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Le second tome de "Destins de femmes" vous transporte au cœur d’une cérémonie grandiose au Madison Square Garden, métamorphosé en un espace futuriste pour honorer des héroïnes exceptionnelles. À travers des récits et des instants inoubliables,
Jipy Pink rend un hommage saisissant à ces femmes qui ont marqué l’histoire et influencé l’avenir, dévoilant l’ampleur de leur contribution à la société. Cette œuvre résonne comme un véritable chant en l’honneur de la féminité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jipy Pink, influencé par son environnement et un événement marquant, s’est lancé dans l’écriture en créant une trilogie poétique visant à éveiller les émotions. Il a ensuite publié "Les enfants des Terrils", inspiré par un devoir de mémoire et, en juin 2023, il a achevé son œuvre poétique avec "L’orientale". À la demande de ses lecteurs, il poursuit son parcours littéraire avec "Destins de femmes".
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Seitenzahl: 303
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Jipy Pink
Destins de femmes
Tome II
Au firmament des étoiles
Roman
© Lys Bleu Éditions – Jipy Pink
ISBN : 979-10-422-5051-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Au fil des années, nos héroïnes ont fondé une organisation afin de réaliser la promotion des valeurs humaines et la position des femmes dans la société future. Elle s’intitule « le renouveau féminin ». Elle possède une antenne à New York et un bureau dans une vingtaine de pays où elles vivent (voir tome 1 : La Légende des étoiles).
Elles ont planifié une manifestation au Madison Square Garden pour célébrer leur dixième anniversaire. C’est une salle de sport et de concert qui incarne la culture folklorique américaine. Elle reste l’un des lieux les plus populaires pour les rencontres en direct à New York et à travers le monde.
À cet endroit, devant 200 000 spectateurs, elles vont scénariser une représentation médiatique afin de fêter ces femmes de légende. Certaines ont même perdu la vie, mais toutes apparaîtront décrites en fonction de leurs destins respectifs. C’est un devoir de vénérer leur mémoire. Les films de leurs existences seront projetés sur des écrans disposés à trois cent soixante degrés. Un trèfle à quatre feuilles en or dix-huit carats sera décerné aux différentes gagnantes ou à leurs descendantes, ainsi qu’un prix de 50 000 dollars. Le jury est composé de nos premières héroïnes, de personnalités politiques, culturelles et sociales. Les bénéfices serviront aux organisations caritatives qui luttent obstinément pour les droits des femmes.
L’effervescence régnait alors que les lumières scintillaient et que la foule retenait son souffle en guettant le début de la soirée. À l’extérieur, des files d’attente s’étiraient sur plusieurs pâtés de maisons, tandis que les spectateurs passionnés se pressaient pour entrer dans l’enceinte illustre. Une ambiance électrique envahissait l’immense arène, remplie de festivaliers invités. La musique résonnait dans les haut-parleurs, en créant une atmosphère enivrante et en annonçant le prélude imminent.
Sur la scène, des moniteurs géants diffusaient des vidéos captivantes. En coulisse, tout le monde se préparait. Depuis huit heures, les futures lauréates enchaînaient patiemment les répétitions, et les techniciens se succédaient pour orchestrer les raccords de sons, de lumières, de maquillages et de costumes. Tout devait être parfait, car les caméras de la planète relayaient l’événement.
Les projecteurs balayaient le public, en embrasant les visages enthousiastes de tous et soudain, les spots s’éteignirent et un silence pesant envahit l’air. Le rideau se souleva lentement, révélant la soirée époustouflante. Elle allait aussitôt transporter la foule dans un monde de magie, de musique et de performances scéniques.
Autour du plateau flottaient dix-huit drapeaux qui représentaient les pays des participantes. Nos yeux distinguaient la bannière étoilée de la nation organisatrice. Aux commandes se trouvait Maxime, un réalisateur très prisé, et son équipe composée de femmes sélectionnées pour leur esprit critique et leur travail minutieux.
Les cinq dernières minutes devinrent les plus angoissantes. C’est là que l’on pouvait entrevoir le stress sur les visages. Soudain, Gloria, la commentatrice, bien connue de la télévision américaine, apparut sur la scène. Dans sa robe argentée, elle dévoilait son charme sous les feux des projecteurs. La cinquantaine passée, elle ne paraissait pas son âge. D’une manière très professionnelle, elle expliqua le déroulement de la cérémonie en remerciant, de sa voix chaleureuse, l’association le Renouveau féminin, les différents mécènes, les personnalités locales et le public.
Elle enchaîna son discours en citant brièvement chaque candidate, son pays d’origine et son métier, ainsi que les célébrités qui remettraient dignement les diverses récompenses :
Pour la notoriété : Le président fondateur d’un groupe de médias.
Pour le sport : Le champion international de tennis, jeune retraité.
Pour la culture : La représentante universelle de la connaissance.
Pour la liberté : Un journaliste renommé aux États-Unis.
Pour la recherche : Le responsable du pôle de développement médical mondial.
Pour la nature et l’écologie : L’ambassadrice de l’organisation pour la protection de l’environnement.
Le spectacle se terminerait par un vote du jury en son âme et conscience.
Chacun rejoignit sa place et la salle fut plongée progressivement dans le noir.
Mettons-nous à l’aise et asseyons-nous dans nos fauteuils, laissons-nous guider par nos sens !
Faisons silence, la soirée va bientôt commencer par…
Sur une douce musique indienne, les accessoiristes s’affairaient à reconstituer une rue pavée avec ses immeubles. À chaque extrémité se trouvait un kiosque à magazines, bariolé aux couleurs de la Lituanie : jaune, vert et rouge. Elles incarnaient le soleil, les forêts, les champs et le sang versé pour la patrie.
Un bâtiment de brique, comme par magie, s’éleva. Il portait une enseigne en fer forgé qui reproduisait une presse à main d’imprimeur. Les volets de bois s’ouvrirent, révélant une femme rousse aux yeux marron, symbole de beauté et de rareté au sein de la population. Ona s’asseyait à son bureau ; les spectateurs bien placés pouvaient percevoir ses jambes fuselées croisées et ses escarpins de couleur rouge.
Elle se mit alors à travailler avec minutie sur une vieille machine à écrire. Le cliquetis de la frappe sur les touches et le bruit du chariot parvenaient à nos oreilles et contrastaient avec la douce habilité de ses doigts manucurés. Les pavillons s’animèrent et l’on discernait plusieurs vendeurs de journaux habillés tels des titis parisiens. Ils portaient des vêtements simples et décontractés, à base de pantalons larges, de chemises à carreaux, de vestes en cuir et de casquettes plates. Ils symbolisaient les classes populaires de l’époque.
Soudain, elle se levait toute souriante et contemplait le ciel à la recherche de l’inspiration pour achever son article. C’était le signal pour encourager le travail des garçons qui se mirent à haranguer les spectateurs, en distribuant la presse quotidienne régionale de leur pays. Pour le sexe masculin, elle était composée de journaux généralistes qui couvraient un large éventail de faits, y compris l’actualité nationale et étrangère, la politique, l’économie, la société, la culture et le sport. Ils proposaient aussi un magazine féminin qui se consacrait à la mode, la beauté, les célébrités, les conseils de vie, la santé et d’autres sujets pertinents pour les Lituaniennes.
La distribution s’achevait. Ona, la main ouverte, posée sur le cœur, regagna les coulisses, accompagnée par la mélodie « imagine » qu’écrivit John Lennon. Il y exprima le sens de la démocratie et la valeur des droits de l’homme. Pour elle et sa profession, cet hymne représentait les vertus de liberté et de justice à travers le monde.
Les spectateurs et moi-même fûmes très troublés. D’une démarche unanime, nous acclamions debout, portée par un élan d’une grande ferveur.
Quand le silence envahit de nouveau la salle, on projeta le film qui caractérisait son destin.
Elle naissait dans une petite ville pittoresque de la campagne lituanienne, entourée de vastes forêts verdoyantes et de lacs paisibles. Elle habitait une maison à colombages, construite de bois et de briques. Les murs extérieurs étaient peints d’une teinte couleur naturelle pour se fondre dans le paysage ambiant. Un toit en tuiles rouges à pente douce permettait de récupérer les eaux de pluie pour arroser le jardin bien conservé. Elle partageait la passion pour l’environnement avec son père Jonas. Tous deux entretenaient les parterres de fleurs, les arbres fruitiers et les légumes cultivés pour nourrir toute la famille.
Dès son plus jeune âge, tout éveillait sa curiosité. Elle demeurait désireuse de découvrir le monde qui l’entourait. D’ailleurs, en entrouvrant le portillon de couleur verte au fond du potager, elle empruntait les chemins champêtres et les pistes cyclables. Elle grandissait en bénéficiant de l’air sain, les yeux emplis de cette nature qui l’environnait. Elle aimait parcourir les voies pavées pittoresques de la ville et, dans une atmosphère paisible et bienveillante, elle cherchait le secret de la signification des enseignes et des noms des rues. Progressivement, elle s’instruisait dans la joie et l’allégresse en prenant conscience de la tradition et de la culture de sa nation.
Quant à son père, Jonas, il exerçait le métier de chef jardinier du château, qui appartenait à l’État et que gérait le musée d’histoire.
Cela lui offrait des avantages indéniables quand elle s’y rendait en empruntant le pont en bois qui craquait sous le poids des ans. Elle se sentait petite et un peu intimidée par ce fantôme du passé qui défiait le temps. Elle apercevait ces murs massifs de briques rouges, ces tours imposantes qui ombrageaient le parc. Elle se reposait souvent sur la pelouse fraîchement tondue pour observer les eaux scintillantes du lac et songer à son existence. Elle se souvenait avec une pointe de nostalgie, à la tradition pascale, quand elle s’y baignait avant l’aube en signe de purification du corps. Elle se précipitait ensuite chez ses voisins pour entreprendre le grand nettoyage de printemps en jetant la poussière devant leur entrée. Ce rituel représentait les soucis et tracas dont les habitants souhaitaient se débarrasser. Elle espérait ainsi qu’elle y resterait toute l’année !
Grâce à Jonas, qui avait totalement confiance en sa fille, elle put découvrir les souterrains et les pièces secrètes du château. Elle démêla l’écheveau de l’anecdote ancestrale de la famille qui avait vécu dans ce lieu. Ce fut un jeu de piste qui procurait son éveil des sens. Il lui permit de dévoiler, dans le dédale des galeries, des parchemins, une collection d’objets historiques, d’armes anciennes, de textiles. Le conservateur du musée se fit une joie d’intégrer dans les différentes expositions ce trésor récemment découvert. Pour lui prouver sa reconnaissance, il grava une épitaphe sur la porte secondaire de l’établissement : « À Ona l’aventurière ». Il lui offrit comme cadeau la possibilité d’assister gracieusement aux représentations annuelles de l’opéra-ballet, dans une des salles transformées en théâtre.
Elle était ravie et ses parents fiers de son ouverture d’esprit et de son pouvoir de compréhension : elle avait soif de recherches. Elle se souvenait qu’à l’âge de quatorze ans, lors d’une promenade sur le lac avec ses proches, elle inondait de questions le skipper afin qu’il lui explique le fonctionnement du moteur marin.
C’est tout naturellement qu’elle termina ses études secondaires avec succès. Elle profitait ensuite de ses vacances pour apprendre la cuisine avec sa mère Daiva, qui ressemblait à la « mama italienne ». Dans la glace de l’entrée, son reflet laissait émerger son physique de femme forte, ses cheveux noirs et ses yeux perçants. C’était une épouse au foyer disponible pour sa famille, qui se souciait de l’intendance et du potager du jardin.
Ona adorait concocter l’un des plats nationaux les plus emblématiques. Elle farcissait de viande hachée ou de fromage blanc ces gros gnocchis de pomme de terre. Puis elle les faisait bouillir et les servait avec de la crème et des lardons frits. Elle portait aussi toute son attention pour élaborer la pâtisserie traditionnelle en forme d’arbre, qu’elle cuisait à la broche sur la flamme. Avec minutie, elle préparait sa pâte à gâteau riche en œufs et en beurre. Quelle saveur due aux nombreuses couches croustillantes à l’extérieur et moelleuses à l’intérieur !
Elle proposait ses services en célébrant avec joie la populaire fête des voisins, qui encourageait les gens à se réunir pour renforcer les liens communautaires. C’est elle qui distribuait la nourriture en faisant goûter ses spécialités, quand d’autres fournissaient les boissons en la félicitant pour l’excellence de ses plats. Elle passait du bon temps dans une atmosphère conviviale, et posait mille questions qui lui permettaient de mieux percevoir son entourage et le sens de la vie.
Ces congés éducatifs terminés, elle décidait de poursuivre des études en journalisme dans la capitale, Vilnius. Elle intégrait l’université, où elle se plongeait dans l’analyse des médias, de l’éthique et de l’écriture créative. Elle fut encouragée à effectuer des formations dans une radio locale pour acquérir une connaissance concrète et développer son réseau professionnel. Elle s’impliquait de même dans une activité extrascolaire : la composition du périodique du campus. Il couvrait des domaines spécialisés tels que l’enquête, la mode, la recherche scientifique et les techniques du numérique. Son travail ravissait les étudiants et les enseignants, qui la félicitaient chaudement.
Après avoir obtenu son diplôme, elle décrocha un emploi dans la chaîne de télévision régionale où elle avait réalisé ses stages pratiques. Là, elle commença en douceur sa carrière de rédactrice, où la direction reconnut sa compétence, son talent et son charisme, qui se révélèrent aussi à tous. Prenant confiance en elle, le gentil chaton se transforma en une panthère aux griffes acérées. Elle évolua en une journaliste passionnée par son métier et déterminée à informer le public de manière objective et équilibrée, en défendant âprement ses valeurs et convictions.
En dehors de son travail, elle adorait passer du temps avec sa famille et ses proches et profiter des magnifiques paysages naturels du pays. Elle s’y ressourçait et accumulait l’énergie nécessaire à sa vie quotidienne. Elle affectionnait faire du shopping et parcourir les allées commerçantes de la capitale pour trouver des boutiques de mode, des magasins d’artisanat et des souvenirs régionaux. Avec ses amies, elle ne manquait jamais les marchés de rue et les foires où elle achetait des produits locaux et des cadeaux uniques à offrir.
Pendant la période de pluie, elle se promenait seule, bien chaussée et munie de son parapluie multicolore. Elle en profitait pour explorer des lieux qui lui parlait de la richesse historique et culturelle. Là, elle se formait sur le génie lituanien, européen et international.
Elle aimait le parfum des plantes quand une ondée déposait délicatement son manteau et que pointait furtivement un rayon de soleil.
Elle se rendait ensuite au bar de la vieille ville pour y déguster, selon son humeur, un bon chocolat chaud, une bière artisanale locale ou un cocktail classique à base de fruits frais. Elle adorait l’ambiance chaleureuse, conviviale et tamisée. Tout prêtait à la relaxation, depuis l’accueil à la courtoisie des serveurs, qui l’isolaient à une table en retrait. Là, elle observait les lanternes en verre teinté et les bougies, qui reproduisaient les ombres humaines, les affiches d’artistes nationaux et les œuvres contemporaines qui ornaient les murs. Un jour qu’elle écoutait la chanson d’un groupe de jazz local, elle connut son compagnon, Tomas. C’était le leader qui jouait du saxophone et de la guitare, il fit chavirer son cœur par sa mélodie, qui semblait provenir des anges du firmament.
Au fil de leurs rencontres, il favorisa l’enrichissement de ses expériences. Ils assistaient ensemble à de nombreux concerts, festivals et spectacles. Ils participaient aux célébrations traditionnelles qui avaient lieu dans la ville. Ils profitaient de la nature en se promenant dans les parcs et espaces verts. Ils se déplaçaient en empruntant les multiples pistes cyclables. Tomas n’oubliait jamais d’emporter son instrument de musique. Désinvoltes, installés sur une couverture à l’ombre des arbres, ses doigts effleuraient les cordes. Des notes harmonieuses accompagnaient sa voix mélodieuse dans les chansons passionnées qu’il chantait. Ils avaient l’impression que ce moment passait trop vite et, avec regret, à la nuit tombante, ils devaient retourner à leurs domiciles respectifs.
Avec le temps, ils décidèrent de vivre ensemble et choisirent un appartement dans un immeuble historique rénové. Il se situait à quelques pas des principales attractions touristiques et des commodités de la cité et non loin du studio d’enregistrement musical. Certaines des fenêtres offraient une vue pittoresque sur les toits de la vieille ville, ce qui intensifiait le charme de l’emplacement. Ils bénéficiaient des facilités modernes procurées par le wifi, le home cinéma, la cuisine ouverte entièrement équipée et programmable à distance. La chambre à coucher disposait d’un lit double confortable avec des draps doux et moelleux. Ona pouvait réaliser sa toilette dans la salle de bain privative. Pour terminer cette description, ce nid douillet jouissait de stores électriques qui occultaient la lumière, qui lui garantissaient des nuits paisibles et reposantes.
Le couple finit avec le temps par s’épouser en justes noces, dans l’intimité, pour éviter la meute de paparazzi et de curieux. C’est un événement rempli de traditions, de symbolisme, et de festivités qui dura plusieurs jours.
Leur cérémonie commença par la bénédiction des parents des deux conjoints à la maison.
Les mariés portaient des couronnes faites de fleurs ou de plantes, représentant leur nouvelle union et leur futur ensemble. Puis ils se rendirent à l’église pour sceller leur engagement.
Après la célébration, intimidés, ils reçurent du pain et du sel, qui incarnaient la prospérité et la protection. Ils les partagèrent, comme un geste de bienvenue et de solidarité !
La fête comportait de nombreux plats lituaniens, comme les boulettes de pommes de terre et du poisson fumé.
Pour donner à cet instant plus de joie et d’allégresse, le couple décida d’organiser des jeux traditionnels, animés par un maître de cérémonie, qui furent suivis de danses lituaniennes, accompagnées de musique folklorique. Ils ouvrirent la piste avec une valse, tendrement enlacés.
Puis vint le moment tant attendu par les invités : celui de couper le gâteau, enchaîné par des toasts et des souhaits de bonheur.
À la fin de la soirée, ils quittèrent discrètement le lieu pour rejoindre une chambre spécialement préparée. Leurs mères respectives avaient choisi un lieu romantique : un relais de chasse en pleine forêt qu’elles avaient décoré avec soin et amour pour cette occasion. C’est là que fut conçue Karolina, une fille blonde comme les blés et au regard bleu azuréen.
Vingt ans plus tard, elle suivra les pas de sa mère, mais dans le domaine de la radiophonie, car elle n’avait pas l’aisance et le charisme pour se sentir à l’aise devant une caméra. Cela ne l’empêcha pas d’interviewer des célébrités. Elle eut même l’honneur de recevoir le président de la République dans les studios. Au summum de ses capacités, elle créera sa propre chaîne libre où seront programmés les airs de son enfance.
De son côté, Ona intégra, par la suite, une entreprise nationale, qui appartenait à un groupe médiatique. Aguerrie, elle couvrait une variété de sujets, allant de la politique à l’économie, de la culture aux arts. Elle voyageait à travers le pays pour enquêter sur des reportages et rencontrer des personnes de tous horizons. Sa jeunesse, sa fougue et ses convictions lui octroyaient une grande endurance à la fatigue et au stress. Elle croyait en l’importance de la liberté de la presse et de la responsabilité médiatique dans une société démocratique.
Elle forçait l’admiration de ses pairs et recueillit même deux récompenses. Le prix national de journalisme, décerné annuellement par le cabinet de la Culture, qui couronnait l’excellence dans ce métier : il reconnaissait l’expérience, l’intégrité et la contribution au débat public. Quelle joie et quel honneur de recevoir cette distinction devant un parterre de professionnels du monde de l’audiovisuel et du ministre ! Elle cachait son émotion, pendant que ses proches larmoyaient au premier rang.
À la fin de sa carrière, des organisations de médias indépendantes et des ONG lui attribuèrent le trophée de la meilleure reporter d’enquête. Celui-ci récompensait les récits qui mettaient en lumière des problèmes sociaux, politiques ou économiques importants en Lituanie. Quand elle grimpa à la tribune, elle pensa à ses parents décédés et eut l’étrange impression d’apercevoir leurs silhouettes dans la salle. Son discours, parsemé de sanglots, remerciait ses pairs et se terminait par un mot pour son père et sa mère. Ils lui avaient permis d’exercer cette profession, tout en l’encourageant et en la laissant libre de ses aspirations.
Au crépuscule de sa carrière, maintenant âgée de soixante-cinq ans, elle apparaissait fière de sa patrie. Elle se souvenait de son rôle dans la promotion de la démocratie et de la transparence en Lituanie. Après le cérémonial, elle s’empressa de rejoindre le domicile familial où l’attendaient son mari et sa fille. À la retraite depuis peu, elle allait enfin pouvoir passer beaucoup de moments avec eux et partager tout l’amour que contenait son cœur. Elle animerait néanmoins une association en tant que bénévole pour apprendre aux jeunes générations à se manifester en public et à soigner l’image qu’ils reflétaient.
Je songeais, assis dans mon fauteuil, à la liberté d’expression qui se trouvait de plus en plus enchaînée et bafouée. À point nommé, existaient encore des personnes exceptionnelles qui portaient la flamme, en incarnant la lumière, la connaissance, le progrès et le salut.
Les accessoiristes finissaient de démonter les décors avec minutie, auparavant ils avaient reproduit le village de la journaliste lituanienne. Au sous-sol se préparait le prochain spectacle. D’autres machinistes concevaient la fosse et installaient les pupitres et les chaises.
Le plateau scénique achevé, les membres de la formation musicale rejoignirent leurs emplacements. Ils se disposèrent selon une répartition près établie pour cette soirée. Les violons, les violoncelles et les contrebasses prirent place à la droite. À leur gauche, les bois et les cuivres se ventilèrent. Au centre, nous apercevions le cœur des chanteurs et chanteuses.
Tous portaient leurs tenues de gala composées d’un haut blanc : une tunique ou une chemise, suivant le sexe, une jupe longue ou un costume agrémenté d’une cravate noire. Les maquilleuses, habilleuses et coiffeuses, réglaient les derniers détails esthétiques.
Au signal du régisseur, la plate-forme s’éleva dans les airs pour rejoindre la partie supérieure du théâtre. Tout ce monde n’était pas rassuré de quitter le plancher des vaches ! Soudain, il se stabilisa sur une zone légèrement rehaussée par rapport au reste de la salle, ce qui permettait une visibilité souveraine des exécutants et une meilleure projection des ondes acoustiques en direction du public.
Petit à petit sous les ovations de la foule et leurs regards étonnés, la formation apparaissait comme par magie. Ils clignaient des yeux en passant de l’ombre à la lumière. Un halo bleuté qui provenait des spots les enveloppait. L’ingénieur du son, quant à lui, procédait aux derniers arrangements, car il devait obtenir la tonalité optimale pour les performances musicales. Par expérience, il savait que les instruments devaient se mélanger avec harmonie sur les voix et les autres éléments.
Dans un silence religieux apparaissait Helena, la cheffe d’orchestre qui salua la foule avant de rejoindre sa place au sein de sa formation. Elle avait revêtu un ensemble immaculé sur lequel reposait une étole rouge qui entourait son cou gracile et des escarpins de nuance carmin. C’était une référence implicite aux couleurs de sa patrie : il représentait le sang versé par le peuple autrichien pour défendre son pays, ainsi que la force et la bravoure de sa nation. Le blanc symbolisait la paix, l’honnêteté, la pureté et la neutralité. En tant qu’artiste, elle préférait l’associer à la neige des sommets alpins qui couvrait une importante partie du territoire autrichien.
En la contemplant, les spectateurs admirèrent une jeune femme d’une beauté naturelle et rayonnante. Ses cheveux blonds encadraient son visage doux et expressif et mettaient en valeur ses grands yeux bleus pétillants d’intelligence. Son sourire chaleureux et sincère illuminait sa physionomie, tout attentive à sa passion, la musique.
Sous sa direction, ils entamaient le pays des montagnes, l’hymne national. C’était un instant de sensibilité et de partage pour Helena. Il évoquait dans son cœur la géographie et les paysages variés. Il célébrait également le peuple autrichien doué pour l’art et la beauté.
Pendant ce temps, des adolescentes déguisées en compositions florales distribuaient en chantant le gâteau moelleux reconnu par la population. Quelle suavité avec cette couche de confiture d’abricot au milieu et un glaçage au chocolat sur le dessus ! Elles disparurent ensuite, en toute discrétion, par les issues de secours. D’un regard amusé, j’observais mes voisines qui dégustaient cette pâtisserie : elles levaient le petit doigt et portaient à chaque bouchée leur serviette sur leurs lèvres carminées. Elles faisaient preuve de manières élégantes et raffinées.
La représentation terminée, un enfant apporta un bouquet de roses rouge à Helena sur la scène. Elle l’embrassa par allégresse et lut furtivement le mot accroché. C’était un message d’amour de son mari retenu par ses obligations professionnelles. Elle quittait en dernier le plateau en chevauchant Éclair, un beau destrier noir, cher à son cœur et qui piaffait d’impatience derrière le rideau. Elle saluait avec déférence sous l’ovation du public étonné de ce final équestre.
Le silence revenait progressivement et les écrans commençaient à diffuser sa destinée.
Helena était née dans une petite localité nichée au pied des montagnes, où les vallées verdoyantes et les rivières cristallines formaient un paysage enchanteur. Elle était entourée de l’amour de sa famille attentionnée. Son lieu de vie lui permettait de grandir sereinement et en toute tranquillité.
Elle résidait dans une maison traditionnelle construite en bois avec un toit en chaume. Son père, Wolfgan, exerçait la profession de menuisier. Il décorait son havre de paix, de détails structuraux charmants, tels que des balcons sculptés ou des volets colorés, gravés aux armes de la ville.
Au centre du village se trouvait une place principale pavée, avec une église, une mairie et quelques petits commerces et cafés, ainsi qu’une écurie de chevaux. Elle adorait déambuler dans les rues étroites et sinueuses bordées d’arbres et de jardins bien entretenus, favorables à la promenade.
Elle y venait assister sa mère Ana, directrice de ce centre équestre pendant les vacances scolaires. Elle accordait un amour profond pour les coursiers et elle commençait son travail avant l’aube, en distribuant du foin, de l’eau et des aliments concentrés ainsi qu’en nettoyant les boxes. C’était physiquement exigeant, mais gratifiant. Elle gardait une amitié et une solide bienveillance pour une pouliche noire nommée Éclair pour sa rapidité et le dessin blanc sur son poitrail semblable à une étincelle. Elle adorait panser sa robe brillante, brosser sa crinière et sa queue, la tête reposant sur son épaule. Quel moment magique après le harnachement et l’installation de la sellerie, où elle hennissait de contentement !
Puis, monture et cavalier, épris de liberté, en faisant corps avec les pistes forestières, ils se dirigeaient vers les montagnes enneigées. La voûte éthérée délivrait son souffle glacé pur et vivifiant. Toutes les deux admiraient le paysage irréel, l’expiration chaude libérait une douce buée. Hélas elles devaient rentrer à l’écurie, car la nuit propageait son voile, sur l’horizon et elles étaient contraintes de se séparer avec un peu de tristesse !
Quelques années plus tard, au sommet de son art, elle organisera annuellement dans ce lieu une représentation musicale équestre : pour les habitants de la région, Éclair, évoluera avec panache sur des airs de sa complice Helena. Ses arrangements angéliques se répandront par les notes de son instrument de prédilection.
Elle adorait la période d’été, car son village autrichien s’animait de festivals locaux, de spectacles en plein air. C’est là que naquit sa passion pour la mélodie. Elle avait repéré dans le salon un piano que personne n’utilisait. C’était un souvenir d’une vieille tante décédée. D’instinct, elle passait des heures à en jouer, en laissant s’exprimer son imagination et sa création. Ses parents, d’abord étonnés, encourageaient son talent en l’inscrivant à des cours, et en l’emmenant assister à des concerts. Elle possédait une oreille absolue : elle savait reconnaître, à l’écoute d’un son, une ou plusieurs notes. Elle détenait une ferveur débordante pour cet art qui la transportait au-delà des frontières de son petit monde.
Elle était une personne charismatique, d’un naturel fougueux et déterminé qui captivait l’attention de ceux qui l’entouraient. Elle renfermait une voix douce et mélodieuse, et une énergie contagieuse qui lui permettaient de communiquer sa passion avec conviction et enthousiasme.
Helena eut également une vocation pour la danse, dès son plus jeune âge. Ses jambes se déployaient, son torse se courbait, ses bras tournoyaient dans l’air, les regards posés sur son visage rayonnant, les spectateurs émerveillés par sa grâce et sa fluidité. Sa mère l’inscrivit à des cours de chorégraphie classique et moderne où elle excellait, en se produisant régulièrement lors des représentations et des concours.
À l’adolescence, Helena développa une passion pour la dramaturgie. Elle aimait se glisser dans la peau de personnages divers et explorer les émotions et les motivations humaines à travers les rôles. Elle suivit des ateliers à destination d’amateurs et participa à plusieurs réalisations locales, qui affinaient ses talents de comédienne.
Il demeurait un équilibre délicat entre la musique, la danse et le théâtre dans la vie d’Helena qui la nourrissaient mutuellement, enrichissant son esprit créatif et sa compréhension des activités scéniques. Elle aspirait à combiner ces disciplines dans une carrière artistique cohérente et gratifiante.
De nombreux interprètes régionaux la remarquèrent lorsqu’elle enseignait le piano et la chorégraphie à l’école du village. Ils apprécièrent la simplicité et le sentiment sincère de cette femme autrichienne. Elle inspirait le respect et l’affection de ses élèves par ses compétences, sa patience et son dévouement à leur éducation.
La première fois qu’Helena dirigea une formation musicale, elle savait que c’était sa vocation. Elle demeura touchée par l’atmosphère qui y régnait, comme elle ne l’avait jamais éprouvé précédemment. Lors du concert, les notes s’entrelaçaient naturellement pour créer des mélodies captivantes, les instruments se mélangeaient pour concevoir un son harmonieux et puissant. Elle ressentait une connexion intense et intime avec son souffle de vie.
Helena se consacra corps et âme (à ses études)pour devenir une cheffe d’orchestre accomplie. Elle travailla avec acharnement la théorie, l’histoire de la musique et l’interprétation, en approfondissant ses connaissances et en affinant ses compétences.
Helena gravit les échelons et se confectionna rapidement une réputation dans le monde du classique. Elle dirigea plusieurs ensembles renommés à travers l’Europe et l’Univers, en collaborant avec des instrumentistes talentueux et des solistes éminents. Elle se distingua par son harmonie raffinée et sa capacité à transmettre des émotions intenses et expressives.
Le travail d’Helena ne se limitait pas à conduire des orchestres et à interpréter des œuvres. Elle restait passionnée par l’éducation et s’investissait activement dans la formation, en partageant son expertise et son expérience avec la prochaine génération de musiciens. Elle cherchait à représenter l’égérie qui inspirait et qui nourrissait le potentiel artistique.
Helena vivait une existence où la mélodie et l’amour s’entrelaçaient comme les notes d’une symphonie. À Vienne, au cœur des salles de concert et des opéras prestigieux, son destin croisa celui de Carlo, un ténor au charme italien aussi profond que ses vocalises, Cupidon en profita pour décocher une de ses célèbres flèches.
Lors d’une journée de répit, ils s’échappèrent vers un parc animé symbolisé par une grande roue emblématique. L’adrénaline les rapprocha, et dans ce tourbillon d’émotions, ils découvrirent une complicité naissante. De peluches gagnées à des stands de tir, à des mets débordants de saveurs, chaque instant renforçait leur lien.
Le soir venu, une croisière romantique sur le Danube illuminé les enveloppa de douceur et de mélodie. Autour d’un thé et d’un gâteau aux framboises, leurs cœurs battaient au rythme d’une passion grandissante.
Mais l’amour d’Helena pour la musique était aussi ancré dans ses racines, elle lui transmettait le respect et la détermination. Voilà pourquoi elle désirait présenter Carlo à sa famille. L’accueil chaleureux qu’il reçut scella leur union sentimentale et emplie de gratitude, ils s’échappèrent ensuite vers le Tyrol, où les majestueuses montagnes et les plaisirs simples de la vie les captivèrent. Entre randonnées en altitude et délices culinaires locaux, leur passion s’épanouissait comme une chanson en crescendo.
Helena restait consciente des défis auxquels elle était confrontée, en tant que femme cheffe d’orchestre. Ce domaine demeurait souvent dominé par les hommes. Elle défendait l’égalité des sexes et l’inclusion dans ce quatrième art, en encourageant la diversité et l’équité dans toutes ses activités professionnelles. Helena était une source de motivation pour de nombreuses jeunes filles, en leur montrant qu’elles pouvaient réaliser leurs rêves et atteindre l’excellence.
Son travail acharné la propulsa jusqu’au Carnegie Hall, où depuis les coulisses elle souriait intimement avec fierté, elle pensait aux interprètes célèbres qui avaient chantédans cette salle mythique notamment : Tchaïkovski, la Callas, les Beatles. Ils représentaient sa vision humaine et complète de la recherche musicale.
Élégamment, elle se déplaça vers la formation composée en majeure partie de cordes, suivie en parts égales des bois, cuivres et percussions. Se distinguaient au centre un piano blanc et deux harpes. Après avoir salué les spectateurs, elle dirigea cet orchestre, en exécutant un répertoire varié qui partait des classiques intemporels aux œuvres contemporaines.
Pour conclure sa soirée, son mari apparaissait sur scène, accompagné de petits rats dans leurs costumes et de la danseuse étoile de l’opéra. Sa voix de ténor emplissait le public de ses vocalises, pendant que le ballet se déployait dans toute sa splendeur. Ce fut un triomphe, elle fut rappelée et finalisa son concert sur l’hymne national de son pays.
Le parterre de personnalités politiques et médiatiques la félicita pour son harmonie exceptionnelle, sa technique de direction précise et son engagement enflammé.
La salle comble l’admirait, dès lors elle entretenait l’ardeur des générations futures. Sa loge était garnie de bouquets floraux avec des cartes porteuses de mots qui l’encensaient.
Elle avait réussi son rêve le plus cher : le sommet atteint, elle n’oublia jamais ses débuts modestes. Elle pensait avec humilité à ceux qui l’avaient soutenue. Mariée à Carlo, elle construisit une famille où le talent et la passion résonnaient à chaque note, leur fille perpétuant l’héritage en tant que danseuse classique.
Ainsi, dans le récit d’Helena, la musique n’apparut pas seulement comme une carrière, mais une voie vers la compassion, la reconnaissance et la réalisation personnelle. Chaque instant partagé avec Carlo, chaque mélodie dirigée sur scène, se manifestait au même degré qu’une célébration de ce voyage extraordinaire : celui qui demeure tissé d’amour et d’harmonie. Il reste façonné par la foi en une beauté qui transcende les frontières et les époques.
Les machinistes s’affairaient pour transformer le décor de la scène en un village paisible avec une cuisine ouverte. En son centre, les spectateurs observaient Linh dans sa tenue officielle de restauratrice récompensée par ses pairs.
Soudain, sous nos yeux ébahis, apparut une multitude de vélos qui tractaient des remorques réfrigérées. Sous un concert de klaxons et de sirènes à main, elles furent rapidement déchargées et la marchandise fut exposée sur les tables en inox disposées à cet effet. Un parfum de coco et de sucre envahit peu à peu l’espace et nos narines. Linh apportait la touche finale à ses pâtisseries tout en jetant un regard sur la foule émerveillée. Elle riait de l’effet qu’elle avait procuré par ce scénario : ce clin d’œil à son pays, en exhibant ce moyen très populaire de transport.
Une myriade de femmes, comme une ruche d’abeilles, apparut de l’arrière-scène. Elles étaient habillées d’une tunique fendue sur les côtés pour faciliter les déplacements, ornée de motifs brodés ou imprimés. Elles avaient revêtu des pantalons assortis et des escarpins vernis qui portaient le drapeau emblématique du parti communiste vietnamien. Dans un mouvement d’ensemble, elles se rendirent auprès de Linh pour récupérer des plateaux garnis de gâteaux décorés de mille couleurs.
Linh avait confectionné le dessert vietnamien national, sucré à base de lait, de fruits, de tapioca, de gelée et de glace pilée. À son signal, comme une nuée de papillons, elles allèrent les répartir dans l’auditoire. Dès que la distribution fut achevée, toute cette troupe s’effaça dans la discrétion la plus totale. Le film commença alors à défiler sur les écrans.
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Linh était née dans un petit village pittoresque du Vietnam. C’était un endroit animé, où la vie se déroulait au rythme de l’eau tranquille et de l’effervescence quotidienne de ses habitants. Elle adorait son emplacement sur les rives d’une rivière, entourée de paysages verdoyants et de champs de riz ondulants. Tous les jours, elle distinguait une cohorte de femmes, dont certaines un peu voûtées par l’âge, se rendant aux activités agricoles. Elle pensait à leurs dures conditions de travail qu’elles exerçaient avec fierté et sans aucune plainte.