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Lino est un garçon d'une douzaine d'années. Introverti et sensible il a peu de copains. A l'école il est le souffre-douleur de certains. Mais il se tait. Quand il est témoin du harcèlement de sa soeur il s'enfuit. Est-il lâche? Non. Il est mal dans sa peau. Un jour alors qu'il rentre de l'école il décide de ne pas aller chez lui. Le chemin qu'il emprunte va le conduire vers une destination inattendue porteuse du sens de sa vie
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Seitenzahl: 29
Veröffentlichungsjahr: 2023
Lino est face à son mal être. Il veut se confier à sa mère mais il en décide autrement. Il découvre alors son chemin de vie à son insu.
Des invités surprenants
Une conversation à plumes et à poils
Les préparatifs
La métamorphose
En chemin
Le retour de sa mère
Ce jeudi matin en se levant, Lino a un pressentiment. Il n’a pas fait de cauchemar cette nuit-là, bizarrement. Sur le chemin de l’école, du ciel azuré émane une lumière blanche se reflétant sur le cadran de sa jolie montre. En levant la tête il aperçoit une colombe, majestueuse avec ses ailes déployées sur sa trajectoire qui semble collée à la sienne. La journée se déroule dans une indifférence totale des autres collégiens à son égard, étrangement. Il est fréquent que certains jours, à certains moments, il doive affronter des épreuves. Par exemple la disparition fréquente de son sac à dos posé sous le préau à l’heure du déjeuner suscite à coup sûr l’après-midi des gloussements dans la classe au moment où le professeur inscrit une heure de colle sur son carnet de correspondance pour absence d’affaires scolaires.
A la fin des cours, ce jour-là, il ne rentre pas directement chez lui. Il se dirige chez Nono l’épicier. Aujourd’hui il l’aide à monter une étagère dans l’arrière-salle, accessible en poussant une très vieille porte dont il ne reste presque plus de peinture et qui grince à chaque mouvement.
- Bonjour Lino. Je suis content de te voir. Suis-moi.
Âgé maintenant d’un peu plus de soixante-dix ans, Nono n’a pas d’autre choix que de continuer à travailler dans son épicerie mais avec difficulté. Lino avait eu beaucoup de peine la fois où il avait vu sur son visage l’expression de douleurs au moment de déballer le dernier carton de boites de flageolets cuisinés. Lino lui avait spontanément proposé de l’aider. Il était reparti les mains pleines de friandises.
Avant de s’en aller, Nono fixe les yeux de Lino.
- Tu as l’air soucieux mon garçon. Que se passe-t-il ?
Lino est sur le point de lui répondre lorsqu’une voix haletante et hurlante interrompt leur conversation. Presque instantanément Nono accourt vers l’entrée où il reconnaît Mme Mégère, incollable sur les dernières nouveautés de produits ménagers et curieuse de tout et de rien.
- Ah Madeleine !
- En venant vous voir, à l’instant, j’ai croisé le SAMU, les pompiers et les gendarmes au carrefour Notre Dame. Un accident vient de se produire.
Lino n’entend pas la suite de la conversation qui se poursuit à voix basse. Il attend patiemment le retour de Nono qui ne tarde d’ailleurs pas. Livide et de la tristesse plein les yeux, il s’approche de lui.
- Ta mère a été renversée par un chauffard au carrefour Notre Dame. Elle est blessée mais elle va s’en sortir d’après le chef des pompiers. Elle est à l’hôpital Saint Martin.
A ces mots, Lino s’effondre. Sa maman est le seul pilier de sa vie et de celle de ses frères et de sa soeur. Il se blottit dans les bras protecteurs de Nino pourtant si étranger pour être son grand-père. Il pleure en silence. Les camions de pompiers et le SAMU, les accidents, il en a déjà vu, il sait ce que c’est mais il n’avait jamais vécu l’absence brutale de sa mère. Il est si vite projeté dans un vide abyssal. Il grelotte. Il se souvient