Géricault - Henry Roujon - E-Book

Géricault E-Book

Henry Roujon

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Beschreibung

Je recommande vivement 'Géricault' de Henry Roujon à tous les amateurs d'art, aux étudiants en histoire de l'art et à quiconque s'intéresse à la période romantique en France. Ce livre offre une analyse riche et nuancée d'un des plus grands artistes de son temps, tout en explorant les thèmes universels de l'art, de la passion et de la rébellion. Une lecture indispensable pour quiconque souhaite approfondir sa compréhension de l'art et de l'histoire.

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Henry Roujon

Géricault

 
EAN 8596547426547
DigiCat, 2022 Contact: [email protected]

Table des matières

Ouvrages de la 3 e Série
LES PREMIÈRES ANNÉES
LE VOYAGE EN ITALIE.
LE RADEAU DE LA MÉDUSE.
GÉRICAULT A LONDRES
LA MORT.

DÉJA PARUS:

VIGÉE-LEBRUN. REMBRANDT. REYNOLDS. CHARDIN. VELASQUEZ. FRAGONARD. RAPHAEL. GREUZE FRANZ HALS. GAINSBOROUGH. L. DE VINCI. BOTTICELLI. VAN DYCK. RUBENS. HOLBEIN. LE TINTORET. FRA ANGELIO. WATTEAU. MILLET. MURILLO. INGRES. DELACROIX. LE TITIEN. COROT. MEISSONIER. VÉRONÈSE. PUVIS DE CHAVANNES. QUENTIN DE LA TOUR. H. ET J. VAN EYCK. NICOLAS POUSSIN. GÉROME. FROMENTIN. BREUGHEL LE VIEUX. GUSTAVE COURBET. LE CORRÈGE. H. VAN DER GOES. HÉBERT. PAUL BAUDRY. ALBERT DURER. HENNER. LOUIS DAVID. PHILIPPE DE CHAMPAIGNE. GOYA. ROSA BONHEUR. FANTIN LATOUR. LE BRUN. BASTIEN-LEPAGE. DECAMPS. BOUCHER. ZIEM.

Ouvrages de la 3e Série

Table des matières

TÉNIERS MEMLING LAWRENCE GUSTAVE MOREAU RIBERA HENRI REGNAULT LE GRECO CLAUDE LORRAIN ALFRED STEVENS HORACE VERNET NATTIER BENJAMIN CONSTANT MANTEGNA DIAZ JORDAENS GÉRICAULT WHISTLER LARGILLIÈRE BURNE JONES LE SUEUR

GÉRICAULT

Table des matières

IL est des hommes chéris des dieux, qui viennent sur terre ornés de tous les dons; ils portent au front, dès le berceau, l’empreinte du génie et ils apparaissent au monde comme une promesse et un espoir; les fleurs donnent déjà des fruits et ces fruits ont un éclat et une saveur inaccoutumés dont on s’apprête à jouir, lorsque la Destinée, ironique et mauvaise, s’abat d’une main brutale sur cette tête chargée de lumière et fauche tout: la pensée, la vie, le génie.

Cette destinée tragique a été celle de Géricault. Né avec les dons les plus brillants, doué d’un rare tempérament d’artiste, il a passé dans l’histoire de l’art comme un radieux météore, jetant des feux et laissant sur sa route des éclats de lumière, puis il est rentré dans la nuit éternelle. Et ces fragments lumineux, restés entre nos mains, nous font déplorer davantage, par leur beauté et leur richesse, la disparition prématurée de ce peintre qui s’annonçait comme l’un des plus beaux génies de la peinture.

Dans son trop court passage à travers la vie, Géricault a marqué l’art d’une empreinte particulière, assez analogue à celle que laissa David, bien qu’en sens inverse. Il fut un réformateur comme lui, en ceci qu’il contribua fortement à réagir contre le classicisme académique de David et qu’il montra la voie, par instinct peut-être plus que volontairement, à tous ceux qui ne cherchent leurs modèles que dans la nature et la vérité que dans la vie.

Phénomène bizarre, l’homme qui donna en peinture le signal de la réforme est sorti de l’atelier de Guérin; de sorte que le plus pur représentant de l’art classique a vu grandir dans le sein même de son école le principe de cette réaction violente qu’on appela bientôt le romantisme et qui n’était encore, dans Géricault, qu’un retour à la réalité forte et simple. Chose étrange, le premier qui protesta contre les nudités grecques et contre la race d’Agamemnon avait été formé par le peintre de Phèdre, de Clytemnestre et du Sacrifice d’Esculape. Gros avait prêté un sentiment héroïque à la vérité de l’action, même vulgaire; il avait vu le côté humain de la noblesse que David enseignait. Géricault devait continuer ce mouvement, mais en osant davantage, en poursuivant la réalité plus loin encore, en y découvrant une poésie profonde, et surtout en rompant avec la tradition antique dans ce qu’elle avait d’antipathique au génie français. Il entrevit une formule qu’il n’eût pas le loisir de développer, formule encore vivante aujourd’hui et qu’ont reprise les maîtres du réalisme.

Et c’est à ce titre de réformateur et de précurseur, plus encore qu’à celui de peintre, que Géricault mérite une place glorieuse dans la lignée des grands artistes.

LES PREMIÈRES ANNÉES

Table des matières

Théodore Géricault naquit à Rouen le 26 septembre 1791, en pleine tourmente révolutionnaire. “ Compatriote de Corneille, de Poussin et de Flaubert, il dut peut-être aux influences du sol natal l’instinct de la grandeur épique, le goût de la force, le sens plastique et aussi une compréhension moins féminine de la Beauté. ”

PLANCHE II. — LE CUIRASSIER BLESSÉ.

(Musée du Louvre)

Ce tableau suivit de près l’Officier de chasseurs et fut exécuté hâtivement par Géricault, qui n’en était pas très satisfait. L’œuvre n’est pas parfaite; le cheval trop court, semble n’avoir pas de corps et avoir été comprimé pour entrer de force dans la toile; le cuirassier n’est pas non plus irréprochable. Mais l’ensemble est intéressant par la franchise de la composition et par l’impression de vie qui s’en dégage.

Il appartenait à une famille aisée. Son père s’était enrichi dans la ferme des tabacs et cette heureuse particularité permit à Géricault d’enjamber les ordinaires misères qui retardent trop souvent la route des artistes bien doués. Les parents de Géricault vinrent s’établir à Paris, alors qu’il était fort jeune. On le plaça d’abord dans un pensionnat, puis au lycée Louis-le-Grand. Il y fit peu de progrès, témoignant d’un goût médiocre pour le grec et le latin. Par contre, il montrait déjà beaucoup de dispositions pour le dessin et une passion véritable pour les chevaux qui lui venait aussi, sans doute, de son atavisme normand. Les jours de congé, son premier soin était de courir au Cirque Olympique pour y admirer Franconi, à ses yeux le plus grand des hommes. “ Enfant naïf, écrit Charles Blanc, il épiait à la porte des grands hôtels la sortie des duchesses et, comme M. Dorcy me l’a raconté, il était tellement charmé à la vue de ces Mecklembourgeois à haute encolure, qui traînent les équipages de luxe, qu’il les suivait longtemps des yeux et des jambes, comme les gamins de Paris suivent les tambours. ” Pendant les périodes de vacances, à Rouen ou à Mortain, il passait de longues heures chez les maréchaux-ferrants ou dans les prés pour y admirer les chevaux, ses grands favoris. Et, très souvent, le crayon à la main, il s’efforçait de les dessiner; il tâchait de surprendre une attitude pittoresque, de fixer le relief d’une croupe, le mouvement d’une jambe, la courbe d’une encolure.

C’est la vocation qui s’annonce. Mais la vocation ne suffit pas, il s’agit d’en convaincre les parents et le père de Géricault ne semble pas très disposé à y croire. Il a rêvé pour son fils d’une situation libérale, honorable, bien assise, fortifiée par un beau mariage, qui lui vaudra tout à la fois la considération et la fortune. Le jeune Géricault ne heurte pas de front les projets de son père, qu’il aime; il affecte même d’entrer dans ses vues, de s’intéresser aux affaires; mais en secret, il s’adonne à la passion de l’art, passion que l’opposition paternelle fait parfois dégénérer en vrai tourment. Enfin, quand il devient évident que le jeune homme n’a d’autre goût que celui de peindre, le père se résigne et Géricault entre dans l’atelier de Carle Vernet.

Vernet est à ce moment le plus illustre peintre de chevaux; mais les chevaux qu’il peint ne sont pas ceux dont le jeune Géricault a l’œil et l’esprit obsédés; il n’a jamais vu, dans les pâturages de Normandie, ces bêtes hautes, fines, presque grêles, qui dressent sur des jambes fuselées des encolures en col de cygne. Sont-ce bien des chevaux, ces coureurs élégants et délicats qui semblent des joujoux? Le jeune artiste semble en douter et d’ailleurs, son tempérament vigoureux l’incline davantage vers les larges percherons taillés en force ou vers les normands nerveux. Il ne tarde pas à se convaincre que les chevaux de Vernet sont des types conventionnels amenuisés pour le plaisir des yeux, des chevaux pour gens du monde; il s’aperçoit aussi qu’un tel enseignement n’est pas seulement illusoire, mais dangereux et il quitte l’atelier de Vernet.

Il entre dans celui de Guérin, peintre d’histoire, célèbre à cette époque. Géricault, qui avait commencé ses études au Musée en copiant Rubens, apporte dans l’atelier de l’austère académicien des préoccupations de coloriste qui ne peuvent manquer de paraître ridicules; il arrive avec des tons roses, des formes exubérantes et beaucoup de hardiesse, dans ce sanctuaire de contours académiques, de figures sculpturales, de sages, de héros et de dieux. Dans un pareil milieu, le jeune homme se sent mal à l’aise et son tempérament se heurte à chaque pas aux règles étroites d’un enseignement qui ne laisse rien à l’inspiration.