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Plongez-vous dans l’analyse du passage traitant des Cannibales dans les Essais de Michel de Montaigne pour approfondir votre compréhension de l’œuvre !
Que retenir du chapitre Des Cannibales provenant du premier livre des
Essais, l’oeuvre majeure de Montaigne ? Retrouvez toutes les subtilités de ce chapitre dans un commentaire original et complet pour approfondir votre réflexion sur le récit.
Vous trouverez dans cette fiche :
• Une introduction sur l’œuvre et son auteur
• L’extrait sélectionné : Des cannibales (livre I, chapitre XXXI)
• Une mise en contexte
• Un commentaire de texte complet et détaillé
L’outil indispensable pour percevoir rapidement ce qui fait des Cannibales des
Essais une réflexion sur la barbarie de la civilisation !
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Seitenzahl: 46
Veröffentlichungsjahr: 2014
Né en 1533 à Saint-Michel-de-Montaigne
Décédé en 1592 dans la même ville
Son œuvre :
les Essais (1590-1595)
Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592) est un écrivain, philosophe et homme politique français de la Renaissance. Il s’implique dans la vie politique de son pays, notamment en tant que conseiller à la cour des aides de Périgueux et surtout comme maire de Bordeaux. Mais il aspire essentiellement à la lecture et à l’écriture. Ainsi, il se lance dans la rédaction des Essais, un monument de la littérature française qui compile ses expériences, pensées et considérations sur le monde.
Montaigne est un humaniste dont la recherche essentielle est celle de la sagesse par-delà les jugements moraux, politiques et religieux.
Genre : essai
Édition de référence :Essais, édition établie par Pierre Villey, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 1999, 1504 p.
1re édition : 1580
Thématiques : introspection, condition humaine, sagesse, amitié, éducation
Les Essais sont un recueil de réflexions organisé en trois livres distincts. Montaigne affirme s’être mis à écrire à la suite de la mort de son ami Étienne de La Boétie (1530-1563) en 1563, qui lui aurait inspiré un sentiment de solitude et de mélancolie. Au début des Essais, il déclare : « Je suis moi-même la matière de mon œuvre. » En effet, il parle beaucoup de lui-même et dresse un autoportrait sans complaisance. Montaigne nourrit ses réflexions de multiples références, en particulier à la littérature et à la philosophie de l’Antiquité. Il rend compte de sa quête de la sagesse, qui l’invite à se méfier de la raison et à se préparer sereinement à la mort, pour mieux espérer accéder au bonheur.
Quand le roi Pyrrhus1 passa en Italie, après qu’il eut reconnu l’ordonnance2 de l’armée que les Romains lui envoyaient au-devant : « Je ne sais, dit-il, quels barbares sont ceux-ci (car les Grecs appelaient ainsi toutes les nations étrangères), mais la disposition de cette armée que je vois, n’est aucunement barbare. » Autant en dirent les Grecs de celle que Flaminius3 fit passer en leur pays et Philippe, voyant d’un tertre4 l’ordre et distribution du camp romain en son royaume, sous Publius Sulpicius Galba5. Voilà comment il se faut garder de s’attarder aux opinions vulgaires6, et les faut juger par la voix de la raison, non par la voix commune.
J’ai eu longtemps avec moi un homme qui avait demeuré dix ou douze ans en cet autre monde, qui a été découvert en notre siècle, en l’endroit où Villegagnon7 prit terre, qu’il surnomma la France Antarctique. Cette découverte d’un pays infini semble être de considération. Je ne sais si je me puis répondre qu’il ne s’en fasse à l’avenir quelqu’autre, tant de personnages plus grands que nous ayant été trompés en celle-ci. J’ai peur que nous ayons les yeux plus grands que le ventre, et plus de curiosité que nous n’avons de capacité. Nous embrassons tout, mais n’étreignons que du vent. Platon introduit Solon8 racontant avoir appris des prêtres de la ville de Saïs, en Égypte, que, jadis et avant le déluge, il y avait une grande île, nommée Atlantide, droit à la bouche du détroit de Gibraltar9, qui tenait plus de pays que l’Afrique et l’Asie toutes deux ensemble, et que les rois de cette contrée-là, qui ne possédaient pas seulement cette île, mais s’étaient étendus dans la terre ferme si avant qu’ils tenaient de la largeur d’Afrique jusqu’en Égypte, et de la longueur de l’Europe jusqu’en la Toscane10, entreprirent d’enjamber jusque sur l’Asie et subjuguer11 toutes les nations qui bordent la mer Méditerranée jusqu’au golfe de la mer Majour12 ; et, pour cet effet, traversèrent les Espagnes, la Gaule, l’Italie, jusqu’en la Grèce, où les Athéniens les soutinrent13 ; mais que, quelque temps après, et les Athéniens, et eux, et leur île furent engloutis par le déluge. Il est bien vraisemblable que cet extrême ravage d’eaux ait fait des changements étranges aux habitations de la terre, comme on tient que la mer a retranché la Sicile d’avec l’Italie.
Haec loca, vi quondam et vasta convulsa ruina,
Dissiluisse ferunt, cum protinus utraque tellus
Una foret ;
« Ces terres, qui autrefois n’en formaient qu’une, se sont écartées, séparées par un cataclysme vaste et violent. » (Virgile, L’Énéide, III, 414)
Chypre d’avec la Syrie, l’île de Négrepont14 de la terre ferme de la Béotie ; et joint ailleurs les terres qui étaient divisées, comblant de limon et de sable les fossés d’entredeux,
Sterilisque diu palus aptaque remis
Vicinas urbes alit, et grave sentit aratrum.
« et un marais, longtemps stérile et battu par les rames nourrit les villes voisines et supporte la lourde charrue. » (Horace, Art poétique, 65)
Mais il n’y a pas grande apparence que cette île soit ce monde nouveau que nous venons de découvrir ; car elle touchait quasi l’Espagne, et ce serait un effet incroyable d’inondation de l’en avoir reculée, comme elle est, de plus de douze cents lieues ; outre ce que les navigations des modernes ont déjà presque découvert que ce n’est point une île, mais terre ferme et continente avec l’Inde orientale d’un côté, et avec les terres qui sont sous les deux pôles d’autre part ; ou, si elle en est séparée, que c’est d’un si petit détroit et intervalle qu’elle ne mérite pas d’être nommée île pour cela.