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Fantasmagorie est un ensemble de réformes et d’idées proposées pour mettre en place un système de gouvernance égalitaire à Atoum, divinité dans la cosmogonie des anciens Égyptiens, un lieu où les inégalités sociales sont extirpées. Cet ouvrage fait la peinture critique incisive et captivante de notre société actuelle. Le dessein est de permettre à tous d’avoir de meilleures conditions de vie et d’éradiquer des maux tels que la dictature, la corruption, le népotisme, le tribalisme et bien d’autres.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Étudiant en gestion de la PME dans la ville d’Avranches en France,
Jean-Pierre-Marcel Ekouma Obiang s’est intéressé à la littérature après avoir lu
Le Prince de Machiavel. Inspiré par l’œuvre de Thomas More intitulée
Utopia, un ouvrage qui énonce des réformes en vue d’améliorer les conditions de vie des Anglais, il décide de partager ses pensées afin de proposer des alternatives à son pays le Gabon et à la société en général.
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Seitenzahl: 111
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Jean-Pierre-Marcel Ekouma Obiang
Fantasmagorie
Essai
© Lys Bleu Éditions – Jean-Pierre-Marcel Ekouma Obiang
ISBN : 979-10-377-9133-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À ma mère, Ntsame Biyogo Léa Flora
À mon père, Obiang Moro André,
À mes amis,
Nfane Essono Prédestin,
Youbi Boudzanga Schardin Julius,
Mba Mba Marc Junior,
Edou Biyogo Leonel,
À Marie-Frédérique Le Joly
Préface
Décembre 2019, date à laquelle la pandémie de Covid-19 apparaissait médiatiquement. Les frontières se fermèrent, nous fûmes confinés dans nos logements. Bien avant, je jouais au football chaque après-midi dans mon quartier à Libreville (Capitale du Gabon).
Avec les restrictions sanitaires qui interdisaient les regroupements d’une quantité importante de personnes, il était devenu impossible pour moi de continuer mon tran-tran quotidien. Cloisonné dans ma maison, je fis la connaissance du livre Machiavel : Leçons pour devenir un fin stratège de Tim Philips. C’est le premier essai que je lisais entièrement de mon plein gré.
Inquiet pour la situation politique de mon pays, après un coup d’État manqué par le lieutenant Kelly Ondo et ses mutins. Je me demandais comment éjecter du pouvoir un dirigeant qui se sert au pouvoir bien plus qu’il ne sert son peuple. La pensée de Machiavel ne me donnait pas de réponse sur la prise du pouvoir, mais plutôt sur comment s’y maintenir.
Curieux, je lisais et j’appréciais sa conception du Prince (gouvernant) qui doit être pourvu de vertus morales et politiques fondées sur la ruse et la force, doit maîtriser l’art de la guerre, objet unique du pouvoir. Le prince doit agir sur les représentations que le peuple a de lui. Pour cela, il a le choix entre être aimé ou être craint.
C’était le début de mon amour pour la littérature. Je lisais et me documentais de plus en plus, j’appréciais moins la présence des autres qui m’empêchaient involontairement d’apprendre dans mon coin. Je découvrais les courants historiques (économiques, philosophiques, politiques…), les grands conflits, les personnages qui ont marqué l’histoire d’une manière ou d’une autre. Je déifiais tous ces gens qui se sont battus jusqu’au dernier souffle contre les inégalités raciales, sociales, sexistes, coloniales et impériales. Très vite, mes modèles sont devenus : Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Karl Marx, Rosa Park’s, Ernesto Guevara, Germain Mba…
J’appétais au socialisme et au communisme sans pour autant les cerner entièrement.
Plus tard en France pour mes études, j’achetais un livre de Jean-Marc Daniel sur « L’histoire de la pensée économique ». Ce livre m’avait été recommandé par un de mes grands amis : Edou Biyogo Leonel.
J’ai pris connaissance des pensées et penseurs de l’antiquité à l’école postkeynésienne. Je découvris des socialistes utopiques (Fourrier) et scientifiques (Marx). Le socialisme utopique m’intriguait, il a un côté futuriste et fantasmagorique qui anime les pensées des opprimés.
Le socialisme utopique se caractérise surtout par sa méthode de transformation de la société qui, dans l’ensemble, ne repose pas sur une révolution politique ni sur une action réformiste impulsée par l’État ; mais sur la création, par l’initiative de citoyens, d’une contre-société socialiste au sein même du système capitaliste.
Cette expression désigne l’ensemble des doctrines des premiers socialistes Européens du début du XIXe siècle (qui ont précédé Marx et Engels) comme Robert Owen en Grande-Bretagne ; Saint-Simon, Etienne Cabet et Philippe Buchez en France. Ce courant est influencé par l’humanisme.
Le socialisme utopique s’inscrit à l’origine dans une perspective de progrès et de confiance dans l’Homme et la technique. Il connaît son apogée avant 1870, avant d’être éclipsé au sein du mouvement socialiste par le succès du marxisme. La notion de socialisme utopique a été conçue par Friedrich Engels et reprise par les marxistes (qui l’opposent à la notion de socialisme scientifique).
Mon admiration se renforçait avec des lectures, des vidéos et aussi une visite scolaire au Familistère de Guise de Jean-Baptiste Godin. Les constructions atypiques et le magnifique paysage m’éblouissaient. Le guide nous parlait du fonctionnement du site depuis l’époque. De telles conditions pour des prolétaires à cette période me paraissaient irréalistes, tout comme dans la célèbre œuvre de Thomas More. Le rêve était devenu une réalité au palais social dont le nom est oxymorique.
Ma prééminence pour ce courant se faisait déjà ressentir. Après avoir étudié « Utopia » de Thomas More en cours, j’ai réalisé à quel point ce dernier était subtil dans sa rhétorique et visionnaire. Je ne pouvais que m’incliner devant son génie.
C’est de là que m’est venue l’idée d’imaginer une société révolutionnaire à l’échelle étatique, continentale ou mondiale. J’avais déjà aperçu le frontispice du livre de l’écrivain britannique avec mon ami Edou. D’ailleurs, c’est de ce dernier que j’ai calqué cette voracité dans la recherche infinie de la connaissance et du savoir. Avec l’émulation, ma dévotion à la recherche de toujours plus d’informations est née de mes frustrations pendant nos échanges. Je voyais le fossé, dans la culture, l’élocution… Je n’avais guère le choix de m’améliorer si je voulais améliorer certains aspects de la société. Un monde comme Camus l’imaginait : « Ce monde doit cesser d’être celui des policiers, de soldats et de l’argent pour devenir celui de l’Homme et de la Femme, du travail fécond et du loisir réfléchi ». Mon livre vient donc s’inscrire dans cette pensée qui idéalise un lendemain meilleur pour soi et pour tous, car je pense que :
Les utopies cessent d’être chimériques lorsqu’on prend conscience de l’illusion du bonheur dans laquelle nous nous complaisons.
À la différence de certains utopistes comme T. More, Fourrier et son phalanstère, ma fantasmagorie est imaginée dans un lieu existant : mon pays le Gabon. Les idées siéent principalement avec sa superficie de 257 667 km2 et ses 2millions d’habitants (recensement de 2021).
En effet, des pays où il règne les mêmes inégalités, le même larbinisme, les mêmes difficultés et carences infrastructurelles, sociales, politiques, économiques s’alignent dans ma pensée. Pléthore d’idées, dont plusieurs particulières à certains territoires et d’autres universelles.
De mes succinctes lectures, ma modeste culture et mon imagination, j’essaye de donner à mes pensées fantasmagoriques un caractère peu alambiqué.
Ce lieu précis en même temps transfrontalier sera désigné par Atoum, très ancienne divinité de la mythologie égyptienne. Le dieu créateur, animateur du monde, « celui qui vint à l’existence par lui-même ». J’ai choisi ce nom non pas pour montrer que le lieu de mon utopie existera par la déité responsable de la création de l’univers physique, mais pour mettre en avant que ce monde soit le démiurge lui-même. Ce n’est donc pas une création, mais une créature. Ce monde n’a pas été créé, c’est plutôt lui qui crée par ses aspects transcendantaux. Ma fantasmagorie se déroule à Atoum « le monde qui vint par lui-même », où les habitants sont appelés les Atoums.
Le pays est divisé en 5 villes ayant les mêmes dimensions et identiques dans leur aménagement. Les 5 villes seront identifiées par leur situation géographique (Nord, Sud, Est, Ouest et Centre). Le pays aura une forme pentagonale et les villes seront en forme d’étoiles pour garantir des dimensions égales entre les 5.
Une société ne peut être bâtie sans fondement. Ici, la loi qui régit la société n’émane pas du pouvoir législatif, car ce dernier émane de la population. Il ne s’agit pas d’une démocratie, mais d’un genre de système juridique universel avec des lois positives et naturelles qui n’en font plus qu’un seul système de lois universelles inhérentes au fonctionnement de cette société fantasmagorique. Ce n’est non plus un système totalitaire même s’il existe plus ou moins un « parti unique » assez atypique. Ce parti est composé des « sacrifiés conciliants et méritants » qui sont les gouvernants.
L’élite de ce gouvernement est constituée d’un directoire de cinq personnes qui serviront en tant que présidents. L’égalité entre ces cinq personnes est garantie de manière rigoureuse. Un triumvirat ne pourra pas être majoritaire, tous sont munis d’un veto pour s’opposer à toute pensée ou tout acte mal interprété par un des leurs. Les cinq assurent le pouvoir exécutif pour un mandat de cinq ans révocable.
Tous les cinq ans, les attentes des populations de différentes zones seront annoncées. De cela, des personnes volontaires, peu importe leur classe, leur origine, leur religion, leur mobilité, leur sexe… pourront proposer des solutions.
Les 25 revendications qui seront les plus évoquées par le peuple serviront de « Programme de Campagne ». Les meilleures solutions seront choisies par les représentants de chaque ville (Maires). Ces représentants seront au nombre de 5 par ville. Chacun se chargera de mettre en place dans sa ville une solution évoquée par le sacrifié de la même ville. Il y’aura 5 présidents dont 1 par ville et 25 maires dont 5 par ville.
Les maires seront choisis chaque quinquennat parmi les intellectuels qui rouleront le moins de km/h par an. À Atoum, le mot intellectuel ne renvoie pas aux diplômes, non plus au niveau d’étude, mais aux vainqueurs d’un des concours mensuels (art, musique, littérature, sport, culture générale, rhétorique, cuisine…). Ces concours se dérouleront sur un mois et tout vainqueur deviendra intellectuel et gagnera un véhicule. Ici, tous les véhicules de même catégorie sont identiques (vitesse, forme, design), juste les couleurs qui diffèrent.
Une fois maire, les intellectuels décideront unanimement du sacrifié conciliant et méritant en fonction de l’efficacité et l’efficience de ses propositions aux problèmes évoqués par la population. Chaque ville aura son sacrifié. On attribuera à un sacrifié 5 projets parmi les 25. Chacun se verra attribuer les 5 projets dont la cohérence relève d’une prééminence sur les autres.
Parmi les 5 maires d’une même ville, chacun aura la charge de mettre sur pied 1 projet sur les 5 que le sacrifié doit réaliser.
Tous les habitants devront respecter les lois universelles. Un vol te privera des outils d’informations ou de connaissances (TV, PC, Livres…). Une bagarre vous privera des concours pendant 5 ans ainsi qu’une infidélité, la maltraitance, un acte ou propos raciste, sexiste et le détournement de fonds divisera votre rémunération par 5 pendant 1 mois. Les 4/5 seront versés à la victime. Cet argent divisé par 5 sera attribué à la victime à auteur de son dédommagement. S’il y’a reste, cela servira à l’État.
Un meurtre vous coûtera la vie, tout dépendra de son caractère volontaire et de l’état de santé du coupable. Si volontaire et en bonne santé mentale, le coupable sera isolé de la société pour être soigné, mais participera d’une manière ou d’une autre à la production de richesse. Si involontaire, le coupable suivra un traitement psychologique par les experts qui statueront sur sa réinsertion. Le coupable travaillera en cas de manque de force de travail et ne sera pas rémunéré. Il n’y aura pas de châtiment corporel à Atoum. Les psychologues doivent s’assurer que les patients sont conciliants avec ce qui leur est dit. « Avant de vouloir guérir quelqu’un,demandez-lui s’il est prêt à abandonner ce qui l’a rendu malade », dixit Hippocrate.
À Atoum, il n’y a pas de prison, juste des centres de réinsertion compartimentés par gravité du délit. En cas de récidive, les sanctions préalables s’appliquent et le coupable est interné en centre de réinsertion pendant 5 mois. Les centres de réinsertion sont comme des maisons lambdas avec un extérieur ouvert sur un grand périmètre. Chaque compartiment de délits a ses appartements, son extérieur avec des jardins, des portes qui s’ouvrent de l’intérieur et de l’extérieur. Une bibliothèque par compartiment, une salle de jeu, une piscine et un espace « Créativité » en fonction du résident durant son séjour. Ces espaces serviront à éloigner du vice et mettre en avant son talent pour de futurs concours. Les espaces seront fermés à des kilomètres par des grilles électriques avec de grandes décharges pouvant assommer. Tous les habitants travailleront même dans les centres de réinsertion.
Cette prison fantasmagorique sanctionne socialement et économiquement. Tout de même, elle permet de maintenir le lien social entre réinsérés, de travailler tout en se concentrant à développer des compétences qui seront source de revenus. « Le travail nous éloigne de 3 grands maux : l’ennui, le vice et le besoin », dixit Voltaire.
Les Atoums respectent tous la loi. De même, tout un chacun a ce devoir de désobéissance morale en cas de non-respect de cette loi.
Si le quinquennat d’un maire ou d’un sacrifié est interrompu pour une quelconque raison, le dernier champion du concours de culture générale prendra sa place.
La loi fondamentale est contre le larbinisme. C’est la 1re loi de toutes les lois universelles, elle stipule ceci : « Aucun membre direct d’un sacrifié ne peut succéder à un autre de sa famille. D’ailleurs, il ne peut y avoir deux parents directs de même patronyme ou non (frère, sœur, cousin, neveu, nièce, oncle, père, fils) dans un même directoire. »