L'Escarboucle Bleue - Arthur Conan Doyle - E-Book

L'Escarboucle Bleue E-Book

Arthur Conan Doyle

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Beschreibung

L'histoire de l'Escarboucle bleue se passe à l'époque de Noël. Watson va rendre visite à son ami pour lui présenter ses voeux et le découvre en pleine observation d'un chapeau melon usé. C'est le commissionnaire Peterson qui le lui a remis, ainsi qu'une oie dodue, après qu'il ait été témoin d'une agression dans la rue.

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Seitenzahl: 39

Veröffentlichungsjahr: 2020

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L'Escarboucle Bleue

L'Escarboucle BleueL'ŒuvrePage de copyright

L'Escarboucle Bleue

 Arthur Conan Doyle

L'Œuvre

C’était le surlendemain de Noël. Je m’étais rendu chez mon ami Sherlock Holmes, afin de lui présenter les vœux d’usage en cette période de l’année. Je le trouvai en robe de chambre pourpre, allongé sur son divan, son râtelier à pipes à portée de la main. Sur le parquet, un tas de journaux, dépliés et froissés, indiquait qu’il avait dépouillé avec soin la presse du matin. On avait approché du divan une chaise, au dossier de laquelle était accroché un chapeau melon, graisseux et minable, bosselé par endroits et qui n’était plus neuf depuis bien longtemps. Une loupe et une pince, posées sur le siège, donnaient à penser que le triste objet n’avait été placé là qu’aux fins d’examen.

– Vous êtes occupé, dis-je. Je vous dérange ?

– Nullement, Watson ! Je suis au contraire ravi d’avoir un ami avec qui discuter mes conclusions. L’affaire n’a pas la moindre importance, mais ce vieux couvre-chef soulève quelques menus problèmes qui ne sont point dépourvus d’intérêt et qui pourraient être assez instructifs.

Je m’assis dans le fauteuil de Holmes et me réchauffai les mains devant le feu qui pétillait dans la cheminée. Il gelait sévèrement et les vitres étaient couvertes d’épaisses fleurs de givre.

– J’imagine, déclarai-je, que, malgré son innocente apparence, ce chapeau joue un rôle dans quelque tragique histoire, qu’il est l’indice qui vous permettra d’élucider quelque mystérieuse affaire et de provoquer le châtiment d’un odieux criminel.

– Il n’est nullement question de ça ! répondit Holmes en riant. Il ne s’agit pas d’un crime, mais d’un de ces petits incidents amusants qui arrivent nécessairement quand quatre mil lions d’individus se coudoient dans un espace de quelques miles carrés. Étant donné la multiplicité et la diversité des activités d’une telle foule, on peut s’attendre à rencontrer toutes les combinaisons d’événements possibles et bien des petits problèmes, intéressants parce que bizarres, mais qui ne relèvent pas pour autant de la criminologie. Nous en avons déjà fait l’expérience.

– C’est si vrai, fis-je observer, que, des six affaires qui font l’objet de mes dernières notes, trois au moins ne comportaient aucun crime, au sens légal du mot.

– Très juste Vous faites allusion à la récupération des papiers d’Irène Adler, à la curieuse affaire de Miss Mary Sutherland et à l’aventure de l’homme à la lèvre tordue. Je suis convaincu que la petite énigme qui m’intéresse en ce moment ressortit à la même catégorie. Vous connaissez Peterson, le commissionnaire ?

– Oui.

– C’est à lui qu’appartient ce trophée.

– C’est son chapeau ?

– Non, non ! Il l’a trouvé. Son propriétaire est inconnu. Je vous demanderai d’examiner ce chapeau, en le considérant, non pas comme un galurin qui n’en peut plus, mais comme un problème intellectuel. Auparavant, toutefois, je veux vous dire comment il est venu ici. Il est arrivé chez moi le matin de Noël, en compagnie d’une belle oie bien grasse, qui, je n’en doute pas, est à l’heure qu’il est en train de rôtir sur le feu de Peterson. Les faits, les voici. Le matin de Noël, vers quatre heures, Peterson – qui, comme vous le savez, est un garçon parfaitement honnête – rentrait chez lui après une petite bombe quand, dans Tottenham Court Road, à la lumière des réverbères, il aperçut, marchant devant lui et zigzaguant un peu, un homme assez grand qui portait une oie sur l’épaule. Au coin de Goodge Street, une querelle éclata entre cet inconnu et une poignée de voyous, dont l’un lui fit sauter son chapeau. L’homme leva sa canne pour se défendre et, lui faisant décrire un moulinet au- dessus de sa tête, fracassa la glace du magasin qui se trouvait derrière lui. Peterson se mit à courir pour porter secours au bonhomme, mais celui-ci, stupéfait d’avoir fait voler une vitrine en éclats et peut-être inquiet de voir arriver sur lui un type en uniforme, laissait tomber son oie, tournait les talons et s’évanouissait dans le labyrinthe des petites rues voisines. Les voyous ayant, eux aussi, pris la fuite à son apparition, Peterson restait maître du champ de bataille. Il ramassa le butin, lequel se composait de ce chapeau qui défie les qualificatifs et d’une oie à qui il n’y avait absolument rien à reprocher.

– Naturellement, il les a restitués, l’un et l’autre, à leur légitime propriétaire ?

– C’est là, mon cher ami, que gît le problème ! Il y avait bien, attachée à la patte gauche de l’oie, une étiquette en carton portant l’inscription : « Pour Mme Henry Baker », on trouve aussi sur la coiffe du chapeau les initiales « H. B. », mais, comme il y a dans notre bonne ville quelques milliers de Baker et quelques centaines de Henry Baker, il est difficile de trouver le bon pour lui rendre son bien.

– Finalement, quel parti Peterson a-t-il pris ?

– Sachant que la moindre petite énigme m’intéresse, il m’a, le jour de Noël, apporté ses trouvailles. Nous avons gardé l’oie jusqu’à ce matin. Aujourd’hui, malgré le gel, certains signes indiquaient qu’elle « demandait » à être mangée sans délai. Peterson l’a donc emportée vers ce qui est l’inéluctable destin des oies de Noël. Quant au chapeau, je l’ai gardé.

– Son propriétaire n’a pas mis deux lignes dans le journal pour le réclamer ?