Hell Mode: Un joueur hardcore réincarné dans un autre monde devient invincible: Tome 2 - Hamuo - E-Book

Hell Mode: Un joueur hardcore réincarné dans un autre monde devient invincible: Tome 2 E-Book

Hamuo

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Beschreibung

Une nouvelle aventure attend Allen alors qu’il entre au service des Granvelle. En passant de serf à serviteur, il grimpe l’échelle sociale et se retrouve à répondre aux caprices de la jeune fille pour qui il travaille, Cécile. Malgré tout, il demeure libre de sortir du domaine et en profite pour partir à la chasse aux montres ! En s’activant à éliminer gobelins et orcs, il devient de plus en plus fort chaque jour et maîtrise ses invocations de mieux en mieux. Grâce à son travail assidu et son professionnalisme, il gagne également la confiance des membres de la famille Granvelle. Alors que tout se passe pour le mieux, le vicomte Carnel, propriétaire du domaine voisin, semble convoiter les richesses des Granvelle. Allen sent poindre le danger et il promet à Cécile de la protéger à tout prix. Bien décidé à tenir parole, le jeune garçon va tout mettre en œuvre pour éloigner le mal et éviter une catastrophe imminente !

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Table des matières

Cover

Pages couleur

Chapitre 1 – Le quotidien chez la famille Granvelle

Chapitre 2 – La chasse sur le domaine Granvelle

Chapitre 3 – Garde-chasse

Chapitre 4 – La rencontre avec Mihai

Chapitre 5 – Le monstre de rang C

Chapitre 6 – Le combat contre le murdergalsh

Chapitre 7 – [Invocation] niveau 5

Chapitre 8 – Les invocations de rang D

Chapitre 9 – La promesse à Mihai

Chapitre 10 – La fugue de Cécile

Chapitre 11 – La conquête du nid de fourmis cuirassées

Chapitre 12 – L’enlèvement

Chapitre 13 – La fuite

Chapitre 14 – Le début de la quête

Bonus – Le petit garçon qui voulait devenir héros

Postface

A propos de JNC Nina

Copyright

Points de repère

Pages couleur

Table des matières

Prologue

Kenichi Yamada, un célibataire âgé de 35 ans, était cadre dans une entreprise.

« Voilà, une page se tourne. Le jeu a fermé ses portes. »

Il habitait seul dans un studio de douze mètres carrés. En ce samedi midi, Kenichi préféra rester devant son ordinateur plutôt que de sortir. Sur l’écran, une jolie notification « fin » était affichée aux côtés de paysages fantastiques. Chaque personnage faisait son au revoir dans ce MMORPG.

« Ah… Ce jeu était nul, vraiment archinul. Je suis même un peu soulagé qu’il ait fermé. Ça m’a évité de dépenser trop d’argent et de temps. »

Bien qu’il eût utilisé ses bonus et paies dans la boutique en ligne et les tirages aléatoires, il n’était pas si triste de cette conclusion. Trois ans auparavant, quand il avait commencé ce RPG, l’excessive simplicité des paramètres et des combats l’avait dépité. Il avait pourtant persévéré en se persuadant que les développeurs ajouteraient au bout du compte des éléments au programme par une mise à jour.

Mais, sans doute à cause du manque de joueurs, le studio n’avait pas hésité à fermer ses interfaces.

« Oh ? Ils ouvrent un nouveau serveur ? »

Kenichi fixait le site Internet du studio en question.

Un lien conduisait à la présentation d’un autre MMORPG ; il cliqua dessus.

« Voyons voir. Oh… »

Kenichi fut abasourdi par des règles qui lui parurent sans valeur.

— Montez des niveaux sans être connecté !

— Réinitialisation de classe possible !

— Une intelligence artificielle se bat pour vous !

— Un équipement légendaire assuré tous les trois tirages !

« C’est le pire concept envisageable. À ce stade, “nul” n’est pas assez fort. On joue carrément à votre place. Autrefois, c’était bien plus… »

Les mains sur le visage, il se remémora le bon vieux temps, vingt ans auparavant ; il commençait pour la première fois les jeux en ligne.

C’était l’enfer pour monter des niveaux. Il fallait souvent du temps pour en prendre un seul.

Il se souvenait encore de son changement vers la classe supérieure après y avoir passé six mois.

Quand vous mouriez, vous receviez une pénalité, vos équipements sombraient et vous perdiez 20 % d’expérience. Les P.V. des boss étaient anormalement élevés. Même un raid de cinquante joueurs n’en venait pas forcément à bout en une heure ; trois heures étaient parfois nécessaires. Un clavier de rechange s’imposait de façon quasi obligatoire, car les assauts répétés sur les touches les brisaient fréquemment. Pire, lorsque vous réussissiez enfin à vaincre votre adversaire, il ne laissait tomber qu’un seul équipement. Tous les participants devaient tuer pour récupérer du butin.

C’est bien à cause de cette difficulté extrême qu’on chérissait nos équipements et nos niveaux. Des MMORPGs de ce type, où j’ai passé des centaines, non, des milliers d’heures, ont fermé leurs portes depuis dix ans.

Des jours entiers n’ont pas suffi à restituer pour moi cette sensation lointaine. Mais les temps ont changé. Plus aucun équipier ne souhaite se donner à fond. En conséquence, les grands studios préfèrent développer des jeux pourris. Le taux d’expérience est anormalement élevé. Les armes, les armures et les compétences sont faciles à obtenir.

« Bon, il est temps de découvrir un autre jeu. »

Kenichi abandonna ce studio et s’enquit sur Internet d’un MMORPG aux règles d’une exigence exceptionnelle. Il tapa « MMORPG, difficulté extrême » dans la barre de recherche.

Un site sans studio ni titre apparut alors en premier dans les résultats.

« Oh ? Quoi… “Souhaitez-vous rejoindre cette action interminable ?” »

Cette annonce piqua sa curiosité.

« Je vois. Un monde fantastique, style Moyen Âge, mélangeant magie et escrime. Et si j’essayais ça ? On peut tout paramétrer directement sur cette page ? »

Intrigué, il jeta un œil.

Ce n’était pas un jeu à télécharger. On pouvait choisir différents réglages et créer son personnage sur le site Web.

« Voyons voir la difficulté. On a le mode facile, puis normal, extra, et enfer. Le premier doit être bien trop simple. »

Apparemment, le joueur pouvait sélectionner la complexité désirée. Les explications différaient selon le choix.

— Mode facile

Acquisition des compétences dix fois plus rapide qu’en mode normal. Possibilité de les faire évoluer.

Trois compétences spéciales tirées au sort.

C’est le meilleur mode pour les débutants et ceux qui détestent monter des niveaux.

— Mode normal

C’est la difficulté habituelle.

Vous ne pourrez piocher qu’une seule compétence spéciale.

C’est ce que préfèrent les joueurs. La progression est facile.

Si vous hésitez, choisissez ce mode.

— Mode extra

Il vous faudra une durée dix fois plus grande pour obtenir et améliorer vos compétences.

Mais vous pourrez cheminer vers un niveau inatteignable en difficulté normale.

Tirage au sort d’une compétence spéciale.

C’est la voie par excellence pour tous les gamers et ceux qui trouvent le mode normal ennuyeux.

— Mode enfer

L’acquisition et l’amélioration des compétences prendront mille fois plus de temps.

Aucune limitation de progression. Impossible de tirer des compétences de façon aléatoire. Vous n’obtiendrez que celles disponibles avec votre classe. Vous voilà prévenus. C’est le mode de ceux qui rêvent de sombrer dans le désespoir.

Mais si jamais vous réussissez à le surmonter, vous découvrirez une vérité. Les développeurs se sont amusés à vous concocter de nombreux obstacles.

À chaque difficulté, les compétences et les niveaux sont de moins en moins accessibles facilement. Mais à l’inverse, les limitations de progression baissent.

« Je prends le mode enfer. Passons maintenant… au choix de classe. »

Une fenêtre apparut. On retrouvait les classes les plus connues : épéiste, maître d’art martial, voleur, marchand, magicien, sage, prêtre, archimage.

Il y avait également un système de complexité associé. Lorsqu’on cliquait sur chaque série, des explications détaillées surgissaient.

« Il y en a pas mal. À mesure qu’on descend en bas de la liste, la difficulté augmente. Il y a même héros et roi démon. »

En bas de la fenêtre se trouvaient les classes censées concentrer en elles le plus de rareté et de puissance. Des étoiles indiquaient des variations dans le degré de maniabilité.

Épéiste et maître d’arts martiaux : une étoile.

Seigneur épéiste et archimage : trois étoiles.

Héros et roi démon : cinq étoiles.

« Oh ? J’ai l’impression que la classe de seigneur épéiste est meilleure qu’épéiste. Pourquoi on ne peut la sélectionner ? »

En général, seigneur épéiste était la classe supérieure que tout le monde préférait.

Je vais prendre « épéiste » pour découvrir ça. Si la fenêtre change, on passera au choix de rang social.

« Roturier, baron, comte. Je vois. Il se décide au hasard. Il y a même “roi”. C’est comme pour seigneur épéiste. »

Apparemment, les classes étaient similaires à celles des romans de réincarnation.

Comme Kenichi en avait lu plusieurs, il était familier avec tous ces termes.

Après avoir appuyé sur le bouton « retour », il cliqua sur « seigneur épéiste ».

« On peut juste sélectionner paysan, roturier, baron. Je vois. Quand on choisit une classe puissante, on débute avec une place inférieure dans la société. On aura donc plus de mal à progresser. »

Quand il fit un essai avec « héros », il y avait presque 100 % de probabilités de tomber sur paysan ou roturier. Les probabilités de tirages étaient inscrites sur la fenêtre. Une forte classe baissait la chance de piocher un rang social élevé.

Kenichi comprit qu’il commencerait en bas de l’échelle s’il adoptait une classe au potentiel élevé.

« Qu’est-ce que je vais prendre ? J’ai déjà joué un épéiste et un magicien. Et si j’optais pour seigneur ? Oh, mais je n’ai jamais fait roi démon. Ce serait drôle, un roi démon paysan. Oh ? Il y en a encore une ? »

Alors qu’il hésitait, il aperçut un ultime choix possible en dessous de « roi démon ».

« Invocateur ? C’est plus compliqué qu’être roi démon ? »

C’était la dernière classe. Elle avait huit étoiles.

On ne pouvait que sélectionner « paysan » comme caste.

« Invocateur ? Je n’ai jamais testé. Ce serait cool de pouvoir faire apparaître un dragon. »

Kenichi avait énormément joué à des MMORPGs, mais également à des jeux familiaux. Parmi les plus populaires du pays, il se souvint d’un scénario où un invocateur pouvait appeler des monstres de la mythologie grecque.

« C’est décidé ! Je prends invocateur. Je serai donc paysan. Je n’ai rien de plus à choisir ? »

Mode : enfer ; classe : invocateur ; rang social : paysan. Il ne restait plus aucun autre paramètre. Il chercha une case dans les coins de la fenêtre pour sélectionner le sexe du personnage, mais ne trouva qu’un seul gros bouton : « Commencer ? ».

Lorsqu’il cliqua dessus, un message apparut :

« La classe d’invocateur se situe toujours en phase de test pour le moment. Vous êtes le premier à jeter votre dévolu sur elle. Souhaitez-vous quand même débuter votre aventure ? Oui ? Non ? »

« Oh ? Elle n’est pas encore prête ? Alors pourquoi on peut la choisir ? M’enfin bon, c’est intéressant. Ça veut dire que je vais pouvoir l’expérimenter ! »

Sans hésiter, il pressa « Oui ». Son écran s’illumina. Il s’évapora de son studio.

Kenichi Yamada avait disparu de ce monde.

Chapitre 1

Le quotidien chez la famille Granvelle

Nous étions fin octobre. Allen se trouvait dans le parc autour du manoir Granvelle. Grâce au jardinier, les fleurs et les plantes étaient joliment entretenues.

Allen se souvint du moment où il était devenu le serviteur de Granvelle. Il avait voyagé pendant cinq jours jusqu’à ce domaine. Après être sortis du village Krena et avoir marché pendant quarante-huit heures, le baron avait décidé de faire une halte dans le bourg où Rodin et Thérésia étaient nés. Malheureusement et malgré son souhait, Allen n’avait pas pu rencontrer ses grands-parents. Il s’était alors juré de revenir plus tard.

Une fois au manoir, trente domestiques les avaient accueillis. Sébas, le majordome avait confié Allen au chef des serviteurs : Rickel. Ce dernier devait lui enseigner son métier. Rickel avait environ 18 ans et des cheveux bruns. Sébas avait expressément ordonné à Allen de ne pas imiter l’attitude paresseuse de son responsable.

Certes, il n’aimait pas travailler, mais il s’occupait bien d’Allen et lui apprenait tout un tas de choses, même quand le jeune garçon ne l’interrogeait pas. Un jour, il le sollicita pour comprendre la différence entre serviteur et domestique. « Ça n’a rien à voir », avait-il répondu.

Il existait une hiérarchie au sein des employés de la famille Granvelle. Allen l’inscrivit dans son mémo.

1) Majordome, gouvernante

2) Valet, suivante, chef cuisinier

3) Cochets, cuisiniers, jardinier

4) Serviteurs, servantes

Ceux de rang supérieur étaient : le majordome, la gouvernante, les valets, les suivantes et le chef cuisinier. Sébas lui avait demandé d’écouter attentivement, car il s’agissait de personnes importantes. Le majordome était le responsable des hommes et la gouvernante, des femmes.

Ceux de statut inférieur étaient : les cochets, les cuisiniers, les jardiniers, les serviteurs et les servantes. Autrement dit, il n’y avait pas de domestiques dans le manoir, car ils étaient plus ou moins des assistants qui s’occupaient de leur maître. Rickel apprit également à Allen que les familles d’aristocrates étaient constituées des employés. Cette question lui triturait l’esprit depuis qu’il était arrivé en ce monde. Son idée des nobles demeurait aux antipodes de la réalité.

« Les employés font aussi partie de la famille. »

Grâce à cette réponse, Allen comprit enfin pourquoi son père avait fondu en larmes. Son fils pouvait obtenir le nom de famille « Granvelle ». Même un roturier ne pouvait devenir serviteur ou domestique si facilement, mais Allen avait réussi, malgré son statut de paysan. C’était la plus grande récompense que pouvait offrir le seigneur à Rodin pour avoir sauvé le village et favorisé son développement.

Je vois. Je vais devoir le remercier.

Perdu dans ses pensées, Allen se remémora ce que lui avait appris Rickel.

***

« Allen ! Tiens-toi droit ! Tu es mon serviteur, non ? C’est trop haut, encore ! »

Un arbre chargé de gros fruits rouges se trouvait devant eux. En dessous, Allen portait Cécile sur ses épaules, la fille du baron. Autrement dit, son derrière était posé sur lui. Elle lui tirait les cheveux d’un air impatient.

Quand elle l’avait obligé à venir dans le jardin, Allen avait cru qu’elle allait le frapper, à cause de son regard menaçant et ferme. Cependant, elle voulait seulement monter sur lui pour attraper un fruit. C’est à cette période qu’ils mûrissaient. Allen les trouva appétissants au premier coup d’œil. Il n’en avait encore jamais goûté. Malheureusement, vu la hauteur des branches, même un adulte aurait eu du mal à en arracher un.

« Mademoiselle, vous devriez vous lever sur moi.

— Bo… Bonne idée. Mais tu n’as pas intérêt à me faire tomber ! Mon père te grondera sinon ! »

J’ai bien envie qu’elle chute pour qu’elle oublie tout.

Comme ils avaient le même âge, Cécile aimait passer du temps avec lui. D’après Sébas, la jeune fille avait souhaité qu’Allen devienne son serviteur attitré. « Bon courage », lui avait alors lancé le majordome, le regard empli de pitié, avant de soupirer.

Cécile se leva lentement sur ses épaules en gardant son équilibre. Allen tint fermement ses pieds pour l’empêcher de tomber à la renverse.

« Tout va bien, mademoiselle ?

— Euh… C’est encore trop haut ! »

Abandonne.

« Dans ce cas, est-ce que vous voulez que je vous soulève ?

— Hein ? Ah, d’accord, mais doucement. »

Lorsqu’il s’exécuta, il aperçut sa culotte à motifs de citrouille. Il ne sut s’il s’agissait de knickers ou de bloomers. Bien évidemment, il ne ressentait aucun désir sexuel envers une enfant de 8 ans. Après tout, c’était un homme raffiné de 35 ans dans son ancienne vie.

« Et maintenant ? »

Il l’entendit arracher un fruit.

« J’ai… J’ai réussi ! Fais-moi descendre lentement.

— Très bien. »

Le sourire aux lèvres, Cécile tenait un fruit tout rouge. Peut-être avait-elle toujours eu envie d’en récolter un ?

Après l’avoir essuyé avec sa manche, elle croqua dedans. Alors qu’Allen la fixait en pensant : « On aurait dit un vrai garçon manqué. », elle se crispa subitement.

« Beurk ! C’est… C’est dégoûtant ! »

Le fruit devait être acide. Cécile le jeta par terre, malgré tout le mal qu’elle s’était donné pour l’attraper. À vrai dire, d’autres se trouvaient déjà au sol. Si le jardinier n’avait pas pris la peine de les ramasser, c’est qu’ils n’étaient pas comestibles.

« Ce n’est pas pour rien qu’on dit que les fruits qui poussent en hauteur sont généralement acides.

— J’en savais rien, moi ! Me dis pas que tu me l’as caché ?

— Bien sûr… que non ! »

Mince. J’ai failli lui répondre sèchement.

« Je vois. Tant pis. Maintenant, je veux un fruit de popo pour enlever cet horrible arrière-goût de ma bouche. Va m’en chercher un à la cuisine. Et s’il n’y en a plus, va en acheter au marché. »

Tsss. Elle a pensé à tout.

Allen se dirigea sur le champ vers la cuisine. Il eut un mauvais pressentiment. En effet, le chef lui expliqua qu’il n’en avait pas. Il devait donc se rendre au marché. Après avoir raconté la situation à Sébas, ce dernier lui donna quelques pièces d’argent. Jamais un domestique ne devait utiliser de sa propre monnaie.

C’est ainsi qu’il quitta le manoir par la porte de service. Le règlement intérieur interdisait aux employés d’emprunter celle de l’entrée.

Ce n’est pas si mal. Au moins, ça me permet d’aller en ville.

Serviteur n’était pas un métier facile. Il fallait obéir aux ordres de son maître ou de sa maîtresse, quelle que fût la requête. D’après Rickel, il était fréquent qu’on eût à partir en courses.

Le manoir du seigneur se situait au fond de la ville de Granvelle. Lorsqu’on quittait la résidence, on tombait aussitôt sur le quartier des nobles où habitaient les chevaliers et les personnes influentes. Le marché se trouvait à deux heures de marche.

Contrairement au village de Krena, les marchands vendaient de nombreux fruits.

« Un popo, s’il vous plaît.

— D’accord. Une pièce d’argent, s’il vous plaît. »

Lorsqu’Allen avait demandé à Sébas combien il était supposé en acheter, ce dernier avait répondu qu’un seul suffisait. Il ne comptait pas dilapider les finances du baron pour les caprices de sa fille.

Pfiou. Un petit fruit vaut autant d’argent ? C’est vraiment cher. Est-ce que la monnaie est la même qu’à mon village natal ?

Une fois le popo dans son panier, il prit le chemin du retour.

Il y en avait plein de sortes différentes. Il y a peut-être un verger non loin d’ici ? Ah, mais c’est bientôt l’hiver. Les fruits poussent aussi quand il fait froid dans cet univers ?

Cela faisait huit ans qu’il avait été réincarné. Une question lui traversa enfin l’esprit. Depuis sa seconde naissance, il n’avait jamais fait attention au fait que les mêmes fruits étaient en vente toute l’année. La faute revenait à son sens commun issu de son ancien monde.

Alors que le mois de novembre approchait à grands pas, les fruits d’été ne disparaissaient pas des étals. À vrai dire, c’était également le cas pour les popos et les molmos dans son village d’origine.

Il doit forcément y avoir un verger non loin d’ici où ils poussent aussi en hiver.

Tout à coup…

« Braaam ! »

Un bruit assourdissant retentit dans le ciel. En un éclair, la rue s’assombrit. Une grosse silhouette parut dans les airs, au-dessus de la ville. On ressentait facilement sa présence, même sans l’apercevoir. Pensant à un dragon, Allen leva les yeux.

« Hein ? Mais c’est… » s’écria-t-il inconsciemment.

Une sorte de vaisseau ovale qui ressemblait à un ballon de rugby ou à une tranche de jambon d’environ dix ou plutôt cent mètres flottait dans les nuages. C’était un avion. Il volait à basse altitude, comme s’il avait décollé d’une piste située non loin d’ici. Devant sa taille gigantesque, Allen trépida d’excitation.

Je vois ! Les avions existent aussi sur cette terre ! Les fruits doivent donc être transportés depuis les pays exotiques de cette manière ?

Il ressentit à quel point ce nouveau monde était immense et se souvint de l’albahéron que son père lui avait montré du doigt quand il avait un an. Ce sont des monstres qui migraient vers le nord à l’approche de l’hiver. « Allen » était dérivé de leur nom.

C’est ainsi que débuta la nouvelle vie d’Allen en tant que serviteur pour la famille du seigneur à Granvelle.

***

Les rayons du soleil ne perçaient pas encore à travers la petite fenêtre en bois de sa chambre.

C’est le matin ?

Allen fut réveillé par l’odeur de bois de ce vieux bâtiment similaire à une bibliothèque ou un musée. Il n’était pas habitué au manoir. Le soleil était encore couché, puisque nous étions au mois de novembre, mais c’était déjà l’heure de se lever pour le garçon. Après avoir consulté sa barre de mana dans son grimoire, il s’attela à la dépenser comme chaque jour.

Allen disposait d’une chambre qu’il ne partageait avec personne. Cependant, c’était davantage un grenier, puisque la pièce se trouvait sous le toit. Dans cette chambre de cinq mètres carrés au plafond bas, de nombreux objets et ustensiles étaient entreposés, car ils n’étaient pas utilisés d’ordinaire. Autrement dit, il ne disposait que de trois mètres carrés. Allen devait dormir sur un matelas au sol au milieu de cette tanière qui convenait plutôt à un chat, car on ne lui avait pas fourni de lit. Toutes les chambres des employés étaient complètes, il ne restait que ce grenier. Mais comme ses collègues devaient vivre à quatre, Allen était bien plus enchanté de cette malchance. Il pouvait s’adonner tranquillement à l’invocation de ses créatures de petite taille. De nombreux points les concernant demandaient encore un éclaircissement.

C’est toujours plus grand qu’une chambre de cybercafé. Ça me suffit largement.

Dans son ancienne vie, il lui arrivait souvent de jouer dans ce genre d’établissement. Dans le cas où il payait pour une nuit, la pièce n’était même pas assez grande pour étendre ses jambes. Donc, il ne ressentait pas une once de mécontentement face à sa situation.

Après s’être changé, il descendit au premier étage pour se rendre à la cafétéria des employés. Il n’était plus vêtu de guenilles comme autrefois, mais d’un élégant costume noir. C’était son uniforme de travail. Il lui avait été fortement interdit de le salir. Même son pyjama était cousu d’un fil de meilleure qualité que les habits que sa famille possédait.

Dix personnes se trouvaient d’ores et déjà dans la cafétéria. Après que quelqu’un passa un plateau en bois à Allen, un homme le salua.

« Bonjour. »

C’était Rickel.

« Bonjour.

— Approche. »

Allen l’obéit et le suivit jusqu’à sa table. Il s’assit. Intrigué par le jeune garçon, Rickel lui adressait chaque jour la parole en lui disant :

« Alors ? »

« Tu te souviens de tes tâches ? »

« Tout s’est bien passé avec Cécile ? »

Il semblait inquiet, car un serviteur débutant n’entrait jamais aussi vite au service d’un noble. En général, cela n’arrivait qu’après qu’il s’est occupé de diverses corvées et qu’un maître intéressé par ses prouesses lui adresse la parole pour l’inviter à le servir. En réalité, Rickel aidait d’autres serviteurs pour leur trouver un maître.

Ils petit-déjeunèrent en discutant. Leur repas était constitué de soupe aux légumes et de pain. De pauvres petits morceaux de viande étaient répartis çà et là dans la soupe. Allen mangeait davantage de viande dans son village natal. Notamment l’année passée et celle-ci.

« À vrai dire, hier… »

Allen raconta son escale au marché pour rapporter un fruit de popo à Cécile, mais également sa rencontre avec l’avion qu’il avait aperçu en rentrant.

« Je vois. C’était la première fois que tu voyais un avion magique ?

— Un avion magique ? »

Il s’agissait d’une machine volante créée avec des objets magiques. Apparemment, elle faisait le voyage entre la capitale et Granvelle trois fois par mois.

« Tu peux monter à bord, mais un aller simple coûte une pièce d’or. Si tu économises, tu pourras y faire un tour. »

Des objets magiques pouvaient aussi être trouvés dans ce manoir. Par exemple, la grande horloge de parquet au premier étage ou les éclairages un peu partout à l’intérieur du manoir. Pélomas lui avait expliqué que ces objets fonctionnaient grâce à des pierres magiques.

Rickel n’avait pas fini de discuter, mais leurs maîtres étaient sur le point de se réveiller.

« Bon travail. »

Allen se rendit vers la chambre de Cécile aux côtés de sa servante.

Elle se trouvait au troisième étage juste en dessous de celle d’Allen. Ce dernier attendit dans le couloir avant d’entrer, le temps que la servante aide sa maîtresse à se changer. Les tâches d’Allen consistaient à ranger et nettoyer la chambre, puis récolter le linge de lit. Autrement dit, que des corvées.

Sébas lui avait confié deux missions. La première : s’occuper de Cécile – des corvées – et la deuxième : le service.

Seuls ceux dont le visage était harmonieux s’occupaient de cette tâche. Rickel n’avait jamais eu cette occasion. Même si Allen ne l’avait pas encore remarqué, il avait hérité de la beauté de sa mère. De plus, ses cheveux et ses yeux noirs attiraient facilement le regard, étant donné leur rareté. C’est ainsi qu’il avait été spécialement choisi pour servir les repas.

D’ordinaire, il était fréquent de servir la famille baronne dans le cadre de l’apprentissage. Même si Allen restait au service de Cécile, il devait continuer d’apprendre son métier la journée. Ainsi, elle ne faisait jamais appel à lui dans ces cas-là, permettant au garçon des moments de répit, puisqu’il n’avait rien à faire.

Il était logique que Rickel fût devenu paresseux dans de telles conditions. Malgré la grandeur du manoir, une trentaine de personnes travaillaient pour cette famille de nobles. Il valait mieux profiter du temps libre quand cela était possible. La présence de nombreux employés signifiaient pour ceux-là de multiples moments de repos.

Le soir, la famille Granvelle dînait dans le salon au deuxième étage. Puisqu’il fallait apporter chaque plat un à un dans l’ordre, le service était assez long. Mais fort heureusement, ils étaient trois à travailler dont Allen et les employés qui déposaient les plats suivants devant la pièce. Le service ne fut donc pas si exténuant.

« Allen, il semblerait que tu te sois bien habitué à ton travail », le félicita la femme du baron.

Après tout, Kenichi avait bossé dix ans au sein d’une entreprise. Certes, il n’avait jamais été serveur, mais il réussissait à se mettre dans la peau d’un garçon d’hôtel de luxe grâce aux séries télévisées et dessins animés qu’il avait regardés autrefois.

« Merci beaucoup. Ce sont mes aînés qui m’ont tout appris, se prosterna-t-il.

— Oh ! s’émeut la femme. Chéri, on ne dirait pas qu’il est né de parents paysans.

— Oui. D’autant qu’il n’a aucun don. »

Oh ? Il est au courant de ça ? C’est logique après tout. On ne fait pas entrer dans sa famille un garçon qu’on ne connait ni d’Adam ni d’Ève. Il sait aussi pour mes aptitudes de rang E ?

C’est le ton du seigneur qui lui fit penser cela.

« Oh, il n’a aucun don ? intervint Cécile.

— Oui. C’est ce qu’on m’a dit lors de ma cérémonie.

— Ah oui ? Moi je suis une mage », pouffa-t-elle d’un air supérieur.

On aurait dit qu’elle en était fière.

Allen n’avait pas répondu : « Je n’ai pas de don ». S’il repassait la cérémonie à cet instant, il en obtiendrait un. C’était le prêtre qui avait décrété son absence totale d’aptitude particulière.

« Eh bien, mademoiselle, c’est incroyable. Peu de gens reçoivent ce don. Félicitations. »

Comme Allen avait deviné qu’elle souhaitait recevoir des compliments, il entra dans son jeu. Celle-ci se mit à sourire bêtement. Le garçon ne comprenait pas que cette attitude-là était responsable de l’entichement de la jeune fille pour lui.

Mage ? Je ne me souviens pas de cette classe. Il n’y avait que magicien (une étoile) et archimage (trois étoiles). Donc mage a deux étoiles ? C’est plutôt pas mal.

Pendant qu’Allen se rappelait le site Web avant d’être réincarné, le baron Granvelle gronda sa fille.

« Cécile ! Je vais devoir te le répéter combien de fois ? Ne parle pas de ton don.

— Tou… Toutes mes excuses, père…

— Quant à toi, Thomas, ne pleure pas pour ça.

— Dé… Désolé, père. Euh… c’est juste que je n’ai pas de don… alors que mon grand frère et ma sœur en ont un… »

Assis à côté de Cécile, Thomas pleurnichait.

« Ça n’a aucune importance. Je t’ai déjà expliqué que je te ferai rentrer dans la Chambre des pairs de la capitale, non ?

— Je veux aller à l’Académie comme mon frère…

— Impossible. Je te rappelle que je n’ai aucun don non plus et que je suis allé à la Chambre des pairs. Alors si je te dis que c’est bien, crois-moi. C’est là-bas que j’ai rencontré ta mère, dans un bal, un soir…

— Oh ! » répondit sa femme, rouge d’embarras.

Elle posa ses mains sur ses joues.

Eh bien ! Les nobles ne peuvent pas se rendre à l’Académie s’ils n’ont pas de don. Dans ce cas, ils sont envoyés à la Chambre des pairs. C’est logique. Peu de nobles sont dépourvus de classe dans ce monde.

Le taux d’apparition d’un don augmentait avec l’humilité du statut social. Parmi sa fratrie constituée de deux frères et d’une sœur, seul Thomas n’avait pas été gâté par la nature.

Hick !

Waouh ! Cécile me lance un vilain regard.

Elle le fixait méchamment d’un air de dire : « Par ta faute, j’ai été grondée par mon père ». Allen poursuivit le service en faisant attention à ne pas croiser son regard. Puis, son travail fut terminé pour la journée.

***

Ce jour-là, Allen était de repos dès l’après-midi.

« Tu sors ? » lui demanda Rickel après qu’ils finirent de manger dans la cafétéria.

Il avait remarqué qu’Allen ne portait pas son uniforme de serviteur.

« Oui, je pensais me rendre en ville.

— Je vois. Dans ce cas… »

Rickel en profita pour le conseiller à nouveau. C’était digne du chef des serviteurs. Bien qu’il n’y eût aucun couvre-feu, il ne valait mieux pas rentrer trop tard pour éviter d’être convoqué chez le majordome. En général, il fallait être rentré entre vingt-et-une heure et minuit. Fort heureusement pour Allen, il n’y avait pas de réelle restriction d’horaire.

Une fois son travail achevé, Rickel sortait deux fois par semaine en ville pour se rendre au bar. Il lui arrivait à l’occasion de s’éclipser à quinze heures, mais le majordome le réprimait toujours sans ménagement. On aurait dit qu’il racontait ses bêtises passées pour empêcher Allen de les reproduire. Apparemment, les employés devaient également toujours porter l’écusson de la famille Granvelle en sortie. Après avoir répondu oui Allen s’en alla.

Aujourd’hui, je vais me rendre à la guilde des aventuriers.

Jusqu’à maintenant, il avait fait des détours par les endroits qui l’attiraient, mais il ne pouvait s’approcher de certains lieux trop éloignés du quartier des nobles en dehors de ses jours de repos. La guilde en était l’un d’eux. Elle se trouvait entre la porte nord et sud. Il y en avait quatre au total. Le manoir se situait à l’autre bout de la ville par rapport à ce bâtiment. Autrement dit, la guilde représentait un trop long détour pour Allen quand il faisait des emplettes pour Cécile.

En chemin, il croisa un homme en armure avec une gigantesque épée dans le dos. Dans ce monde, des aventuriers gagnaient leur vie en chassant des monstres. Il en apercevait couramment lors de ses sorties. Cet homme devait sûrement être l’un d’entre eux.

C’est Rickel qui lui avait confirmé l’existence de la guilde des aventuriers. Le seigneur leur confiait souvent des primes. Il fallait marcher deux heures pour atteindre le marché au centre-ville et deux heures supplémentaires pour arriver à la guilde. De crainte de rentrer tard, Allen décida de courir. Il souhaitait obtenir diverses informations une fois sur place.

Oh ! Il y a plein d’aventuriers ici ! Ils ont des épées, des lances et même des bâtons.

Lorsqu’il se rapprocha de la porte sud, de nombreuses personnes sortaient d’un bâtiment face à l’avenue. C’était la guilde. Plusieurs bars et auberges se trouvaient à proximité. Allen entra aussitôt.

Hum. Ça ne grouille pas tant que ça de monde. C’est assez vide.

Il était presque quinze heures. Peut-être que ce n’était jamais rempli à cet horaire ? Tous les gens se tournèrent vers lui. Était-ce dû à la couleur de ses cheveux ou au fait qu’il s’agissait d’un enfant ?

Heureusement qu’il n’y a pas grand monde, finalement. Voici donc des aventuriers ? Je vais aussi pouvoir en être un ?

Seule la réponse à cette question l’intéressait réellement.

Une jolie réceptionniste le fixait. Allen décida de l’interroger.

« Bonjour.

— Que puis-je pour toi ?

— Est-ce que je peux devenir aventurier ?

— Hum. Quel âge as-tu ?

— 8 ans.

— Il faut avoir 12 ans pour s’inscrire.

— Oh, je vois…

— Désolée. »

Bon, ce n’est pas possible.

Même si son rôle de serviteur était la récompense de Rodin pour avoir développé le village, Allen n’avait pas pour but de continuer ce métier indéfiniment et de finir sa vie sans être libre de ses mouvements. Quelques années après avoir embrassé cette profession, il deviendrait aventurier et expliquerait à son père que le poste d’employé ne lui correspondait pas. Malheureusement, il devait attendre d’atteindre l’âge de 12 ans pour s’inscrire à la guilde.

Il lui restait encore d’autres questions.

« D’ailleurs, j’aimerais en savoir plus sur les monstres avoisinants de la ville de Granvelle, auriez-vous des livres ou des cartes à disposition ?

— Désolée. Seuls nos membres ont le droit de rentrer dans la pièce des archives. »

Elle n’avait pas l’air de vouloir répondre à ses interrogations.

« Oh, je vois », ponctua-t-il en s’en allant.

Mais Allen avait utilisé sa journée de repos exprès pour obtenir des indices sur les différents types de créatures susceptibles d’être rencontrées. Ne souhaitant pas partir bredouille, il fit le tour de la salle afin de récolter un maximum d’informations.

Oh ? Ce sont des primes pour éliminer des monstres.

Des panneaux en peau de mouton étaient suspendus sur un mur. Il en restait certains morceaux à des endroits. Sans doute que quelques-unes avaient été enlevées.

Hum. On doit décrocher une affiche quand on accepte une quête ?

Puisque c’était écrit en japonais, Allen n’eut aucun mal à lire. Le rang du monstre, son nom et la récompense étaient inscrits dessus.

– Rang E : lapin cornu, 1 pièce de cuivre

– Rang D : gobelin, 5 pièces de cuivre

– Rang D : gros crapaud, 8 pièces de cuivre

– Rang C : orc : 3 pièces d’argent

– Rang C : fourmi cuirassée, 3 pièces d’argent

On pouvait retrouver diverses espèces de plus en plus difficiles à abattre. Allen s’empressa de tout noter dans son mémo.

Leur zone d’apparition n’est pas inscrite. Ça veut dire qu’on en trouve partout ?

« Qu’est-ce qu’un gosse fait ici ? Ce n’est pas un endroit pour toi, gamin. »

Quelqu’un adressa la parole à Allen pendant qu’il était perdu dans ses pensées. Lorsqu’il se retourna, il aperçut un homme avec plusieurs cicatrices sur les bras et les joues. Il avait un peu moins de 20 ans et tenait une épée aux hanches.

« Excusez-moi. Je m’en vais. »

Il n’avait pas le droit d’être ici. Préférant ne pas s’attirer d’ennuis, il décida de partir. Mais il lui soumit une interrogation avant.

« Pourquoi le lieu d’apparition du monstre n’est pas noté sur la prime ?

— Hein ? Ah… Parce qu’on en trouve partout », lui expliqua-t-il à contrecœur.

Les monstres au rang élevé surgissaient surtout autour des monts du Dragon blanc.

Hum. Les dômes en question ne se situaient pas au village de Krena ? Est-ce que la montagne s’étend jusqu’ici ?

Allen n’avait pas encore vu de cartes du monde ni du domaine. Il devait sans doute y en avoir dans les archives du manoir, mais il était interdit aux serviteurs d’y entrer. D’après l’aventurier, plus on s’éloignait de la ville et plus le rang des monstres augmentait. Allen inscrivit tout cela dans son grimoire.

– Dans les alentours de Granvelle : monstres de rang E

– 1 jour de marche : monstres de rangs E et D

– 3 jours de marche : monstres de rangs D et C

– 7 jours de marche : monstres de rang C et B

Une prime pour chasser un murdergalsh était également accrochée. Personne ne devait avoir envie de l’accepter. La somme de la gratification était assez importante.

– Murdergalsh : rang B, village de Ranba, 200 pièces d’or

En ce moment, il y en a autour du village de Ranba ? Et la récompense s’élève à deux cents pièces d’or ? C’est monté d’un coup.

« Personne ne souhaite chasser le murdergalsh ? » demanda-t-il à un aventurier.

Il lui expliqua que même si quelqu’un le voulait, ce genre de monstre se déplaçait trop rapidement. Donc, c’était du temps gâché pour rien. De plus, comme ils étaient de rang B, leur puissance s’avérait redoutable. Donc, personne ne daignait relever le défi. Dans ce cas, quand aucun aventurier n’acceptait une prime, les chevaliers devaient obligatoirement s’en s’occuper.

« Et pourquoi personne n’a accepté celle pour exterminer le dragon blanc ? »

– Dragon blanc : rang A, 1000 pièces d’or

Une ultime affiche était attachée dans un coin, depuis ce qui semblait être des dizaines d’années au vu de son étrange couleur. La récompense était extraordinaire comparée aux autres.

« Eh, oh ! T’as encore beaucoup de questions ?

— Ça vous dérange ? C’est ma dernière.

— Bon, très bien », accepta l’homme.

Personne ne convoitait cette prime, car le dragon blanc vivant dans les monts du même nom était surpuissant. Cependant des mines de mithril se trouvaient dans cette montagne. Or, pour extraire ce métal, il fallait battre ce terrifiant monstre. Voilà pourquoi la somme avait fini par atteindre des sommets.

Oh ! Pour que la récompense soit de mille pièces d’or, c’est que le mithril doit coûter très cher.

D’ailleurs, cet homme semblait étrangement gentil, malgré son attitude grossière. Sans doute avait-il adressé la parole à Allen pour lui éviter des problèmes ? Il n’était pas censé se trouver dans ce lieu à son âge. Pendant ce temps, une autre personne appela de loin cet aventurier.

« Raven ! Je viens de terminer mon rapport post-prime ! Que fais-tu ? On s’est dépêchés de finir la quête pour toi… ! »

Une fille s’approcha de lui. Elle semblait avoir plus de 15 ans. Son nombril était apparent et elle tenait une petite lame. Derrière elle se trouvait une femme de plus de la vingtaine qui portait une capuche et un bâton.

« Allons boire un coup !

— D’accord. »

La jeune épéiste remarqua Allen.

« Oh ? Y a un problème avec ce garçon ?

— Non. Monsieur Raven réagissait juste à mes questions sur des monstres. Merci beaucoup. »

Puisque Allen avait obtenu ses réponses, il remercia poliment l’homme et quitta la guilde.

Hum. Il n’y a donc que des bêtes de faible rang aux alentours de la ville. J’ai alors besoin de m’éloigner un peu si je veux gagner davantage de points d’expérience.

Allen avait mis la main sur de précieuses informations. Il savait désormais quelle était sa prochaine tâche.

***

Nous étions presque à la mi-novembre. En ces jours frais, la neige n’allait plus tarder à tomber. Allen ouvrit les yeux une fois de plus dans ce grenier. Il s’était habitué à se lever à six heures pour ses tâches quotidiennes de dépenses de mana. Donc, les pannes de réveil n’étaient guère un problème pour lui. Dans le noir, sa main toucha sans faire exprès un pot de fleurs. Lors de son troisième jour au sein du manoir, Allen avait ramassé plusieurs objets dans le jardin.

Il n’avait pas l’intention de nier si des gens l’avaient aperçu et l’interrogeaient sur son acte. Au départ, il comptait dire que c’était un ordre de Cécile, mais finalement, personne ne le menaça et il réussit à emprunter un deuxième bac.

Dans le premier, il avait fait pousser l’arbre de sa plante de rang F. [Aroma] avait comme propriété d’avancer la restauration de ses points de mana. Voici ce qui était noté dans son grimoire à ce propos.

Effet d’[Aroma] :

– Vingt-quatre heures après avoir senti l’odeur des feuilles, le mana se rétablit en cinq heures.

Ses compétences prenaient de l’E.X.P. à chaque P.M. consommé. Il lui fallait six heures pour que la barre se remplisse entièrement, mais grâce à [Aroma], ce délai passait à cinq heures.

D’ailleurs, la durée de recharge finissait toujours de s’écouler soudainement et sans aucune annonce de la part du grimoire.

L’autre pot de fleurs était plein de terre pour aider à faire pousser [Fleur de vie], la faculté de sa plante de rang E. Allen avait déjà réussi à créer trois [Fleurs de vie] qu’il avait entreposées dans sa poche dimensionnelle, mais il ne comptait pas encore les utiliser. Il s’agissait sans doute d’une sorte de remède pour récupérer ses points de vie, mais il ignorait pour le moment à quel point cela était efficace.

Ce n’était pas la seule capacité toujours entourée d’une brume de mystère. Il restait de nombreuses invocations de niveau F dont l’analyse n’était pas achevée à cause de son ancien train-train quotidien. En effet, pendant deux ans, Allen avait dû s’occuper des tâches ménagères, des champs, de chasser et de jouer aux chevaliers avec ses amis. Pire, Mash le suivait partout. Il n’avait donc jamais eu le temps de terminer son étude.

Aujourd’hui, il faut que j’aie une petite discussion pour que je puisse enfin poursuivre mes expériences.

Il avait l’intention de négocier avec le majordome.

Après avoir dépensé son mana pour remplir la barre d’expérience de ses compétences, Allen alla petit-déjeuner dans la cafétéria comme chaque jour. Au menu, une fine soupe et du pain. C’était toujours le même repas pour les employés.

Une fois fini, il se rendit dans la pièce de Cécile où il récupéra le linge de lit, les déchets et fit le ménage. Cette pièce était plus grande que la maison de ses parents. Cet étage était réservé à la famille du baron : Granvelle et son épouse ; leur cadet, Thomas ; et leur fille benjamine, Cécile. Comme l’aîné était à l’Académie, sa chambre n’était pas utilisé.

Au deuxième pallier se trouvait leur salle à manger, le hall de réception et des chambres d’amis, mais également les logements du majordome, de la gouvernante et du chef. La cuisine était au premier étage, ainsi que la cafétéria des employés, leur dortoir et des chambres pour invités. La réserve de vivres et l’armurerie étaient au sous-sol. Il fallait donc y descendre pour récupérer des lances et des cuirasses. D’autres pièces pour serviteurs y étaient disponibles.

Le petit-déjeuner de Cécile fut léger et composé de tartines, d’une soupe et de thé. Allen fut intrigué par la confiture sur son pain.

Les semaines étaient constituées de six jours et Cécile avait cours à cinq moments. L’éducation des nobles n’était pas prise à la légère.

Allen se tenait non loin de l’entrée. Le précepteur lui adressa la parole.

« C’est la première fois que je te vois, toi.

— Oui. Je m’appelle Allen. Je suis au service de la famille Granvelle depuis le mois dernier. »

L’homme acquiesça sans répondre. Allen le guida jusqu’à la salle de réception au deuxième étage. C’était souvent dans cet endroit que les leçons avaient lieu.

Il porte une robe ! C’est un professeur de magie ?

Malgré son fort intérêt pour ce domaine, Allen ne pouvait participer à l’enseignement. Une fois dans la pièce, il alerta Cécile sur l’arrivée de son éducateur.

Même si j’assistais au cours, je ne sais pas si un invocateur peut apprendre la magie.

Maintenant qu’il avait aperçu des aventuriers épéistes et un professeur de magie, il se sentait réellement dans un monde fantastique mêlant magie et escrime.

Pendant ce temps, Allen eut des moments libres. C’est ainsi qu’il rendit visite au majordome pour négocier. Sa chambre se trouvait au deuxième étage.

« Toc, toc. »

« Entrez.

— Excusez-moi. »

Lorsqu’il lui avoua devoir le consulter en urgence, le majordome l’invita à s’asseoir sur le canapé. Ce dernier fit de même en face. C’était une superbe chambre digne de quelqu’un à la tête des employés. Toutes les pièces n’étaient pas similaires.

« Tu souhaitais me parler ?

— À vrai dire, j’aimerais une journée de congé », expliqua-t-il sans détour.

Sur une semaine de six jours, il n’avait que deux après-midi de repos. Il voulait les fusionner en deux et travailler cinq jours.

« Hum. »

Le majordome réfléchit dans le calme quelques instants.

« Allen.

— Oui ?

— Cela fait combien de temps que tu es ici ?

— Comme je suis arrivé à la fin du mois d’octobre, cela doit faire vingt jours ? »

Ce nouvel employé demandait une journée d’inactivité peu après avoir été embauché. C’est comme si quelqu’un souhaitait une augmentation de salaire dans son ancien monde. L’objectif d’Allen était simple : utiliser ce jour de repos pour majorer son niveau en dehors de la ville. Il désirait également terminer d’analyser ses invocations. Comme celles de rang E mesuraient un à deux mètres de hauteur, il ne pouvait les faire apparaître au grenier.

« Et si je te réponds non ?

— Je ne changerai pas d’avis.

— Hein ? » s’étonna-t-il.

Maintenant que Sébas approchait des 60 ans, il était rare qu’il soit surpris. Pourtant, cela advint malgré lui. « N’est-il donc pas au courant à quel point c’est compliqué d’obtenir le statut de serviteur dans une famille de nobles ? » pensa-t-il.

Depuis l’arrivée d’Allen, le majordome avait reçu de nombreux rapports sur sa manière de travailler. Il saluait poliment et retenait sans effort ses missions. Il aidait aussi ses collègues à faire la lessive durant son temps libre, quand ils n’en avaient guère envie. Bien que ce fût un enfant, il possédait une certaine force physique qui était très appréciée. Voilà tout ce que Sébas avait entendu. Certains se questionnaient même sur les origines d’Allen au vu de son attitude et de son comportement : « C’était vraiment un paysan ? »

Avant que le garçon n’arrive, Sébas réfléchissait déjà à demander au baron une légère augmentation de salaire pour lui, malgré le caractère prématuré de la chose. En réalité, sa paie était divisée en deux à cause de son âge. Une petite déviation survint dans son jugement envers Allen.

« Le défrichement du village est un succès.

— Pardon ? s’exclama inconsciemment l’enfant devant cette réponse anodine.

— Et le décret de déforestation dans le domaine est encore en cours. »

Les yeux fermés, Sébas continua son monologue. Tant que l’arrêté n’était pas interrompu, ils devaient créer de nouveaux bourgs et agrandir toujours plus les champs. Le fief de Granvelle avait d’ores et déjà réussi à finir de débroussailler complètement un hameau.

« D’accord. »

Allen écouta attentivement.

« Le seigneur doit désormais décider où ouvrir un autre village.

De quoi parle-t-il ?

« Bien sûr, cela demande également de sélectionner un nouveau maire. Ce que je vais te dire est encore classé secret, donc ne l’évoque aurpès de personne. Rodin a été désigné pour cette position.

— Hein ? »

Apparemment, le baron choisissait le maire, non pas en fonction du statut social, mais de la force. De plus, il tenait en haute estime les divers faits d’armes au compteur de Rodin ayant aidé au défrichement de son village. Si celui-ci partait installer une nouvelle bourgade, de nombreux paysans le suivraient et ils continueraient de débusquer des sangliers. Le royaume avait toujours besoin de leur viande. Un héros chasseur était absolument requis pour l’établissement d’un hameau.

« C’est pour ça que tu ne dois pas gâcher la chance qui t’est offerte, Allen. »

Le garçon œuvrait pour le baron qui gouvernait la ville de Granvelle. Certes, il obtiendrait peut-être un rang supérieur au sein de la hiérarchie des employés, mais son travail ici servirait aussi à aider son père à devenir maire. Autrement dit, Sébas lui demandait de se contenter de deux après-midi de repos par semaine.

« Hmm… »

Au vu de la conversation, Sébas ne comptait pas plier.

Quand il s’était réincarné, Allen avait opté pour être un joueur hardcore, mais il avait aussi choisi sa manière de vivre. Il souhaitait devenir plus fort en gagnant des niveaux. Mais si jamais il n’obtenait pas son jour de repos, alors sa présence ici perdait tout son sens.

Après un long silence, le majordome céda finalement.

« C’est si important que ça pour toi ? Pour être franc, je ne comprends pas, mais très bien, j’accepte.

— Merci beaucoup. »

Bien que ce fût la règle générale d’avoir deux après-midi de détente, d’autres employés possédaient une journée complète. Cependant, comme sa demande arrivait un peu trop prématurément, le supérieur ne pouvait l’approuver si facilement.

C’est ainsi qu’Allen obtint son nouveau congé pour pouvoir farmer.

Chapitre 2

La chasse sur le domaine Granvelle

Allen se réveilla peu après cinq heures du matin. C’était trente minutes plus tôt que d’habitude. Il enfila aussitôt sa tenue citadine et quitta le manoir via la sortie de service à l’arrière du bâtiment. Les lampadaires étaient toujours allumés dans la rue. Allen courut rapidement jusqu’à l’entrée de la ville.

« Oh ? Que fais-tu ici, garçon ? Il n’est pas encore l’heure que la porte s’ouvre.

— Oui, je sais. Je vais attendre. »

Cette porte était utilisée par la famille Granvelle ou les autres nobles. Rickel lui avait expliqué qu’elle se déverrouillait quand la cloche sonnait les six coups. Dans son village natal, elle retentissait à quatre moments par jour, à neuf, douze, quinze et dix-huit heures. Cependant, dans cette ville, cela arrivait deux fois de plus : à six et vingt et une heures. Rien de plus normal pour une capitale de domaine. Le matin débutait tôt et la nuit, tard.

Autant profiter de ce temps pour checker mon matériel.

Il sortit son grimoire et jeta un œil à sa poche dimensionnelle.

– 1 épée courte

– 3 épées en bois

– 30 bûches

– 3 cordes

– 5 morceaux de viande

– 2 gourdes

– 10 pierres

– 93 pièces d’argent

– 2 pièces de cuivre

– 3 pierres magiques de rang E

Lors de son dernier après-midi de repos, il avait acheté diverses ressources censées être utiles pour ses futures activités en dehors de la ville, notamment des vivres.

Il vérifia également ses invocations.

– 3 cartes d’insectes de rang G

– 1 carte d’insecte E

– 10 cartes de bêtes E

– 6 cartes d’oiseaux E

– 20 cartes de plantes E

Il possédait auparavant vingt cartes d’oiseaux de rang E, mais les avait remplacées pour la chasse. En conséquence, il ne lui restait plus que trois pierres magiques de rang E sur dix. C’était peu. Il avait également la lame courte offerte par Dogora, mais Sébas lui avait expliqué que les serviteurs n’avaient pas le droit d’être armés. Il obtiendrait uniquement l’autorisation en devenant valet. Voilà pourquoi Allen marchait sans aucun fer aux hanches. Son épée en bois était aussi rangée dans sa poche dimensionnelle.

Bon, sans silex, je ne pourrais pas allumer de feu, mais j’ai pris des bûches au cas où. J’achèterai ce qu’il me manque la prochaine fois.

Cécile lui confiait souvent la charge de se rendre au marché. Il pourrait ainsi acquérir plus tard ce qu’il désirait.

« Ding, dong. »

La cloche sonna les six coups. Le garde s’adressa à Allen.

« C’est bon, la porte est ouverte. Tu as une autorisation ?

— Tenez. »

Allen sortit de sa poche de pantalon l’écusson des employés de la famille Granvelle. Cela lui permettait d’emprunter toutes les portes de la cité.

« Euh… Oh, toutes mes excuses. Je ne savais pas que vous apparteniez à la maison Granvelle.

— Ce n’est rien. »

Allen traversa ce grand portail fixé au mur défensif entourant la ville.

« Oh… Je suis dehors… »

Il eut le souffle coupé un instant. Le paysage dont il avait rêvé depuis huit ans se trouvait pile devant lui. Lorsqu’il continua sur sa lancée, il crut entendre le garde lui crier : « Fais attention, garçon. »

Des champs s’étendaient sur un kilomètre de la porte jusqu’à une zone parsemée par quelques arbres. Ce n’était pas un bois ni une forêt, mais plutôt une orée. En conséquence, on ne pouvait apercevoir l’horizon. C’était un paysage similaire au village de Krena.

Allen fixa de nouveau son écusson sur lequel figuraient trois arbres. Apparemment, la nature représentait la famille Granvelle.

Bon, et si je commençais par des monstres de rang D ? S’ils sont aussi forts que des albahérons, je ne devrais pas perdre.

Il avait vérifié qu’à mesure qu’on s’approchait des monts du Dragon blanc, les montres gagnaient en puissance. Le village de Krena se trouvait au sud-ouest de la ville de Granvelle et les monts du Dragon blanc étaient juste derrière. Comme la montagne s’étalait du nord au sud, on pouvait l’atteindre même par l’ouest. Il fallait alors sept jours de marche pour y parvenir. Allen n’eut guère d’autre choix que d’interroger Rickel sur les zones autour de la ville, car un serviteur n’avait pas l’autorisation d’entrer dans les archives.

Si jamais je croise un monstre au rang élevé, j’invoquerai des Gus comme leurre pour prendre la fuite.

La capacité [Provocation] de ses grenouilles de rang G rendait les monstres fous et permettait de s’enfuir de cette manière.

Le temps pressait. Allen se mit à courir et s’arrêta au bout de dix kilomètres.

Ça devrait faire l’affaire ici. Avant de chasser, je dois vérifier mes invocations. Apparais, Hawk !

Un grand faucon surgit. Il mesurait plus de deux mètres, ailes tendues.

Approche.

« Piii ! »

L’oiseau atterrit et s’avança vers lui en piaillant.

Il obéit. Je ne lui ai pas appris à parler, pourtant… C’est grâce à mon intelligence qui est élevée ? Tourne sur toi-même.

Le faucon s’exécuta. Allen était heureux que son rapace l’écoutât, mais il s’interrogea sur la raison. Il poursuivit son analyse. La première réponse possible qui lui vint à l’esprit était son intellect. Les oiseaux de rang E en possédaient cinquante points et Allen, cent cinquante, grâce aux renforcements des cartes.

Hum. Comme j’ai cent cinquante bonus d’intelligence, mes invocations m’obéissent. Euh… Maintenant, avance d’un mètre jusqu’à cette pierre.

Le faucon se soumit.

Pas mal. Il comprend ce que je dis. C’est utile. Je dois vérifier si c’est le cas pour les autres invocations. Je t’appelle, Tama !

« Graou