Histoire des animaux d'Aristote - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Dans cet ouvrage, il procède à une véritable révolution en remplaçant les récits fabuleux par des études qui, pour la première fois, sont à caractère scientifique. En effet, jusqu'à cette date, les physiciens – comme on appelait alors les naturalistes – se contentaient presque tous de répéter les récits des voyageurs où le merveilleux tenait une grande place. Cet ouvrage constitue une des œuvres maîtresses des fondements de la zoologie.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur l'Histoire des animaux d'Aristote.

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Veröffentlichungsjahr: 2017

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341005869

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Manczurov/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Histoire des animaux, Aristote (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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HISTOIRE DES ANIMAUX, Aristote (Fiche de lecture)

La date de 335 avant notre ère est très importante dans l’histoire de la science grecque et de la science en général. Elle correspond pourtant à une période assez sombre de l’histoire de la Grèce ancienne. Trois années plus tôt, en — 338, la défaite des Athéniens et des Thébains, battus par Philippe de Macédoine à Chéronée, a signifié la fin de l’hégémonie athénienne. Cependant, Athènes en — 335 démontre qu’elle conserve encore la suprématie intellectuelle. C’est, en effet, l’année où Aristote, originaire de Macédoine, s’installe définitivement à Athènes et publie son Histoire des animaux. Dans cet ouvrage, il procède à une véritable révolution en remplaçant les récits fabuleux par des études qui, pour la première fois, sont à caractère scientifique. En effet, jusqu’à cette date, les physiciens – comme on appelait alors les naturalistes – se contentaient presque tous de répéter les récits des voyageurs où le merveilleux tenait une grande place. Cet ouvrage constitue une des œuvres maîtresses des fondements de la zoologie.

Au cours de cette même période et dans la même cité, Aristote fonde une école d’enseignement supérieur, le Lycée. La plupart de ses disciples ont laissé leur nom dans les sciences, dans la littérature ou les deux à la fois. Le plus célèbre est Théophraste, l’auteur des Caractères et de nombreux ouvrages de botanique. Aristote lui-même a rédigé, à partir de — 335, de nombreux traités scientifiques et philosophiques sur des sujets aussi variés que les fonctions et les organes des animaux et des hommes, la reproduction de tous les êtres vivants ou les phénomènes atmosphériques et la physique. Il s’est intéressé tout autant à la métaphysique, à la morale et à la politique. Les textes qu’il a laissés ont été presque intégralement conservés.

Pierre LOUIS

ARISTOTE (385 env.-322 avant J.-C.)

Introduction

Aristote n’est sans doute pas le philosophe le plus séduisant de l’Antiquité, celui auquel on se reporte le plus volontiers quand on veut remonter aux sources de ce que les Grecs ont nommé la « sagesse ». Mais nul n’a marqué autant que lui la philosophie et la science des siècles suivants, peut-être même – et cela jusqu’à nos jours inclusivement – la civilisation qu’il est convenu d’appeler « occidentale ». Son principal titre de gloire a été de fonder la logique, c’est-à-dire cet ensemble de règles contraignantes qui permettent de faire du discours (logos) l’usage le plus cohérent et, par là, le plus efficace. Plus préoccupé que Platon de définir et d’administrer le langage, il a su en faire l’instrument (organon) d’une pensée capable de se dominer elle-même et, par là, d’imposer sa loi à la nature. Penseur encyclopédique, il a su à la fois reconnaître la spécificité des différents savoirs, au progrès desquels il a lui-même contribué, et l’unité proprement humaine du discours qu’ils mettent en œuvre. Esprit organisateur et classificateur, il a énoncé les catégories qui structurent le langage et la pensée de l’homme.

On pourra estimer, au cours des siècles, que le système aristotélicien, devenu au Moyen Âge l’armature de toutes les scolastiques chrétiennes et musulmanes, a figé le progrès de la pensée. Mais il reste que ce système, en dépit de ses imperfections, a été le modèle de toute systématisation future. Et l’on n’a pas assez remarqué que, dans un domaine essentiel et souvent mal compris de sa philosophie, la métaphysique, Aristote a lui-même démontré l’impossibilité dernière de ramener l’être à l’unité, reconnaissant ainsi les limites de tout système, le caractère inachevé de toute synthèse et l’irréductibilité de la pensée de l’être à la pure et simple administration, scientifique et technique de ce qu’il y a en lui d’objectivable.

1. Vie d’Aristote

Aristote est né en 385 ou 384 à Stagire, petite ville de Macédoine, non loin de l’actuel mont Athos. Son père Nicomaque était le médecin du roi Amyntas II de Macédoine (le père de Philippe) et descendait lui-même d’une famille de médecins. Cette origine explique peut-être l’intérêt d’Aristote pour la biologie et, en tout cas, ses relations avec la cour de Macédoine.

En 367 ou 366, Aristote va faire ses études à Athènes et devient à l’Académie l’un des plus brillants disciples de Platon. Sorte de répétiteur ou d’assistant, réputé pour sa passion de la lecture (Platon l’appelait, peut-être avec quelque condescendance, « le liseur »), il collabore un peu plus tard à l’enseignement et publie lui-même des dialogues comme le Gryllos ou De la rhétorique (dirigé contre l’école rivale d’Isocrate), qui développent, en les exagérant même parfois (comme dans Eudème ou De l’âme), des thèses platoniciennes.

En 348, Platon meurt. Il a désigné comme successeur à la tête de l’école son neveu Speusippe. Dès l’Antiquité, des biographes malveillants ont attribué à ce choix de Platon la véritable cause de la rupture d’Aristote avec l’Académie. Aristote en gardera du moins une rancune solide contre Speusippe. La même année, peut-être sur l’instigation de son maître, Aristote avait été envoyé avec Xénocrate et Théophraste à Assos, en Troade, où il devint le conseiller politique et l’ami du tyran Hermias d’Atarnée. Parallèlement, Aristote ouvre une école, où il affirme déjà son originalité. Il y entreprend, entre autres, des recherches biologiques. En 345-344, Aristote, peut-être sur l’invitation de Théophraste, se rend dans l’île voisine de Lesbos, à Mytilène.

En 343-342, il est appelé à Pella, à la cour du roi Philippe de Macédoine, qui lui confie l’éducation de son fils Alexandre. C’est là qu’Aristote apprend la fin tragique d’Hermias, tombé en 341 entre les mains des Perses, et lui consacre un hymne. Du préceptorat lui-même et du séjour à Pella, qui s’étendent sur huit années, on ne sait pratiquement rien.

À la mort de Philippe (335-334), Alexandre monte sur le trône. Aristote retourne à Athènes, où il fonde le Lycée, ou Peripatos (sorte de péristyle où l’on se promenait en discutant), école rivale de l’Académie. Il y enseigne pendant douze ans.

En 323, Alexandre meurt au cours d’une expédition en Asie. Une réaction antimacédonienne se produit à Athènes. Aristote, en réalité suspect de macédonisme, est menacé d’un procès d’impiété. On lui reproche officiellement d’avoir « immortalisé » un mortel, Hermias, en lui dédiant un hymne. Aristote aime mieux quitter Athènes que d’encourir le sort de Socrate : il ne veut pas, dit-il, donner aux Athéniens l’occasion de « commettre un nouveau crime contre la philosophie ». Il se réfugie à Chalcis, dans l’île d’Eubée, pays d’origine de sa mère. C’est là qu’il mourra l’année suivante, à l’âge de soixante-trois ans.

2. Les œuvres

Les écrits d’Aristote se divisent en deux groupes : d’une part, des œuvres publiées par Aristote, mais aujourd’hui perdues ; d’autre part, des œuvres qui n’ont pas été publiées par Aristote et n’étaient même pas destinées à la publication, mais qui ont été recueillies et conservées.

• « Aristote perdu »

Le premier groupe d’écrits fait partie des « œuvres exotériques », expression employée par Aristote lui-même pour désigner des œuvres destinées à un public plus large que celui du Lycée. Ces œuvres ont été perdues, comme beaucoup d’œuvres antiques, dans les premiers siècles de l’ère chrétienne. Nous en connaissons néanmoins les titres par les listes conservées des œuvres d’Aristote, et nous avons une idée de leur contenu par les citations ou les imitations qu’en font les auteurs anciens postérieurs.

Ces œuvres sont, par leur forme littéraire, comparables à celles de Platon, et plusieurs d’entre elles semblent avoir été des dialogues. C’est sans aucun doute à elles que faisait allusion Cicéron lorsqu’il célébrait la « suavité » du style d’Aristote et en comparait le cours à un « fleuve d’or » (Topiques, I, 3 ; Acad., II, 38, 119). Mais leur contenu, qu’on travaille à reconstituer depuis un siècle, n’est pas sans poser des problèmes aux historiens. Car cet « Aristote perdu » n’a rien d’« aristotélicien » au sens de l’aristotélisme des œuvres conservées ; il développe des thèmes platoniciens et renchérit même parfois sur son maître (ainsi, dans le dialogue Eudème ou De l’âme, il compare les rapports de l’âme et du corps à une union contre nature, semblable au supplice que les pirates tyrrhéniens infligeaient à leurs prisonniers en les enchaînant vivants à un cadavre). Constatant qu’Aristote, dans ses œuvres non destinées à la publication, critique ses anciens amis platoniciens, on a pu se demander s’il ne professait pas deux vérités : l’une « exotérique », destinée au grand public, l’autre « ésotérique », réservée aux étudiants du Lycée. Mais on pense généralement aujourd’hui que ces œuvres littéraires sont aussi des œuvres de jeunesse, écrites à une époque où Aristote était encore membre de l’Académie, donc encore sous l’influence platonicienne. On s’est même servi de ces fragments pour déterminer ce que l’on croit être le point de départ de l’évolution d’Aristote.

Les principales de ces œuvres perdues sont : Eudème ou De l’âme (dans la tradition du Phédon de Platon), De la philosophie (sorte d’écrit programmatique, où se laissent déjà reconnaître certains thèmes de la Métaphysique), le Protreptique (exhortation à la vie philosophique), Gryllos ou De la rhétorique (contre Isocrate), De la justice (où s’annoncent certains thèmes de la Politique), De la bonne naissance, un Banquet, etc.

• Œuvres conservées

Le second groupe est constitué par une masse de manuscrits d’Aristote, représentant pour la plus grande part, semble-t-il, les notes dont il se servait pour professer ses cours au Lycée. Ces œuvres sont dites ésotériques ou, mieux, acroamatiques (c’est-à-dire destinées à l’enseignement oral). Dès l’Antiquité se répandit un récit des plus romanesques sur la façon dont ces manuscrits sont parvenus à la postérité (Plutarque, Vie de Sylla, 26 ; Strabon, XIII, 1, 54). Les manuscrits d’Aristote et de Théophraste auraient été légués par ce dernier à son ancien condisciple Nélée ; les héritiers de Nélée, gens ignorants, les auraient enfouis dans une cave de Skepsis pour les soustraire à l’avidité bibliophilique des rois de Pergame ; longtemps après, au Ier siècle avant J.-C., leurs descendants les auraient vendus à prix d’or au péripatéticien Apellicon de Téos, qui les emporta à Athènes. Finalement, au cours de la guerre contre Mithridate, Sylla s’empara de la bibliothèque d’Apellicon, qu’il transporta à Rome, où elle fut achetée par le grammairien Tyrannion : c’est de lui que le dernier scolarque (chef d’école) du Lycée, Andronicos de Rhodes, acquit les copies qui lui permirent de publier, vers 60 avant J.-C., la première édition des œuvres acroamatiques d’Aristote et de Théophraste.

Ce récit est partiellement invraisemblable. On comprendrait mal, en effet, que le Lycée, qui subsista sans interruption après Aristote, se soit laissé dépouiller des manuscrits du fondateur de l’école. Il reste que la première grande édition des œuvres d’Aristote est celle d’Andronicos, même si c’est lui qui, pour en accentuer la nouveauté, a répandu la légende que nous avons rapportée plus haut. C’est à partir d’Andronicos, donc près de trois siècles après la mort du philosophe, que les œuvres d’Aristote vont commencer leur véritable carrière en donnant lieu à d’innombrables commentaires. C’est encore dans la forme et généralement sous le titre que leur a donnés Andronicos que nous lisons aujourd’hui les œuvres d’Aristote.

Ces faits ne sont pas sans conséquence pour l’interprétation. Il en résulte en effet que les livres d’Aristote que nous connaissons aujourd’hui n’ont jamais été édités par Aristote lui-même. Aristote n’est pas, par exemple, l’auteur de la Métaphysique, mais d’une douzaine de petits traités (sur la théorie des causes dans l’histoire de la philosophie, sur les principales difficultés philosophiques, sur les significations multiples, sur l’acte et la puissance, sur l’être et l’essence, sur Dieu, etc.) que les éditeurs ont cru bon de rassembler et auxquels, faute d’indications expresses d’Aristote, ils ont donné le titre partiellement arbitraire de Métaphysique (c’est-à-dire traité qui doit se lire après la Physique). Il ne faudra donc pas s’étonner si la Métaphysique et les autres œuvres d’Aristote se présentent le plus souvent comme des recueils d’études plus ou moins indépendantes, sans progression saisissable de l’une à l’autre, comportant des redites et parfois même des contradictions. Mais il ne faut pas en faire grief à Aristote, qui, sans aucun doute, n’aurait jamais livré ces ouvrages au public sous cette forme inachevée.

Andronicos a, d’autre part, publié les traités dans un ordre qui veut être à la fois logique et didactique (ainsi la logique, propédeutique au savoir, vient avant les traités proprement scientifiques, la Métaphysique vient après la Physique, etc.). Cet ordre systématique n’est pas sans inconvénient si on l’admet sans critique : en se substituant inévitablement à l’ordre chronologique de la composition des traités, déjà masqué par le groupement sous un même titre de dissertations d’époques différentes, il n’a pas peu contribué à figer le corpus aristotélicien en une totalité impersonnelle dont on a vite oublié le lien avec le philosophe nommé Aristote. Ainsi est-ce en grande partie d’une circonstance tout extérieure de publication, en même temps que de la nature scolaire des œuvres conservées, qu’est né le caractère systématique souvent attribué par les interprètes à la philosophie d’Aristote.