Histoires de trolls et autres contes nordiques - Monique Ribis - E-Book

Histoires de trolls et autres contes nordiques E-Book

Monique Ribis

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Beschreibung

Trolls, hippocampes, élans, goélands, et bien d'autres...!

Kristine Turlufine, mystérieuse petite créature qui voyage à travers le monde, conte des histoires merveilleuses des pays nordiques. Dans la contrée des animaux majestueux, des forêts luxuriantes et des mers immenses, il y a milles aventures étonnantes à vivre ! Kristine Turlufine en a choisi parmi les plus poétiques et les plus attachantes pour nous faire découvrir toute la magie des pays du Nord. Trolls, hippocampes, élans, goélands, et bien d'autres animaux invitent les petits comme les grands à un voyage fabuleux dans une Nature pleine de surprises.

Grâce à ce recueil de contes, plongez dans l'univers poétique des pays du Nord, découvrez ses animauax majestueux, ses forêts luxuriantes, ses mers immenses et, surtout, ses histoires merveilleuses !

EXTRAIT

Il a crié si fort que les corbeaux surpris se sont envolés.
Gull n’en revient pas. C’est bien ça ! Ils sont à Kiruna. Le but de leur voyage est atteint. Le but, c’est certain mais où vont-ils se diriger pour trouver le nid de la famille de Fiska ?
—Si tu n’avais pas crié si fort, dit Gull à son ami, nous aurions pu interroger ces deux charbonniers. Ils savent peut-être où se tiennent les balbuzards-pêcheurs.
—Écoute, lui répond Fiska, ma famille est sûrement installée non loin d’un lac. Elle en a besoin pour pêcher.
—C’est vrai, mais je te fais remarquer que les lacs sont gelés. Ce n’est pas bien commode pour pêcher. Nous verrons demain, dormons pour l’instant, je suis épuisé !
Les deux amis tentent de dormir mais la lumière est si forte qu’ils ont du mal à trouver le sommeil. La nuit ressemble au jour. En mettant leur tête sous leur aile, ils parviennent pourtant à trouver un peu d’obscurité.
Quand ils se réveillent, ils ne savent pas dire si c’est le jour ou si c’est la nuit. Peu importe ! Ils franchissent d’un coup d’aile la distance qui les sépare de la ville. Ils se posent ensemble sur le toit de bois d’une maison si haute qu’elle dépasse toutes les autres. Kiruna est devant eux. Ses habitants, que le grand jour stimule, courent de tous côtés. Fiska aperçoit dans les rues des animaux étranges.
—Regarde ça ! dit-il à Gull, je vois des bêtes qui portent sur la tête comme des branches d’arbres.
—Ce sont des rennes, lui répond Gull, j’en ai vu à Stockholm dans le parc de Skansen.
Au moment où Gull prononce ces mots, les deux amis entendent au-dessus d’eux une sorte de bruissement, un froissement d’ailes.
Ils lèvent ensemble les yeux. Quatre oiseaux volent dans le ciel. On voit distinctement un couple et deux petits.

A PROPOS DES AUTEURS

Monique Ribis a écrit des contes et des histoires pour les enfants édités par les PEMF (Publications de l'Ecole Moderne Française) où elle était responsable de la rédaction d'une revue pour les plus jeunes après avoir été vingt ans dans l'enseignement. Aujourd'hui, elle continue à écrire pour la jeunesse et ses récits sont édités dans diverses maisons d'édition. Elle est cofondatrice de l'association Lire à Porquerolles qui a organisé de nombreuses fêtes du livre sur cette île.
Barbara Martinez - Un jour, alors que je savais à peine lire et écrire, j'ai découvert un livre dans une librairie. Il s'agissait d'un album de Binette Schroeder : Ratatatam. Je garde encore ces illustrations gravées dans ma mémoire. Pour la première fois, je réalisais à quel point les livres et leurs illustrations pouvaient me faire voyager. Vers l'âge de dix ans, j'ai commencé à dessiner, à dessiner pour raconter mes histoires. Lorsque j'ai appris qu'il existait des écoles pour apprendre à dessiner, et surtout pour apprendre à illustrer et écrire des livres, j'ai tout fait pour réussir le concours d'entrée de l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg. Depuis mon diplôme, d'autres expériences ont enrichi mon travail et mon univers.

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Couverture

Contes d’Orient et d’Occident
 1.  Histoire d’Aladdin Roi de l’Yemen
William Beckford
 2.  Les Quatre Talismans
Charles Nodier
 3.  Contes de Fez
Anonyme
 4.  Contes de l’Alphabet I
E. & B. de Saint Chamas
 5.  Contes de l’Alphabet II
E. & B. de Saint Chamas
 6.  Contes de l’Alphabet III
E. & B. de Saint Chamas
 7.  Contes de Berbérie
José Féron Romano
 8.  Nouveaux contes de Fez
Anonyme
 9.  Le prince dont l’ombre était bleue
J. Féron Romano et E. Tabuteau
10.  Contes des six trésors
E. & B. de Saint Chamas
11. Qamar az-Zaman et la princesse de la Chine
M.-C. Baillaud
12. Contes du Japon
Mayumi Watanabe
13. Le roi qui aimait les contes I
Boubaker Ayadi
14. Le roi qui aimait les contes II
Boubaker Ayadi
15. Le roi qui aimait les contes III
Boubaker Ayadi
16. Histoires de trolls et autres contes nordiques
Monique Ribis

Titre

Copyright

Monique Ribis
L’auteure a passé la moitié de sa carrière dans l’enseignement public, l’autre dans l’édition en tant que secrétaire de rédaction de revues du Mouvement Freinet.
Elle a écrit de nombreux contes pour enfants édités aux Publications de l’École Moderne Française. Aujourd’hui elle coanime, sur l’île de Porquerolles, une association qui vise à promouvoir la lecture : « Lire à Porquerolles ».
Barbara Martinez
Barbara Martinez intègre en 1997 l’École des arts décoratifs de Strasbourg, avec une spécialisation en illustration. Durant ces études, elle passe notamment 3 années dans l’atelier de C. Lapointe.
En plus de  l’illustration, elle pratique également la gravure.
Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.
© 2010 éditions dujasmin
Dépôt Légal : 2e trimestre 2010
www.editions-du-jasmin.com
ISBN 978-2-35284-721-2
Avec le soutien du
DU MÊME AUTEUR
Histoires pour la revue Jilou (Editions PEMF), 1996 à 1999
Contes pour la revue Grand J (Editions PEMF), années 90
Le Carnaval de Julie, Collection « Côté Pile-Côté Face » (Editions PEMF), 1999
L’étrange trésor de l’île Vanille, Jeunesse L’Harmattan, 2002
Amayas le guépard, franco-arabe, Coll.multilingue, L’Harmattan, 2006
DU MÊME ILLUSTRATEUR
(BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE)
Oscar l’Escargot, éditions Point de Suspension, 2008
Pour Mon Ours Blanc,éditions L’idée Bleue, 2008
Le Tigre Amoureux, éditions Le Minibus, 2006
Le bal des étoiles, éditions Le Minibus, 2006
La gravitation ou pourquoi tout tombe toujours, éditions Le Pommier, 2005
Prince Dragon, éditions Lirabelle, 2005
Chine, éditions Grandir, 2005
Dièse l’enchanteur, éditions Lirabelle, 2005
Nuage, éditions Grandir, 2004
Un petit creux, éditions Lirabelle, 2003
Les Zigalos, éditions Grandir, 2002

Dédicace

À Kristin Lind qui, du haut de son ciel, m’envoie de la poésie plein la tête.
À Frédérique, ma fille, qui a créé de ses mains le personnage de Turlufine.
A Suzanne Forslund,

Turlufine

Kristine Turlufine n’est ni française, ni anglaise, ni javanaise. Elle n’est pas non plus chinoise, danoise ou suédoise. En fait, elle n’a pas de nationalité et n’habite nulle part.
Tu penses peut-être qu’elle n’existe pas ? Eh bien détrompe-toi puisque je l’ai rencontrée.
Je me promenais sur la plage, à la tombée de la nuit et marchais parmi les débris que la mer rejette pendant les tempêtes. C’était une soirée calme et chaude comme il y en a souvent l’été. Un peu fatiguée, je me suis assise sur un rocher. C’est alors que quelque chose de bizarre m’a chatouillé le pied.
D’un bond je me suis levée. Une drôle de petite femme était là, tout près de moi. Elle m’arrivait au mollet. La robe de brindilles sèches qu’elle portait était si légère que je pouvais voir au travers. Des plumes d’oiseau lui servaient de collier. Son museau d’algues séchées s’allongeait sans fin. Il lui donnait des airs de souris coquine. Ses petits yeux en escargot brillaient de malice.
Elle était si fragile qu’un peu de vent aurait pu la détruire. Sa robe serait partie d’un côté, les plumes de l’autre et son museau de souris serait tombé dans le sable. Fort heureusement, le vent ne soufflait pas.
Au moment où j’allais l’interroger, elle a posé sa main sur ma bouche et m’a parlé avec un accent chantant et une voix chaude.
Elle m’a dit sans plus attendre :
—Aimes-tu les histoires ?
—Heu ! Mais qui êtes-vous ?
—Peu importe ! Réponds-moi. Aimes-tu les histoires ?
—Eh Bien… Oui ! Beaucoup.
Éberluée, je regardais ce petit bout de femme, mince comme un fil de fer et fine comme une souris. Je ne savais pas d’où elle venait ni où elle allait. Je ne connaissais pas son nom. C’est bien plus tard qu’elle m’a dit s’appeler Kristine Turlufine. Elle passait sa vie à voyager et à inventer des histoires qui variaient selon les pays traversés.
Ce soir-là, elle voulait me raconter des histoires nordiques et j’étais là pour l’écouter. Personne au village ne m’attendait. J’ai étiré mes jambes fatiguées et me suis allongée sur le sable.
J’ai croisé les mains sous ma nuque dans une pose nonchalante.
Dans le jour qui continuait à baisser, près des fantômes des bois flottés, mon étrange compagne a commencé à parler.
Je suis revenue le lendemain soir et les jours suivants. Chaque soir j’avais droit à une nouvelle histoire et Turlufine est devenue mon amie.
Le septième soir elle s’est évanouie dans le noir et je ne l’ai jamais revue.
Si tu te promènes sur une plage et que tu trouves, posée sur le sable, une sorte de poupée fine au corps fait de brindilles sèches, au museau de souris coquine et aux petits yeux en escargot brillant de malice, ce sera elle, Turlufine, se reposant de l’un de ses nombreux voyages.
Alors, approche-toi et tend l’oreille, elle aura sûrement une histoire à te raconter.

Hippocampus

Hippocampus était un hippocampe en bois sculpté accroché à la proue d’un vieux voilier à la coque de bois.
Ce bateau avait pour nom Gamla Hilda.
Le capitaine était un vieil homme qui naviguait dans la mer Baltique. Il avait une femme, Chestin, aussi âgée que lui.
Comme Chestin n’avait jamais eu d’enfant, elle soignait avec amour leur cheval de bois.
Chaque fois que le navire était à terre, elle prenait une échelle pour parvenir à sa hauteur et le nettoyait. Elle débarrassait ses yeux et ses narines des algues séchées qui les obstruaient. Elle enlevait le sel qui le recouvrait puis passait sur son corps une huile douce et parfumée qui le protégeait des embruns salés.
Un jour, alors qu’elle était en train de nettoyer l’une de ses oreilles, elle eut la surprise de l’entendre parler.
Il lui dit ceci :
—Femme, je m’appelle Hippocampus. Je ne connais pas ton nom mais je sais que tu es bonne. Rends-moi un service. Emmène-moi vers les mers du Sud. J’ai senti des ondes contre la coque de ce bateau. Des ondes qui me disent que mes frères hippocampes des mers chaudes sont en grand danger. Je veux les rejoindre pour tenter de les aider. Il se passe quelque chose de grave là-bas. Je t’en prie, aide-moi !
Chestin ouvre de grands yeux et regarde l’hippocampe avec étonnement. Voilà que j’entends des voix ou que je rêve sans dormir, se dit-elle.
Mais de nouveau l’animal insiste :
—Femme, m’as-tu entendu ? Il faut que j’aille rejoindre mes frères des mers du Sud. Ils courent un grand danger. Tu es la seule à pouvoir m’aider.
Impressionnée, Chestin ne parvient pas à proférer un seul mot. Elle range en hâte l’échelle de bois et se précipite vers la cabine du bateau.
Sven est penché sur la table à carte où il mesure au compas la prochaine distance à parcourir.
—Sven ! Oh ! Sven ! s’écrie-t-elle, il arrive quelque chose de terrible. L’hippocampe m’a parlé. Il m’a dit qu’il s’appelle Hippocampus et que…
Elle s’interrompt parce que son mari la regarde avec inquiétude. Il pose sa main sur le front de sa femme pour savoir si elle n’a pas de fièvre.
Mais elle le repousse fermement et continue à se taire. Elle a compris tout à coup que personne, même pas son mari, n’est en mesure de croire une chose pareille.
Elle fait quelques pas en arrière et sort sur la pointe des pieds. Sven reprend ses mesures sur la table à carte en marmonnant entre ses dents :
—Folle ! Complètement folle !
Il connaît bien sa femme. Il sait que pendant les voyages en mer, elle parle aux mouettes, rit avec les dauphins, joue avec les délicieux trolls des mers et chante parfois avec eux.
De temps en temps, quand il est de bonne humeur, ça le fait sourire.
Chestin descend dans le carré qui leur sert de pièce à vivre. C’est un vaste espace sous le pont du bateau. Il est confortablement meublé de fauteuils de bois recouverts de peaux d’ours blanc, d’un poêle qui ronfle doucement l’hiver, d’étagères de livres et de disques. Une immense peau de renne recouvre le sol.
Dans cet univers propice à la détente et au repos, Chestin aime rêver en lisant des aventures de marins extraordinaires.
Ce jour-là elle va droit à l’Atlas du monde et cherche la route à suivre pour atteindre les mers du Sud. Elle aime tant l’aventure qu’elle est prête à aider Hippocampus et à l’emmener là où il le désire.
La nuit suivante, tandis que son mari ronfle bruyamment sur sa couchette, elle monte pieds nus sur le pont du bateau, entre dans la cabine, trace au compas le chemin à suivre et, en avant toutes, le grand navire met le cap vers les mers du Sud.
Tandis que Gamla Hilda navigue calmement sous voile dans la brise du matin, Chestin enjambe les bouées et les cordages et parvient à la proue du navire. Elle se penche pour chuchoter à l’oreille d’Hippocampus :
—Ami, nous partons. J’ai entendu ton message. Tout est paré à bord pour les mers du Sud. Si tu as quelque chose à me dire, rappelle-toi que je m’appelle Chestin.
—Bravo Chestin ! lui répond tout aussi bas Hippocampus, je le savais, tu es la plus merveilleuse des femmes mais, maintenant, méfie-toi du mauvais génie des mers, à tout instant il peut nous barrer la route.
Au moment où Hippocampus prononce ces mots, un éclair aveuglant déchire le ciel, à l’avant du navire. Un génie en forme de flammes apparaît aux deux complices. Il semble vouloir mettre le feu au navire. Hippocampus le reconnaît tout de suite. C’est Brutus, le génie malfaisant des mers, celui qui ensorcelle les marins imprudents et fait couler leurs bateaux. Sven lui avait échappé autrefois et depuis Brutus lui vouait une haine tenace.
Le cheval de bois connaît le principal défaut de Brutus : la gourmandise.
—Vite ! crie Hippocampus à Chestin, jette-lui une friandise.
Chestin fouille dans ses poches et y découvre une galette au sucre qu’elle y avait laissée. D’un geste rapide, elle la jette à l’eau. Brutus se précipite pour l’attraper et la dévorer. Au moment où la galette touche la surface, le génie enflammé plonge dans la mer où il s’engloutit et s’éteint aussitôt.
—Hourra ! applaudit Hippocampus. Tu es vraiment la plus forte. Je suis heureux d’avoir mis mon sort entre tes mains. Maintenant en route pour les mers du Sud !
Quand Sven se réveille et se frotte les yeux sans comprendre où il se trouve, le bateau a déjà parcouru de nombreux miles.
Pendant ce temps, loin, très loin, dans les mers du Sud, des millions d’hippocampes se sont regroupés au large de l’île des Tempêtes. Ils nagent entre deux eaux non loin de la surface et se serrent les uns près des autres. Leurs petits corps presque immobiles, couverts de filaments épars, forment comme une immense chevelure sous la mer.
L’un d’entre eux se détache du groupe et s’adresse à tous les autres d’une voix forte :
—Frères ! Notre espèce est menacée. Non seulement les médecins chinois nous utilisent pour soi-disant guérir certaines maladies des hommes mais les pêcheurs nous traquent vivants. Ils nous vendent à des marchands d’aquariums qui gagnent de l’argent avec ce commerce. Ou bien ils nous font sécher et on nous achète en souvenir de voyage. Notre nombre diminue sans cesse et bientôt nous disparaîtrons des mers de ce monde. Il faut faire quelque chose pour arrêter ce massacre.
Les hippocampes venus de toutes les mers du monde au péril de leur vie, secouent d’avant en arrière leurs belles têtes de cheval comme s’ils étaient sur un manège. Ils ont entendu le message. Leurs queues bien accrochés à des algues, ils cherchent des solutions à cette situation catastrophique.
Une mère hippocampe des Sargasses qui a résisté aux enlèvements grâce aux fils épais qui recouvrent son corps et la font ressembler à une algue, déclare :
—Il faudrait nous cacher mais où ? Les bateaux sillonnent les mers et pas un coin de l’océan ne leur échappe. Il y en a moins dans les mers polaires mais elles sont trop froides. La glace nous tuerait.
—Et si chacun de nous s’enroulait dans une grande algue, nous serions comme déguisés et personne ne nous reconnaîtrait ? propose un jeune.
—Nous serions bien obligés de sortir pour nous nourrir et puis la mer est parfois si forte qu’elle arracherait cette protection et l’emporterait au loin, fit remarquer un vénérable grand-père.
Pendant des jours et des jours, les hippocampes cherchent des solutions pour échapper aux hommes.
Sur Gamla Hilda, Sven, Chestin et Hippocampus aidés par des vents favorables, progressent rapidement.
Le départ avait été un peu mouvementé. Sven ne voulait absolument pas quitter les eaux de la Baltique et dévier sa route. Il avait été très en colère en apprenant que Chestin avait modifié le parcours qu’il avait préparé. Quand celle-ci lui avait expliqué la raison de leur voyage, il n’avait pas cru un mot de cette histoire d’hippocampes à sauver. Il s’était calmé en pensant que les mers chaudes feraient du bien à ses rhumatismes.
C’est la raison pour laquelle, ils naviguent maintenant joyeusement vers l’Océan Indien, au cœur des mers chaudes.
Hippocampus est resté muet depuis le départ. Chestin va souvent le voir et se penche au-dessus de lui. Il ne dit rien. Absolument rien ! Son calme n’est qu’apparent. En vérité, ses yeux scrutent le fond de l’eau et son corps de bois, impassible, étudie les ondes qui viennent régulièrement frapper la coque du navire.
Un matin Sven s’écrie du fond de la cabine :
—Latitude 51 ! Longitude 40 ! Nous entrons dans les eaux de l’Océan Indien !
Là-bas, à plusieurs miles de distance, les hippocampes en détresse poursuivent leurs échanges.
Alcyon, un mâle en provenance des mers de corail va parler. La poche qui se trouve sous son ventre est toute gonflée. Elle contient quelques centaines d’œufs prêts à éclore.
Il dit, en s’adressant à tous :