L'Inconnu du parvis - Giuseppe Santoliquido - E-Book

L'Inconnu du parvis E-Book

Giuseppe Santoliquido

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Beschreibung

Lorsque le cadavre d’un inconnu est retrouvé devant l’esplanade de la mairie, le garagiste Antoine Comino refuse de s’en tenir aux conclusions d’une enquête bâclée. Pourquoi cet homme a-t-il mis fin à ses jours ? Seul indice : la voiture de la victime, vendue par Comino lui-même. Commence alors un curieux jeu de piste dont l’objectif se dérobe dès qu’il semble s’en approcher. Que découvrira-t-il au bout de cette quête ?


CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Une langue superbe " -  Pierre Mertens
"Une architecture d'écriture parfaitement maîtrisée " - Jean-Philippe Toussaint
"A mi-chemin entre polar et essai philosophique, ce roman d'une profondeur rare fut finaliste du prix Rossel dans sa première édition."


À PROPOS DE L'AUTEUR


Giuseppe Santoliquido est considéré comme l'un des plus talentueux écrivains belges de sa génération. Spécialiste de culture et politique italiennes, il collabore avec de nombreux médias belges et étrangers (RTBF, Bel RTL, NRJ12, Radio Vatican, Le Soir, Métro, le Courrier de Genève, Tokyo Chinbun, etc.). Il vit à Bruxelles.

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Nous sommes ceux qui disent non à l’ombre. Nous savons que le salut du monde dépend de nous aussi

Aimé Césaire

L’homme, on dit (…) Et nous pensons à tout ce qui en lui est blessé, et qui était en lui, en lui, pour le rendre heureux1.

Elio Vittorini

1 Traduction de l'auteur.

À Lucia Tonachella, à Maria Carrassi.in memoriam

I

À l’heure où le jour commence à baisser, peu avant l’arrivée de l’été, Antoine Comino s’apprête à tirer le volet sur la devanture de son atelier de mécanique automobile. Le haut de son cache-poussière noué sur les flancs, il savoure la brise qui vient de se lever et fait frissonner le bleu d’un ciel jusque-là parfaitement immobile.

Les derniers clients ont déserté les lieux, laissant la chaussée assoupie dans un temps qui s’évapore sans bruit ni mouvement particuliers. Tout au plus remarque-t-on, de-ci de-là, de petits événements sans importance, le scintillement d’une poignée de porte heurtée par un rayon de soleil, l’ombre pâle d’un chat se repliant sur elle-même, un battement d’ailes qui gonfle dans le silence, s’étire puis se rétracte. En d’autres termes, c’est une fin de semaine ordinaire dans cette rue sans fantaisie, avec ses poteaux gris en bordure et ses oiseaux perchés sur les câbles électriques, enroulée sur son odeur de suie et ses façades identiques, serrées les unes contre les autres comme autant de signes répétés à l’infini.

Puis le soir teint la pénombre de ses reflets cendrés. Le répit d’Antoine Comino n’aura été qu’une respiration fugace, une bulle de langueur furtive. Ses neurones entrent en alerte, comme saisis par une irruption de courant brusque et imparable. Il est vingt heures, lui annonce le cadran de sa montre. Bientôt, Silvia fera résonner la sonnerie du téléphone. « Quand comptes-tu venir me prendre ? » lui demandera-t-elle d’une voix fébrile, avant d’ajouter sur le même ton (de semaine en semaine, la tirade est identique) qu’il est grand temps pour elle de le savoir, parce qu’il lui faut s’organiser – c’est bien normal, non ? –, elle doit se rendre au supermarché puis s’apprêter pour aller dîner Chez Fernando, comme tous les vendredis soir depuis près de dix ans.

Se met alors en mouvement un réseau d’actes simples et méticuleux, borné par une pratique du devoir consciencieuse jusqu’au scrupule. Il se rend ainsi dans l’aire de lavage, où il se défait de sa chemisette maculée de ronds de sueur et place son visage sous le robinet d’eau froide. Ayant traîné tout au long de la journée l’impression pénible de se mouvoir dans un halo d’étouffement moite, le contact de l’eau sur sa peau tiédie le tire subitement de sa torpeur. Il saisit un chiffon imbibé de détergent et dégraisse le dos de ses mains, les paumes et leurs jointures, la partie supérieure de ses ongles. En dépit de la hâte, il procède avec minutie, par des gestes précis qui font penser aux grignotements d’une souris. Après quoi, il range chiffon et détergent et gravit, d’un pas long et mesuré, l’escalier le menant à son bureau.

C’est une pièce jonchée de boîtes de carton jauni et de chiffons épars, avec une forte odeur de poussière qui se mêle aux effluves d’huile brûlée venus de l’atelier. Posée près du combiné du téléphone, une photographie : un enfant sur un quai de gare avec un visage tout rond de moineau à la dérive ; il est aux côtés de sa mère et de ses deux frères, en chemisette et culotte courte.

Près d’eux se trouve une cohorte de voyageurs avec des chapeaux ou des foulards à fleurs noués sur le menton, des valises enrobées de ficelle traînent à leurs pieds. « Septembre 1947, arrivée dans la grisaille » lit-on au bas du cliché.

Antoine Comino se cale dans son siège et entame la comptabilité du jour. L’exercice est plutôt rébarbatif, raison pour laquelle il agrémente la force d’inertie lui permettant de l’accomplir d’un dérivatif dont il s’est piqué au fil du temps : se remémorer, le plus fidèlement possible, le visage des clients croisés durant la journée, les faire défiler sur le fil tendu de sa mémoire, comme dans une galerie de masques du théâtre antique. Quand un visage lui revient à l’esprit, il note le nom de la personne concernée sur son cahier brun à tranche noire qu’il range ensuite, avant de quitter l’atelier, dans le tiroir des documents administratifs, près de son carnet de comptes. D’ordinaire, ce dont il se souvient avec le plus de netteté, ce sont les détails singuliers : la courbe inégale d’un nez, la saillie erratique d’un sourcil, une cicatrice sur le menton. Face à n’importe quel visage, y compris le plus original, il est désormais à même d’en saisir la spécificité, l’individualité profonde, puis de l’installer dans le foyer de ses souvenirs. Par le passé, tant l’exercice lui tient à cœur, il s’est souvent demandé s’il s’agissait réellement d’un divertissement, d’une simple marotte destinée à jouer par intermittence à l’explorateur d’univers infinis car, au fond, chaque homme est l’équivalent d’un monde, complexe et chaotique, dont la volonté de connaissance, même partielle, relève de la vocation ; ou s’il n’était pas plutôt question, en s’accrochant à ces détails, d’un refus inconscient d’accorder aux individus une attention de surface, de les préserver, en quelque sorte, d’une forme d’insignifiance.

La fatigue commence à l’envahir. Il se débarrasse de son cache-poussière et se dirige vers la fenêtre. Hormis un couple d’oiseaux qui se poursuivent en zigzaguant entre les cheminées, le ciel s’étire dans une fixité quasi photographique. De ce fait, on parvient à distinguer, dans un même regard, le vert délavé du fleuve et le gris métallique de l’esplanade de la mairie. La place apparaît entièrement nue, purgée de l’habituelle effervescence de la circulation. Sous l’effet des premières lueurs du crépuscule, elle semble même se régénérer dans une bulle de liberté presque irréelle, d’une blancheur lunaire. Le garagiste laisse son regard s’attarder sur les affiches publicitaires, sur les façades mouchetées d’ombre dont le tracé rectiligne rejoint la passerelle au bout de laquelle émergent, entre les rocades et les glissières de sécurité, des immeubles hauts et gris, plantés l’un à côté de l’autre comme les pieux d’une gigantesque palissade. Cinq cents mètres à vol d’oiseau, c’est la distance qui sépare l’atelier de son appartement. L’immeuble est de conception récente, avec de petites terrasses bordées de parapets de verre sur lesquels se reflètent les lumières de l’habitation d’en face. L’espace d’un instant, il imagine Silvia sur le seuil d’une maisonnette avec jardin qu’ils auraient choisie dans un des quartiers chics de la ville ; elle aurait des sacs de courses plein les mains et des mèches de cheveux tomberaient en désordre sur son front, de sorte qu’il volerait à son secours après l’avoir embrassée, l’aiderait à ranger les provisions dans la cuisine en discutant de choses et d’autres, comme le font habituellement un mari et sa femme en rentrant chez eux. Mais pour cela, il lui faudrait accepter une relation de couple stable, avec ses manies et ses contraintes, ses rites d’apprivoisement réciproque. Accepter de perdre une part de sa solitude.

Durant une fraction de seconde, un sourire ouvre le visage du garagiste, puis disparaît. Un sourire éphémère, large et franc. Une pensée réjouissante lui a-t-elle traversé l’esprit avant de se retirer sans laisser de trace, à la manière d’un mouvement d’eau sur le sable ? Est-ce la position particulière de la lune, dont il lui aurait semblé, suspendue de la sorte au-dessus de l’horizon, qu’il lui suffisait de tendre la main pour la cueillir ? Qui sait ? Le fait est qu’il referme les battants de la fenêtre et s’apprête à rejoindre Silvia.

II

Avec ses appliques en forme de coquillage et ses tables de fonte aux plateaux rectangulaires, le restaurant se présente sous un jour très ordinaire. Pour s’y rendre, d’où que l’on vienne, il faut longer des quais désaffectés en bordure desquels croupissent des friches industrielles, squelettes gigantesques et vermoulus appartenant à d’autres rêves, à l’ordonnancement d’un monde désormais défait, puis bifurquer dans une de ces ruelles indéfinissables qui tournent sur elles-mêmes et semblent toujours vous ramener au point de départ. On pénètre alors dans un dédale d’artères étroites avec, au loin, en guise de couronne sur le fil tendu de l’horizon, les bouches éteintes d’une grappe de hauts-fourneaux. Les habitations sont étroites, repliées sur elles-mêmes, deux étages en bord de rue, on les dirait souffreteuses, comme sclérosées par une fatigue atavique. Pendant que Silvia range son rouge à lèvres dans son sac à main, Antoine Comino s’engouffre dans une allée étroite, couverte de pierraille, qui borde le bâtiment sur sa profondeur, avant d’aboutir sur un terre-plein où des véhicules reposent sous des pancartes portant l’inscription « Réservé à la clientèle de Chez Fernando ».

Quand il les aperçoit sur le pas de sa porte, monsieur Fernando les invite à entrer avec déférence :

– Je vous en prie, lance-t-il en faisant un mouvement théâtral du bras, vous êtes ici chez vous.

C’est un petit bonhomme d’une soixantaine d’années avec une bedaine toute ronde. Ses cheveux, teintés d’un noir corbeau, sont plaqués sur le crâne à la manière d’un chanteur de charme. Au déjeuner ou lors des services du soir, on le voit déambuler entre les tables, impérial dans ses costumes trois-pièces parfaitement taillés et ses chemises amidonnées, largement ouvertes, dont le col « à l’italienne » déborde sur les épaules de son veston. Mais ce qui frappe la curiosité des clients, ce sont ses coups d’œil vifs et avertis qui rebondissent d’une assiette à l’autre, comme des oiseaux de branche en branche. Après avoir accompagné le couple à sa table d’angle habituelle, il se dirige vers le comptoir, s’empare de petits bols de cacahuètes et revient les déposer en interpellant le garagiste dans sa langue maternelle, comme à son habitude

– Allora, SignorAntonio, come va, tutto bene?

– Bene, grazie, Signor Fernando, e Lei?

– Si tira a campare, cosa vuole, la vita è come una belva addormentata, da un momento all’altro ti puo staccar la mano.2

Il incline ensuite la tête en direction de Silvia :

– Aujourd’hui, je vous suggère le hareng grillé. On le sert avec un zeste de citron et une sauce moutarde de mon cru. Le poisson est arrivé du port il y a deux heures à peine. C’est une vraie merveille ! La chair est à la fois tendre et ferme ; et pour ce qui est de la sauce moutarde, je la prépare avec un bouillon de poisson frais et de l’aneth tout droit venu de mon potager. Laissez-vous tenter et vous m’en direz des nouvelles !

Après quoi, il attend placidement le verdict de ses clients, son calepin à la main.

– Le poisson, très peu pour moi, rétorque Antoine Comino. Je vais me contenter des Saltimbocca alla romana.

– Benissimo3, va pour les Saltimbocca alla romana, répète monsieur Fernando avant d’interpeller Silvia d’un regard en forme de point d’interrogation :

– E per la Signora? 4

Mais l’attention de Silvia semble à mille lieues de l’endroit où elle se trouve. Pour la rappeler à elle, Antoine Comino exerce une pression ferme sur son avant-bras.

– Pour moi ce sera le hareng grillé, se reprend-elle.

Ensuite, quand monsieur Fernando s’éloigne en griffonnant la commande sur son calepin, elle resserre son chignon d’un geste bref, croise et décroise les jambes, lisse plusieurs fois ses pommettes du bout des doigts. Puis elle laisse filer son regard vers les tables voisines sans qu’il ne semble toutefois se fixer sur rien de particulier, comme cela arrive quand on observe les contours d’une colline ou l’étendue d’un champ de blé et que le vent nous ramène, presque malgré nous, des secrets lointains. Mais il n’y a là ni colline ni champs de blé, seulement le brouhaha insignifiant des rires et des exclamations qui se mêlent aux tintements métalliques des couverts, aux intonations roucoulantes d’une chanson de variété qu’ils pourraient fredonner, l’un et l’autre, pour l’avoir entendue ici même un nombre incalculable de fois.

Tout à coup, elle fait mine de réprimer un frisson, se frictionne les épaules avec vigueur.

– Il fait froid, n’est-ce pas ?

Ses mots semblent la concerner à peine.

– Tu ne trouves pas, toi, qu’il fait froid ? insiste-t-elle.

Naturellement, Antoine Comino pourrait répondre que non, il ne fait pas froid, pas le moins du monde. Au contraire, malgré les pales bourdonnantes des ventilateurs, la chaleur est écrasante, dépourvue du moindre filet d’air frais. De tout cela il ne dit rien, car il comprend. Il comprend rien qu’en voyant se dessiner cette courbe tombante, si familière, que prend la lèvre inférieure de Silvia quand la fatigue commence à l’accabler. Il comprend en découvrant sa manière si spécifique d’exprimer en creux l’ennui et la lassitude. Comment pourrait-­il alors ignorer qu’il ne s’agit pas d’évoquer une source de froid mystérieuse dans ce restaurant bondé de clients en bras de chemise, mais de formuler plutôt une sorte de plainte intime, de marquer son amertume pour tous ces rêves auxquels il aurait sans doute mieux valu ne pas s’accrocher, des rêves de passions brûlantes, de maternité, de promenades main dans la main sous un soleil crépusculaire et romantique.

Antoine Comino est conscient que leur manière de vivre en amants célibataires, à leur âge, est une étrangeté. Il en éprouve de la peine parce qu’il conçoit ce qu’elle endure. Il conçoit sa souffrance, la douleur de sa résignation. Aussi s’échine-t-il à feindre une empathie qu’il ne ressent pas ou du moins pas entièrement, et rétorque que oui, effectivement, il n’est pas impossible que le temps ait fraîchi. D’ailleurs, précise-t-il d’une voix emplie de ménagement, le printemps ne s’est pas encore totalement retiré pour faire place à l’été, si bien que l’on peut nourrir l’impression légitime de se trouver entre deux saisons.

Un sourire qui n’en est pas vraiment un apparaît sur le visage de Silvia. Depuis toujours, c’est sa façon à elle de rester là, en compagnie des autres, d’accepter la vie comme un devoir sans formuler de reproche. Entre-temps, monsieur Fernando a fait son retour avec, dans une main, la carafe de vin rouge et, dans l’autre, un panier rempli de petits pains dorés. Et puisque rien ne résiste à l’engrenage de l’habitude, à sa force de régulation, ils entament leurs plats avec appétit. L’impression de froid qui les a occupés jusque-là n’est déjà plus qu’un lointain souvenir, leurs mines se détendent et entre deux bouchées, ils commencent à parler de l’atelier, des clients toujours plus exigeants malgré les recettes qui s’amenuisent d’année en année, puis des collègues de Silvia, surtout les plus jeunes, pleins d’arrogance et de certitudes ; ensuite, il est question de l’idée saugrenue de son patron. « Tu ne connais pas la dernière ? » dit-elle en soupirant. « Cet idiot veut organiser un séjour d’une huitaine de jours en montagne afin de resserrer les liens entre les services, un séjour qui se conclurait par un quiz musical ridicule sur les chansons des années quatre-vingt. » Elle marque une pause : « Je ne supporte pas ces cures de formatage et de bien-pensance, tout y est si convenu et stéréotypé. C’est à pleurer. »

La suite de la soirée s’écoule paisiblement, molle et ronronnante, pareille aux autres soirées passées à cette même table, rythmées, elles aussi, par les allées et venues de monsieur Fernando et le spectacle figé de leur devenir commun. Pourquoi ne s’aventurent-ils jamais en dehors de ces sujets mille fois rebattus ? Par indifférence ? Par convenance ? Parce qu’ils sont victimes d’une forme de rouille qui les aurait réduits l’un et l’autre, à un âge où la vie est encore longue, en une sorte de nourriture insipide que le temps engloutit sans qu’ils s’en rendent compte ? Et que peuvent-ils y faire ?

Rien, sinon constater, comme le fait ce soir-là Antoine Comino en saluant monsieur Fernando sur le seuil du restaurant, que jamais encore le ciel ne lui est apparu d’un bleu acier si dur, presque noir, avec un clair de lune qui semble brûler à un foyer lointain et mystérieux. « Il se fait tard, dit-il. À cette heure, qui sait ce que la ville nous réserve. »

2 – Alors, Monsieur Antoine, comment ça va, tout est en ordre ?

– Bien, merci, Monsieur Fernando, et vous ?

– On fait aller, que voulez-vous, la vie est comme un fauve assoupi, d’un moment à l’autre elle peut t’arracher la main.

3 – Très bien.

4 – Et pour Madame ?

III

Les muscles sanglés dans leurs costumes de ville, les policiers sont arrivés sur le coup de midi. Dans un premier temps, ils ont actionné le bouton-poussoir rivé au mur extérieur, libérant un long bruit de vrille. Mais comme personne ne leur répondait, ils se sont glissés sous le volet à demi tiré et ont lancé à la volée des « Il y a quelqu’un ? »