Hunter Black - Noemie H.R - E-Book

Hunter Black E-Book

Noemie H.R

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Beschreibung

Hunter Black a tout pour lui. Les filles, le charme, la popularité, et il est aussi le capitaine de l'équipe de football de l'université. Il a tout, surtout des difficultés dans certains cours. Mary Adam est intelligente, beaucoup trop intelligente. Elle est aussi solitaire, enfin pas tout à fait, heureusement que sa meilleure amie Tina est là pour la soutenir. Quand un enseignant organise des binômes de travail, Hunter et Mary se retrouvent ensemble, ce qui déplaît fortement à cette dernière. Mais Hunter cache un secret, un lourd secret. Et rien n'empêchera Mary de le découvrir. Mary est-elle prête à subir les conséquences de celui-ci ?

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Seitenzahl: 196

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Nous sommes tous des naturels. Certains sont simplement surnaturels.

Sommaire

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Prologue

Chapitre 1

Mary

Ce matin, je suis en retard. Cela ne m’arrive jamais. Comment j’ai fait pour ne pas entendre mon réveil sonner. Mon lit est en désordre et encore recouvert des fiches révision de la veille.

Les études sont la chose la plus importante dans toute ma vie. Je suis faite pour ça. Mes parents ont toujours dit que j’étais la petite surdouée de la famille. Ce qui n’était pas le cas de mon frère aîné, Damon. J’ai toujours su que le petit froid qu’il y a eu entre nous était dû au fait que nos parents me préfèrent à lui. Et pourtant je n’ai rien fait pour, bien au contraire. J’ai toujours été une enfant agitée pour leur prouver que mon grand-frère était bien mieux que moi, mais ça n’a jamais fonctionné.

À l’âge de 5 ans, j’arrivais à lire des illustrations. À 6 ans, j’ai commencé mes premières multiplications, et à 7 ans, j’ai lu mon premier roman, un roman de 250 pages. Puis j’ai enchaîné des tonnes et des tonnes de livres, ma bibliothèque en est remplie. Les professeurs ont toujours voulu me faire passer une classe. Mais je n’ai jamais accepté. Je ne voulais pas que mes camarades pensent que j’étais valorisée par rapport à eux. Même si j’ai appris avec le temps que l’avis des autres m’importait peu, et que le mien est beaucoup plus important.

C’est surtout que je ne voulais pas quitter Tina, ma seule et unique amie. Nous avons grandi ensemble, et j’ai bien l’intention de continuer à être amie avec elle tout au long de ma vie. Des amitiés comme ça, il n’y en a pas à tous les coins de rue. Je crois en la nôtre. Rien ne nous a séparées. Que ce soit les garçons, les vacances loin l’une de l’autre, ou encore notre choix d’étude. Car même si nous avons choisi des chemins différents, nous sommes dans la même université. Pas de colocation pour nous. Non, ça aurait détruit ce que nous avons créé. Tina est fêtarde, je suis studieuse, ça n’aurait jamais collé, et on aurait fini par briser ce que nous avons construit.

— Mary, tu es en retard, me réprimande-t-elle, j’ai eu le temps d’aller chercher ton cappuccino, et de boire mon café.

C’est notre petit rituel du matin. Nous nous retrouvons devant le café du coin avec Tina, et nous déjeunons ensemble sur le chemin de l’université.

— J’ai eu un problème de réveil, lui grogné-je.

Elle hausse un sourcil blond. Elle non plus ne comprend pas comment j’ai pu avoir un souci avec mon horloge. Tous les jours, je fais bien attention à activer l’alarme, et ce matin, elle n’a pas voulu fonctionner. J’ai de la chance que mon corps a pris l’habitude de se lever à la même heure. Bon d’accord, je me suis quand même réveillée une demi-heure après. Ça me met en rogne de ne pas être à l’heure.

Je m’active à boire mon nectar avant de rentrer dans l’établissement.

Tina est une fille très connue ici, et je suis son amie invisible. Chaque personne lui dit bonjour, ou lui fait un signe de la main. Je me suis habituée à cette scène, et ça ne me dérange pas, loin de là. Je préfère être invisible à leurs yeux. La popularité est loin d’être ce que je préfère. Devoir se créer une image pour plaire aux autres, très peu pour moi.

Quand je m’apprête à finir ma boisson, je me fais bousculer. Tout le jus tombe sur mon t-shirt blanc. Génial, il ne manquait plus que ça. Je me redresse vivement.

— Hey, tu ne peux pas faire attention où tu marches ?

La tête brune de Hunter Black et de ses sbires me rient au nez.

— Non, mais quel abruti ! lui hurlé-je dessus.

De nouveau ils sourient et partent en direction de la salle de cours.

Je déteste ce mec. Il se croit supérieur à tout le monde, et il pense avoir le droit de faire ce qu’il veut. Depuis le primaire, je ne l’ai jamais supporté. Il y a quelque chose chez lui qui me fait peur. Sa manière de parler est brusque, j’ai toujours l’impression qu’il agresse la personne face à lui. Ça doit sûrement venir de sa voix grave qui me donne la chair de poule. Et ses yeux bleus sont toujours de glace quand je le croise. Il me ferait presque peur, et pourtant je suis loin d’être une trouillarde.

— Mary, tu es en train de fantasmer sur Hunter ?

— Pas du tout, j’étais en train de me dire combien je le détestais.

Tina éclate de rire. Elle sait combien je ne le porte pas dans mon cœur, elle l’a toujours su, et toujours pu le constater dans mes faits et gestes.

Heureusement pour moi que je garde toujours un t-shirt de rechange dans mon sac. En sortant des toilettes, Tina m’attend pour que l’on puisse se rendre ensemble en cours.

Le premier cours de la journée est ma matière préférée, l’économie. Les chiffres, c’est mon truc. Je suis née pour ça. Les calculs sont faits pour moi. Bon, d’accord, j’exagère un peu, mais j’adore les maths.

C’est le seul cours que j’ai en commun avec ma meilleure amie. Mais elle a la fâcheuse tendance de parler en même temps que le professeur, c’est pour ça que nous sommes chacune à un bout de l’amphi. Je l’adore, mais pas autant que ce cours.

Monsieur Dajo est le meilleur enseignant qu’il soit. Il n’est pas mal pour son âge avec ses cheveux poivre et sel, et son regard de braise.

Récemment, il nous a proposé de faire des devoirs à deux. Bien entendu, c’est lui qui choisit les binômes. Et il n’oublie pas de nous le faire rappeler en fin de cours. Les devoirs à deux, je n’aime pas ça. Il y en a toujours un qui fait plus ses devoirs que l’autre, et ça finit mal.

Mon cerveau travaille pour moi, il ne travaille pas pour plusieurs personnes. Et je ne laisserai aucune chance à mon futur partenaire.

— J’espère que je suis avec toi, s’écrie Tina à l’autre bout de la pièce.

Je n’ai pas le temps de lui répondre que Monsieur Dajo prend la parole.

— Cette fois-ci, c’est un devoir différent de ce que je vous donne en temps normal, ce ne sont pas des calculs. Mais de la réflexion, je veux tester votre logique.

Puis Monsieur Dajo affiche les binômes sur le tableau d’affichage à l’extérieur de la salle. Un attroupement d’étudiants se forme devant les feuilles. C’est quand même impressionnant que les gens ne puissent pas attendre deux minutes, faire la queue et attendre leur tour.

— Tu me rappelles pourquoi il voulait faire un travail à plusieurs ? me demande Tina.

— Pour apprendre à travailler en groupe, et s’entraider. C’est une bonne idée, tu ne trouves pas ?

Tina hausse les épaules.

— Si je suis avec toi, ce sera une bonne idée, mais je sens que je vais me retrouver avec un crétin qui n’arrivera pas à me donner un coup de main.

Le verdict sera juste après la personne devant nous, qui par la même occasion met des plombes à trouver son prénom. Quand enfin elle se trouve, elle lève les bras en l’air en criant le prénom de la personne avec qui elle est. Elle a l’air contente, c’est le principal.

Tina se cherche, et je fais pareil. Elle se trouve avant moi. Et malheureusement, nous ne sommes pas ensemble.

— Génial, je suis avec Matt, il est canon, mais n’a pas grand-chose dans le cerveau.

Je ris à sa remarque.

— Aide-moi à me trouver.

Nos doigts parcourent toute la liste des prénoms. Quand enfin je me trouve, je change d’humeur, mon sourire s’évanouit, mon cœur loupe un battement. Est-ce que le monde a décidé d’être contre moi aujourd’hui ? Non, mais sérieusement ? Pourquoi je me retrouve avec cette personne ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça ? Monsieur Dajo a quelque chose à me reprocher ? Je ne comprends pas.

— Génial, on se retrouve à la fin des cours Bloody, dit mon binôme en criant au-dessus de mon épaule.

Mais pourquoi il m’a mise avec lui ?

— Va te faire voir Hunter, lui grogné-je, ce qui le fait rire de nouveau.

Ce mec passe son temps à rire.

Bloody ? Ouais, pour Bloody Mary. La légende urbaine que tout le monde connaît. Vous vous souvenez de cette femme, en robe blanche pleine de sang, que l’on appelle trois fois dans le miroir… Bloody Mary. C’est tellement hilarant d’avoir un surnom pareil venant de Hunter Black. Il ne doit pas être fort en traduction. C’est plus drôle de m’appeler Marie la sanglante, alors que son nom veut dire Chasseur Noir.

C’est l’hôpital qui se fout de la charité.

— Oh, tu te retrouves avec le sexy Hunter, ça va être génial, roucoule ma meilleure amie.

Nous n’avons pas les mêmes définitions du mot sexy, et du mot génial. Ça va être un cauchemar ! Hunter Black… Je n’arriverai pas à m’en remettre.

Merci d’avoir gâché ma journée, je vais penser à ça tout le temps maintenant !

Je me précipite vers le bureau de Monsieur Dajo.

— Monsieur Dajo, il y a possibilité de me changer de partenaire ?

Ses yeux bruns se posent sur moi, et son sourire s’élargit en coin de bouche.

— Mademoiselle Adam, votre compagnon ne vous plaît pas ?

— Pas du tout.

Il pose sa main sur mon bras. Je le trouve beaucoup trop tactile parfois, comme aujourd’hui.

— Vous aimez les défis ? me demande-t-il.

— Bien sûr.

Qui n’aime pas les défis ?

— Alors, prenez ce partenariat comme un défi à relever. Je peux compter sur vous ?

Sérieusement ? C’est tout ce qu’il a trouvé à me dire ?

Je hoche la tête poliment, mais mon cerveau me dit clairement : NON.

C’est ridicule, et ça n’en vaut même pas la peine. Hunter Black n’est pas un défi, c’est un échec à lui tout seul. Je suis certaine qu’il l’a fait exprès.

Que la journée de l’horreur commence !

Et ça n’a pas manqué, ce midi, je me suis retrouvée avec mon assiette de spaghettis bolognaise sur le pantalon, sans parler de la porte que je me suis prise dans la figure et qui a formé un vilain bleu sur mon front. Sans oublier que la batterie de mon téléphone a rendu l’âme. J’ai hâte de rentrer chez moi, de m’allonger sur mon lit et d’oublier cette affreuse journée.

— N’oublie pas que tu as rendez-vous avec ton binôme ce soir, me rappelle Tina en montant dans sa voiture.

Comme si je pouvais oublier une chose pareille.

Je grogne en montant dans ma voiture. Cette journée est une calamité.

Depuis maintenant une demi-heure, j’attends que Hunter pointe le bout de son nez. Je suis allée voir après son entraînement de football, car oui, Monsieur Black est aussi le capitaine de l’équipe de football. Et il n’y était pas. J’ai attendu une demi-heure de plus devant les portes de l’université avant de me faire virer par le concierge.

Super, il m’a posé un lapin. Je savais qu’il n’était pas sérieux pour les études, et même pour un petit devoir il n’arrive pas à le faire correctement. La mauvaise note me pend au nez, je n’ai jamais eu de mauvaises notes, mais je sais d’avance que je vais détester ça. Et même encore plus, je vais détester davantage ce Hunter Black !

Chapitre 2

Mary

— Quel Samsung avez-vous choisi ? me demande le vendeur.

C’est officiel, mon portable a définitivement rendu l’âme. Je pensais que c’était la batterie qui était déchargée et bien je me suis trompée, hier était bien mon jour de mal chance, et mon téléphone ne fonctionne plus. J’espère que ce n’est pas un nouveau jour sans soleil au-dessus de ma tête, parce que je ne suis pas d’humeur à accepter une nouvelle défaite.

Quand enfin je mets ma carte Sim dans mon nouveau téléphone, une dizaine de messages apparaissent. Il y a eu mort d’homme ? Parce que généralement, je n’ai pas autant de messages. Je n’en ai pas du tout même. D’ailleurs, je me demande pourquoi je suis allée m’acheter un nouveau téléphone alors que la seule personne qui m’envoie des messages est Tina.

Je prends le temps de rentrer à mon appartement avant de lire mes messages. Après tout, quelques minutes de plus ne changeront plus rien.

J’attrape mon courrier qui dépasse de ma boîte aux lettres, le dépose sur le comptoir, et m’installe sur mon canapé. Le bon vieux canapé de ma grand-mère. La femme la plus loyale qu’il puisse exister sur cette terre. Les souvenirs de ma grand-mère me reviennent en mémoire, mais de nouveau mon téléphone sonne m’indiquant un e-mail. Qu’est-ce que me veulent tous ces gens ?

[N’oublie pas Hunter, tu me raconteras tout :-D.]

[Tu fais la tête pour un devoir d’économie ?]

[Réponds-moi, Mary !]

[Très bien.]

[Mary, réponds-moi s’il te plaît !]

Tina s’est laché sur les textos.

Puis il y a ceux de ma mère qui me demande de mes nouvelles, et encore un autre dont je ne connais pas le numéro.

[Salut Bloody, je me suis permis de prendre ton numéro au secrétariat. C’est mort pour ce soir, j’ai un rendez-vous important. On remet ça demain à 18h ? À plus.]

Hunter ? Il m’aurait prévenue, mais comme je n’avais pas de batterie je ne pouvais pas le voir. Je lui réponds.

[Tu es ?]

Je préfère ne pas tirer de conclusion trop vite, même si je n’avais personne à voir hier soir mis à part lui. Sa réponse ne se fait pas attendre.

[Hunter.]

Je lui réponds maintenant ou j’attends encore un peu avant de répondre ? J’attends encore, après tout, j’ai attendu pendant une heure hier soir pour rien.

Je réponds aussi à ma mère, et enfin à Tina en lui disant que mon téléphone m’a lâché et que je viens seulement d’en récupérer un. Heureusement pour moi, elle me pardonne toujours assez rapidement.

Nous ne nous fâchons jamais longtemps. La seule et unique fois où nous nous sommes pris la tête, c’était lors d’une soirée, la seule soirée à laquelle j’ai assisté soit dit en passant. J’ai eu le malheur de me faire draguer par le mec après qui elle courait. Si elle m’avait dit que c’était lui au lieu de simplement me donner son nom, ça ne serait sûrement pas arrivé. Et pour ma défense, je déteste me faire cajoler de compliments, surtout par un mec qui est soûl. Enfin, voilà toute l’histoire. Tina a cru que je faisais pareil que lui, elle a préféré croire un mec bourré au lieu de croire sa meilleure amie. J’ai été vexée, et comme je suis très rancunière, je ne l’ai pas oublié, mais je lui ai pardonné.

C’est ça le rôle d’une amie. Même si je lui en ai voulu, j’ai accepté ses excuses.

En parlant du loup, elle m’appelle.

— Oui, Tina.

Elle est tout essoufflée quand elle me répond.

— Ah, enfin tu donnes un signe de vie, je commençais à m’inquiéter.

S’inquiéter ?

— Pourquoi serais-tu inquiète ?

— Tu n’es pas au courant ?

— Au courant de quoi ? lui demandé-je

Elle attend quelques secondes avant de me répondre.

— Hunter a eu un accident de voiture.

Comment ça un accident de voiture ? Il a répondu à mon message il y a quelques minutes, et il n’a pas annulé notre rendez-vous de ce soir.

— Quand ça ?

— Hier soir.

Je ne comprends plus rien.

— C’est impossible, il m’a envoyé un message tout à l’heure.

— Tu es sûre que c’est lui ? Parce qu’il était dans un état critique d’après Mandy.

Mandy… Je déteste cette fille. C’est une amie de Tina, qui est collée toute la journée à l’équipe de football. Et c’est la première pour raconter des ragots sur toutes les personnes qui croisent son chemin. J’y ai eu le droit aussi. D’après l’imagination débordante de Mandy, la nuit, je dors en chemise de nuit blanche, tachetée de sang, le sang de mes victimes… Bloody Mary… Je serais sortie des miroirs des personnes qui m’ont appelé, et je les aurais égorgées. Un raisonnement, tout à fait normal. Surtout à l’approche d’Halloween. Et tout le monde l’avait prise au sérieux. Sérieusement ? C’était du n’importe quoi.

— Mandy est la première à raconter des bobards, tu es sûre que c’est vrai ?

— J’ai une photo de sa voiture, et on ne peut pas dire que l’on peut encore rouler avec. Je te l’envoie. Mais avant tu vas me dire comment était ta soirée hier soir avec lui.

Je souffle

— Il n’était pas là, il m’a posé un lapin.

Bon d’accord, ce n’est pas tout à fait vrai.

— Oh, le petit con.

— Il m’avait envoyé un SMS, mais je ne l’ai reçu que ce matin sur mon nouveau téléphone.

Tina continue de me parler de Hunter, chose qui ne me passionne pas tellement, mais je lui fais quand même la conversation.

Quelque chose cloche. Pourquoi m’aurait-il répondu si son accident était réel ? Pourquoi n’a-t-il pas décalé notre séance de travail ? C’est étrange.

En raccrochant avec Tina, la photo que j’ai reçue avec la voiture de Hunter est dans un état déplorable. Il est clairement impossible de sortir indemne d’un accident pareil. La voiture noire a le toit complètement écrasé, le devant de la voiture est rentré, elle ressemble plus à un cube qu’à une voiture. Comment est-il possible d’avoir un accident comme celui-ci ?

Je décide de répondre à Hunter.

[Toujours d’accord pour ce soir ?]

Quelques secondes après, je reçois un nouveau message.

[Toujours OK Bloody. Viens chez moi vers 18h, je commanderai des pizzas.]

Ce n’est pas normal. Mais bon, après tout, s’il est disponible pour travailler, je ne vais rien lui reprocher.

Je ne réponds pas à son message et me lance dans les révisions et mes devoirs. Je suis accro aux études. Jamais je n’ai oublié un devoir, je n’ai jamais séché ni même loupé une journée de cours, malade ou pas. Les profs disent de moi que je suis une élève modèle, et j’adore l’entendre, parce que je fais tout mon possible pour y arriver. J’ai l’intention de tout faire pour avoir mon année, puis mon diplôme et enfin avoir le travail de mes rêves, professeur de mathématique. Bon, j’avoue que ce n’est pas le rêve de tout le monde, mais c’est le mien.

Je suis tellement absorbée par mes devoirs que je ne regarde pas l’heure, et c’est en entendant un nouveau message que je sors de ma transe.

[Tu es en retard.]

Effectivement, j’ai passé l’heure de vingt minutes.

[J’arrive tout de suite.]

Encore une fois, je suis à la bourre.

Je me précipite dans ma voiture, et roule en direction de chez Hunter. Je n’ai pas besoin que Hunter me donne son adresse pour me rendre chez lui. Tout simplement parce que tout le monde sait où il habite. C’est là que presque toutes les soirées universitaires ont lieu.

Non je n’y vais pas, mais je sais où elles sont organisées.

Quand j’arrive devant son manoir, je m’aperçois que sa voiture y est. Pas le cube que j’ai eu le droit de voir en photo, non la vraie voiture, sur ses quatre roues, prête à prendre la route. Il y a quelque chose de louche dans tout ça. Comment ai-je pu avoir la photo de son accident de voiture si la voiture est la même que la veille ?

— Bloody, arrête de relooker ma voiture, et viens bosser.

Je ne l’avais même pas vu ni entendu sortir de chez lui.

Son manoir ressemble à celui des films d’horreur. Grand, tout de pierres grises foncées qui tire sur le noir, une grande porte en arrondi avec des gargouilles de chaque côté. C’est vraiment flippant.

— Je n’ai pas toute la nuit devant moi, me crie-t-il de la porte d’entrée.

Comme si je l’avais moi toute la soirée. Plus vite ce sera fait plus vite je serai tranquille.

J’entre dans son énorme maison, et je suis surprise par la décoration. Je m’attendais à quelque chose de plus ancien, des cadres sur tous les murs, des flambeaux, des pierres apparentes, mais je me suis trompée sur toute la ligne. Son intérieur est moderne, très moderne, tout peint de blanc et de gris. C’est très lumineux et on s’y sent comme chez soi. Mais je ne suis pas chez moi.

— Bloody, par ici, me crie une nouvelle fois Hunter, mais du fond du couloir.

Je me dirige vers la pièce où il se situe. Il doit me prendre pour une folle à détailler toute sa décoration.

— Tu n’es jamais venue ici ?

— Pour quoi faire ?

Il hausse les épaules.

— Je ne sais pas, lors d’une soirée peut-être.

— Très peu pour moi vos fêtes débiles.

Il sourit avant de faire aller sa tête de droite à gauche.

— Décontracte Bloody, je te sens sur les nerfs.

Je ne suis pas sur les nerfs, c’est juste que cet endroit me fait ressentir quelque chose de bizarre, mon corps est survolé de frissons, je ne me sens pas à l’aise. Mes jambes ont envie de courir vers la sortie, mais mon cerveau m’oblige à rester pour notre devoir.

Je sors un stylo, avec le sujet. Comment modifier l’économie du pays. Je pensais que ça allait être des calculs ou autre, mais pas un sujet de ce style. Pourquoi nous donner un sujet qui n’est pas en rapport avec la matière ?

Génial, on n’est pas sorti de l’auberge.

— Bon, eh bien, c’est facile.

Je regarde Hunter incrédule.

— Comment ça, c’est facile ?

— On prend les programmes des anciens candidats électoraux, et on les modifie. Ce qui ne nous convient pas, on l’arrange à notre sauce, et le reste on le laisse intact.

Il est sérieux ?

— Et tu penses que Monsieur Dajo va se laisser berner par un truc pareil ?

De nouveau, il sourit.

— Je ne suis peut-être pas une flèche en économie du pays, mais je suis sûr à deux cents pour cent que ça va fonctionner.

Le problème c’est que je ne suis pas pour la triche, mais pour passer le moins de temps possible avec Hunter, je ne suis pas contre.

— Si tu le dis.

— C’est à toi de voir Bloody, c’est toi le cerveau de l’équipe.

Est-ce que je suis vraiment prête à faire ça ? C’est la chose la plus débile qu’il puisse exister, mais en même temps, ce n’est pas si bête. Personne ne retient jamais ce que les hommes politiques débitent sur l’économie qui pays, enfin surtout s’ils sont éliminés au premier tour. Donc oui, ça peut être pas mal.

— D’accord, on fait comme ça.

Chapitre 3

Mary