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Face au drapeau est un roman d'anticipation de Jules Verne, paru en 1896.L'auteur fait part dans cette œuvre de son inquiétude face aux progrès techniques dans le domaine des explosifs, qui transparaissait déjà (mais avec une teinte d'humour) dans De la Terre à la Lune, et qui s'affirme dans Les Cinq Cents Millions de la Bégum, en imaginant une bombe d'une puissance inouïe. Le héros tragique du roman, Thomas Roch, qui se trouve dans la position d'un moderne Coriolan, aurait été inspiré par l'inventeur de la mélinite, Eugène Turpin. Ce dernier traîna Jules Verne et son éditeur en justice pour diffamation. L'écrivain et Louis-Jules Hetzel furent défendus par Raymond Poincaré.
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Veröffentlichungsjahr: 2016
La carte que reçut ce jour-là -- 15 juin 189.. -- le directeur de l'établissement de Healthful-House, portait correctement ce simple nom, sans écusson ni couronne:
LE COMTE D'ARTIGAS
Au-dessous de ce nom, à l'angle de la carte, était écrite au crayon l'adresse suivante:
«À bord de la goélette Ebba, au mouillage de New-Berne, Pamplico-Sound.»
La capitale de la Caroline du Nord -- l'un des quarante-quatre États de l'Union à cette époque -- est l'assez importante ville de Raleigh, reculée de quelque cent cinquante milles à l'intérieur de la province. C'est grâce à sa position centrale que cette cité est devenue le siège de la législature, car d'autres l'égalent ou la dépassent en valeur industrielle et commerciale, -- telles Wilmington, Charlotte, Fayetteville, Edenton, Washington, Salisbury, Tarboro, Halifax, New-Berne. Cette dernière ville s'élève au fond de l'estuaire de la Neuze-river, qui se jette dans le Pamplico-Sound, sorte de vaste lac maritime, protégé par une digue naturelle, îles et flots du littoral carolinien.
Le directeur de Healthful-House n'aurait jamais pu deviner pour quel motif il recevait cette carte, si elle n'eût été accompagnée d'un billet demandant pour le comte d'Artigas la permission de visiter son établissement. Ce personnage espérait que le directeur voudrait bien donner consentement à cette visite, et il devait se présenter dans l'après-midi avec le capitaine Spade, commandant la goélette Ebba.
Ce désir de pénétrer à l'intérieur de cette maison de santé, très célèbre alors, très recherchée des riches malades des États-Unis, ne pouvait paraître que des plus naturels de la part d'un étranger. D'autres l'avaient déjà visitée, qui ne portaient pas un aussi grand nom que le comte d'Artigas, et ils n'avaient point ménagé leurs compliments au directeur de Healthful-House. Celui-ci s'empressa donc d'accorder l'autorisation sollicitée, et répondit qu'il serait honoré d'ouvrir au comte d'Artigas les portes de l'établissement.
Healthful-House, desservie par un personnel de choix, assurée du concours des médecins les plus en renom, était de création privée. Indépendante des hôpitaux et des hospices, mais soumise à la surveillance de l'État, elle réunissait toutes les conditions de confort et de salubrité qu'exigent les maisons de ce genre, destinées à recevoir une opulente clientèle.
On eût difficilement trouvé un emplacement plus agréable que celui de Healthful-House. Au revers d'une colline s'étendait un parc de deux cents acres, planté de ces essences magnifiques que prodigue l'Amérique septentrionale dans sa partie égale en latitude aux groupes des Canaries et de Madère. À la limite inférieure du parc s'ouvrait ce large estuaire de la Neuze, incessamment rafraîchi par les brises du Pamplico-Sound et les vents de mer venus du large pardessus l'étroit lido du littoral.
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