L'École du Prieuré - Arthur Conan Doyle - E-Book

L'École du Prieuré E-Book

Arthur Conan Doyle

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Beschreibung

Cette histoire raconte une étrange disparition d'un jeune garçon âgé de dix ans qui se nomme Lord Saltire (Arthur). Le petit garçon a été envoyé dans cette école par son père, il était triste à l'idée que sa mère soit parti vivre en France.

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Seitenzahl: 56

Veröffentlichungsjahr: 2020

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L'École du Prieuré

L'École du PrieuréL'ŒuvrePage de copyright

L'École du Prieuré

 Arthur Conan Doyle

L'Œuvre

Il n’a pas manqué d’entrées et de sorties dramatiques, sur notre petite scène de Baker Street, mais je ne puis rien me remémorer d’aussi soudain et d’aussi inattendu que la première apparition du docteur Thorneycroft Huxtable, licencié ès lettres, docteur en philosophie, etc. Sa carte, qui semblait trop petite pour porter tout le poids de ses distinctions académiques, le précéda de quelques secondes et puis il parut en personne – si vaste, si pompeux et si compassé qu’il était l’incarnation même de la maîtrise de soi et de sa solidité. Et pourtant, son premier geste, quand la porte se fut refermée derrière lui, fut d’aller en chancelant s’appuyer à la table, d’où il glissa à terre, de sorte que cette majestueuse silhouette se retrouva prostrée, sans connaissance, sur notre tapis de feu en peau d’ours.

Nous nous étions levés d’un bond et, pendant quelques instants, nous contemplâmes avec une silencieuse stupeur cette emphatique épave qui venait nous parler d’on ne savait quelle subite et fatale tempête survenue quelque part au loin, sur l’océan de la vie. Puis Holmes lui logea un coussin sous la tête et moi du cognac entre les dents. Le pesant visage, tout pâle, était couturé des rides du souci ; les poches, sous les yeux clos, avaient des teintes de plomb ; la bouche molle s’abaissait douloureusement aux coins et le menton pendant n’était pas rasé. Chemise et col portaient les souillures d’un long voyage et les cheveux dépeignés se hérissaient sur le crâne bien modelé. C’était un homme fort éprouvé que celui qui gisait devant nous.

– Qu’est-ce que c’est, Watson ? me demanda Holmes.

– Un épuisement total – peut-être simplement la faim et la fatigue, dis-je, l’index sur le pouls qui, presque imperceptible, révélait que le flux vital était mince et menu.

– Un billet de retour pour Mackleton, dans le nord de l’Angleterre, dit Holmes en l’extrayant du gousset du malade. Il n’est pas encore midi. Il est certes parti de bien bonne heure !

Les paupières plissées commençaient à papilloter et bientôt deux yeux gris, l’air égaré, nous regardaient. Un instant plus tard, l’homme était debout, le visage cramoisi de confusion.

– Pardonnez cette faiblesse, monsieur Holmes ; je suis un peu surmené. Volontiers, si je pouvais avoir un verre de lait et un biscuit cela irait tout de suite mieux, j’en suis sûr. Je suis venu moi-même, monsieur Holmes, pour être certain que vous repartiriez avec moi. Je craignais que nul télégramme ne vous convainquît de l’urgence absolue de l’affaire.

– Quand vous serez tout à fait remis…

– Je me sens très bien, maintenant. Je ne comprends pas comment j’ai pu ainsi tomber de faiblesse. Je désire, monsieur Holmes, que vous preniez avec moi le prochain train pour Mackleton.

– Mon collègue, le docteur Watson, peut vous dire combien nous sommes pris pour l’instant. Je suis retenu dans cette affaire des documents Ferrers et on va juger l’assassinat Abergavenny. Il faudrait un événement très important pour m’appeler hors de Londres.

– Important ! (Notre visiteur leva les bras au ciel.) Vous n’avez pas entendu parler du rapt du fils unique du duc d’Holdernesse ?

– Quoi ? le fils de l’ancien Premier ministre ?

– Exactement. Nous avons essayé que la presse n’en parle pas, mais il y avait un écho dans Le Globe d’hier soir. Je pensais qu’il avait pu vous venir aux oreilles.

Holmes étendit son long bras mince et prit le volume H de son encyclopédie de références.

– Holdernesse, duc de, sixième du nom… et ensuite tout un alphabet qui représente ses dignités et décorations… et là-dessus tout un palmarès qui énumère ses titres… lord, lieutenant du comté d’Hallamshire depuis 1900. Marié à Edith, fille de sir Charles Appledore en 1888. Héritier du titre (et fils unique) : lord Saltire. Possède environ deux cent cinquante mille hectares. Exploitations minières dans le Lancashire et le pays de Galles. Adresses : Canton House Terrasse ; château d’Holdernesse dans l’Hallamshire et château de Carston à Bangor, pays de Galles. Eh bien, eh bien ! c’est sûrement l’un des plus éminents sujets de Sa Majesté !

– Le plus grand et peut-être le plus riche. Je sais, monsieur Holmes, que vous avez une haute idée de votre profession et que vous êtes parfaitement prêt à travailler pour l’amour de l’entreprise. Je suis néanmoins en mesure de vous préciser que le duc a déjà proclamé qu’un chèque de cinq mille livres serait remis à la personne qui pourrait lui dire où est son fils, et mille autres à celle qui lui donnerait le ou les noms de qui l’a enlevé.

– C’est une offre princière, dit Holmes. Watson, je crois que nous accompagnerons le docteur Huxtable dans son voyage de retour vers le Nord. Et maintenant, cher monsieur, quand vous aurez terminé votre lait, voudrez-vous avoir l’obligeance de me dire ce qui s’est produit, quand cela s’est produit, comment cela s’est produit et, finalement, ce que le docteur Thorneycroft Huxtable, de l’école du Prieuré, près de Mackleton, vient faire dans cette affaire et pourquoi il arrive trois jours après l’événement – l’état de votre menton en fournit la date – pour solliciter mes humbles services.

Notre visiteur avait consommé son lait et ses biscuits. La lumière était revenue dans ses yeux et la couleur sur ses joues quand il se mit, avec beaucoup de vigueur et de lucidité, à nous exposer la situation.

– Je dois vous dire, messieurs, que le Prieuré est un établissement d’enseignement élémentaire dont je suis le fondateur et le principal. Mes Réflexions en marge d’Horace rappelleront peut-être mon nom à votre mémoire. Le Prieuré est, sans conteste, la meilleure et la plus sélecte école de son genre. Lord Leverstoke, le comte de Blackwater, sir Cathcart Soames… tous ces personnages éminents m’ont confié leurs fils. Mais j’ai eu l’impression que mon école venait d’atteindre son apogée quand, il y a trois semaines, le duc de Holdernesse m’a envoyé son secrétaire, M. James Wilder, m’informer que le jeune lord Saltire, dix ans, son fils unique et héritier, allait être confié à mes soins. Je ne pensais guère que c’était là le prélude à la plus écrasante infortune de mon existence.

« Le premier mai, jour où s’ouvre le trimestre estival, l’enfant arriva. C’était un charmant garçon et il prit très vite les habitudes de la maison. Je puis vous dire – je ne pense pas que ce soit de l’indiscrétion et les demi-confidences sont ridicules en pareil cas – qu’il n’était pas complètement heureux chez lui. Il est de notoriété publique que le duc n’a pas été heureux en ménage et que cette union s’est soldée par une séparation d’un commun accord, la duchesse ayant choisi d’aller résider dans le midi de la France. Ce fait venait de se produire tout récemment et les préférences du garçon allaient notoirement à sa maman. Il se montra taciturne après qu’elle eut quitté le château d’Holdernesse et ce fut pour cette raison que le duc voulut l’envoyer à mon établissement. Au bout de quinze jours le petit se sentait tout à fait chez lui et selon toute apparence était parfaitement heureux.