiées de chansons fredonnées par tous.
Que leurs auteurs n’en soient pas mortifiés mais remerciés du fond du cœur.
Il pousse délicatement la lourde porte métallique du cimetière. Dans un cri déchirant, le propylée laisse apparaître une longue allée bordée de croix monumentales.
Adrian aspire goulûment une bouffée d’air froid, ses neurones surpris s’entrechoquent et le plongent dans un état second.
Seul au milieu de tant de vies échouées dans une sépulture, il se sent le devoir de leur redonner naissance le temps d’un instant.
Il se plante devant un caveau qui se dresse fièrement dans le clair-obscur de cette fin d’après-midi de novembre.
La stèle claque au vent comme la voile d’un catamaran sur l’océan. Sur la pierre, il peut lire un mot qui le fait rêver, lui, le migrant : Mékong.
Il monte à bord sur le bateau de pêche avec son filet portatif. Deux yeux sont dessinés à l’avant de la barque pour conjurer le mauvais sort. Il croise un ferry, des ferries, emplis de touristes.
Il se surprend à donner des ordres au défunt qui navigue à ses côtés.
Il ressent l’ivresse du delta, il navigue entre terre et mer, riz, sel, poissons, cette « mère des eaux » apporte autant qu’elle détruit. Il s’égare au milieu des odeurs de pamplemousse, sur le chemin côtier.
Le songe passé, il sait que demain il reviendra au même endroit pour poursuivre son voyage.
Cette brève escale asiatique lui remémore les souvenirs de son village natal en flots continus.
Là-bas, chez lui, le petit cimetière communal de Bran disparaît sous les herbes folles.
Les tombes décorées perdent leurs couleurs, les croix se cachent derrière les broussailles.
Les sureaux règnent en maîtres dans les allées. Les orties envahissent les carrés, les rares stèles se lézardent et des croix jonchent les allées ou ce qu’il en reste.
La vie feint d’effacer cette tache indélébile qu’est la mort en remplaçant les décors, elle sait que son combat est perdu d’avance.
Elle laisse aux humains l’illusion que Pandore leur a légué l’espoir pour mieux les aider à se tromper sur leur finitude.
Il regarde une dernière fois avant de sortir de ce cimetière de banlieue bien ordonné composé de deux parties. Un carré surpeuplé et l’autre à moitié occupé qui attend non sans impatience les futurs élus.
Des genévriers rampants, un pin parasol traversé par un rayon de soleil fatigué de son long voyage complètent le décor.
Il referme la porte sous le cri lancinant des gongs que la graisse a abandonnés depuis des lustres.
Puis, d’un pas lent, mal assuré, il part à la recherche d’un hébergement provisoire dans la nuit froide.
Les congés accordés par le ministère après leurs exploits basques1 se terminent.
Mollie Lijo et son fidèle lieutenant, Ange Pedrini, sont convoqués à la préfecture de Versailles.
Après un échange téléphonique, nos deux comparses décident de se retrouver à la Crêperie des 2 Portes, pour réveiller leurs souvenirs rennais2 et préparer cet entretien imprévu.
On affronte plus facilement les bourrasques le ventre plein.
— Ange, nous voilà réunis encore une fois, déclame Mollie entre deux bouchées de galette saucisse.
— Oui, je ne comprends pas la raison de cette convocation. Je te croyais partie en retraite et moi, à la suite de notre dernière aventure et à ma blessure, je suis interdit de terrain jusqu’à nouvel ordre.
— Rassure-moi, elle ne fuit plus ta coucougnette ? dit-elle en pouffant et en gratifiant son ex-coéquipier des restes de son mets.
— Mollie, s’il te plaît, je n’aime toujours pas la saucisse. Oui, Madame, je suis guéri et en état de marche. Dis-moi toi, ma commandante préférée, tu possèdes l’âge légal sans les annuités ou les annuités sans l’âge légal ?
— Je peux continuer jusqu’à 57 ans, et j’en suis si loin.
— Si tu ne comptes pas les années de nourrice tu vas honorer la police de ta présence encore des lustres.
— Ange, j’oublie lorsque l’on ne travaille plus ensemble qu’on peut par moment te confondre avec une « grosse tête » en disponibilité.
— Mollie, tu me fais peine.
Pourquoi Versailles alors qu’officiellement notre binôme devait se retrouver éparpillé façon puzzle ?
— Je l’ignore. Mon fils m’a fait suivre le courrier alors que je me reposais à Saint Domingue.
— Avec un jeune éphèbe local ?
— Pour cette activité, je suis en retraite et pas assez fortunée.
— Mollie, nous aurions pu déambuler sur les longues bandes littorales balayées par les doux alizés et, le soir, partager une assiette de riz garnie de haricots rouges, y ajouter viande, avocats et tostones…
— Ôte-moi d’un doute, pendant ce congé maladie tu as fait une pige au Petit futé ou à Géo ?
— Non, Chimène, moi aussi j’ai voyagé et pour nous deux. Rassure-toi, jamais pendant le boulot…
— Ni pendant, ni après, au moins un point d’accord entre nous.
— Bien, « mère supérieure », revenons à nos moutons, il faudrait peut-être réclamer l’addition, nous allons arriver en retard.
Hé ! garçon, la petite note et deux lambigs3, pour fêter cette nouvelle aventure !
Mollie, tu es venue en train. Je peux avancer mon carrosse pour te convoyer avenue de l’Europe où notre destin nous attend.
— Merci Monseigneur.
Après ces amabilités, Agrume et Pépin, courbés sous le poids de l’inquiétude, se dirigent lentement vers le dernier jugement que leur réserve l’administration après tant d’années de bons, ou presque et loyaux services.
Une suite sans fin ou une fuite sans fin.
Coincé entre la forêt de Marly et la plaine du roi soleil, il est une petite commune d’Île-de-France, que d’aucuns comparent à une Suisse française, peuplée d’expatriés et non « d’immigrés » (la différence est une question de statut social) où des résidents de tous âges laissent fumer les cheminées dans de coquets pavillons et résidences privées.
Une pharmacie, des commerces divers et variés sur la place de Bruxelles, des restaurants, trois cafés, une église du XIIe siècle, un château, une forêt domaniale, deux fermes, un golf, complètent l’inventaire à la Prévert du bien-vivre de cet îlot de verdure privilégié où caméras et voisins veillent sur le sommeil des gens honnêtes.
Une originalité de ce village, « Fil Ô café », le lieu de rendez-vous incontournable, avenue des Sycomores, qui fait le plein de petit noir chaque matin. À « Fil Ô café », on consomme, on se cultive, on achète livres, journaux, magazines et surtout on débat…
Un endroit étonnant où des individus de toutes conditions sociales échangent, refont le monde, communiquent en face à face, au milieu de bouquins, bien installés devant un expresso fumant.
Gens d’importance, ou sans importance, qui dans la rue se seraient croisés sans se saluer, échangent longuement dans cet estaminet.
Adieu psy, confessionnal, maison close, ce café d’utilité publique reçoit de 7 heures à 19 heures avec ou sans rendez-vous.
La nuit maquille les rues d’un linceul orangé.
Seul le clocher de l’église du haut de ces 174 mètres revêt sa chemise de nuit blanche.
Depuis la mise en place de la déviation, les véhicules qui circulent la nuit dans le centre-ville ne sont que ceux des résidents : Cadres dynamiques qui reviennent du bureau à l’heure où les enfants se sont endormis, noctambules festifs de retour d’un spectacle théâtral parisien ou d’un repas copieusement arrosé entre amis.
Ils croisent parfois un somnambule promené par son chien le long d’un trottoir désert.
Les villageois s’endorment la conscience tranquille, rangée sous l’oreiller. Oyez, oyez, braves gens, dormez tranquilles, les caméras et l’œil des voisins vous surveillent.
Mollie et son animalcule lieutenant pénètrent dans le magnifique bâtiment en pierre de taille de la préfecture de Versailles.
— Commandante, nous sommes abonnés aux bâtiments royaux, après Henri IV à Pau, Louis XIV à Versailles. Encore une mutation et nous serons reçus au palais de l’Élysée.
— Mais Lieutenant, parce que nous le valons bien, je suis à la disposition du Président. En attendant, nous ignorons qui va nous recevoir derrière ces lourdes portes.
— Surprise, surprise, je dois t’avouer que toutes ces mutations usent ma jeunesse. Pour une fois, l’inquiétude me ronge.
— Restons optimistes et soudés, le pire serait la mise à la retraite d’office. Une dernière affectation dans la région parisienne me rappellerait mes premiers pas dans la grande maison.
— Si nous restons OPJ, reprend Ange, pourquoi pas, mais pour la tenue j’ai trop d’arthrose et je porte mal la casquette.
— Avec l’uniforme, tu serais emporté par la foule qui nous traîne et nous entraîne dans les manifs et nous écrase, l’un contre l’autre.
— Arrête la môme Piaf, mon cœur est au coin d’une rue…
— Non, ne regrette rien, ta vie va commencer en revenant dans cette préfecture.
Bob Moon et Titania, après avoir décliné leur identité et le motif de la visite, sont accompagnés au bureau du préfet.
L’huissier frappe discrètement sur la lourde porte, il l’ouvre doucement et fait entrer nos deux détectives.
Ils se regardent mutuellement, le souffle coupé par la démesure des lieux. Deux tables de réunion, un bureau colossal, des chaises en attente de vrais et de faux culs, des tentures sans mesure et un lustre dont on espère qu’il ne se décrochera jamais.
— Madame, monsieur, prenez place derrière le bureau, Monsieur le Préfet ne saurait tarder.
— Mollie, le roi n’est pas mort, tu vois, on pourrait construire deux courts de paddle dans l’espace, avec douches et WC.
— C’est un open space pour personnes dépressives.
Une apparition paralyse Bérurier et Pinaud. De grosses gouttes de sueur perlent sur le front de Mollie, Ange est pris d’un violent hoquet, ils vivent le remake des revenants.
— Restez assis. Vous désirez un verre d’eau, la chaleur du bureau vous indispose ?
— Non, non, Monsieur le Préfet, la surprise de vous retrouver ici, avec le commissaire que nous pensions en retraite, c’est un choc !
— Oui pendant votre longue absence aux frais de l’État, la grande maison a continué à maintenir l’ordre dans ce pays de joyeux contestataires.
— Patron, les longues promenades dans les jardins du Trianon, cela doit vous changer du parc du Thabor à Rennes. Vous avez échangé vos sabots pour des Richelieu à talons rouges, articule Ange en pouffant.
— Ange, le jour où l’intelligence est tombée du ciel, votre parapluie vous a bien protégé, répond le divisionnaire.
— Prenons de la hauteur, nous ne sommes pas dans une cour de récréation de maternelle, éructe le préfet en remettant sa seule mèche brillantinée sur son crâne dégarni. Nous vous devons une explication.
— Vous nous devez plus que la lumière, ne peut s’empêcher d’ajouter Ange.
— Vous, l’homme de l’ombre, cela pourrait éclairer vos idées.
— Vous m’illuminez comme le phare du Creac’h depuis toutes ces années, commissaire.
— Commissaire divisionnaire principal, Pedrini.
— On va rester sur patron, c’est moins pompeux.
— Bon Dieu de bon Dieu, vous ne cesserez donc jamais vos gamineries, hurle le préfet !
Mollie, surprise, pousse un cri à briser les verres de cristal de la préfecture.
La porte dérobée côté cour s’ouvre dans un bruit épouvantable, tel un diable sortant de sa boîte. Eponine4, échevelée, les yeux hagards, une seule chaussure aux pieds, expectore des « Henri, Henri, tu me fais une attaque, j’appelle le 15… »
Nos comparses restent cois devant le ridicule de la scène.
— C’est un cauchemar, un cauchemar je vis, confesse le préfet.
— Quelle culture, Monsieur le Préfet, en plein drame vous déclamez une anadiplose.
— Fermez là ou sortez Pedrini, vous et votre anaaa…
— Anadiplose pour vous servir, je connais la sortie, ne vous dérangez pas pour moi.
— Ne bougez pas ou je vous rédige votre démission.
Maintenant avec la troupe au complet, nous allons reprendre la pièce là où nous en étions avant l’entrée impromptue d’Eponine.
— Ne t’inquiète pas, chère Eponine, le patron va le mieux du monde, il prend régulièrement ses pilules et sait que son ange gardien a toujours une oreille collée derrière la porte, balance Mollie.
L’adjointe du divisionnaire remet de l’ordre à ses cheveux, étale le noir sur ses yeux humides, enlève sa chaussure et, sous le regard narquois du duo magique et de celui, non moins courroucé de son capiston, elle s’échappe le rouge aux joues.
— Le préfet reprend l’initiative et propose l’entracte avant la reprise de cette bouffonnerie.
Puis-je vous offrir un petit verre afin de souffler et de retrouver le fil de nos réflexions ?
— Petit, sera-ce suffisant… chuchote Mollie.
— Comme vous le désirez, très chère. Scotch nature avec eau gazeuse ou soda ? Annoncez, je vous sers dans les hanaps de la république.
Après cet intermède écossais sans le « Flower of Scotland », la pression retombe à son point bas.
Ange, conquis par ce nectar sans âge, profite de chaque gorgée dans l’espoir que le maître des lieux serve le coup de pied au cul avant la reprise du combat.
Assis derechef autour de la table, nos protagonistes fixent les mouvements de lèvres du préfet.
— Je comprends votre surprise. Pendant vos trop longues vacances, il y a eu beaucoup de mouvements. La valse des préfets organisée par l’exécutif suivie de la ronde des commissaires.
Nous voilà, votre ex-patron et moi, mutés dans les Yvelines où le taux de criminalité affiche une progression constante.
Après une étude approfondie de nos effectifs, nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait des enquêteurs professionnels et confirmés.
C’est l’unique raison de votre présence. De plus, vous vous approchez de la retraite et personne d’autre ne vous recrutera pour le peu de temps qu’il vous reste.
— Merci Monsieur, après trois médailles d’honneur remises par trois ministres différents, j’apprécie la considération que l’état nous porte. Nous servons de bouche-trous pour vous éviter de grever les budgets.
Comme nous possédons le sens du devoir, nous saurons être au service de la France avant de fermer le grand livre de notre aventure professionnelle, déclame la commandante outragée, façon Sarah Bernhardt.
— Mollie, point trop n’en faut, l’emphase bouscule vos neurones.
Cette proposition vous évite de vous retrouver aux archives ou au placard. Vous devriez nous remercier.
— Nous sommes la farce des dindons mis à en cocotte par deux chefs étoilés, ajoute Ange.
— Vous, le marmiton, s’étrangle le commissaire.
— Eponine, vite les cachets du chef !
Il est terrible,
Le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain.
Il est terrible ce bruit
Quand il remue de la mémoire de l’homme qui a faim
Elle est terrible aussi la tête de l’homme,
La tête de l’homme qui a faim
Quand il se regarde à six heures du matin
Dans la glace du grand magasin.
Extraits de Paroles, La grasse matinée de Jacques Prévert
Le curé lui a ouvert les portes de l’église. Il a déroulé son duvet près du confessionnal, là où les courants d’air évitent de le déranger, a remonté son petit réveil, seul souvenir de son épopée migratoire.
Son sommeil le ramène toutes les nuits au pied du château de Bran, auprès de Dracula. Sa Transylvanie natale, berceau heureux de son enfance, l’enveloppe d’un manteau de regrets éternels.
Né dans ce petit village historique au sud du comté de Brasov, élevé par des parents aimants, sa jeunesse insouciante se passe entre l’école et les évasions avec les copains dans le parc naturel de Bucegi, la pêche à la mouche des ombres dans la rivière Turku avec son grand père.
Lors des vacances, il accompagne son guide de père dans le merveilleux château des chevaliers teutoniques.
Vlad III dit Dracula n’aurait jamais séjourné dans cette demeure, mais tant pis pour la vérité historique.
Le business du tourisme a réuni tous les éléments en reconstituant un village médiéval au pied du palais, un mythe pour le plus grand plaisir des touristes et de l’économie locale.
Cela faisait vivre dignement sa famille, jusqu’au jour où… La sonnerie stridente de son réveille-matin le sort brusquement de ses songes.
Il se vêt, roule son duvet qu’il pose derrière l’autel, quitte l’église par la petite porte laissée ouverte par l’abbé. Adrian se retrouve dans la nuit froide de ce mois de novembre.