9,99 €
Décryptez L'Écriture ou la Vie de Jorge Semprun avec l'analyse du PetitLitteraire.fr !
Que faut-il retenir de
L'Écriture ou la Vie, le roman à tendance autobiographique qui a bouleversé les lecteurs ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette œuvre dans une analyse complète et détaillée.
Vous trouverez notamment dans cette fiche :
• Un résumé complet
• Des éclairages sur le contexte historique, le contexte littéraire et l'écriture
• Une analyse des spécificités de l'œuvre : "Un témoignage atypique", "Un message humaniste", "Le titre" et "Une question de langage"
Une analyse de référence pour comprendre
rapidement le sens de l'œuvre.
LE MOT DE L'ÉDITEUR :
« Dans cette nouvelle édition de notre analyse de
L'Écriture ou la vie (2017), avec Natacha Cerf et Noémie Lohay, nous fournissons des pistes pour décoder ce témoignage poignant sur la difficultés de vivre après l'expérience des camps d'extermination. Notre analyse permet de faire rapidement le tour de l'œuvre et d'aller au-delà des clichés. » Stéphanie FELTEN
À propos de la collection LePetitLitteraire.fr :
Plébiscité tant par les passionnés de littérature que par les lycéens, LePetitLittéraire.fr est considéré comme une référence en matière d'analyse d'œuvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles au format papier et numérique, ont été conçues pour guider les lecteurs à travers la littérature. Nos auteurs combinent théories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire découvrir et redécouvrir les plus grandes œuvres littéraires.
LePetitLittéraire.fr est reconnu d'intérêt pédagogique par le ministère de l'Éducation. Plus d'informations sur
lepetitlitteraire.fr
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 36
Veröffentlichungsjahr: 2017
Écrivain, scénariste et homme politique espagnol
Né en 1923 à MadridDécédé en 2011 à ParisQuelques-unes de ses œuvres :Le Grand Voyage (1963), récit autobiographiqueQuel beau dimanche ! (1980), récit autobiographiqueLe Mort qu’il faut (2001), récit autobiographiqueEn 1942, le Madrilène Jorge Semprun entre au parti communiste espagnol, où il coordonne les activités clandestines de résistance contre le régime de Francisco Franco (général et homme d’État espagnol, 1892-1975) jusqu’à son arrestation. Envoyé en Allemagne au camp de Buchenwald, il en sort à la Libération.
Exclu du parti en 1964, il se consacre entièrement à l’écriture et ne retourne à la politique qu’en 1988 : il occupe alors le poste de ministre de la Culture du gouvernement socialiste de Felipe González Márquez (homme politique espagnol, né en 1942).
Jorge Semprun a reçu de nombreux prix pour ses écrits et témoignages sur la déportation et la vie dans les camps de concentration, comme le prix Formentor pour Le Grand Voyage, le prix Femina pour La Deuxième Mort de Ramón Mercader (1969), etc.
Un témoignage atypique sur l’expérience du camp
Genre : récit autobiographiqueÉdition de référence : L’Écriture ou la Vie, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1996, 400 p.1re édition : 1994Thématiques : Seconde Guerre mondiale, camp de concentration, mort, vie, témoignage, écritureL’Écriture ou la Vie est à la fois un récit autobiographique sur la vie de l’auteur après sa libération du camp de Buchenwald et une réflexion sur les difficultés de transmettre une telle expérience. Jorge Semprun reçoit pour cette œuvre le prix Femina Vacaresco et le Prix littéraire des droits de l’homme, qui rend hommage à sa vie exemplaire, son talent et son humanisme.
Le 11 avril 1945, Jorge Semprun est libéré par les troupes américaines du général George Smith Patton (1885-1945). Jeune étudiant et poète, il sait dorénavant ce que vivre sa mort signifie et tente de l’exorciser par l’écriture qui, inexorablement, l’y renvoie.
Jorge Semprun a été envoyé dans le camp de concentration de Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Il y a vécu sans miroir et sans visage pendant plus de deux ans. Il ne voyait que la maigreur croissante de son corps et son propre reflet dans l’allure des autres.
Au camp, la mort fait la fraternité : si la plupart des déportés ont le regard éteint, les regards qui ont survécu sont fraternels. Celui des SS est plus difficile à capter, mais lorsqu’on parvient à les regarder dans les yeux, on y lit une haine obscure qui a pourtant quelque chose de rassurant, qui donne envie d’essayer de survivre. En somme, et paradoxalement, le regard des siens renvoie Semprun à la mort et celui des SS à la vie, au désir fou de leur survivre.
La fraternité (celle du partage de biens et de paroles au sein des latrines, celle des réunions culturelles clandestines, celle des morts de Maurice Halbwachs [sociologue français, 1877-1945] et Diego Morales, que Semprun tente d’accompagner au mieux avec de la poésie) est par ailleurs l’un des principaux aspects de la vie au camp abordés par le récit, Semprun ayant déjà relaté son expérience plus en détail au sein d’autres écrits, tels Le Grand Voyage ou Quel beau dimanche !
La vie dans le camp commence à changer quelque temps avant la Libération, à l’approche des blindés du général Patton. À Berlin, les dirigeants ont décidé d’évacuer le camp, mais une résistance passive s’organise, et les déportés ne se présentent plus à l’appel qui doit les réunir. Le 11 avril, lorsque la sirène d’alerte retentit, des groupes de combat se rassemblent. Les bras des prisonniers sont chargés d’armes patiemment amassées pendant ces années d’effroi pour le jour où la liberté serait proche. Ils prennent possession du camp, puis marchent sur Weimar (Allemagne).
Le 12 avril 1945, alors que des officiers britanniques s’avancent vers lui, Semprun lit l’épouvante dans leurs yeux et prend conscience de ce qu’il inspire. Le regard d’horreur que portent sur lui ces soldats fait comprendre à l’auteur qu’il n’a pas réchappé à la mort, mais qu’elle l’a traversé de bout en bout. Il est tel un revenant et se considère dès lors comme immortel : plus rien ne peut lui arriver.