Gentleman farmer - Laëtitia Kone - E-Book

Gentleman farmer E-Book

Laëtitia Kone

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Beschreibung

Louise James est une jeune femme amicale et sportive entourée d’une fratrie de quatre frères protecteurs. Comme très souvent, elle passe des vacances dans la maison de famille à Saint-Jean-de-Luz. Seulement, cette fois-ci c’est différent, elle a grandi et Bixente, un ami de son frère aîné, l’a remarqué. Des sentiments enfouis remontent à la surface, il l’initie aux prémices de l’amour. Toutefois, un mystère plane sur leur idylle naissante, le jeune homme ténébreux cache un secret qui pourrait détruire leur liaison déjà tumultueuse.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Laëtitia Kone, avec Gentleman farmer, revient vers ses premières amours dont l’écriture. Inspirée des romances américaines, elle y partage son appétence pour les idylles romantiques ainsi que son amour pour Paris et Saint-Jean-de-Luz.

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Laëtitia Kone

Gentleman farmer

Roman

© Lys Bleu Éditions – Laëtitia Kone

ISBN : 979-10-377-8903-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mes enfants

Chapitre I

Mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Cela fait déjà deux fois en deux mois, donc une moyenne d’une fois par mois, que je croyais intéresser un garçon lors d’une soirée. Mais je découvre systématiquement que les garçons avec qui je traîne ne pensent qu’à faire la tournée des bars en ma compagnie et me laisser en plan dès qu’une autre fille s’intéresse à eux. Peut-être que je parais trop détachée, trop amicale, pas assez entreprenante… oui, ça, c’est tout moi : la bonne copine, drôle, entraînante, toujours partante pour une partie de cartes, de foot ou même un concours de rots.

Depuis mes cinq ans, aussi bien ma famille que mes amis me voient comme « un garçon manqué ». Déjà, cela vient certainement de ma taille, toujours plus grande que toutes les autres filles de ma classe et parfois même plus grande que certains garçons ; mais aussi, j’ai toujours aimé m’entourer de la présence masculine, je m’y sens à mon aise, les sujets abordés me sont plus familiers, comme le sport ou la mal bouffe qui n’est pas une de nos préoccupations premières.

Mes frères ont contribué à ce penchant. Mes frères… beaucoup de bonheur mais surtout énormément d’agacement. Ils sont au nombre de quatre : l’aîné, Antoine, 20 ans, 1 mètre 85, brun, athlétique, bagarreur mais surtout, d’après les filles de son établissement, beau comme un Dieu ; ensuite sont arrivés dix mois après, Pierre et Henri, leur caractéristique : ils sont jumeaux, copie conforme même, un peu plus grands qu’Antoine, ils sont plus bruns aussi, et ils ont les yeux verts, ils font partie du club de basket de leur école et rêvent d’aller voir un match à Los Angeles dans le célèbre Crypto.com Arena, connu anciennement sous le nom de Staples Center, et surtout voir les Lakers s’entraîner. Ils sont sportifs mais savent aussi que les études sont incontournables, c’est ce que j’aime chez eux, ce côté intello survitaminé. Quand je parle d’eux, j’ai souvent du mal à les dissocier, ils sont toujours ensemble et, à moins de rencontrer des jumelles, je ne vois pas quelles filles pourraient supporter de traîner constamment avec un double.

Et enfin, il y a nous, Paul et moi, Louise. Nous venons juste de fêter nos 18 ans ; eh oui, nos parents n’ont pas chômé. Donc, nous venons de fêter notre anniversaire au bowling de la rue Mouffetard à Paris, entourés comme il se doit de nos amis, que nous avons, pour la plupart, depuis l’école élémentaire et pour certains d’entre eux, même, la maternelle. Il semble que nous soyons très fidèles en amitié. Paul est légèrement plus grand que mes 1 mètre 80 et fait craquer toutes mes copines ou plutôt, mes deux seules copines, que j’ai depuis toujours, Léa et Fleur. Mais Paul ne leur laisse rien espérer, il me dit qu’il trouverait cela dégoûtant de sortir avec l’une d’entre elles, ce serait un peu comme « sortir avec ma propre sœur », s’amuse-t-il à crier à qui veut bien l’entendre. Mes amies en ont fait leur deuil mais à chaque fois qu’il traîne trop dans les parages, je vois bien qu’elles ont du mal à se concentrer, surtout que nous partageons la même chambre lui et moi et cela complique les choses lorsque nous devons réviser.

Pour tout arranger, nous sommes tous les cinq dans le même établissement scolaire, Antoine, Pierre et Henri sont en prépa et Paul et moi en Terminale. Du coup, on ne passe pas vraiment inaperçus et cela ne m’aide pas à attirer des garçons que je trouve séduisants. Ceux qui osent m’approcher s’éloignent instinctivement dès lors qu’ils savent que mes quatre frères ne sont jamais bien loin. La seule solution qui me reste pour ne pas être seule, lorsque Léa et Fleur sont indisponibles, est de rester avec un de mes frères ou tous, notamment lorsqu’ils jouent aux jeux vidéo. Je dois avouer que je me débrouille plutôt bien, aucun garçon de ma classe a réussi encore à me battre en réseau. Eh oui, en réseau uniquement, aucun n’oserait venir m’affronter en chair et en os chez nous et pourtant ce n’est pas faute de les inviter mais pas un seul s’est encore hasardé à venir dans notre antre. Aucun ne veut se risquer à un face à face avec un de mes frères qui se montrent très protecteurs, mais, je sais qu’ils le font car ils savent que cela me rend dingue. Je me dis souvent que grâce à eux je ne rencontrerai jamais un garçon avec assez d’audace pour les confronter. Je me suis fait une raison, il faut dire que je m’amuse réellement avec mes frères. Ils m’emmènent partout : à tous leurs matchs mais aussi à de nombreuses soirées. En même temps, ils n’ont pas vraiment le choix : je suis leur seul moyen de sortie, maman exige qu’ils m’emmènent car elle sait que, de cette manière, ils se tiendront bien ou, tout du moins, mieux que s’ils sont qu’entre eux. Mais les rentrées en Terminale et en Prépa ont calmé les ardeurs de fêtes du week-end : Parcoursup et les futures écoles d’ingénieurs sont pour l’instant nos priorités. D’autant plus que Paul et moi voyons bien comment nos trois autres frères travaillent dur pour arriver difficilement à la moyenne, ce qui nous met une pression supplémentaire.

La fin de l’année scolaire approche à grands pas avec toutes ses dernières évaluations qui ne nous laissent pas un moment de répit. Nous sommes tous stressés, lorsqu’on arrive à la maison on a l’impression de rentrer dans une cocotte-minute en pleine ébullition, c’est certainement la raison pour laquelle nos parents sortent de plus en plus souvent que tous les deux, au restaurant, au théâtre, au cinéma ou encore chez des amis. L’atmosphère est trop pesante même en cette veille de long week-end de Pâques où nous nous préparons à aller à Ciboure dans le Pays basque.

Il y a dix ans, mes parents, enfin, surtout mon père, ont décidé d’acheter une maison au bord de la mer dans le Pays basque pour être près de mes grands-parents qui y séjournent souvent, surtout depuis que notre grand-père est à la retraite. Ils ont craqué pour une maison à moins d’un kilomètre de la plage dans le quartier de Socoa à Ciboure. Ils ont fait construire une piscine et surtout ce que nous adorons dans cette maison, c’est que nous avons chacun notre chambre. À Paris, je partage ma chambre avec Paul et mes trois autres frères partagent la même chambre, la plus grande d’accord mais quand même on entend souvent des disputes éclater pour des chaussettes de sport sales pas ramassées ou encore des canettes de coca vides tombées à même le sol.

Cette maison est mon havre de paix et je crois qu’il en va de même pour mes frères. Nous sommes très attachés à la région qui a vu nos premiers pas, nos premières brasses, nos premiers cours de surf et surtout nos premières plongées. Mon père est passionné de plongée et, dès que nous avons eu l’âge de plonger, il nous a initiés. Pour vous donner une idée, mon jumeau et moi avons fait huit baptêmes de plongée avant de passer notre niveau 1. Maintenant, nous avons tous notre niveau 2 et mon père a inscrit Antoine pour qu’il passe son niveau 3 cet été. Niveau 3 veut dire aussi qu’Antoine va passer son permis bateau et ça le rend fou de joie, il se voit déjà naviguer avec à son bord toute une horde de groupies en bikinis. Mais, comme lui dit maman, « avec aussi ta petite sœur », ce qui lui remet immédiatement les pieds sur terre.

— Les sacs sont prêts ? Je vous préviens, ce qui ne rentre pas dans le coffre reste sur le trottoir, crie papa.
— Il faut quand même qu’ils amènent leurs affaires d’école pour les révisions, rétorque maman.

C’est le seul point d’énervement entre nos parents. Dès qu’il s’agit de nous cinq, de nos comportements ou de nos agissements, maman prend systématiquement notre défense, ce qui rend dingue papa, et cela se termine toujours par la même phrase : « Très bien, je ne dirai plus rien puisqu’ils ont tous les droits dans cette maison ».

— Pensez à tous aller faire pipi avant de partir, nous rappelle maman.

Ah oui, autre détail très important quand papa conduit : il ne s’arrête pas, sauf pour faire le plein d’essence. Ce qui nous permet d’atteindre Ciboure en sept heures à peine mais ce qui nous oblige à être hyper vigilants sur ce que l’on boit ou mange avant. Nous roulons dans une Mercedes GLB 200d, « le SUV 7 places le plus fiable de sa catégorie », comme annonce la publicité, au grand dam de mon père. Papa est un motard né, alors pour lui, conduire une voiture n’est jamais un moment de réel plaisir. Il perd vite patience au volant ; du reste « Avance connard » lui a valu un tour chez la directrice de mon école élémentaire après que j’ai dit la même chose à un de mes camarades qui n’avançait pas dans la queue de la cantine.

Au bout d’une heure de route, Antoine, dont la date d’anniversaire tombe tout début août, demande s’il peut inviter quelques potes pendant quelques jours au mois d’août.

— Qui ? demande-t-on d’une même voix.
— Quelques potes, répond-il.
— Je crois que tes frères et sœur t’ont posé la question fatidique, exige mon père.

Papa est toujours très suspicieux à propos des amis qu’on ramène à la maison. D’un naturel irritable, il monte vite dans les tours et il se connaît, il n’arrive pas à supporter l’irrespect alors il préfère éviter toute source d’énervement et ceci inclut souvent les potes d’Antoine. Tous boxeurs, ils se croient invincibles mais d’où vient mon père, ce mot n’existe pas. Comme il dit souvent « La Goutte d’Or m’a construit mais aussi démoli ma patience », ce qui implique que les gens que nous ramenons à la maison ont tout intérêt à bien se tenir. Avec les années, on en a vu plus d’un se faire mettre à la porte par mon père, sans un mot.

— J’aimerais bien inviter Lulu et Titi, répond Antoine.

Lulu s’appelle en fait Romain, rien à voir, mais je crois que ce surnom lui vient du fait qu’il se prenait pour Lucifer quand il était petit. Il croyait posséder des pouvoirs démoniaques. C’est le copain de mon frère aîné le plus gentil et le plus doux que je connaisse. Il s’est mis aussi à la boxe, plus pour être avec son ami d’enfance que pour la bagarre. Ils sont inséparables depuis la maternelle, Romain alias Lulu a toujours fait partie de notre environnement. Titi, c’est Thibault, là, le surnom veut dire quelque chose. Thibault est tout le contraire de mon frère, il est ombrageux et secret alors qu’Antoine est gai et vif. On s’est toujours demandé pourquoi ces deux-là traînaient ensemble, à croire que les contraires s’attirent.

— Titi ? Tu es sûr qu’il va se sentir à l’aise à la maison, lui demande maman. Il semble toujours si effacé, on a l’impression que notre bruyante famille l’ennuie et qu’il aimerait être partout sauf avec nous.
— Maman, arrête, je t’ai déjà dit qu’il vous adorait, il est juste timide.
— Timide ? j’crois pas non, hurle-t-on tous les quatre en même temps.
— Pourquoi vous dites ça ? réplique Antoine, un peu piqué.

Ça doit être de famille mais on déteste quand on parle mal de nos amis.

— Il l’ouvre toujours quand il n’est pas d’accord, il remet les gens à leur place dès qu’ils disent quelque chose qui ne lui convient pas. Même avec les profs parfois, il est parfois border, lui assène Pierre.
— Pense ce que tu veux, c’est mon pote et j’aimerais qu’il passe quelques jours à la maison cet été si cela ne dérange pas papa et maman. Je ne vous ai pas posé la question à vous quatre mais plutôt à eux deux si cela ne vous dérange pas de les laisser répondre.

Antoine sait s’y prendre avec les parents. Il sait leur donner de l’importance à chaque fois qu’il a besoin de quoique ce soit. Je l’admire pour ça mais c’est agaçant qu’il arrive toujours à ses fins ; en même temps, en qualité d’aîné, il a automatiquement plus d’expérience que nous en manipulation parentale.

— Moi, ça ne me dérange pas, répond maman.

Elle dégaine toujours avant papa pour éviter un quelconque refus, c’est sa tactique pour faire plaisir à tout son petit monde.

— Si cela ne dérange pas ta mère alors c’est bon pour moi, rétorque mon père. Mais je te préviens, un faux pas, un mot de travers et il prend le premier de train du retour, compris ?
— Compris, papa. Merci à tous les deux. Je vous aime !
— Lèche-cul ! crie-t-on à l’unisson.

C’est à ce moment-là que la guerre éclate dans la voiture. On veut tous naturellement inviter nos copains. Je laisse la tempête passer car je sais que c’est moi qui aurai gain de cause : je fais vite le calcul, mes quatre frères plus deux potes d’Antoine, ça fait six garçons, papa ne pourra pas en supporter un de plus.

— Du coup, je peux proposer à Léa et Fleur de venir, je me sentirai moins seule, s’il te plaît, papa.
— Mais oui ma puce, bien sûr ! me répond papa instinctivement.
— Tu sais y faire avec ton père, sourit maman qui est aux anges car elle adore Léa et Fleur, elles sont douces et pourtant si déterminées, comme elle ne cesse de le répéter. Et surtout, elles mettent des touches féminines dans cet univers très masculin.

Antoine et moi nous précipitons sur nos smartphones pour inviter nos amis en entendant les trois autres maugréer, nous dire à quel point c’est injuste, que pour les prochaines vacances ce sera leur tour.

« Les filles, grande nouvelle, vous êtes invitées quelques jours dans le Pays basque au mois d’août, je n’accepterai aucun refus », mon message est envoyé à notre groupe de trois BFF dans la minute qui suit l’acceptation de mes parents.

Les réponses ne se font pas attendre : « Cool, j’en parle à mes parents de suite », « c’est grave bien, je suis partante ». Le deuxième message est de Fleur, elle ne demande jamais à ses parents, elle impose d’une manière si enjôleuse qu’il est impossible pour eux de lui dire non, en plus c’est une excellente élève, donc il est difficile de lui refuser quoique ce soit.

LÉA : « Mais c’est pas l’anniversaire de ton frère Antoine au mois d’août ? »

FLEUR : « Grave si ! »

LÉA : « J’aimerais bien être son kdo 😊. »

FLEUR : « Arrête Louise va péter un plomb ! »

MOI : « Je pète un plomb ! suis dans la voiture sur le chemin de Ciboure ! vous avez de la chance sinon je vous aurais appelé direct pour vous incendier ! »

LÉA : « Le prends pas mal ! ton frère est canon ! et moi je suis pas aveugle mais je sais me tenir, je sais qu’on ne touche pas à la famille. »

FLEUR : « Moi j’ai jamais dit ça, parle pour toi. »

MOI : « Hey, vous venez pour moi ou pour le BG ? »

LÉA et FLEUR : « Tu veux vraiment qu’on réponde à cette question ? », « Pour toi ! »

MOI : « j’vous écris plus tard, on arrive. »

— Papa, maman ! Léa et Fleur viennent et vous remercient pour votre invitation, elles sont super contentes !
— Bah, tu n’as pas perdu de temps petite sœur, m’assène Henri.
— N’empêche qu’elles sont grave sympas les potes de Louise, rétorque Paul.

Paul est, très souvent, de mon côté. Il faut dire que nous partageons beaucoup de choses, nous sommes dans la même classe depuis la deuxième section de maternelle. On a essayé de nous séparer la toute première année de scolarité mais nous étions si malheureux que mes parents ont toujours œuvré pour que nous ne soyons plus jamais divisés. Paul est blond vénitien ce qui lui donne un visage doux surtout depuis qu’il s’est laissé pousser la mèche de devant qui tombe négligemment sur l’œil gauche, il a l’air d’un surfeur californien surtout l’été quand le soleil a éclairci ses cheveux. Son corps longiligne est sculpté sans être massif, mais il a surtout des doigts fins qui font penser à des mains de pianiste, ce qu’il n’est pas, mon jumeau est guitariste, pas excellent mais suffisamment bon pour nous faire chanter le soir, lorsqu’à Ciboure, il fait doux et que nous nous mettons autour de la piscine pour discuter. Donc je disais que Paul est souvent acquis à ma cause, mais je sais que la raison porte aussi sur une de mes copines, impossible de savoir laquelle, j’ai beau le questionner de façon subtile ou parfois de façon plus lourde lorsqu’il me pousse à bout, il ne lâche pas le morceau. Il a beau répéter que sortir avec l’une d’entre elles serait « comme sortir avec sa sœur », je n’y crois pas, il a un crush et je me suis bien promis de trouver laquelle des deux l’intéressait cet été.

— Allez, videz-moi ce coffre, il n’y a quasiment que vos affaires et je ne veux pas que maman porte quoi que ce soit, dit mon père.

Mes parents sont très amoureux, ils sont toujours très précautionneux du bien-être de l’autre, c’est touchant de les voir tous les deux, ils me donnent envie de vivre la même chose. Je me demande tous les jours comment ils font pour être toujours si complices, entourés de cinq enfants, plutôt turbulents. Cet amour nous permet de vivre dans une atmosphère bienveillante et chaleureuse.

— OK Pa’, crie-t-on d’une seule voix.
— J’adore ma maison, dit maman à voix basse, comme elle le dit à chaque fois qu’on arrive.

Nous détalons tous dans nos chambres respectives bien contents de se retrouver enfin seuls mais pas pour longtemps. Les portes claquent comme pour signifier que chacun doit rester dans son cocon.

— PAUL ! LOUISE ! hurle maman. Une fois vos bagages vidés, prenez vos vélos et allez me chercher des œufs, du lait et des petits pâtés à la ferme Bordaoï, s’il vous plaît.
— Maman… Louise peut y aller toute seule c’est juste à 2 kilomètres et elle n’a plus 6 ans ! rétorque Paul.
— Hors de question que je porte tout et que toi tu te piffres !
— PAUL ! LOUISE ! Vous faites ce que vous demande votre mère un point c’est tout ! C’est compris ou dois-je m’en mêler un peu plus ! crie mon père.
— OK Pa’, d’une seule et même voix.

On dévale tous les deux les escaliers, on se bouscule, coups d’épaule et coups de pied à chaque marche.

— C’est quand même dingue que ce soit toujours nous deux de corvée de ferme ! s’insurge Paul.
— Rassure-toi mon grand, tes frères ont chacun une « corvée » comme tu dis. Si tu ne veux pas que la corvée aille jusqu’à ton assiette, fais-le-moi savoir comme ça je vais à la ferme mais je ne prends rien pour toi, réplique maman.

Notre mère est gentille mais il ne faut pas trop lui marcher sur les pieds et Paul le sait très bien car, une fois, elle lui a fait le coup : il ne voulait pas aller chercher le pain, elle y était allée pour lui mais lui avait interdit d’y toucher.

— Allez Paulo le nigaud, on y va, on va te trouver une petite fermière ! lui dis-je en le poussant gentiment.
— Tu me saoules Louise, avec ta blague toute pourrie.
— Oooooh, tu ne dis pas ça quand tu vois la petite « hirondelle » Elaïa.
— Chuis pas intéressé, je te l’ai dit un milliard de fois.
— Mais elle, si, j’en mettrais ma main à couper.

J’interpelle ma mère pour le mettre encore plus mal à l’aise :

— Tu verrais, maman, quand Elaïa le regarde, on dirait qu’elle se trouve devant un Dieu vivant, c’est à mourir de rire, elle ne le voit pas comme Paulo le nigaud.
— Louise ! Arrête d’embêter ton frère, ça va mal finir, il va mettre sur le tapis : Bixente…
— Maman, traîtresse ! je lui rétorque.

Paul se tient les côtes tellement il se marre. Maman a dégainé avant lui pour qu’on arrête de se chamailler.

Bixente, le frère aîné d’Elaïa, a l’âge d’Antoine mais est beaucoup plus effacé. Malgré tout, Antoine et lui s’entendent bien et ont déjà passé quelques soirées arrosées ensemble après des parties de beach volley sur la plage de Socoa qui finissent toujours de la même façon : bières au bar de la plage et draguer les filles. Bixente, malgré son tempérament discret, n’est pas farouche comme dirait maman. Le problème, dans le coin, c’est que tout le monde se connaît et les réputations vont vite et, pour une novice dans les relations sentimentales comme moi, un mec comme Bixente est à fuir. Pourtant, il est extrêmement gentil et prévenant avec moi. À maintes reprises, en me dépassant sur une route, il m’a ramené à la maison, avec mon vélo dans son truck, car il pleuvait à torrents. Il se préoccupe toujours de mes études, de mes hobbies et des histoires que je peux vivre au lycée. Il m’écoute mais jamais ne m’a proposé de venir à la plage avec lui et ses amis. Souvent lorsque j’arrive à la plage après mon footing, je le retrouve installé sur une serviette avec mes frères en train de rire aux éclats. J’avoue qu’à chaque fois je me sens comme la petite sœur chiante que personne ne veut côtoyer. Mais là, nous ne sommes à Ciboure que pour quatre jours donc je ne vais pas me prendre la tête avec ça.

Chapitre II

Sur le chemin pour aller à la ferme Bordaoï, Paul et moi faisons la course à vélo. Je gagne, comme d’habitude.

— Mais qu’est-ce que t’as dans les jambes Flash ?

Mon jumeau m’appelle Flash depuis toujours, je l’ai toujours battu à la course à pied comme à vélo, à la natation aussi quand j’y pense.

— Ta sœur t’a encore humilié, Paul ! le charrie Elaïa en nous voyant arriver comme des furies.

Elaïa a beau avoir un crush sur mon frère, elle est basque avant tout et est une forte tête, toujours prête à en découdre et à provoquer. Cela me fait plaisir de la voir, on ne s’est pas vues depuis les vacances de février. J’ai l’impression que, malgré ses 17 ans, elle n’a pas grandi depuis des années, elle est minuscule surtout à côté de nous. Du haut de ses un mètre cinquante-cinq, elle essaie de toiser mon frère.

— Alors on vient chercher des œufs dans le cul de la poule, Paul ? Et tuer le cochon pour faire du pâté ? rit-elle.
— Elaïa, ça, c’est ton taf ! dit Paul vexé.
— Ça y est, c’est reparti, il prend la mouche le parisien !
— Arrête de m’appeler systématiquement le parisien, cela ne me vexe pas, trouve autre chose la bouseuse.
— OK, je l’ai bien cherché, Beau Gosse. Louise, ça me fait trop plaisir de te voir, vous êtes là pour le long week-end de Pâques ? Tu pourras m’aider à réviser mes oraux de français, s’il te plaît ? C’est plus simple à deux et Bixente ne veut pas m’aider, me demande-t-elle.
— Avec plaisir demain aprèm ? Ça te va ?
— Super !
— Viens déjeuner avec nous, ça fera plaisir à mes parents, je lui propose.
— OK, j’emmène le fromage. Il y a une nouvelle ferme qui vient d’ouvrir et qui vend des fromages de chèvre à se damner, répond-elle.
— Cool.
— Bon, on n’a pas que ça à faire les pipelettes, nous raille Paul.
— Qu’est-ce que tu veux Louise ? me questionne Elaïa sans même un coup d’œil à Paul.
— 24 œufs, 3 litres de lait, 5 pâtés, s’il te plaît.
— Très bien, attends-moi ici, je vais te chercher tout ça !

J’attends que mon amie s’éloigne et suis prête à en découdre avec Paul, il est tellement grossier avec Elaïa, mais il a disparu. Après quelques secondes, je le vois près de l’étable, à une bonne centaine de mètres de moi. Je suppose qu’il y a eu de nouvelles naissances car il a posé son vélo par terre et est accroupi devant des abris faits pour installer les veaux, à part de leurs mères. Voilà ce que j’aime chez mon frère : il est attendri facilement.

En me retournant, je me trouve face à face avec un Bixente plus sexy que jamais : ce mec est de plus en plus beau et il le sait, ce qui a le don de m’agacer au plus haut point. Heureusement que je suis grande ! Nos yeux se captent instinctivement, il voit l’effet qu’il me fait et je vois le coin droit de sa bouche se relever de façon arrogante.

— Salut, la petite sœur, dit-il en souriant toujours de côté.
— Salut Bixente, dis-je d’un air que je veux le plus détaché possible.

Ça a l’air de fonctionner, son rictus s’efface, il me regarde intensément comme si c’était la première fois qu’il me voyait. Je suis prête à parier que l’étincelle que je vois dans ses prunelles n’était pas là il y a encore quelques secondes. J’ai l’impression qu’il se trouve devant un fantôme, comme tétanisé.

— Ça va pas, Bixente ? T’as l’air à l’ouest, t’es malade ? Houhou, je suis là.
— …
— Tu veux que j’appelle quelqu’un, je te préviens que si tu tombes dans les pommes, je ne pourrai pas te ramasser « gros » !

Je me marre toute seule de ce que j’ai osé lui dire.

— Tu es venue toute seule ? Tu veux quelque chose ? me demande-t-il soudain radouci.
— Non, je suis venue avec Paul, qui est, comme d’hab, complètement gaga devant les veaux. Regarde-le, il est pas mignon ? C’est qui la p’tite sœur ? j’ironise.
— Je peux te sévices quelque chose ?
— Sévices, c’est quoi ce lapsus de ouf ? je rigole, je n’en peux plus.
— Servir quelque chose, excuse-moi, bafouille-t-il.
— Non, c’est bon, Elaïa est partie me fesser ce qu’il me faut (je rigole tellement que j’en lâche mon vélo).
— C’est bon ! dit-il en rattrapant mon vélo.
— La fessée, oui, c’est bon (je continue à me moquer ouvertement).

Mais qu’est-ce qui me prend à jouer comme ça avec Bixente. Il a l’air complètement désemparé, il ne sait plus où se mettre. Comme je suis extrêmement gentille, je le libère :

— Je crois que Paul m’a accompagné surtout pour te voir, rejoins-le.
— À plus, Louise, dit-il en s’éloignant tout en se retournant pour constater que je continuais à sourire de toutes les dents.

Il est aussi attirant de dos que de face. Il est large d’épaules, légèrement plus grand que moi, à peine, les yeux presque noirs, ce qui lui donne un air terriblement ténébreux presque aussi ténébreux que ceux de Thibault alias Titi… mais que m’arrive-t-il ? Je crois que mes hormones commencent à me jouer des tours. Ce soir, je vais courir sans faute, ça va calmer mes pulsions.

Heureusement, c’est à ce moment-là qu’Elaïa décide de revenir les bras chargés de nos provisions que je mets consciencieusement dans mon panier à l’avant de mon vélo. Une fois que je l’ai payé, j’embrasse mon amie et lui souhaite une bonne journée. Je m’échappe en laissant Paul derrière moi car je sais que lui et Bixente vont parler pendant une demi-heure et j’aimerais commencer à réviser.

L’après-midi est déjà bien entamée quand j’attaque mes révisions. Il règne un calme olympien dans la maison : maman peint, papa est en train de lister tout ce dont il a besoin pour réaliser ses futurs travaux et mes frères sont enfermés dans leurs chambres, certains en train de réviser et d’autres en train de jouer à leur Nintendo switch.

Vers 19 heures, je me mets en tenue pour aller courir 5 kilomètres, juste l’aller-retour jusqu’au Fort de Socoa et ainsi pouvoir apprécier la vue de toute la baie de Saint-Jean-de-Luz, un des plus beaux paysages que j’ai vus de toute ma vie. J’adore cet endroit, la baie peut varier du rose clair au gris foncé selon les saisons et le temps qu’il fait. La mer passe d’un vert transparent à un bleu ardoise, c’est la magie de l’océan atlantique.

— Maman, papa, je pars courir jusqu’au Fort, je n’en ai pas pour longtemps, juste le temps de me dégourdir les jambes, crié-je en sortant.

Il fait doux, il n’y a pas de vent, je suis calme et revigorée dès lors que je vois la mer. La baie est calme, comme moi. Je vois quelques jeunes sur la plage en train de boire de la bière et rigoler. Plus je me rapproche et plus je constate que certaines silhouettes ne me sont pas étrangères : Paul et Bixente, c’est bien eux. Je continue de courir en me faisant discrète. En me dirigeant vers le port, j’ai déjà dépassé la plage de 200 mètres, j’entends crier derrière moi :

— Louise… Attends… Louise !

Je me retourne et vois que Bixente court pour me rejoindre.

— Mais qu’est-ce que tu fous ? j’objecte sur la défensive, sûre qu’il va se moquer de moi.
— Tu veux venir boire une bière avec nous, ton frère est avec nous aussi. On passe un bon moment et t’inquiète pas il n’y a pas de gros lourds, on ne va rester jusqu’à pas d’heure, c’est juste pour être ensemble, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus…

Il n’arrête pas de parler comme s’il était stressé. Je ne reconnais pas ce nouveau Bixente, je me demande même quand le couperet va tomber et qu’il va me lancer une bonne vanne qui me fera péter un plomb… mais non, rien d’autre que :

— Allez, viens… ça me ferait plaisir, lâche-t-il.

Le grand Bixente me demande de venir les rejoindre car ça LUI ferait plaisir. Mon estomac me joue des tours, j’ai l’impression d’être sur des montagnes russes. Merci à mes jambes de m’avoir portée jusqu’ici.

— Avec plaisir mais laisse-moi juste le temps de faire mes cinq bornes. Après sept heures de voiture, il faut que je me dégourdisse les jambes. Je vous rejoins après, si cela ne vous dégoûte pas de sentir ma sueur (j’essaie d’ironiser pour éviter qu’il voie mon trouble).
— Pas de problème, je t’attends… enfin, on t’attend, dit-il.

Je me remets à courir et j’avoue que mes jambes flagellent. Il faut absolument que je me reprenne avant de les rejoindre car il est hors de question que Bixente s’aperçoive mon émoi, et encore moins que Paul le constate.

Arrivée sur la plage, je m’affale contre mon frère.

— Casse-toi, t’es dégueu, tu pues, hurle Paul.
— Arrête Paulo, c’est pas pire que l’odeur de ton lit, je rétorque immédiatement.

Les filles présentes sont mortes de rire.

— Et je sais de quoi je parle, mesdemoiselles, je partage ma chambre avec mon charmant jumeau.
— Tu me saoules, Louise, dit-il.
— Bon, ça suffit vous deux, coupe Bixente. Viens sur ma serviette, Louise, tu sais, nous, les hommes de la ferme, ne sommes pas écœurés par quelques gouttes de sueur.
— Merci, Bixente, je me sens moins nauséabonde.

Paul me fait un sourire forcé et se détend rapidement. Les discussions reprennent, les rires fusent, le groupe s’étoffe au fil des minutes. Je constate que Bixente s’est rapproché de moi mais je me demande si ce n’est pas pour laisser de la place à d’autres arrivants.

Debout, devant moi, un garçon que je n’ai encore jamais rencontré m’interpelle :

— Bonsoir, je m’appelle Jon, et toi ?
— Bonsoir, moi, c’est Louise.
— Accent parisien ou je me trompe ?
— Non, tu ne te trompes pas.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? me demande-t-il.

Il est encore debout et je note qu’il doit être vraiment beaucoup plus petit que moi. Quand je vais me lever, ça va être drôle, du reste je sais par expérience que Paul et Bixente n’attendent que ça. Et, comme je le devinais, c’est à ce moment précis que Bixente me demande de me lever pour pouvoir bien remettre la serviette de plage qui est pleine de sable. Mais je ne lui fais pas ce plaisir, j’époussette superficiellement le sable tout en continuant de regarder Jon, qui ne s’est pas aperçu de la blague tombée à l’eau.

— Je suis venue avec ma famille pour le week-end de Pâques et le mec blond que tu vois entourée de nanas, c’est mon frère Paul – j’ai parlé assez fort pour qu’une des filles se retourne et me regarde de façon sévère.
— C’est cool, vous venez souvent ici ? dit-il.
— Oui, très souvent depuis dix ans. Nous avons une maison à un kilomètre de la plage.
— Je suppose que tu es au lycée, c’est quoi tes spés ? me demande-t-il.
— Physique-chimie et SVT, j’ai lâché les maths en fin de première, et toi ?
— Littérature, sciences politiques et histoire.
— Mon rêve… j’aurais adoré mais comme j’aimerais faire médecine, je n’ai pas vraiment le choix. Dis-moi, quel est ton roman préféré ?

Je me sens divinement bien, Jon s’est assis en face de moi et il est passionné par ses spécialisations.

— Sans hésiter, je te dirais Les hauts de Hurlevent, répond-il.
— Tu ne m’avais pas dit que tu cachais un Hardin en toi.
— Ne rigole pas, j’ai dévoré les 5 tomes dès leur sortie, lâche-t-il.

Ce mec est exceptionnel, il est cultivé et drôle. Je passe un moment délicieux quand je sens une pression dans mon dos.

— Louise, je vais te raccompagner car je crois que ton frère est bien en main, me souffle Bixente.

En effet, j’observe Paul qui se dirige vers la mer avec, à son bras, une petite brune collée à lui. À croire qu’il met de moins en moins de temps à s’attirer les grâces des jeunes filles. Il faut dire qu’il est toujours très attentionné, ce qui est rare chez un garçon de 18 ans. J’aime à croire que c’est, un peu, grâce à moi, comme nous partageons notre quotidien, nos peines et nos joies, il connaît ce qui plaît ou rebute les filles.

— T’inquiète, Bixente, je peux rentrer toute seule.
— Ou je peux la raccompagner, ose dire Jon.

Là, Jon constate, à ses dépens, que le timing est mal choisi. Bixente le fixe, l’œil noir :

— C’est hors de question ! Je connais toute la famille de Louise et je m’en sens responsable ! et pour ton info, elle a trois autres frères qui, je pense, ne seraient pas très enjoués de te voir débarquer sans avoir été invité, tonne Bixente.
— Bixente ! Ne sois pas grossier, Jon voulait juste être serviable et t’éviter un détour, c’est tout, j’articule pour éviter de hurler.

J’aime bien Jon et encore une fois, quand ce ne sont pas mes frères, ce sont leurs potes qui me mettent des bâtons dans les roues.

— Merci, Jon, j’ai passé une excellente soirée grâce à toi et j’espère qu’on se reverra bientôt. Mais, là, je dois rentrer, comme tu peux le constater, le fermier basque se transforme en bodyguard à minuit. Ne le prends pas pour toi, je ne peux pas faire un pas sans qu’un de mes frères ou de ses sbires viennent me sauver même et surtout, contre mon gré !
— T’as un compte Insta, je t’envoie une invit, OK ?
— Oui, ça me plairait beaucoup, dis-je en me levant.

Encore un mauvais timing, Jon se lève au même moment et on se cogne la tête tellement fort que j’en tombe à la renverse sur Bixente, ou plutôt mon postérieur se retrouve sur le nez de Bixente. Un fou rire général éclate, même Bixente a dû mal à se retenir et comme riposte, il ne trouve rien de mieux que de me donner une claque sur les fesses.

—