L'Échange - Voltaire - E-Book

L'Échange E-Book

Voltaire

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Beschreibung

Extrait : "LE CHEVALIER : Merlin ! MERLIN : Monsieur ! LE CHEVALIER : Connais-tu dans le monde entier un plus malheureux homme que ton maître ? MERLIN : Oui, monsieur, j'en connais un plus malheureux sans contredit. LE CHEVALIER : Eh, qui ? MERLIN : Votre valet, monsieur, le pauvre Merlin. LE CHEVALIER : En connais-tu un plus fou ? MERLIN : Oui assurément..."

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EAN : 9782335067279

©Ligaran 2015

Avertissement

Cette comédie fut représentée, sous le titre du Comte de Boursoufle, à Cirey, chez la marquise du Châtelet, en 1734. Elle en distribua les rôles aux personnes de sa société, s’en réservant un pour elle et un autre pour l’auteur. Voltaire paraît n’avoir point gardé le manuscrit de cette pièce, ni de celle des Originaux, qui l’avait précédée de deux ans ; et l’une et l’autre restèrent longtemps ignorées du public. Les plus anciens amis de l’auteur seulement en avaient conservé quelque souvenir. Nous avons entendu dire à M. d’Argental que Voltaire avait fait autrefois, au château de Cirey, des comédies fort gaies, entre autres un Comte de Boursoufle ; que même il y en avait eu deux de ce nom, et qu’on les distinguait par les dénominations de Grand et de Petit Boursoufle. La différence consistait apparemment en ce que l’une était en trois actes, et l’autre en un. En effet, on a trouvé, dans le catalogue des livres de M. de Pont-de-Veyle, l’indication d’un Comte de Boursoufle en un acte ; mais il y est rangé dans la section des opéras-comiques, ce qui doit faire supposer que l’auteur avait ajouté de la poésie à sa pièce. Nous ne connaissons point cet opéra-comique, et nous ignorons s’il existe encore.

Le 26 de janvier 1761, on représenta à Paris, sur le théâtre de la Comédie italienne, une comédie en trois actes, en prose, intitulée Quand est-ce qu’on me marie ? sans nom d’auteur. C’était le Comte de Boursoufle sous un autre titre, et avec d’autres noms de personnages. On ne soupçonna point que Voltaire en fût l’auteur anonyme : cela n’est pas surprenant ; mais ce qui paraît singulier, c’est que cette pièce fut jouée et imprimée dans la même année à Vienne en Autriche. Écrite d’abord avec une certaine liberté que le genre, le sujet, et la circonstance d’un pareil amusement comportaient, elle dut, en paraissant à Vienne, éprouver quelques modifications. On la mit en deux actes, avec un nouveau dénouement. Les noms des personnages y furent probablement ceux qui avaient été substitués aux anciens, sur le théâtre de la Comédie italienne, à Paris. Le comte de Boursoufle s’y trouve changé en comte de Fatenville ; le baron de la Cochonnière, Thérèse, Malaudin, Pasquin, madame Barbe, etc., sont remplacés par le baron de la Canardière, Gotton, Trigaudin, Merlin, madame Michelle, etc. Il est probable que les motifs des changements faits à la pièce, en 1761, étaient, non seulement de la rendre moins libre, mais encore d’éloigner ridée ou le souvenir de l’ancien Comte de Boursoufle et de son auteur.

Cette comédie paraît ici telle que l’auteur l’avait faite pour Cirey, mais avec le titre, les personnages, et quelques légères corrections de détail, tirés d’une seconde édition donnée à Vienne en 1765.

Prologue
Personnages du prologue

MADAME DU TOUR, VOLTAIRE.

MADAME DU TOUR
Non, je ne jouerai pas : le bel emploi vraiment ;
La belle farce qu’on apprête ;
Le plaisant divertissement
Pour le jour de Louis, pour cette auguste fête,
Pour la fille des rois, pour le sang des héros,
Pour le juge éclairé de nos meilleurs ouvrages,
Vanté des beaux esprits, consulté par les sages,
Et pour la baronne de Sceaux !
VOLTAIRE
Mais pour être baronne est-on si difficile ?
Je sais que sa cour est l’asile
Du goût que les Français savaient jadis aimer ;
Mais elle est le séjour de la douce indulgence.
On a vu son suffrage enseigner à la France
Ce que l’on devait estimer :
On la voit garder le silence,
Et ne décider point alors qu’il faut blâmer.
MADAME DU TOUR
Elle se taira donc, monsieur, à votre farce.
VOLTAIRE
Eh ! pourquoi, s’il vous plaît ?
MADAME DU TOUR
Oh ! parce
Que l’on hait les mauvais plaisants.
VOLTAIRE
Mais que voulez-vous donc pour vos amusements ?
MADAME DU TOUR
Toute autre chose.
VOLTAIRE
Eh quoi ! des tragédies
Qui du théâtre anglais soient d’horribles copies !
MADAME DU TOUR
Non, ce n’est pas ce qu’il nous faut :
La pitié, non l’horreur, doit régner sur la scène.
Des sauvages Anglais la triste Melpomène
Prit pour théâtre un échafaud.
VOLTAIRE
Aimez-vous mieux la sage et grave comédie
Où l’on instruit toujours, où jamais on ne rit,
Où Sénèque et Montaigne étalent leur esprit,
Où le public enfin bat des mains, et s’ennuie ?
MADAME DU TOUR
Non, j’aimerais mieux Arlequin
Qu’un comique de cette espèce :
Je ne puis souffrir la sagesse,
Quand elle prêche en brodequin.
VOLTAIRE
Oh ! que voulez-vous donc ?
MADAME DU TOUR
De la simple nature,
Un ridicule fin, des portraits délicats,
De la noblesse sans enflure ;
Point de moralités ; une morale pure
Qui naisse du sujet, et ne se montre pas.
Je veux qu’on soit plaisant sans vouloir faire rire ;
Qu’on ait un style aisé, gai, vif et gracieux ;
Je veux enfin que vous sachiez écrire
Comme on parle en ces lieux.
VOLTAIRE
Je vous baise les mains ; je renonce à vous plaire.
Vous m’en demandez trop : je m’en tirerais mal :
Allez vous adresser à madame de Staal :
Vous trouverez là votre affaire.
MADAME DU TOUR
Oh ! que je voudrais bien qu’elle nous eût donné
Quelque bonne plaisanterie !
VOLTAIRE
Je le voudrais aussi : j’étais déterminé
À ne vous point lâcher ma vieille rapsodie,
Indigne du séjour aux grâces destiné.
MADAME DU TOUR
Eh ! qui l’a donc voulu ?
VOLTAIRE
Qui l’a voulu ? Thérèse…
C’est une étrange femme : il faut, ne vous déplaise,
Quitter tout dès qu’elle a parlé.
Dût-on être berné, sifflé,
Elle veut à la fois le bal et comédie,
Jeu, toilette, opéra, promenade, soupé,
Des pompons, des magots, de la géométrie.
Son esprit en tout temps est de tout occupé ;
Et, jugeant des autres par elle,
Elle croit que pour plaire on n’a qu’à le vouloir ;
Que tous les arts, ornés d’une grâce nouvelle,
De briller dans Anet se feront un devoir,
Dès que du Maine les appelle.
Passe pour les beaux-arts, ils sont faits pour ses yeux,
Mais non les farces insipides ;
Gilles doit disparaître auprès des Euripides.