Jean Marc Governatori, écologiste inclassable - Mathias LEBOEUF - E-Book

Jean Marc Governatori, écologiste inclassable E-Book

Mathias LEBOEUF

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Jean Marc Governatori était mon invité dans « Leboeuf par les cornes » sur BTLV. Sujet de l’émission : « Quelle alternative au chaos ? ». Face à la crise sanitaire, économique et philosophique que nous traversons, je voulais demander à cet élu écologiste inclassable, ce politique « en vert et avec tous », quelles réponses apporter pour changer de paradigme et de modèle de société. Quelles étaient ses solutions face à l’impasse que nous semblons rencontrer ?
Libre, indépendant, iconoclaste, bravache aussi parfois, celui qui a osé dire sur France Inter qu’il détenait le meilleur cv politique de France, avait tout, non pas pour me « séduire », mais pour m’intéresser. Que l’on soit d’accord ou non avec ses propositions, elles méritent d’être questionnées, interrogées, développées. Et une émission n’y suffit pas. Ce livre d’entretiens et de témoignages est désormais là pour y répondre.


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Mathias LEBOEUF

Jean Marc Governatori, écologiste inclassable

Entretiens, témoignages, propositions

Histoire d’une rencontre

J’ai connu Jean Marc Governatori à la faveur d’une émission télévisée. Début décembre 2020, il était mon invité dans Leboeuf par les cornes sur BTLV. Sujet de l’émission : « Quelle alternative au chaos ? ». Face à la crise sanitaire, économique et philosophique que nous traversons, je voulais demander à cet élu écologiste inclassable, quelles réponses apporter pour changer de paradigme et de modèle de société. Quelles étaient ses solutions face à l’impasse que nous semblons rencontrer ?

Au passage, BTLV étant une chaine dédiée au mystère et à l’inexpliqué, nous rencontrons une grande difficulté à faire venir des responsables politiques, même quand il s’agit, comme ici, d’une émission de société. La plupart sont méfiants ou jugent le média trop minoritaire pour venir s’y exprimer. A quoi bon parler à quelques milliers de personnes qui, en plus, s’intéressent au paranormal ?

Jean Marc Governatori se moque du « qu’en dira-t’on ». Et n’a pas de préjugés. Il parle sans a priori à tout le monde. Il est venu et était content d’être là. Quelques minutes avant d’enregistrer, alors que je lui propose de le briefer sur le canevas de l’émission, lui toucher un mot de l’ordre des thèmes que nous allions aborder, il me signifie, de façon un peu bourrue, que ce n’est pas la peine. De toute façon, il répondra.

L’homme est comme ça : sans détour. Présence brute qui s’incarne dans sa carrure massive et dans son regard, franc et fixe. Il est là, entier, avec une certaine retenue, âpre au premier abord. A se demander s’il n’est pas un timide surmonté. Pas du genre en tout cas à vous passer la main dans le dos pour faire ami-ami. Il attend vos questions, sans appréhension ni méfiance. Pour une bonne et simple raison : sa parole est libre. Totalement libre même. Il dit ce qu’il pense, comme il le pense, même si cela doit paraitre « baroque » ou improbable. Ainsi, il n’hésite pas à vous déclarer tout de go, sans provocation ni forfanterie, qu’il veut « potagériser » la France. Et face à la surprise ou à l’amusement éventuel de son interlocuteur, il reste impassible.

Sa liberté de parole, Jean Marc Governatori l’a acquise à la faveur de son parcours d’entrepreneur qui lui a permis d’être totalement indépendant ; inféodé à personne ni à aucun parti. Mais surtout il l’a étayée sur une pensée structurée par le livre. Ce n’est pas parce qu’il parle librement qu’il le fait de façon irréfléchie. L’homme n’a rien d’un impulsif qui jetterait des idées au fil de sa parole.

Cela a été une grande surprise, en préparant l’émission, de découvrir que Jean Marc Governatori avait écrit plus de dix livres sur des thèmes aussi divers que l’emploi, la santé, le pouvoir d’achat, la crise et bien-sûr l’écologie. A l’heure où les politiques semblent en panne d’idées, lui prétend apporter une foule de réponses, souvent frappées au coin du pragmatisme et proches des gens qu’elles concernent.

Libre, indépendant, iconoclaste, Jean Marc Governatori avait tout, non pas pour me « séduire », mais pour m’intéresser. Que l’on soit d’accord ou non avec ses propositions, cela mérite d’être questionné, interrogé, développé. C’est ce que j’ai modestement fait lors de cette émission qui nous a rassemblé. Et l’heure d’antenne a filé à une vitesse folle, laissant sur le carreau un nombre important de sujets et un goût d’inachevé que le déjeuner que nous avons passé ensemble ensuite n’a pas réussi à faire passer.

Ce jour-là, nous nous sommes quittés sur l’horizon d’un entretien à réaliser pour un autre média, qui a entretemps disparu. Le désir de continuer à se parler s’est alors transformé en livre d’entretiens et de témoignages à découvrir dans les pages livrées qui suivent.

ML

Chemins devie

Nous allons ouvrir ce chapitre sur vos chemins de vie avec une question prospective : comment vous voyez-vous dans 10 ans ? quel est le chemin rêvé ?

Dans 10 ans, je serai un homme politique influent au niveau national qui aura pris sa part pour amener notre pays à une qualité de vie enviée par tous les pays du monde.

C’est un souhait que vous avez depuis longtemps ? Est-il difficile à réaliser ?

Devenir un élu national est plus rapide si on décide de s’insérer dans un parti conventionnel connu. En ce qui me concerne c’est plus compliqué puisque j’ai choisi la voie de l’écologie indépendante et non celle d’une écologie qui est déjà positionnée politiquement comme l’est à gauche Europe Ecologie Les verts. J’ai choisi un chemin plus long mais plus conforme à ma personnalité et surtout plus utile à l’intérêt général.

Pourquoi ?

EELV est un parti respectable, mais leur ligne politique a enfermé l’écologie politique en France sur un électorat restreint à la gauche. Leurs échecs aux Régionales et à la Présidentielle sont les conséquences de ce positionnement. Je comprends leur union avec Mélenchon pour les législatives mais c’est d’abord une affaire financière. Je note que José Bové et Dany Cohn-Bendit ont condamné cette union.

Vous voulez être un homme politique d’envergure nationale qui peut peser sur les choses, mais dans quel sens ?

Mon parcours associatif et mon parcours entrepreneurial m’ont vraiment montré toutes les problématiques de la société. En vivant sur le terrain, j’étais vraiment au fond de la marmite. Je voyais bien ce qui se passait en matière sociale, économique, sanitaire… Dans tous les domaines, j’ai bien vu que c’est vraiment l’action politique qui peut être efficace ou désastreuse. Et quand on constate la situation dans notre pays dans les domaines sociaux, économiques, financiers et sanitaires et dans tous les secteurs, force est de constater qu’il faut bien une nouvelle offre politique, avec un nouveau projet de société. Il se trouve que je porte ce projet, que j’ai une belle équipe et que je veux qu’il soit appliqué.

Nous allons faire un grand retour en arrière. Un chemin de vie, ça commence toujours par l’enfance. Quels souvenirs avez-vous de votre enfance ? Comment la qualifieriez-vous ?

J’ai eu une enfance heureuse. J’étais un enfant hyperactif, très sportif, tout le contraire de mes parents. Et d’ailleurs mon père qui était de descendance italienne et ma mère qui allait souvent en Italie de par le fait que je suis né à Nice, quand j’étais petit on m’appelait « Terremoto » ce qui veut dire tremblement de terre. J’ai toujours été très énergique. Je faisais beaucoup de sport, en l’occurrence du football. Ce qui est toujours lecas.

Hormis le sport, comment ça se passait à l’école ?

J’étais un bon élève, avec la particularité de lire à 10 ans Confucius, Bouddha, LaoTseu…

Comment en vient-on, à cet âge, à lire Confucius ?

Je crois à la réincarnation donc à la vieillesse des âmes. Je dois sans doute être une vieille âme qui fait que très jeune j’avais une certaine conscience. Certains à 3 ans sont capables de s’intéresser au piano, moi pas du tout. Je n’ai aucune compétence dans le domaine artistique. En revanche, j’ai une vraie conscience, une vraie ouverture d’esprit. Je me suis très rapidement intéressé à la façon d’être, j’ai beaucoup travaillé sur moi très tôt. D’ailleurs mes parents étaient un peu inquiets. Mes copains lisaient Astérix et les Pieds nickelés moi je lisais Lao Tseu, c’était un peu bizarre. Et quand j’étais adolescent, j’étais toujours surpris que mes copains sous la douche, après le foot, ne parlaient que de filles. Alors que moi, quand j’avais 16 ans je m’intéressais beaucoup à la naturopathie. Et j’ai suivi l’enseignement de Pierre Valentin Marchesseau, le père de la naturopathie.

Quelle était l’ambiance familiale ?

Mon père était menuisier et il travaillait beaucoup. Ma mère était mère au foyer. Moi, j’ai toujours été un enfant assez solitaire. Mes parents ont eu peu d’influence sur moi. Mes parents mangeaient quotidiennement de la viande, moi je suis devenu végétarien dès l’adolescence. Mon père fumait deux paquets de cigarette par jour, il était obèse, moi j’ai eu une vie très différente, j’ai toujours fait attention. Mais j’ai hérité de son problème de poids et du gène de la fourchette !

Le jeune de 20 ans que vous étiez, est-ce qu’il vous reconnaitrait aujourd’hui ?

Il serait fier de ce qu’il est devenu. Quand j’avais 20 ans, j’étais donc déjà Bac + 3 Je me destinais à devenir chef d’entreprise, mais je n’imaginais pas écrire tous ces livres, porter un projet de société et avoir la place que j’ai aujourd’hui dans l’écologie politique en France.

Et à ce jeune que vous étiez, qu’est-ce que vous aimeriez lui dire ?

Qu’il était vraiment trop soucieux de la performance économique. Aujourd’hui je m’aperçois que la performance économique et la compétition sont peu compatibles avec le bien être individuel et collectif. Par exemple, mes premiers enfants, je les ai très peu vus grandir. Je travaillais 80h par semaine. Alors que mes derniers enfants et celui que je viens d’avoir, je les verrai grandir. Je pense que je travaillais trop. Maintenant, si on croit à l’existence d’un plan de vie, parce que j’ai beaucoup travaillé, parce que j’ai bien réussi, je suis aujourd’hui indépendant financièrement même si l’action politique a absorbé 100% de mon cash. Et cela a contribué à faire ce que je suis devenu politiquement. Je suis libre, maître de mon temps et je ne dépends de rien ni de personne. Le côté « alimentaire » pollue quelques beaux potentiels politiques.

Puisque vous parlez de travail, nous allons aborder votre parcours professionnel. Vous avez commencé par faire une école de commerce, pourquoi ce choix ?

Je suis effectivement ce qu’on appelle « un bac +4 », diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Nice à Sophia Antipolis. En fait, j’ai toujours été attentif aux relations humaines. Cela m’a toujours intéressé. Une ESC confortait cet intérêt. Je voulais aussi devenir le meilleur chef d’entreprise possible. C’était une question de performance économique : devenir en France le numéro 1 d’un de mes métiers.

Vous devenez donc entrepreneur dans des domaines divers et vous connaissez rapidement la réussite…

J’ouvre mon premier magasin Fly au cœur de ma ville natale en 1981 : Nice. Mon équipe, mon travail actif et la qualité de l’enseigne qui démarre en France me permettent d’ouvrir plusieurs magasins dans le Sud Est et de devenir rapidement le premier franchisé de France. Mes résultats construisent la confiance des banques et j’en profite pour acquérir différents biens immobiliers à crédit dès ces années 80. En 1991 je suis d’ailleurs nommé meilleur Gestionnaire de France par le Mobilier européen (1 milliard d’euros de CA) qui réitèrera cette distinction en 1997. Cette même année je reçois le Trophée de l’Emploi par le ministre des PME, Jean Pierre Raffarin.

Vous venez de l’évoquer, vous avez reçu le Trophée de l’Emploi ; ça représente quoi pour vous ?

C’est un aboutissement. Je voulais être le meilleur patron de France. Employer, permettre à des centaines de personnes d’avoir un boulot solide, était une belle satisfaction. Ceux qui recrutent beaucoup plus que moi le font souvent à partir de partenariats avec les pouvoirs publics ce qui n’a jamais été mon cas. Trois ans plus tard j’ai tout arrêté.

Avant de venir à la cession de vos affaires, je voulais vous demander : quel type de patron étiez-vous ?

J’étais un patron assez atypique puisque lors de la vente de mes entreprises en 2000, j’avais une dizaine de PME, 400 salariés et je n’en dirigeais aucune. J’étais juste actionnaire principal. Et j’avais la particularité de donner le pouvoir aux gens de l’entreprise. Je considérais que chaque individu était patron de son activité propre. Le livreur était patron de son service, le comptable patron du sien… j’ai toujours été très délégatif. Mon leitmotiv c’était d’expliquer que nous étions tous responsables et que si sur un bateau, il y en 19 qui rament comme il faut et 1 qui rame mal, le bateau n’ira pas à la bonne destination à laquelle il doit aller. Nous sommes tous interdépendants. Je faisais beaucoup de réunions avec mes équipiers. Cela me plaisait beaucoup car j’ai vraiment une âme d’enseignant. Je leur faisais comprendre que le savoir être est capital. D’ailleurs, si toutes mes sociétés étaient aussi performantes, c’est parce que je ne recrutais pas des compétences mais du savoir-être. Une personne courageuse qui est capable d’ouverture d’esprit et de remise en question sera toujours efficace. Peu importe qu’elle soit bac -4 ou +4, chômeur ou pas, jeune ou vieux, blanc ou noir. La détermination cruciale, c’est la façon d’être de la personne. C’est la clé de mon succès et des très bonnes relations que j’avais avec mes équipiers.

Est-ce qu’on peut être patron, avoir de grosses affaires et rester « propre », ne pas faire de compromissions ?

La vie nous apprend que vous pouvez avoir un revenu mensuel de 500 euros comme de 50 000 euros et être infréquentable. Ce n’est pas le revenu qui fait la qualité humaine. La qualité humaine n’est fonction ni de votre couleur de peau, ni de votre religion ni de votre compte en banque mais de la façon dont vous pensez et agissez.

D’accord, mais quand on recherche la performance et l’efficience économique, est-ce qu’on est amené à faire des choix humainement difficiles ou éthiquement discutables ?

Une des difficultés quand on est chef d’entreprise, c’est quand vous devez licencier quelqu’un parce qu’il ne satisfait pas au poste où il est. Ça a toujours été pour moi des moments difficiles. Il y a des vies, une famille derrière cette décision ; mais l’intérêt collectif prime sur les situations individuelles. On peut bien sûr imaginer que, par souci de performance, on fasse des choses pas « adéquates ». Mais je tiens beaucoup à l’intégrité. En vingt ans de carrière j’ai eu un seul Prud’hommes, que j’ai gagné d’ailleurs. On peut rendre compatible la performance économique, l’intégrité et le respect des autres.

Alors que vous cumuliez les succès professionnels, vous décidez de vendre vos affaires. Qu’est-ce qui a déclenché cela ?

En 2000, après près de 20 ans de travail acharné où j’œuvrais 365 jours par an, sauf les années bissextiles, je décide de vendre mes affaires. Le fait générateur est le « départ » de mon père. Il avait cessé son activité professionnelle depuis 14 ans et nous étions très proches.

Ce dimanche matin 30 avril 2000 alors que je travaille comme d’habitude à mon bureau de Carros (Alpes Maritimes), je suis en ligne avec le directeur d’un magasin vauclusien pour parler de ses résultats du samedi. En effet, à cette époque je suis propriétaire d’un ensemble de PME qui rassemble 34 points de vente répartis en Ile de France et dans le Sud-Est de la France. Le groupe rassemble alors près de 400 personnes. Cette conversation téléphonique va être écourtée par un autre appel, de la clinique Saint Georges (Alpes Maritimes). Mon père y est hospitalisé depuis quelques jours pour un cancer du pancréas. On m’informe qu’il vient de décéder suite à un arrêt cardiaque puisqu’il n’a pas supporté l’opération qu’on venait de lui faire…

Je suis abasourdi, je raccroche avec mon autre interlocuteur en lui disant simplement « mon père vient de mourir », et je fonce à la clinique tout en prévenant ma famille proche…

Mon père avait pris sa retraite de chef d’entreprise le 1er janvier 1986 en me cédant les cinq magasins qu’il avait ouverts avec son frère. Son métier de menuisier et sa capacité de travail l’avaient bien servi dans cette démarche mais il était ce qu’on appelle « un bon vivant » et sans activité sportive, outre la cigarette, cela est rarement favorable à une belle longévité.

Comment réagissez-vous ?

Quand mon père est parti, j’ai été abattu pendant plusieurs mois. Je voyais que je n’avais plus la même flamme pour travailler. Alors que j’étais un homme d’affaires hyperactif, j’ai les jambes coupées par cette nouvelle et j’ai alors le sentiment que toute l’action professionnelle que je menais avec vaillance depuis 20 ans, l’était pour que papa soit fier de moi. J’ai donc décidé de vendre mes affaires qui étaient florissantes.

Cette décision a-t-elle été le fruit d’un long murissement ?

En fait, J’ai arrêté pour trois raisons concomitantes : la première, comme je viens de vous le dire, c’est le départ de mon père qui m’a énormément touché. Je me suis aperçu que je travaillais aussi pour lui faire plaisir. La deuxième raison, c’est que j’avais l’impression d’avoir atteint un sommet dans mon métier. Enfin, troisième raison, j’étais conscient des problèmes du monde et je serai plus efficace en politique. Il fallait que je me lance.

Ça n’a donc pas été une décision difficile à prendre ?

Non, cela a été rapide. Le 2 mai 2000, je téléphone à mon franchiseur dont j’étais largement le 1er franchisé (mon groupe réalisait autant de chiffre d’affaires que les 4 franchisés suivants) pour lui annoncer la mort de mon père et ma volonté d’arrêter de travailler. La bonne gestion de mon franchiseur et la place de mon groupe, permettent un accord financier rapide. Je perçois 7 millions de francs d’acompte dès le mois de juillet 2000 et le solde le 30 septembre. Cela a été aussi permis par la bonne volonté de ma sœur, actionnaire de l’entreprise comme moi, puisqu’elle consentit à ce changement professionnel brutal. Je vends les fonds de commerce mais je conserve « les murs » ce qui me permet de vivre désormais des loyers perçus et de disposer de temps disponible. Même si j’ai dépensé 5 millions d’euros, c’est-à-dire toutes mes liquidités, pour que la pensée politique de l’écologie centriste soit devenue audible en France.

Quand je pense à mon investissement en temps, 10000 heures bénévoles, 1500 nuits loin de ma famille, 1 million de kilomètres de train et tout ce fric dépensé, incroyable que les médias aient mis si longtemps pour s’intéresser à moncas !

Aviez-vous une idée précise de ce que vous vouliez faire ensuite ?

Le 1er octobre 2000, je me trouve donc sans emploi et avec 80 heures de travail hebdomadaire que j’assumais depuis 20 ans, à utiliser. A cette époque, j’ai 41 ans, je suis en pleine forme physique, je continue d’être outré par la passivité des pouvoirs publics de droite comme de gauche et j’ai l’intention de m’intéresser sérieusement à l’action politique.

Aucune envie de partir jouer au golf ?

Pas du tout !!!! je suis fidèle en sport aussi : je n’aime que le football et le tennis !

Quels enseignements avez-vous tiré de cette période où vous étiez entrepreneur ? Qu’est-ce que ça vous a appris ?