Eddy & Suze - Bernard Clément-Demange - E-Book

Eddy & Suze E-Book

Bernard Clément-Demange

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Beschreibung

Un Détective privé et une Escorte Girl. Un couple passionnément explosif. Des enquêtes policières agrémentées d'une vie quotidienne trépidante. Un respect du lecteur et une légèreté de style. Le couple atypique trouvera sa place... en dépit de tout ce qui pourrait les opposer. C'est une série qui vivra au rythme de leurs amours, assez contrariés. Des enquêtes rocambolesques, entre loufoques et ubuesques, mais jamais tristouilles. Des scénettes tragi-comiques et des textes virevoltants et enflammés. Beaucoup de dialogues, remplis de philosophies de comptoir issues du café du commerce (équitable). Des personnages récurrents iront et viendront. Certains resteront, d'autres aussi. Eddy et Suze, c'est une grande famille ! On y accepte même les lecteurs ! Venez suivre leurs aventures. C'est comme une série télévisuelle sur un papier. Pour le replay papier, ouvrez le livre à la page que vous souhaitez.

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Seitenzahl: 587

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Eddy & Suze Tome 2 Les nouvelles enquêtes

Enquête N° 7 :

Miss Chartres BTP

XX

Enquête N° 8 :

PSG

XX

Enquête N° 9 :

Site de rencontres

XX

Enquête N° 10 :

Embrouilles au CEA

XX

Enquête N° 11 :

Le mouvement des gilets jaunes

XX

Enquête N° 12 :

Auto & Renault

XX

Sommaire

Enquête N° 7 : Miss Chartres BTP

Chap. 1 : Une affaire délocalisée

Chap. 2 : Proposition d’enquête

Chap. 3 : En route pour Chartes

Chap. 4 : Logé à belle enseigne

Chap. 5 : Progression dans l’enquête

Chap. 6 : Le lieu où le corps repose

Chap. 7 : Le chantier BTP

Chap. 8 : Au Café, l’affaire est discutée

Chap. 9 : Réunion informelle au logis

Chap. 10 : Eddy à la mairie

Chap. 11 : Confrontation entre femmes

Chap. 12 : Dîner dangereux

Chap. 13 : Rappel à la normale

Chap. 14 : Petit déjeuner

Chap. 15 : Commissariat

Chap. 16 : Pôle-Chartres

Chap. 17 : Chartres-Gare

Chap. 18 : Sur le chantier

Chap. 19 : Piège

Chap. 20 : Des voleurs

Chap. 21 : Suze enquête

Chap. 22 : Eddy enquête

Chap. 23 : Eddy avance

Chap. 24 : Informations techniques de communication

Chap. 25 : Vivi et Robert

Chap. 26 : Telecom (1)

Chap. 27 : Telecom (2)

Chap. 28 : Le (réellement) passé

Chap. 29 : Eddy et Suzie, un moment de tendresse

Chap. 30 : Eddy progresse

Chap. 31 : Vivi et Eddy : C’est prouvé

Chap. 32 : Telecom (3)

Chap. 33 : Agréable conclusion

Chap. 34 : Les conclusions officielles de l’affaire

Chap. 35 : Cerise sur le gâteau

Chap. 36 : Le passé rattrape le présent

Chap. 37 : Billetterie

Chap. 38 : Julien

Chap. 39 : Dans le lit

Enquête N° 8 : PSG : Si t’es fier d’être parisien frappe dans tes mains

Chap. 1 : Août : Coupe du doublé

Chap. 2 : Radio: Annonce du décès d’un joueur du PSG en milieu de nuit

Chap. 3 : Parc des Princes

Chap. 4 : Escortes paniquées

Chap. 5 : Escortes paniquées chez Eddy

Chap. 6 : Au Ballon Rond (1)

Chap. 7 :Au Ballon Rond (2)

Chap. 8 : Au Ballon Rond (3)

Chap. 9 : Eddy Appart

Chap. 10 : Eddy et Suze au Parc des Princes

Chap. 11 : Eddy et René en introduction

Chap. 12 : Dans le saint du saint

Chap. 13 : Récapitulatif soirée

Chap. 14 : Camps des loges

Chap. 15 : Eddy René

Chap. 16 : Le journal des arrestations

Chap. 17 : Soeurette

Chap. 18 : En prison

Chap. 19 : L’agent de Frederico

Chap. 20 : Escortes

Chap. 21 : Eddy René Mlle Marie

Chap. 22 : Camps des loges - Ooredoo (1)

Chap. 23 : Camp des loges – Ooredoo (2)

Chap. 24 : Debrief

Chap. 25 : Mlle Marie + Vince

Chap. 26 : Historique Escortes

Chap. 27 : Un joueur

Chap. 28 : Un Agent

Chap. 29 : Nuit avec un Agent

Chap. 30 : Commissariat (1)

Chap. 31 : Commissariat (2)

Chap. 32 : Étonnement

Chap. 33 : Commissariat (1)

Chap. 34 : Commissariat (2)

Chap. 35 : Menottes

Chap. 36 : Invitation au PSG

Enquête N° 9 : Au coeur des sites de rencontres

Chap. 1

Chap. 2

Chap. 3

Chap. 4

Chap. 5

Chap. 6

Chap. 7

Chap. 8

Chap. 9

Chap. 10

Chap. 11

Chap. 12

Chap. 13

Chap. 14

Chap. 15

Chap. 16

Chap. 17

Chap. 18

Chap. 19

Chap. 20

Chap. 21

Chap. 22

Chap. 23

Chap. 24

Chap. 25

Chap. 26

Chap. 27

Chap. 28

Chap. 29

Chap. 30

Chap. 31

Chap. 32

Chap. 33

Chap. 34

Chap. 35

Chap. 36

Chap. 37

Chap. 38

Chap. 39

Chap. 40

Chap. 41

Chap. 42

Chap. 43

Chap. 44

Chap. 45

Chap. 46

Chap. 47

Chap. 48

Chap. 49

Chap. 50

Chap. 51

Chap. 52

Chap. 53

Chap. 54

Chap. 55

Chap. 56

Chap. 57

Chap. 58

Chap. 59

Chap. 60

Chap. 61

Chap. 62

Enquête N° 10 : Une bombe atomique

0/ Chambre d’hôtel

1/ Enquête à l’hôtel

2/ CEA

3/ René à la DST

4/ Association archéologique

5/ Eddy et René à la DST

6/ Suze au CEA

7/ Green Lantern à L18

8/ Directeur & sa femme

9/ L18-CEA : Prochaine exposition

10/ Eddy DST

11/ Kawaii au CEA (sous-directeur)

12/ Directeur et progrès sur l’Atome

13/ Suze contacte la chef de la fille tuée

14/ DST envoie info à René

15/ Kawaii agressée

16/ Police (André) à l’auberge

17/ Expo CEA

18/ Règlements de compte à l’appart

19/ Disparition data sensibles

20/ Suze puis Eddy puis René puis DST

21/ DST arrête un CD à CDG

22/ CEA ambiance calme et éruptive

23/ CdS en garde à vue

24/ Expo Archéologique

25/ DST René Eddy

26/ Réunion Eddy Suze Kawaii René André Mata Hari Green

27/ Meeting politique directeur CEA / municipales

28/ René Soeurette

29/ Descente de police

30/ Point d’avancée

31/ Archéo CEA + L18

32/ Ailleurs : Décision de lâcher le directeur… (source espionne)

33/ Mata Hari & le directeur… check

34/ Mata Hari & le directeur… tente sa chance

35/ info TV : Fuite France-CEA vers la Chine

36/ Capitaine Corinne

37/ Froid glacial

38/ Eddy & Suze

39/ René et Eddy

40/ René et André et Eddy

41/ Mata Hari + Directeur tentent de quitter la France

42/ Que va devenir la prochaine expo ARCHEO ?

43/ Orly

44/ Antiquités L18

45/ Vol Air France atterrit à LYON

46/ Vol Air France décolle de Lyon pour Detroit

47/ Green Lantern trouve la carte SD

48/ USA Mata Hari + Directeur

49/ Mata Hari aux USA

50/ Mata Hari au téléphone

51/ Analyse association Green Lantern

52/ Directeur assassiné

53/ Skype DST Police sur Mata Hari

54/ Info Source Mata pour Eddy

55/ Enquête américaine

56/ Enquête française

57/ Info Source Mata pour Eddy : Fouille hôtel

58/ Exhumation du corps de l’Escorte

59/ Nouvelle exposition

60/ Mata Hari à Roissy

61/ Une rame de métro

62/ L’état français place un autre directeur

63/ Mata Hari… son procès interne DST ?

64/ Fred (1)

65/ Fred (2)

67/ Explication

68/ Chez Mam

Enquête N° 11 : Le mouvement des gilets jaunes.

0/ A l’origine

1/ Soirée Eddy & Suze

2/ Accident, forçage de barrage, mort (17 nov 2018)

3/ Le même jour à Guyancourt (78-Yvelines)

4/ Télévision, et exagération

5/ Morte à SQY

6/ Autopsie

7/ Le ton monte chez les gilets jaunes

8/ Green Lantern et un ‘politicien’

9/ Mata Hari manifeste

10/ Kawaii critique juste un peu

11/ Les consignes du gouvernement sur comment communiquer

12/ Réunion chez Eddy

13/ Mort suspecte

14/ René convoqué au ministère de l’intérieur

15/ Analyse de la scène de crime. By the experts

16/ Commissaire et René… Remontée de bretelles de l’état

17/ Samedi suivant (31 oct)… crescendo (Gilets jaunes)

18/ René (comme d’autres Inspecteurs) convoqué au ministère de l’intérieur

19/ René informe sa hiérarchie qu’il souhaite être déchargé de l’enquête

20/ Ministère de l’intérieur

21/ Séparation des rôles

22/ René à bout demande à Eddy & Suze en renfort

23/ Suze intègre le groupe SQY

24/ André et Raoul et Suze

25/ André et René

26/ Eddy.

27/ Appel local.

28/ Suze à Green

29/ Green par hasard Raoul

30/ Eddy Suze

31/ Analyse des vidéos des : internautes

32/ Eddy Suze : Du travail pour Kawaii

33/ Kawaii au ministère

34/ Kawaii à Suze : Confession

35/ L’Assemblée Nationale

36/ Eddy appelle son filon : Analyse des noms

37/ Eddy s’explique avec Corinne

38/ Retour analyse des suspects

39/ Suze : Léa informe le déménagement d’une de ses filles

40/ Appart : Suze Eddy Kokeshi Kawaii Green Lantern Mata Hari

41/ Kokeshi drague un Gilet Jaune : Jérôme

42/ Kokeshi et Jérôme le gilet jaune (numéro 1)

43/ Kokeshi : Compte rendu à Suze

44/ Kokeshi et le Secrétaire d’état (1)

45/ Kokeshi et le Secrétaire d’état (2) Après le repas

46/ Kokeshi et le Secrétaire d’état (3) l’Hôtel

47/ Debrief Suze André Eddy

48/ Assemblée Nationale : Arrestation d’un secrétaire d’état

49/ Au domicile de Jérôme

50/ Commissariat de police de SQY

51/ Garde à vue (Secrétaire d’état)

52/ Garde à vue (Jérôme)

53/ Après les deux gardes à vue

54/ Plan

55/ Procès

56/ Chez Mam

Enquête N° 12: RENAULT, fabriquant d’autos

1/ Ronde de nuit (Vendredi soir)

2/ René & André (Samedi)

3/ Conseil Renault Guyancourt

4/ Dimanche soir : René & Resp Sécurité

5/ Lundi au TCR

6/ Le comité d’accueil (André et René) (Lundi)

7/ Le directeur du mort (Lundi)

8/ Les directeurs (Suze) (Lundi)

9/ Les collègues (Eddy) (Lundi)

10/ Le soir : Suze et Kokeshi (Lundi)

11/ Édition du Parisien (Mardi)

12/ Édition syndicale (Mardi)

13/ Mardi Soir 3H 1F (André René Eddy Suze)

14/ Mercredi matin, autre directeur (René)

15/ Mercredi après-midi, même directeur (Suze)

16/ Le soir (Mercredi)

17/ Radio Syndicat (Jeudi)

18/ Green Lantern et le mâle (Jeudi)

19/ Syndicat (Vendredi)

20/ Vendredi midi, post tract

21/ Kawaii syndiqué (Vendredi)

22/ René chez le syndicat (Vendredi)

23/ Chez Eddy (Vendredi)

24/ Qui fait quoi ?

25/ Chez Soeurette (Samedi)

26/ Chez Soeurette (Samedi) Responsable de la Sécurité

27/ (Dimanche) Responsable de la Sécurité. André et René

28/ (Lundi) Green Lantern dans le collimateur

29/ (Lundi) Kawaii syndiquée

30/ (Lundi) Green Lantern convoitée / Invitée

31/ (Lundi) Kokeshi s’intègre

32/ (Lundi) Green Lantern dîne

33/ (Lundi) Green Lantern couche

34/ (Mardi) Kokeshi son nouveau quotidien

35/ (Mardi) lettre anonyme dénonçant un syndicaliste

36/ (Mardi) Green Lantern à Eddy & Suze

37/ (Mardi) Suze invité par Directeur Ingénierie

38/ (Mardi soir) Eddy & Suze & René : Cherchez la femme

39/ (Mercredi) Eddy change de secteur et va aux achats

40/ (Jeudi) Kawaii draguée.

41/ (Jeudi) Kokeshi fait parler

42/ (Jeudi) Kawaii se fait engueuler par André

43/ (Vendredi) Mme invite Eddy au restaurant

44/ (Vendredi) Eddy informe Suze

45/ (Vendredi) René avec Syndiqué

46/ (Vendredi) Suze attend tard… puis va chez Kokeshi

47/ (Vendredi) Eddy avec Ghislaine

48/ (Samedi) Chez Eddy

49/ (Samedi) Eddy & René

50/ (dimanche) Eddy & René

51/ (Dimanche) René & l’état civil

52/ (Lundi) Enquête aux achats (René)

53/ (Lundi) Enquête à Versailles (André)

54/ (Lundi soir) conseil des filles

55/ (Lundi soir) conseil des garçons

56/ (Mardi) pressings

57/ (Lundi) Mme piégée ?

58/ (Mardi) Cellule

59/ (Mardi) Garde à vue

60/ (Mercredi) Police

61/ (Mercredi) Chez Soeurette

62/ (Dimanche) Soeurette & René

63/ (Dimanche) Plan

64/ (Dimanche) Plan activé (Eddy) Soeurette

65/ (Dimanche) Plan activé (Suzie) René

66/ (Dimanche suivant) chez Mam

Enquête N° 7

Miss Chartres BTP.

Chap. 1 : Une affaire délocalisée

Le commissaire de la ville de Chartres, sous prétexte de souseffectif, cherchait à refourguer poliment une enquête en la déléguant à un autre commissariat du même district. Il s’agissait d’une affaire délicate de politique locale. Chercher une solution s’apparenterait à résoudre le Rubik cube en moins d’une minute, les yeux fermés, de nuit de préférence. Alors il prît la tangente et opta pour un schéma en rupture. Il ne mouillerait pas sa propre équipe et tenterait de faire ami-ami avec un autre commissariat, hors district.

Commissaire de Chartres : Inspecteur en chef, je me présente.

Je suis le commissaire de la ville de Chartres et de sa périphérie.

Vous m'avez été recommandé.

Inspecteur en chef : Mes respects mon commissaire. Mais Chartres ne fait pas partie de notre juridiction. Et pourtant nous parlons du ‘Grand Paris’.

Commissaire : Certes, Mais c'est un cas de force majeure. Votre propre supérieur m'a dit que vous seriez de bon conseil. Alors je vous contacte.

Inspecteur en chef surpris que son chef le recommande en quoi que ce soit : Mr le commissaire. Je remercie mon propre commissaire de m’avoir aussi chaudement recommandé.

Commissaire : J'ai une enquête délicate. J'ai surtout besoin de ne pas m'en occuper. Je souhaite qu'une personne étrangère la pilote.

Inspecteur en chef : Écoutez, je vous vous faire une contreproposition. Je peux vous fournir un détective privé. Votre problème est-il du genre comptable ou éthique ?

Commissaire : On peut faire une contribution comptable de région à région. Pour l'éthique, vous le découvrirez, les relations mairie commissariat sont pour le moins complexes.

Inspecteur en chef : Je peux vous envoyer cette personne et je vous la recommande,… excepté son caractère. Il est très compétent, mais atypique.

Commissaire : On fera avec. Toute bonne idée est bienvenue.

Donc je peux le contacter ?

Inspecteur en chef : Je vous prépare le terrain en le prévenant immédiatement. Appelez-le demain s’il vous plaît.

René : Salut Suze, tu me passes ton gus ?

Suze : L’ambiance va se dégrader ?

René : Non, ce serait même plutôt une bonne nouvelle.

Eddy prenant le mobile : Eddy, ange gardien de la paix des ménages à votre écoute.

René : Ah ah ah !

Eddy : Bon Beauf… je comptais passer à une autre activité. Tu me l'as fait courte !

René : Je t'ai trouvé un contrat. Tu pars pour Chartres immédiatement.

Eddy : Alors reformulons. Tu me la fais un peu moins courte.

René : Le commissariat de Chartres ne souhaite pas s'occuper d'une affaire, et moi non plus. Il arrive que la police fasse appel à du personnel extérieur. Je t'ai recommandé. C'est un emploi payé par le gouvernement.

Eddy : Résume-moi les conditions.

René : Je te les envoie par courriel. Tu le lis et tu me dis ‘oui’ et pas autre chose s’il te plaît.

Eddy : Envoie. Je lis et je sais où te contacter.

René : On commence à me faire confiance, alors j'ai besoin de ton aide pour consolider cette nouvelle chance.

Chap. 2 : Proposition d’enquête

Eddy et Suze étaient à l’appartement. Suze aidait son Eddy à imprimer le document. Eddy lui prit des mains et le lu en diagonale avant de le présenter à sa douce.

Suze : C'est quoi ?

Eddy vague : Une proposition de contrat. Il faut que le lise en détail.

Suze : Tu sais lire les documents de cette nature ? Tu as déjà lu un contrat de travail ? Et surtout en détail ?

Eddy : Bien sûr, il faut juste me laisser du temps.

Suze : Tu me le passes ?… Ou tu as intérêt à me le donner !

Eddy : Bin les deux ma belle.

Suze lut le document… complètement. Et ses sourcils n’indiquaient pas une franche adéquation.

Eddy : Ma puce… c'est un bon contrat oui ? Qu'en penses-tu ?

Suze : Mon Eddy… le salaire est honnête pour ta profession. Mais je n'ai pas compris la phrase ‘pas de frais d'hôtel, hébergement chez l'habitante’.

Eddy : Bin ce doit être une astuce pour faire des réductions.

Suze : Il y a le ‘chez l’habitante’

Eddy : J'ai lu en diagonale…

Suze : J'irai avec toi.

Eddy : Mais ‘bébé’…

Suze les yeux en colère : Est-ce une prime ‘édredon’ déguisée ou négociée ?

Pour ceux qui sont étrangers au vocabulaire ‘déplacement’, une prime ‘édredon’ est la possibilité d’ajouter les frais de ‘call girl’ sur la facture d’hôtel… Il paraît que cela se pratique de moins en moins. Il paraît.

Eddy : Mais non. Tu es ma seule couette, hiver comme d'été.

Suze : Je me mets en vacances. Je t’accompagne. Et c’est ‘non négociable’.

Eddy appela son beauf : René, c’est ok sur le principe. J’ai juste un petit problème et il se nomme Suzette.

Beauf : J'en étais sûr, elle est trop maligne. C'est la tête pensante du couple.

Eddy : C'est quoi cette histoire d’habitante ?

Beauf : Oh rien du tout ou pas grand-chose. Elle est partie prenante dans l'enquête… et elle a deux chambres, tu prends celle avec la fille ou sans la fille.

Eddy : C'est un piège en fait ?

Beauf : Non. Le contrat a été rédigé par Chartres.

Eddy : Elle est majeure au moins.

Beauf : Largement oui …

Eddy : J'irai avec Suze. Veille à ce qu'on ait un lit ‘King size’… on a besoin de cette dimension.

Beauf : Je transmets tes desiderata.

Chap. 3 : En route pour Chartes

Suze prépara les deux valises, de manière assez vigoureuse et énergique. Malgré une Twingo poussive, ils se présentèrent à Chartres deux heures plus tard, dans le courant de l’après-midi.

Eddy demanda à sa Suze d’amour éternel de rester dans la Twingo.

Ce qu’elle ne fît pas. Eddy entra et demanda le commissaire. Le planton d’accueil fut très surpris, mais il fut encore plus médusé quand le commissaire confirma chaudement son souhait de rencontrer ce couple.

Planton : Le commissaire vous mande Mr …

Eddy : Je suis détective privé et le commissariat de Chartres a besoin de mon aide. Et la personne m’accompagnant est mon assistante.

Eddy & sa Suze furent introduits dans le bureau du commissaire.

Commissaire : Mr le détective, Bienvenue. Je dois reconnaître que je vous attendais seul.

Suze : J'accompagne le Détective Eddy sur les affaires éloignées.

Nous sommes ainsi au coeur de certaines enquêtes, et naturellement nous sommes en binôme nettement plus efficace.

Eddy : Mon assistante s’occupe de la préparation logistique, moi je suis plus dans le décisionnel et l’opérationnel. Débutons, s’il vous plaît.

Commissaire : Soit. On a un décès sur les bras et il va falloir décider s'il s'agît d'un accident, d'un meurtre, d'un suicide, ou je ne sais quoi d’autre encore. De plus, la mairie s'en mêle car elle est concernée de près.

Eddy : Merci. Si on commençait par le début… Qui est le mort ?

Commissaire : L'associé de votre logeuse.

Eddy : Donc vous allez me demander de satisfaire vos conclusions ?

Commissaire : Pas du tout. Je souhaite juste ne pas sauter lorsque vos conclusions seront jetées en pâture au conseil municipal.

Eddy : Alors je fais quoi avec l'associéE ?»

Commissaire : C'est une belle personne avec sa personnalité.

Elle est très investie dans l'expansion de la ville. Elle perturbe la nomenklatura immobilière et s'est fait des amis et des ennemis, mais rien entre les deux. Vous aurez l'occasion de vous faire votre propre opinion. Elle vous logera. À vous de transformer cette opportunité en atout.

Suze : Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde…

Eddy : Si je comprends bien, c’est notre passage obligé …

Chap. 4 : Logé à belle enseigne

Eddy et Suze, en Twingo se garèrent à l’adresse indiquée, à peu de distance du centre-ville. Mme Viviane (comme la fée) habitait à un numéro fantasmagorique. Le 69. Cela n’échappa pas à Suzie, même si pour le moment elle ne voyait pas le mal/mâle en cette chartraine inconnue. Ils sortirent de la voiture et sonnèrent à la porte au bel emblème numérique. La porte s’ouvrit et une belle brune au sourire italien apparut. Suze grinçât des dents et Eddy palpita comme chaque fois qu’il découvrait un nouveau jouet sexuel. Suze se colla à son Eddy, en guise de marquage de territoire.

Et donc le droit du sol pourrait être prioritaire au droit du rien. La femme afficha son plus beau sourire et le couple francilien entra dans son antre accueillant. On se retrouve un peu plus tard autour d’une tasse de thé (ça changera pour Eddy…) afin d’échanger pour faire connaissance. Elle se nommait Viviane, comme dans Pendragon. Elle avait de ces yeux pour Eddy, tout comme Suze avait les mêmes en noirs avec des éclairs jaune. Viviane était (et est encore) une belle femme. Brune italienne. 90D international.

Elle sirotait sa tireuse à nicotine. Eddy et Suze lapaient leur thé (pauvre Eddy). Viviane était habillée d’un bermuda, d’un tee-shirt assez moulant, sa tenue d’intérieur. Pour Suze, sa tenue était trop collante pour être honnête. Eddy ne partageait sans doute pas ce constat.

Viviane : Mr Eddy, vous m'avez été recommandé par notre commissaire. Mais j’avais supposé que vous viendriez seul.

Eddy, coupant la parole à Suze : Oui, mais le contexte étant doublement ou triplement complexe, j’avais besoin de mon assistante, à qui je confierai ma vie s’il le fallait.

Viviane en chasse : On n’en est pas là je l’espère.

Suze d’une froideur théâtrale : Il vaut mieux prévenir que guérir.

Viviane : Eddy, J'ai conclu un accord avec le commissaire pour faciliter et accélérer l'enquête. Je veux que cette enquête soit close rapidement et que je puisse continuer à emmerder la mairie et ses projets immobiliers hors norme. Je réponds à presque toutes vos questions, sitôt que vous serez allez revoir le commissaire. Je prépare la chambre d’amis et y dépose vos valises, en attendant l’arrangement pour la literie.

Eddy : On ne peut pas commencer alors ?

Viviane : Non, le commissaire a été clair. Après votre installation Mr le détective doit aller voir le commissaire. Ensuite vous me revenez, pour une sorte de nuit d'adaptation.

Suze en mode guerrière : … qui aurait été nettement différente si je ne m’étais pas pointée …

Eddy créant une diversion qui arrivait à point nommé : On a nos valises dans notre Twingo. Je vais les chercher.

Viviane à Suze : J’avais prévu la venue du seul Eddy. Je vous rassure, Mlle Suze sur le fait que mon appartement comporte deux chambres, la mienne et celle du détective. L’invitée de dernière minute héritera du canapé.

Suze : Mlle Vivi, Je vous informe. Je vais coucher avec mon mec dans sa chambre même si vous aviez des vues sur lui… si vous croyez que je ne vous ai pas vu venir.

Chap. 5 : Progression dans l’enquête

Nouvelle rencontre au commissariat. Cette fois-ci, sans Suze.

Eddy fut introduit dans le bureau du commissaire pour avoir plus d’informations, et aussi plus de latitude, sans avoir une personne qui le plomberait, même par amour.

Commissaire : J'ai un décès et je souhaite une résolution sans vague.

Eddy : Les vagues, c'est une chose, le coupable c'est mieux non ?

Commissaire : Je ne sais pas… cela dépend des vagues.

Eddy : Si on vous a tout dit sur moi… c'est mépris total des vagues.

Commissaire : J'accepte cela. J'ai juste demandé à externaliser l'enquête pour que le commissariat demeure en dehors de la tourmente.

Eddy : Donc le deal est de résoudre honnêtement l'affaire, avec un minimum d’impact sur le commissariat ?

Commissaire : Il n’y a pas d’autre deal pour moi.

Eddy : Mais un sac de noeuds politiques …

Commissaire : Et pourtant ce n’est pas pour cela que j’ai signé.

Eddy : Je ferai le max. En plus naturellement que de résoudre l'énigme.

Chap. 6 : Le lieu où le corps repose

Le lendemain, De bon petit matin au 69 de la rue proche du centreville de Chartes, Suze et Eddy prenaient leur petit déjeuner. La nuit avait été agitée, et Suze s’était fait un malin plaisir à crier plus que de nécessaire. Elle était sûre que dans la chambre voisine, la logeuse avait parfaitement entendu et compris le message. Chasse gardée. Qui s’y frotte s’y pique.

Eddy : Je vais devoir t'emprunter ta Twingo pour retrouver notre logeuse sur le lieu du décès.

Suze : Tu vois que j'ai bien fait de te proposer de t'accompagner, hein !

Suze décida qu’il serait dommage d’être venue à Chartres sans rendre visite à sa Cathédrale. Il faisait beau. Elle enfila sa plus longue mini-jupe et se laissa guider au jugé à pied vers le centreville. Eddy gara la Twingo sur le chantier ‘interdit au public’ situé non loin de la gare, sur un grand espace en friche, bientôt en construction. Il y avait de ci de là des policiers en armes.

Lorsqu’il se gara, un des agents vint immédiatement lui faire signe de circuler. Heureusement Viviane avait donné son nom et il put être dirigé vers la bonne portion du vaste chantier en terra transformation. En marchant à bon pas vers sa logeuse, il observait aussi les policiers un peu béats. Eddy et Viviane se retrouvèrent.

Elle lui passa un casque de chantier. Elle lui fit une bise prolongée pour lui souhaiter le bonjour. Dans le BTP, elle devait se faire respecter et la règle était le serrage de main. Avait-elle d’autres ambitions avec Eddy ?

Viviane : Maintenant que vous êtes attifé comme un professionnel, accompagnez-moi que je vous fasse visiter.

Eddy : Bien M’dame.

Viviane : Viviane je préfère.

Eddy forçant le trait : Bien M’dame Viviane.

Viviane souriante à souhait : Bien curieuse façon de briser la glace Détective Eddy. Ou bien faut-il que j’utilise les mêmes armes que votre plantureuse assistante ?

Eddy : Vous parlez de ses chants nocturnes ? Oups, nous aurions dû être plus discrets.

Viviane se retourna, lui fit son plus beau sourire, qui sembla ensoleiller tout le chantier et se permit de tendre sa main vers la sienne. Eddy la laissa faire. La poignée de main n’avait rien de fusionnel. Elle préféra ensuite la retirer et attira l’attention du détective autour d’un gouffre de chantier de dix mètres de haut. Au bas, un drap était posé sur ce qui semblait un cadavre (en réalité un mannequin, personne ne laisserait un cadavre se putréfier. La morgue était prévue à cet usage), surveillé par deux policiers autour desquels gravitaient quelques hommes en blanc, occupé à récolter des échantillons de terre au sol et autour du mannequin.

Eddy et Viviane restèrent à scruter vers le bas durant quelques minutes.

Eddy brisa ce moment de silence impalpable : Mme Viviane …

Viviane : Appelez-moi simplement Viviane, c'est tellement plus …

Eddy : Plus subtil ?

Viviane : Je n’aurai pas pu trouver mieux.

Eddy : Vendu pour Viviane.

Viviane : J'adore votre romantisme.

Eddy : Et la voiture ? On m'a dit qu'il y avait une voiture. Je n'en vois pas en bas.

Viviane : La voiture. Mais personne n’a dit qu'elle avait chue.

C'est toute l'ambiguïté de l'enquête. La voiture est à cinquante mètres, sous scellés et lui en bas. Vous aviez cru qu'il avait joué au cascadeur ?

Eddy : Je ne savais pas, je verrai le commissaire cette après-midi.

Viviane : Donc je dois vous briefer un minimum avant.

Eddy : Mme Viviane, ce serait pas mal que je sache qui est le mort et comment vous vous situez par rapport à lui.

Viviane : Eddy, je te dirai tout, mais par pitié Je me nomme Viviane et on se tutoie.

Chap. 7 : Le chantier BTP

Un homme du chantier s’approcha de Viviane.

Homme : Mme, je sais que vous êtes la responsable du chantier et mon chef m'envoie vous demander quand est-ce qu'on pourra reprendre le travail ?

Viviane : Vous êtes… Gérard l'adjoint de Serge ?

Homme : Oui madame.

Viviane : Gérard, dites à Serge que l'enquête passe avant les bulldozers. Et je suis justement accompagné par la personne chargée de l'enquête. C'est une question de jours, voire d'heures.

Homme : Merci madame.

Viviane : Dites à Serge que je le préviendrai personnellement douze heures avant la levée des scellés.

Il s’éloigna et Viviane donna l’explication à Eddy : Poses toutes tes questions, en haut du chantier, en bas aussi, mais ce serait bien que le travail reprenne… sinon tu feras connaissance avec le maire avant l’heure.

Eddy : J'ai vraiment ce pouvoir ?

Viviane : Bosse dès maintenant au lieu de reluquer la faune féminine locale et dès cette après-midi le commissaire voudra certainement avoir ton avis sur ce point très important.

Eddy : Ok, pense à me présenter à la faune féminine locale, car pour le moment je préfère encore ma parisienne… qui chante bien, mais s'exprime trop fort.

Viviane serra les poings. Eddy 1 – 0 Viviane.

Chap. 8 : Au Café, l’affaire est discutée

Viviane proposa à Eddy de prendre du recul et de s’installer à une terrasse de café pour discuter de l’affaire. Aussitôt dit aussitôt fait. Avec l’heure du déjeuner qui approchait, la circonstance était tentante. Le garçon passa prendre la commande. Eddy et Suze Vivi savourèrent leur apéritif. Un kir local.

Eddy : J'ai accepté ce boulot, car j'aime enquêter. Et si cela permet d'éviter des erreurs judiciaires.

Viviane : Et elle ?

Eddy : Elle mérite un E majuscule à Elle, s’il te plaît Viviane. Elle le mérite vraiment.

Viviane : Pour ses capacités à chanter ? Soit, mais alors qu'est Miss ELLE Suze pour toi ?

Eddy ne répondant pas à la question : On disait quoi déjà sur la scène de crime ?

Viviane bonne perdante : La voiture du mort à notre gauche, le corps en face, à dix mètres en surplomb. Je te présenterai après le repas à tes collègues officiels.

Eddy : Le mort ?

Viviane : Mon associé. On a monté ensemble une société de BTP (Bâtiment et Travaux Publics) et on tente de se faire une place sur le marché immobilier chartrain. On prône la qualité verte. Cela a un coût. Mais on parvient à se frayer un chemin pour les chantiers style résidence, car il y a de la tune et c'est tendance grâce aux bobos… enfin, si on veut. On commence à être connu et reconnu et on embête assez la municipalité en ayant de notre côté pas mal d'associations de locataires qui souhaitent que Chartres s'achète une charte de bonne conduite. Pour notre société, cinquantecinquante entre lui et moi au départ, je demeure la tête pensante et je suis la ministre des Affaires étrangères et relations publiques.

J'avais besoin de son argent, et il se la coulait douce à toucher son salaire.

Eddy : Un peu cynique ?

Viviane : Oui, et alors ?

Eddy : Et ton rôle de logeuse ?

Viviane : Disons que Suze n’était pas censé venir.

Eddy : Disons que je remercie Suze de m'avoir forcée la main en m'accompagnant. J'aurai raté des choses sinon …

Viviane : Disons qu'en venant accompagné, tu en rates de plus belles et bien plus chaudes …

Eddy : Vivi, Explique-moi ce truc de logement chez l'habitante dans le contrat s’il te plaît ? »

Viviane : Le forfait journalier fonctionnaire est minable. Si on souhaitait qu’un enquêteur ait envie de venir, on a trouvé que c’était une bonne idée. J'ai proposé au commissaire de couper la poire en deux et de prendre les frais d'hébergement à ma charge.

C'est bien que quelqu'un s'implique à résoudre cette affaire, et qu’il n’y soit pas de sa poche.

Pendant le repas, Viviane fut le plus souvent agréable et volubile.

Au début, Eddy pensait que cela avait un rapport avec l’enquête.

Mais en fait, il plaçait les aspirations de Viviane à un niveau moins subtil et plus compréhensible pour sa petite tête de mâle primaire. Elle choisissait ses compagnons de chambre comme elle progressait dans sa vie professionnelle. Avec opportunisme.

Chap. 9 : Réunion informelle au logis

Il était revenu avec Viviane quasiment bras dessus bras dessous et Suzette n’était pas conne pour deux sous. Au domicile de Viviane, dans le salon, une table ronde. Viviane avait organisé une soirée jetset. Eddy & Suze, prévenus tardivement avaient fait en sorte d’être en habits de ville. Eddy apprit aussi à l’occasion que son rendez-vous avec le commissaire serait remplacé par cette réunion. Viviane avait juste eu le temps de faire jouer ses relations pour trouver un traiteur réactif et organiser impromptuement à la demande du maire cette réunion informelle, mais politique.

Viviane venait de finir de préparer le buffet dînatoire professionnel non officiel. À partir de dix-huit heures, les coups de sonnette débutèrent. À dix-neuf heures, on était au complet. Les invités : Viviane, et nouvellement Eddy & Suze, puis le Commissaire chartrain, et aussi en ‘Guest star’ l’inspecteur en chef René. Et Mr le Maire. On trinqua au champagne et on ouvrit enfin les hostilités.

Commissaire de Chartres : Merci à notre hôtesse Mme Viviane pour son aide logistique dans notre enquête.

La poupée Vivi, en robe bleu roi échancrée au possible était en mode promo. Elle était très belle. Elle faisait office de maîtresse de cérémonie et dirigeait de main de majesté sa soirée mondaine.

Elle faisait modestement sa timide, mais elle jubilait. Elle était la reine de cette soirée. Elle aimait prendre une revanche sur la vie et appréciait le pouvoir et la reconnaissance qu’on offre à celle qui en a. Le maire était contraint de composer avec elle, ce soir comme à maints conseils municipaux. Elle savourait le champagne dont elle avait choisi la marque elle-même sans faire confiance au traiteur. Suze était anxieuse. Elle marquait Eddy à la culotte et avait conservé un couteau et une fourchette de table en plastique dans sa main. Sans croire en ses pouvoirs, mais tant pis, au moins ses doigts serraient quelque chose de précieux, et de dangereux.

Détective Eddy : Messieurs, j'ai été engagé sur cette affaire.

Certains points nécessitent votre aide et vos réponses à mes questions. Si vous êtes constructifs, je suis à votre écoute. Euh, avec mon assistante qui prend des notes.

Inspecteur en chef René enthousiaste : J’ai conseillé le détective Eddy, car il m’a fait une très bonne impression sur certaines affaires. Laissez-le oeuvrer sans entrave et le crime sera élucidé.

Commissaire Chartres : Cette affaire est une belle épine. En premier lieu pour notre chère mairie, mais économiquement aussi pour la région qui soutient la région, mais pas assez la ville … un bordel.

A demi-mot grossier, la région ne soutient pas le maire actuel.

Maire : Ouais. D'accord. Il faut aussi que les travaux d'urbanisme redémarrent au plus vite. La ville a besoin de ce pôle qui est en train de sortir du sol chartrain.

Viviane apportant sa touche de douceur : La mise en bouche sera constituée de verrines fruitées sucrées-salées, mais aussi de tapas aux saveurs sud-américaines.

Le champagne accompagnerait tout le monde durant toute la soirée.

Eddy au Maire : Mr le maire. Vos craintes seront levées demain.

Le matin j’irai débriefer avec les experts de la police et ensuite je devrai donner l’autorisation de reprise des travaux.

Eddy à Viviane en aparté : Prévenez Serge, ma décision est en fait déjà prise.

Suze à Eddy en aparté : Tu lui chuchotais quoi à l’oreille de ta nouvelle égérie paysanne ?

Eddy à Suze en réponse à son aparté : pff. On discutera de cela plus tard. J’ai tout de même une enquête à faire avancer.

Un peu plus tard, on entendit un cri de Mr le maire. Il avait une fourchette en plastique plantée dans sa main. Suze à tous en regardant Eddy : Il n’avait qu’à ne pas avoir la main baladeuse.

On fit appel à un adjoint au maire qui attendait en bas dans une voiture pour qu’il évacue le blessé léger.

Viviane à Suze : Pour une fois que quelqu’un lui cloue autre chose que le bec.

Viviane après le départ de Mr le Maire : Nous allons continuer et ne plus faire mention de cet incident. Sachez seulement qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et je jurerai que le mandat de Mr le Maire s’achèvera aux prochaines élections municipales dans six mois.

Mais cet incident ne devra pas sortir de cette pièce.

Le détective Eddy pour l’inspecteur en chef René en aparté : Ce qui se passe à Chartres reste à Chartres.

Le commissaire, l’inspecteur en chef René et le détective Eddy discutèrent de l’affaire. Le commissaire les mit au jus du contexte, plus simple à expliquer en l’absence du Maire.

Commissaire : Maintenant que le Maire nous a quitté, je peux vous donner ma version de cette histoire. Il y a deux ans, il y eu une grande décision au conseil municipal. Convertir des hectares de friche derrière la gare en ZAC (Zone d’Aménagement Concerté).

Il y eu un appel d'offres et deux candidats seulement postèrent leur proposition. Ensuite, lors d'un conseil municipal où devait avoir lieu le choix, sous la direction de Mr le maire, trois petits points, Mme Viviane s'invita et je vous relate son intervention.

Viviane : Merci Martin, je prends la suite.

Eddy avait le regard plongeant et Suze planta son couteau de cuisine en plastique dans le torse de son légitime.

Eddy : Aïe.

Viviane : Je fais partie de l'opposition au Maire, et il ne peut plus m'ignorer. Pour cet appel d'offre, Il y avait deux entreprises en lice, mais le maire avait déjà ses pots de vin en poche. Alors la vilaine Viviane est venue divertir le conseil. J'ai rapidement compris quelle société avait la préférence du Maire et j'ai alors démonté son dossier. Même certains adjoints de la majorité ont commencé à tiquer. Alors j'ai proposé une association de sortie de crise. Il y avait assez d'hectares. J'ai proposé un projet triple qui permettait une approche plus coopérative. 40% de la superficie à chacune des sociétés, et les 20% restants à ma société de BTP.

Sinon je faisais annuler le projet global. Le maire a toujours eu une dent contre les femmes et les personnes qui tentent de faire de l'urbanisme équitable. Alors on est passé d'une dent contre moi a un dentier entier. Depuis, je dois faire attention à mes arrières. Au propre comme au figuré.

Commissaire : Les travaux ont commencé. Viviane a investi presque toute sa société, et son associé a été retrouvé sur sa parcelle. Et cette affaire sera un sésame… vers la fin ou le début de la suite.

Chap. 10 : Eddy à la mairie

Eddy avait rendez-vous avec le maire. Il se présenta à l’accueil de l’hôtel de ville, hébergé dans une resplendissante maison bourgeoise issue du passé des belles heures de Chartres sous l’époque du directoire. Eddy rappela son invitation à l’accueil.

Petit changement, il ne verrait pas vraiment Mr le maire, mais un de ces adjoints, plus au fait de l’urbanisme. Eddy, avec un petit sourire se dirigea vers le bureau de cet adjoint, au premier étage.

Eddy fut reçu par le septième adjoint. Assis en face de l’adjoint à lunettes. Eddy exposa son besoin de comprendre l’affaire sous un angle municipal et économique.

Adjoint : Je vais vous raconter les tenants et aboutissants. Nous passerons sur la genèse. La parcelle derrière la gare a été partagée entre trois sociétés. Joli coup de poker de la part de votre logeuse, que nous connaissons un peu trop. Elle enquiquine le maire, mais elle nous a aussi ouvert les yeux.

Eddy : Ce qui se dit à la mairie de Chartres restera à la mairie de Chartres

Adjoint : Les trois sociétés sont Pôle-Chartres, Gare-Chartres et Chartres-Vert. Chacune de ces sociétés possède ses propres valeurs mises en avant. Mais il existe aussi un document qui indique les obligations de chacune vis à vis des deux autres. Et le point le plus important demeure la minorité de blocage. Chaque société à une voix, donc trois, et une pour le conseil municipal à titre d'hébergeur moral, soit un total de quatre voix. Il en faut deux pour bloquer une proposition. Mais les buts étant censés être communs entre les quatre parties, nous espérons tous ne pas arriver à ce genre de situation.

Eddy : Où en est l'avancement des travaux ?

Adjoint : Du fait que nous sommes parties prenantes, nous organisons des points trimestriels entre tous. Les deux sociétés avancent avec des projets similaires, mais heureusement des architectures différentes. Mais le projet de la troisième société est très nettement en retard. Et cela pourrait poser des problèmes.

Nous verrons comment nous gérerons cela.

Eddy : Et je fais comment pour avoir le pedigree commercial de la société de Mme Viviane ?

Adjoint : Nous en avons une copie puisque son activité est basée sur notre belle ville de Chartres.

Eddy : Et vous me l'imprimeriez ?

Adjoint : L'enquête prime Mr le détective.

Eddy quitta l’hôtel de ville avec son petit exemplaire papier. Il le donnerait à éplucher à Suze, elle était plus experte pour les analyses poussées. En clair, elle lisait des livres sans image.

Chap. 11 : Confrontation entre femmes

Le temps était enfin venu pour une franche confrontation entre les deux héroïnes de l’histoire. Elles étaient seules à l’appartement, toutes les deux dans le salon. Suzie affairée sur son ordinateur, Vivi préparant le repas. Un silence religieux et somme tout mortuaire voire mortel plombaient l’ambiance.

Viviane : Ça fait longtemps que vous êtes en couple avec le patron ?

Suze : En réalité ta question serait plutôt est-il fidèle ou non ? Ou encore est-il libre ? Dans tes rêves.

Suze les yeux exprimant une colère noire signifiant ‘Fais gaffe au choc en retour ma belle’

Viviane : Ce qui se passe entre adultes consentants restera toujours entre adultes consentants ma belle !

Viviane : Nous sommes parties sur un mauvais pied. Trinquons et faisons la paix. Je te sers quoi ?

Suze : Un Mojito… corsé, sans glace.

Viviane : Pareil.

Suze : On discute de quoi… en dehors de mon mec !

Viviane : On pourrait être alliée ?

Suze : Tu as souffert comme moi ?

Viviane : Ça se pourrait. Et je déteste qu'on se tire dans les pattes alors qu'on devrait s'entraider

Suze : Je n'ai rien contre toi.

Viviane : Il y a des larmes en toi.

Suze : Il y a de l'amertume en toi.

Viviane : Se faire une place au BTP, il faut avoir des couilles.

Suze : Mon boulot… Je dois les sucer ! Alors ne te plains pas.

Étonnement sur le visage de Viviane.

Suze : Je loue mon corps. Eddy m'aime malgré tout, si tu peux comprendre.

Viviane : J'ai été violée dans ma tête des centaines de fois. Des mains baladeuses, des propos sexistes, des rendez-vous piégeux avec tripotages. Aucune réponse ou défense possible. Juste ravaler ma fierté. Mais jamais on ne m'a pénétrée physiquement.

Suze : Ils me paient pour cela, mais cela me laisse toujours un goût amer en travers de la gorge.

Elles finirent leur premier Mojito et enchaînèrent sur un autre.

Le plus délicat serait de savoir s’il y aurait assez de feuilles de menthe en stock pour les tournées suivantes.

Suze : Pourquoi ta soif d'hommes ?

Viviane : Et si j'y prenais du plaisir ?

Suze : Pas plus ? Juste un peu de plaisir ?

Viviane : Le BTP m'a vacciné. Pas un pour rattraper l'autre. Mais Eddy m'a intrigué.

Suze : Moi aussi, mais j'étais la première.

Viviane : Et la deuxième n'a pas le droit de goûter au fruit défendu ?

Suze : Ce genre de pépite, cela ne se prête jamais.

Viviane : Je ne ferai rien sans son accord.

Suze : Salope !

Viviane : T'inquiète ma belle. On mettra un préservatif. Et moi je ne fais pas payer.

Il y eut une troisième tournée de Mojito, puis les filles ne répondaient plus vraiment présentes.

Chap. 12 : Dîner dangereux

Eddy était par moment assez secret. Il sentait que les deux belles étaient dangereuses, autant seules qu’ensemble. En clair, une enquête périphériquement explosive. Il avançait en terrain miné. En rentrant à l’appartement partagé, il reçut en retour deux sourires et sut qu’il aurait dû rédiger son testament avant. Eddy fit gaffe à ses arrières et fit une mini toilette avant de se présenter pour le dîner, avec deux tueuses. Vivi avait préparé le repas, mais ce fut Suze qui le servit. Suze et Vivi se faisaient face, Eddy sans vis à vis, mais pas rassuré pour autant. On débuta avec une petite sangria pour détendre l’atmosphère.

Suze : Alors Eddy mon amour, tu as passé une bonne journée ? Les méchants n'ont qu'à bien se tenir, n'est-ce pas mon coeur ?

Eddy sentait l’haleine des filles. Et pas une pour rattraper l’autre.

Le Rhum était l’ingrédient majoritaire. Il ne pourrait jamais l’oublier. C’est après sa troisième cuite qu’il décida de passer à un autre alcool, sans pour autant stopper les cuites.

Viviane : Eddy, on a passé une super journée, pas assez bonne à mon goût mais bon.

Eddy : Les filles, on va se concentrer sur le repas, s'il vous plaît.

Eddy se focalisant sur Viviane, pour les besoins de l’enquête : Viviane, vos relations avec votre associé décédé ?

Viviane : Ah, Robert. Je l'ai pris avec moi ou sous mon aile il y a quelques années. Il avait de l'argent à cette époque. Il a été un pilier de la société aussi. Maintenant je porte le tout à bout de bras.

Mais je ne peux oublier qu'il a été une épaule pour moi.

Eddy : Quel était encore tout récemment son rôle dans la société

Viviane : C'était le contact principal et le superviseur administratif.

Un très bon gestionnaire de portefeuille.

Eddy : Quelles étaient vos parts et responsabilités respectives ?

Viviane : On était à cinquante-cinquante au départ. J'ai toujours eu la gouvernance. Je suis plus visionnaire et stratège que lui. Puis il m'a vendu des parts, rendant la balance à soixante quarante, et encore une fois il y a peu de temps. Soixante-dix trente. Soit il a un vice, soit un enfant qui pompe son fric pour des études ou autres.

Peut-être aussi rien que de très normal.

Viviane sourit à Eddy. Eddy avait de quoi réfléchir. Viviane pleurnichait. Elle jouait à la perfection son rôle de femme affaiblie pour attendrir sa proie.

Chap. 13 : Rappel à la normale

Suze pour une fois était dans un état proche de l’ébriété totale.

Eddy l’aida. Il la déshabilla et la coucha, non sans lancer son propre regard noir à Viviane, qui devait nettement mieux supporter l’alcool que sa douce. Viviane chantonnait dans sa chambre, juste à côté. Eddy la maudissait et pestait aussi contre sa Suze.

Et pourtant des centaines de fois, ce fut ce qu’elle avait fait pour lui. Il préféra que Suze dorme toute nue, vu son état. Mais il n’y toucha pas. Elle était tellement belle et innocente dans son corps de femme fatale.

Chap. 14 : Petit déjeuner

Suze, Vivi et Eddy au petit déjeuner. Suze réclama un café fort et sans sucre. Viviane ne faisait pas trop la fière non plus, et elle alternait les rotations de thé, café, chocolat, et autres demandes de ses clients parisiens. C’était une de ces femmes rebondissantes qui sera toujours présente, car il y avait de la force dans ses tripes.

Eddy : Viviane putain de merde, arrêtes tes allers et retours, on va causer… à trois pour changer

Suze : On n’a pas besoin d'elle.

Viviane : Je suis à toi tout de suite maintenant… Eddy.

Viviane finit par s’asseoir. Pendant une micro seconde, Ce fut presque une situation idyllique. Mais cela ne dura pas.

Eddy : Viviane, Pour poursuivre la discussion d'hier, j'aimerai avoir des précisions sur l'équilibre entre les trois sociétés et la mairie, sorte de quatrième actionnaire.

Viviane : Il y a deux sociétés majoritaires. Chacune aurait souhaitée avoir le gâteau au complet et du fait d'une trublionne, moi en l’occurrence, n’eurent chacune que 40% Moi j'ai bien jouée mon va-tout et j'ai obtenu 20% du projet. En échange, je tente de donner un air ZAC écolo, ZAC équitable. Mes superficies sont haut de gamme et situées au coeur du pôle d'activité.

Eddy : Viviane, qui crois-tu convaincre ? Un pauvre détective ? Un commissaire qui fait partie de tes proches amis pour éloigner les soupçons ?

Suzie ouvrit un oeil.

Viviane : Mais c'est ma véritable situation financière.

Eddy : Si on se fie au bilan comptable OUI, mais l'avancement de ton projet est pour le moins au ralenti, voire à l'arrêt ?

Viviane : Depuis deux ans, date de la signature du contrat, j'ai été perturbé par l'attitude de Robert. J’ai dû faire des choix. J’ai dû racheter ses parts alors que j’aurai dû mettre l’accent sur le chantier

Eddy : Et qu'en pense la mairie ?

Viviane : Que je suis en perte de vitesse. J'ai de moins en moins de soutien. Et de plus en plus de difficultés.

Eddy : En quoi Robert a-t-il changé la donne ?

Viviane : Il m'a fait chambouler mes plans à la baisse car j'ai refusé de l'abandonner. Il a eu besoin d'argent et j'ai ralenti le chantier pour cela. Oui, j'ai dorénavant 70% des parts, mais d'une société de plus en plus en déséquilibre.

Eddy : Son décès change quoi ?

Viviane : Il fout la merde, il braque les projecteurs sur moi.

Eddy : Le chantier de ta vie… Tu le vis comment ?

Viviane : Mal et cela fait partie de mes dilemmes. Mais oui, il y a une clause d'assurance vie. Il est pour 30% dans la société.

L'assurance investira l'équivalent et cela nous fera une bouffée d'oxygène pour au moins six mois. Donc oui, je profite du crime.

Eddy : Viviane. Son décès arrive bien à propos. S'il était encore en vie, tu te serais remise comment en selle ?

Viviane une larme artificielle émergea d’un oeil : Je ne sais pas Eddy, je ne sais pas.

Eddy : Je dois retenir ce point contre toi. Est-ce pour cela que tu m'as dragué ?

Suze ouvrit l’autre oeil.

Viviane : Draguer n'est pas séduire. Mais c'était juste une question de temps.

Suze serra les poings. Eddy lança son coup d’oeil magiquéen et fronça les sourcils, et nulle femme ne pouvait y résister, du moins c’est ce qu’on lui avait vendu.

Viviane : Peut-être inconsciemment ai-je fait du gringue à une certaine personne, et ce serait aussi pourquoi j'ai suggéré au commissaire de me proposer pour accueillir le détective qui serait affecté à cette affaire. Mais ce ne serait que pure coïncidence ?

Eddy : Viviane, as-tu une seule idée de comment tu aurais éventuellement pu t'en sortir sans la mort inopinée de Robert ?

Viviane : Non, désolé.

Eddy : Alors je n'ai plus le choix, faut que je trouve la solution.

Suze ne partageait pas du tout ce point de vue.

Chap. 15 : Commissariat

L’après-midi, Eddy souhaita faire un point au commissariat de Chartres. Le commissaire et Eddy firent comme si c’était leur première rencontre formelle.

Eddy : Commissaire, J'aimerai avoir un topo sur votre perception de la présence de Viviane dans les affaires de la ville. Votre vision, pas celle du maire.

Commissaire : Une grande personnalité cette Viviane. Oui, je l'apprécie car elle est une belle personne qui apporte beaucoup

à la ville, et elle emmerde profond ce connard de maire mafieux.

Eddy : Certes mais pour l'enquête, je dois retenir quoi sur elle ?

Commissaire : Que du bon, détective, que du bon.

Eddy : C'est un peu mince… J'ai compris l'idée, mais j'ai besoin d'informations plus concrètes.

Commissaire : Viviane a hérité d’une société de BTP et autres activités liées, à la mort de ses parents. Fille unique, elle s'est lancé le défi d'y arriver seule dans ce monde connu pour son machisme.

Elle en a bavé. Elle a stoppé ses études. On sortait ensemble à cette époque. Mais elle a dû changer sa voilure et s’est totalement investit. Par fierté, elle a dû faire des choix. Depuis cette période, je tente de l’aider comme je peux. Et ma femme n’en sait rien. Et il n’y a jamais rien eu depuis avec Viviane, donc j’ai ma conscience, mais ma femme ne l’interprétera pas pareillement.

Eddy : Cela ne sera pas dans mon rapport. Maintenant que je comprends vos relations avec ma principale suspecte, passons au dossier plus complet.

Commissaire : Elle a joué un tour de cochon au conseil municipal il y a deux ans en limitant la volonté du maire. Il n'a eu que 80% du projet et elle, 20%. Mais depuis, son projet n'avance pas à la vitesse annoncée dans le planning initial. Alors, la mairie va réagir. Comment je ne sais pas, et si je l'apprends, je l'en avertirai.

Eddy : Merci. Que pouvez-vous me dire sur l'associé de Viviane ?

Commissaire : Robert. L’homme de paille de la société. Cela permettait à Viviane de ne pas supporter trop souvent ce milieu de gros cons machistes en déléguant à Robert. À part cela, pour moi il était insipide. Mais je me suis un peu plus intéressé à lui lorsque Viviane s’est mise à lui racheter des parts. Rien d’officiel, juste pour l’aider au cas où.

Eddy : Et en termes de dossier chez vous ?

Commissaire : Robert n’est apparu dans numéros fichiers qu’il y a trois ans. Il a eu des problèmes avec des casinos dans un autre département. Il dépensait trop, et réglait peu. Bien sûr Chartres n’est pas une ville d’eau et il pensait que cela ne se saurait pas.

Eddy : Sait-il que nous sommes passé il y a peu dans le troisième millénaire ?

Commissaire : Depuis cela, il a changé. Il s’est éloigné des casinos, et a plongé dans les cercles privés avec l’aspirateur qui va avec.

Eddy : Euh, c'est quoi cette aspiration ?

Commissaire : Les clubs privés sont truqués. Leur but est d’aspirer le fric, pas de jouer franc jeu.

Eddy : Mais vous n'avez pas accès à son compte club privé ?

Commissaire : Indirectement et partiellement. On connaît les mouvements bancaires, mais on ignore ce qu’il doit encore.

Eddy sortit déçu et satisfait de son entretien. Pas de nouvelle piste criminelle, mais une confirmation des dires de Viviane. Dans son logement, Eddy contacta son beauf par Skype.

Eddy : René, merci pour l'affaire tordue.

René : Tordue, mais rémunératrice et à la hauteur de tes talents.

Eddy : Trouves moi les dossiers sur Viviane et Robert. Les dossiers nationaux. Ici ils n'ont accès qu'à la région autour de Chartres.

René : Chef oui chef.

Eddy : Ne me la joue pas humilité, tu ne connais ni le mot ni sa définition.

René : Je t'ai refilé le job, alors je suis engagé.

Chap. 16 : Pôle-Chartres

En attendant les fichiers de son beauf René, Eddy alla à son rendez-vous à la société Pôle-Chartres. Pôle-Chartres est l’une des deux sociétés à 40% dans le gros projet Chartrain. Détective Eddy avait sous couvert de l’enquête prit rendez-vous avec des pontes de la société. Il fût reçu.

Eddy : Merci de me recevoir. Il y a l'enquête, et il y a l'entreprise.

Mr François : Nous souhaitons collaborer totalement avec la police.

Eddy : J'aimerai connaître le passé présent futur de votre projet immobilier.

Mr François : Notre société a 40% des parts. Si le conseil municipal s'était déroulé différent, nous aurions eu 100% ou 50% ou 0%, alors 40% a été un compromis accepté.

Eddy : Et l'après signature …

Mr François : Depuis deux ans en fait… On a eu le temps pour digérer cet état de fait. Nous sommes une grande entreprise. On se

‘contente’ de 40% et on diversifie nos activités.

Eddy : Un joli gâteau tout de même. Je suis en connexion avec la police commerciale. En clair Mr François, n'avez-vous jamais été tenté d'augmenter vos parts dans ce projet en empiétant sur les autres projets ?

Mr François : L’idée aurait été séduisante à l’époque, mais la direction de l’entreprise a décidé que non. Donc, la réponse est officiellement et même si cela vous fait de la peine : Sur cette affaire, nous sommes clean. Bons perdants si vous préférés.

Chap. 17 : Chartres-Gare

Chartres-Gare est l’une des deux sociétés à 40% dans le gros projet Chartrain. Détective Eddy avait sous prétexte de l’enquête prit rendez-vous avec des pontes de la société. Il fût reçu.

Eddy : Merci de me recevoir. Il y a l'enquête, et il y a l'entreprise.

Mr Paul : Nous souhaitons collaborer en toute transparence avec la police.

Eddy : J'aimerai connaître le passé présent futur du projet centre gare.

Mr Paul : Notre société a 40% des parts. Si le conseil municipal s'était déroulé différent, nous aurions eu 100% ou 0%, ou 50%, alors 40% a été un compromis accepté.

Eddy : Et l'après signature …

Mr Paul : Depuis deux ans en fait…On travaille sur l’excellence de ce projet. Il y a un besoin haut de gamme et cela nous plaît comme défi.

Eddy : Mais seulement 40% au lieu de 100%.

Mr Paul : C’est la vie.

Eddy : Un projet est plus rentable s’il y a plus de clients.

Mr Paul : C’est la vie.

Eddy : Je comprends assez bien le concept. Cela aurait-il été envisageable de tenter d’acheter les parts de l’actrice numéro 3 ?

Mr Paul : Envie oui, mis en application non.

Eddy : Je rappelle que j’ai accès à certaines données. Nationales et confidentielles.

Mr Paul : Donc, c’est envisageable.

Eddy : Comment avez-vous abordé le problème ?

Mr Paul : Elle, pas possible, mais on avait des infos sur des faiblesses de la part de son associé.

Eddy : Vous l’avez serré comment l’associé ?

Mr Paul : On connaissait sa faiblesse. On lui a proposé de racheter ses parts un bon prix. Il a préféré décliner. Idiot ! Il n’aurait pas pu avoir meilleure proposition.

Eddy : Vous y avez cru ?

Mr Paul : Personnellement, je n’avais pas envie d’y croire. Je préférai qu’il se débrouille seul et assume ses erreurs, dont la dernière aura été de refuser notre main tendue.

Eddy : Pourquoi ?

Mr Paul : Personne ne l’aurait jamais aidé, sauf ses proches, et je n’en fais pas partie.

Eddy était assez circonspect. Des entreprises pourries, des personnes proprettes. Et Viviane entre les deux. Question : Cette très belle femme méritait-elle de finir sur l’échafaud ? S’il demandait à Suze : Oh oui ! Mais était-elle objective dans cette affaire à forte sensibilité féminine ?

Chap. 18 : Sur le chantier

Eddy passa ensuite par la case Mairie. Il avait rendez-vous avec Mr le Maire.

Adjoint : Mr Eddy, nous allons rejoindre Mr le maire au chantier.

Au chantier, derrière la gare. Cela ressemblait presque à une fête de quartier. La quintessence bourgeoise et électorale de la ville était réunie sur le chantier. Chacun dut écouter le maire mais finalement Eddy coupa court.

Eddy : Mr le maire. J'ai apprécié la participation de tous et toutes pour que la ville prenne une autre voie expansive …

Maire : J'ai du mal à comprendre la léthargie du commissariat.

Eddy : Il ne faut peut-être pas oublier qu'il y a eu mort d'homme.

Maire : Ouais, fallait voir qui était cette personne.

Eddy : Et vos rapports avec Mlle Viviane ?

Maire : Avec cette femme. Aucun rapport.

Eddy : Et sur un plan professionnel ?

Maire : Le minimum.

Eddy : J'ai autorisé la réouverture du chantier. Je n'ai pas envie de revenir sur ma décision. Donc, dites-m’ en plus sur le contexte de cette affaire.

Maire : Il n’y a aucune affaire, juste une conne qui ralentit l’économie chartraine.

Eddy : Et sur un plan de la construction, où en est l'avancement du chantier ?

Maire : Sa part du projet plombe la totalité. À cause de cette personne, nous allons être obligé de retarder l’annonce dans les médias.

Eddy : Elle a combien de retard par rapport aux autres ?

Maire : Je m’en fous. Elle est le maillon faible.

Chap. 19 : Piège