L'Interne - Tome 1 - Emily Chain - E-Book

L'Interne - Tome 1 E-Book

Emily Chain

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Beschreibung

Alors que Julia mène une vie bien rangée avec son fiancé à Los Angeles, une simple rencontre vient semer le doute...

Devoir déménager pour accompagner son fiancé, jeune avocat à l’avenir prometteur ? Pas facile. Mais que dire quand, en plus, on apprend que l’on est stérile ? Le cauchemar pour Julia, qui avait déjà imaginé sa vie de famille… Elle décide donc de reprendre ses études et de se lancer à corps perdu dans son internat dans l’un des plus grands hôpitaux de Los Angeles. Le petit bémol ? Ce médecin, Dean, rencontré par hasard quelques jours avant, qui hante ses rêves les plus chauds… Tant que ce ne sont que des rêves, ça va... non ?

Julia parviendra-t-elle à étouffer ses fantasmes les plus secrets ? Laissez-vous emporter par cette romance palpitante et plongez dans une histoire d'amour impossible entre un médecin et une interne !

EXTRAIT

— Elles sont ravissantes, comme leur mère.
La voix roucoulante du nouvel arrivant m’exaspère. Draguer une femme, sûrement épouse, entourée de ses enfants… Certes, cette belle rousse aux cheveux ondulés est l’incarnation de nombreux désirs masculins, mais tout de même.
— Merci.
Le ton froid de cette dernière me déclenche un petit rire satisfait.
L’ascenseur s’arrête une nouvelle fois. La famille sort en trombe et je vérifie l’étage. Deuxième. Encore un.
Je ne prête pas attention au dragueur, jusqu’au moment où je me sens observée.
La première chose que je constate, c’est qu’il porte une blouse blanche. Ma tension monte. Serait-ce un de mes professeurs de cette année ? Un de ceux qui pourraient m’apprendre à sauver des…
Mes pensées s’arrêtent quand mon regard remonte son torse.
Ses dents, blanches et parfaites, me liquéfient.
— Une aussi belle compagnie pour un ascenseur… murmure-t-il en scannant mon corps de haut en bas.
Je suis pétrifiée. Mes cils clignent plusieurs fois pour être sûrs de bien voir ce que j’ai sous les yeux.
— Vous…
— Oui ? me coupe-t-il en se rapprochant de moi.
Ses yeux sont bleus… Moi qui n’arrivais pas à me les imaginer depuis plusieurs semaines. Sa barbe est un peu plus courte que lors de notre première rencontre. Son eau de Cologne est identique. Je referme la bouche en me rendant compte que je bave devant lui.
— Rien, rien.
Son attitude me laisse penser qu’il ne se souvient pas de moi. Sûrement l’alcool.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

L'écriture est fluide, les scènes médicales sont très bien décrites, les scènes de sexes sont subtiles, ce qui change d'autre romances, ce que j'ai beaucoup aimé. - CindyR, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEURE

Âgée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles assez diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Elle s'intéresse à des personnages auxquels les lecteurs peuvent s'identifier facilement, comme Julia.

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Chapitre 1

Newark — 2016

— Tu as mis quoi là-dedans ? Ça pèse une tonne… ronchonne James, en soulevant difficilement l’immense caisse métallique, qui renferme la moitié de ma bibliothèque murale, désespérément vide, devant moi.

Trois mois que je tente de me faire à l’idée… Newark n’est plus mon chez-moi à partir de ce soir. Une boule à la gorge, je retiens difficilement les larmes qui menacent de s’échouer sur mes joues. Des années que je suis ici…

— Où est-elle ?

La voix de ma mère me tire de la contemplation des étagères vides, mon visage s’illumine en voyant son air jovial.

— Ta mine est affreuse, s’exclame-t-elle, tout sourire.

Je fais mine de m’offusquer avant d’exploser de rire. Elle me rejoint en gloussant, zigzaguant entre les différents cartons du déménagement.

— Le grand jour, ma chérie !

Elle me prend dans ses bras en disant ça. Je me mords les lèvres pour ne pas m’effondrer au contact rassurant de son étreinte. Sa présence va tellement me manquer.

— On ne pleure pas… me chuchote-t-elle, alors qu’un premier sanglot s’échappe de mes lèvres.

J’acquiesce d’un petit hochement de tête, encore dans ses bras.

Elle pose une main réconfortante dans mon dos avant de s’écarter de mon emprise.

Mes yeux ont rougi, mais aucune larme ne vient gâcher mon léger maquillage.

— Tu viendras me voir, hein ?

Mon ton est plaintif. Sereine, ma mère me répond doucement :

— Mais oui, ma chérie. Los Angeles ce n’est pas si loin de Boston tout de même.

Elle lève les yeux au ciel pour appuyer sa remarque, ce qui m’arrache un sourire.

Los Angeles… Cela me paraît si loin.

— Les filles, si vous voulez m’aider, c’est avec plaisir, lance James à l’entrée de l’appartement.

Immédiatement, ma mère prend un carton dans les bras et s’avance vers lui. Culpabilisant de ne rien faire, je l’imite avec un carton un peu moins gros. Une odeur de cannelle s’en échappe et je ne peux m’empêcher de l’ouvrir pour en comprendre l’origine.

J’avance de quelques pas pour le poser sur le comptoir de la cuisine. Le scotch récemment apposé sur le carton se soulève facilement. Je découvre de nombreuses variétés d’objets. Je comprends rapidement que c’est le reste de l’appartement que James a dû considérer comme inclassable.

Je n’ai pas beaucoup aidé à l’emballage ces derniers temps, trop prise dans les examens de fin d’année. Même si je ne compte pas m’inscrire dès notre arrivée à Los Angeles dans une école de médecine pour terminer mon internat, louper les examens après trois ans d’externat me paraissait impensable.

Le petit objet marron clair dégageant de l’odeur de cannelle est une petite bougie que la petite sœur de James a ramenée de l’un de ses nombreux voyages en Inde. Une vraie Yogiste passionnée, au grand dam de son frère.

— Julia, tu ne vas pas commencer à déballer nos cartons…

Le ton exaspéré de James me fait piquer un fard. Je ne suis pas la meilleure aide de camp apparemment.

— Tu ne veux plus partir ?

Sa voix est différente. Je me retourne vers lui, les sourcils froncés. Son expression est bien moins confiante que d’habitude, sa mâchoire tremble.

— Mais non, bien sûr que non… le rassuré-je.

Il se crispe. Je ris.

— Enfin, oui… Tu sais bien… Je veux partir avec toi au soleil !

Je lui saute au cou en disant ça, provoquant un de ses fameux sourires qui, plusieurs années auparavant, m’avaient chamboulé dans un bar de New York.

— Tu es toujours aussi beau, roucoulé-je.

Il pose ses lèvres sur les miennes avant de retirer mes mains de sa nuque.

— On a du boulot, mademoiselle !

Je fais la moue, contrariée d’être repoussée ainsi.

— Plus vite on finit là, plus vite je te ferai passer la porte de notre nouveau chez nous, me susurre-t-il, avant d’embarquer le carton de vracs hors de l’appartement.

Je rougis, lançant doucement :

— On ne fait ça qu’après un mariage.

— Je prends un an d’avance alors ! répond-il, déjà dans les escaliers.

L’allusion à notre prochain mariage me fait oublier la peine que je ressens à l’idée de quitter cette ville et ce loft où tant de souvenirs sont rattachés.

Deux ans que James avait déboulé un peu ivre dans cet appartement, en soutenant une de mes amies de l’école de médecine.

— Je la pose où ? m’avait-il demandé en soutenant le regard froid de son collègue de débauche, un peu déçu de jouer les chaperons pour demoiselles en détresse.

— Ici, je vais m’occuper d’elle. Merci de m’avoir aidée… Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous.

J’avais gloussé, l’alcool jouant également sur mes capacités. Mon amie s’était allongée sur le canapé, s’endormant au bout de quelques secondes.

Le ronflement de cette dernière avait fini de nous plonger dans l’embarras.

— Un dernier verre, m’avait proposé James alors que son collègue le tirait déjà par la manche pour sortir de l’appartement.

En temps normal, j’aurais dit non. Mais l’alcool et son attitude chevaleresque avaient eu raison de moi. Trois mois plus tard, il emménageait ici, avec moi.

— Et le dernier !

Le cri de soulagement de James me tire de mes pensées.

— Carole, votre fille est une véritable déménageuse, dis donc…

Son ton ironique n’échappe pas à ma mère qui lui lance un clin d’œil appuyé. Ils s’entendent merveilleusement bien. Que pouvais-je rêver de mieux ? Ne pas partir à l’autre bout du pays ? Oui, c’est vrai. Mais James a l’occasion de devenir associé dans un immense cabinet d’avocats de Los Angeles, c’est une offre qu’on ne refuse pas. Hors de question de gâcher son talent. Des Écoles de médecine, il y en a partout et fonder une famille ici ou ailleurs, peu importe.

— Je déballerai les affaires là-bas, promis !

Ma mère et James partagent un éclat de rire et je tente de l’ignorer, susceptible de nature.

— Bon, je vous remercie Carole. Vraiment !

La voix de James est plus sérieuse. Il utilise ce ton lors de ses plaidoiries face au jury. Cela le rend atrocement sexy. Je rougis une nouvelle fois, mais ma mère est trop occupée à serrer son futur gendre dans les bras.

— N’hésitez pas à venir souvent nous voir.

Elle répond d’un sourire. James ne se force même pas avec elle. Parfois d’extérieur, on pourrait se demander lequel de nous deux est son enfant.

Je m’avance tandis qu’il sort de l’appartement pour nous laisser un peu d’intimité. C’est une autre de ses qualités. James est toujours prévenant.

— Tu m’appelles quand votre avion est arrivé ? Si tu as quoi que ce soit, s’il te manque un…

— Maman, la coupé-je. Tout va bien se passer… Tu viens me rendre visite en novembre pour la robe de mariée. Et même avant, si tu le souhaites.

Le visage de ma mère s’illumine.

— Alors, c’est bon ? Vous avez décidé la date…

Je soupire face à l’excitation qui se dégage de cette femme à la simple évocation de notre futur mariage.

— Non, pas encore, mais nous aimerions que cela soit l’été prochain. Il faut voir ça là-bas…

J’ai moi-même du mal à garder un visage neutre. Mon rêve de petite fille se réalise. Un mari aimant, un beau mariage, deux ou trois enfants… Une vie de famille comblée et paisible.

— Je suis heureuse que tu aies trouvé James, ma chérie.

Elle me prend dans ses bras une dernière fois. Cette fois-ci, ce sont ses larmes qui coulent sur le bord de mon petit gilet.

— Tu as grandi si vite…

Je ris. N’est-ce pas là, la réflexion que chaque fille entend à son départ du cocon familial ?

— Maman, tu étais déjà à plusieurs heures de route de chez moi, lui chuchoté-je en retenant mes propres sanglots.

Elle se recule en essuyant d’un revers de la main ses larmes.

— Je sais bien, c’est idiot, mais je ne verrai pas mes petits enfants chaque soir en venant les chercher à l’école…

Sa mine déconfite me fend le cœur.

— Mais ils viendront passer de longues et merveilleuses vacances chez leur grand-mère préférée, la rassuré-je.

Elle secoue la tête, un faible sourire sur le visage.

— Tu vas être une mère incroyable, me souffle-t-elle, avant de se moucher dans un petit morceau de tissu en papier.

— Essayons déjà d’être une bonne épouse…

Le clin d’œil malicieux que je lui adresse vainc ses larmes.

Le bruit du camion de déménagement attire notre attention.

— Je dois y aller. Mes affaires sont déjà en route, plus qu’à prendre l’avion pour le soleil.

Le soleil se trouve aussi à Newark aujourd’hui. C’est d’ailleurs le plus dur… J’aurais aimé que la pluie soit avec nous, pour montrer à quel point je manquerai à cette ville autant qu’elle me manquera.

— Bronze bien, me lance-t-elle, alors que je quitte l’appartement.

Ma mère reste pour rendre les clés, tandis que je monte dans le taxi que James a commandé. Il jette un dernier coup d’œil à la façade et me rejoint.

Cette ville lui manquera aussi.

— Nous avons vécu de belles années ici, marmonné-je sur le point de m’effondrer.

Il relève mon menton du bout des doigts.

— Celles qui nous attendent le seront encore plus, m’assure-t-il.

Son regard me réconforte, tandis que nous quittons notre vie ici.

Chapitre 2

Los Angeles — 2019

Il pleut.

J’ai été étonnée de voir à quel point la pluie est fréquente ici. Moins que sur la côte Est bien sûr, mais tout de même, il pleut. Le signal du déclenchement automatique du répondeur me tire de mes rêveries :

Vous avez un nouveau message… Bonjour, James, ici Jacob Morow. Auriez-vous un moment à m’accorder dans l’après-midi ? Rappelez-moi.

La voix de l’homme m’est inconnue, comme la plupart de ceux qui laissent un message sur notre répondeur. Je l’ignore et retourne à mon activité. Tout du moins, si tenter de trouver une journée de libre dans l’emploi du temps de James peut s’appeler une occupation. Le petit calendrier qui trône devant moi est rempli de traces noires. Par endroit, l’encre a coulé, effaçant des jours de la deuxième semaine de juillet.

— Qu’importe, soupirai-je. Il ne sera pas là.

J’accompagne mon murmure grognon d’une nouvelle barre foncée. Cet après-midi figure encore dans les rescapés de mon stylo vengeur. Je laisse la mine au-dessus, sans me décider.

La porte d’entrée claque et je manque de peu d’étaler l’encre sur la totalité du mois.

— Chérie ?

La voix de James est étouffée par l’étage qui nous sépare. Ce loft a beau être extrêmement moderne, l’obligation de descendre et monter sans cesse m’exaspère.

— En haut…

Ma voix ne porte pas beaucoup, mais James semble m’entendre. Ses pieds tapent un à un les marches de l’escalier en fer forgé qui mène à mon bureau.

— Désolé d’être parti tôt ce matin, minaude-t-il en s’approchant de moi.

Je reste stoïque sur mon grand siège de bureau en cuir noir. Hors de question que je me laisse attendrir aussi facilement.

— Je sais comment me faire pardonner, continue-t-il en posant ses mains chaudes sur mes épaules.

En temps normal, je me plains de cette chaleur moite qui se dégage continuellement de son corps, mais le temps pluvieux me provoque des frissons et son contact est rassurant.

Il penche sa tête vers la mienne espérant un baiser de ma part.

Immobile, je fixe l’épaisse averse qui s’acharne sur la vue normalement splendide que notre loft nous offre chaque matin.

James soupire, tirant le fauteuil vers lui avant de le faire pivoter. Malgré moi, je me retrouve face à lui, les sourcils froncés.

— Ne sois pas fâchée, mon ange…

Sa moue peinée parvient presque à me faire changer d’avis. Comment puis-je en vouloir à cet homme aimant… Mais la date sur le calendrier me revient en mémoire et ma mâchoire se contracte.

Il le voit.

— Comment me faire pardonner ? Un dîner rien que toi et moi ? Un voyage ? Une sortie… Un film… Une soirée ici, tranquille… Dis-moi…

Il me supplie maintenant.

— Nos 5 ans, James… articulai-je péniblement en tentant de ne pas m’effondrer sous des torrents de larmes, comme semble le vouloir mère nature.

Sans attendre, il m’enserre de ses bras.

— Je suis tellement désolé d’avoir dû partir aujourd’hui… Mais je te promets que le reste de la journée est pour nous.

Je ravale la réflexion cinglante qui me brûle les lèvres. Il ne sait pas encore pour le message sur le répondeur.

— Écoute le répondeur.

Je peine à garder un semblant de contenance. Il m’observe sans comprendre, mais obtempère.

Ses mouvements sont gracieux sous sa chemise bleu ciel, assez cintrée pour mettre sa fine musculature en valeur. Son chino marron clair lui colle un peu plus que la plupart de ses pantalons de costume.

Sa tenue est le seul élément qui prouve qu’aujourd’hui n’était pas une journée de travail normale.

— Tu étais où ?

Mon ton suspicieux ne manque pas de lui faire hausser les sourcils de surprise. Je ne suis pas une femme jalouse, mais la colère parle en cet instant.

— Avec les associés, nous avions…

Ses doigts appuient machinalement sur le bouton du répondeur et il s’arrête en plein milieu de sa phrase pour écouter la voix de Jacob Morow déblatérer sa demande de rendez-vous.

Comme je m’y attendais, James grimace.

Je suis une nouvelle fois en train de perdre face à son métier.

Depuis trois ans, je ne le vois quasiment plus. Nos anniversaires de rencontres sont passés comme celui-ci, à la poubelle.

— Je peux ne pas y aller, mais…

Je me pince les lèvres, quand une larme s’échappe de mon œil droit. Les dés sont jetés.

— Mais cela pourrait impacter ton avenir en tant qu’associé senior… finis-je.

Je connais cette phrase, je l’entends depuis son premier jour de travail ici.

— Chérie, ce n’est pas simple pour moi, tu sais…

J’explose. Comme à chaque fois que nous avons cette conversation.

— Pas simple ? James, tu repousses notre mariage depuis trois ans à cause du manque de temps ! Tu oublies mon anniversaire, notre anniversaire… Et, sans ta sœur, tu aurais oublié le tien par la même occasion. Réveille-toi, tu passes à côté de la vie là.

Mon énervement se dissipe aussitôt ma tirade sortie. La tête me tourne et je me rends compte que je me suis brusquement levée de mon fauteuil pour lui dire ses quatre vérités. Il m’observe les yeux ronds. Cette fois-ci, mes mots ont été plus rudes.

— Je… Si c’est vraiment important, je peux… balbutie-t-il en m’observant, soufflé par ma réaction disproportionnée.

Elle l’est. Je m’en rends compte. Mais je deviens folle entre ces quatre murs la moitié du temps, seule. Heureusement que j’ai réussi à trouver des occupations extérieures.

— Je n’en peux plus, James…

Ma voix n’est plus qu’un murmure.

Il s’avance, l’air désemparé.

Je me défile face à ses bras ouverts, il accuse le coup sans un mot.

— Ne me quitte pas, Julia, je t’en prie. Je vais faire mieux, on va trouver une solution.

— Promets-moi de ne plus repousser le mariage, l’implorai-je en m’asseyant sur le lit qui trône au milieu de la pièce, à quelques mètres de mon bureau.

Il me suit, prenant mes mains dans les siennes.

— Je te promets qu’on sera mariés dans un an.

Ses yeux plongent dans les miens et je me persuade qu’il est sincère.

— D’accord… vas-y, soufflé-je, tandis qu’il approche son visage du mien.

Son baiser est doux et hésitant au début. J’entrouvre les lèvres pour lui faire comprendre que je ne suis pas fâchée. Pas trop. Sa réaction est immédiate. Il plaque ses deux mains sur mon visage, s’avançant plus près de moi. Son contact se fait plus passionné, mon corps bascule sur le lit. Il m’accompagne, de plus en plus entreprenant. Je ne peux m’empêcher de sourire entre deux baisers. Il couvre mon cou de baisers, me susurrant des « Je t’aime ». Ses doigts courent le long de mes hanches dans l’idée de m’enlever mon haut quand le téléphone sonne.

Il se relève d’un coup et je ris de bon cœur. Sa chemise débraillée et ses cheveux en bataille me rappellent notre vie à Newark. Plus spontanée et passionnée. La nostalgie s’empare de moi, mais je la chasse en me relevant aussi rapidement que lui.

Mon état est aussi débraillé. Mon chignon est complètement défait laissant mes longs cheveux châtains tomber en cascade dans mon dos.

— Ravissante, me souffle-t-il en décrochant le téléphone.

Il fronce les sourcils, avant de cacher le micro de sa main.

— Tu avais un rendez-vous gynécologique aujourd’hui ?

Je lui fais non de la tête, avant de tendre la main pour prendre l’appel. Il hausse les épaules et obtempère, se laissant tomber à nouveau sur le lit.

Je m’efforce de ne pas le regarder, la chemise à moitié ouverte, couché sur notre lit, pour comprendre ce que la voix suraiguë au téléphone tente de me dire.

— Si je suis libre aujourd’hui pour avancer mon rendez-vous de mardi prochain… Oui, oui, bien sûr. Il y a un problème ?

Ma voix est un peu tendue. J’ai été voir ma gynécologue il y a quelques semaines, car je ressentais des nausées à répétition ces derniers mois. Même si elle n’a pas été alarmante, elle a préféré me faire passer certains tests. James gagne excessivement bien sa vie, je n’ai donc pas longtemps hésité avant de les faire.

La jeune assistante m’assure que c’est courant et raccroche après avoir vérifié une nouvelle fois mes disponibilités de milieu d’après-midi.

— Un problème ? demande James, un coude appuyé sur le lit prêt à se relever.

Je lui souris faiblement, ne voulant pas l’inquiéter outre mesure, ne sachant pas de quoi il peut bien s’agir.

Il tend un bras vers moi et je m’approche assez pour qu’il m’attrape par les hanches. Ma chute sur le lit est accompagnée d’un de mes petits cris stridents qui lui déclenche un gloussement.

Il se jette sur moi pour me bombarder de chatouilles. Mon hurlement rejoint des larmes de rire… Nous roulons sur le côté, le sourire aux lèvres et j’en oublie les désagréments des dernières années. James et moi, nous nous aimons. Il doit travailler dur pour nous assurer un avenir, à nous et à notre famille.

Dans quelques mois, cela ne sera qu’un mauvais souvenir.

Chapitre 3

— Je peux te rejoindre, m’interroge James tandis que l’eau coule à flots dans la douche.

La vapeur sur les parois vitrées qui m’entourent m’empêche de le voir, mais j’imagine aisément le sourire salace qui se promène sur ses lèvres.

— Tu veux être en retard ? renchéris-je

Je l’entends soupirer.

— Pourquoi les femmes ont-elles toujours raison ?

Je passe ma tête à travers l’entrebâillement des deux portes, offrant un espace parfait pour qu’un air glacé s’introduise dans ma bulle de chaleur. Je frissonne légèrement. James est dans l’encadrement de la porte qui donne sur la chambre. Son attitude racoleuse me fait rougir.

Ses doigts s’activent à insérer la lanière de cuir de sa montre dans la boucle prévue à cet effet. Son regard braqué sur moi, habillé de l’un de ses plus beaux costumes, je regrette d’avoir parlé d’un potentiel retard.

— On peut toujours faire vite, minaudé-je.

Il rit en secouant la tête négativement. Ses yeux pourtant répondent l’inverse. Je sens la passion dans ses pupilles dilatées. Un seul mouvement de ma part et je ne serais plus seule dans cette douche XXL. La situation est tentante, mais j’ai moi-même un rendez-vous et la peur qui l’accompagne bloque ma montée de libido.

Sagement, je referme la porte et retourne sous l’eau. La chaleur qui glisse sur ma peau arrive à détendre en partie les nœuds à l’estomac que m’a provoquée ce changement inattendu de rendez-vous. Après une dizaine de minutes, j’arrive à me convaincre que cela ne doit être qu’une annulation de rendez-vous parmi tant d’autres et que j’ai la chance de passer plus rapidement.

Une serviette blanche autour de mon corps humide, je traverse la chambre. Plus aucun signe de James. Une moue contrariée vient se loger sur mon visage en voyant un léger bout de papier échoué sur le lit refait par ses soins.

À ce soir, je t’aime. On fêtera nos 5 ans, je te le promets.

Je m’étonne encore de voir à quel point son écriture est ronde et appliquée pour un homme.

Je pousse un soupir et pose le papier sur mon bureau. L’écran de veille de l’ordinateur m’apprend que la matinée est déjà bien avancée. James mangera sûrement pendant son rendez-vous. Je m’habille sans hésiter d’une combinaison fluide pour me sentir à l’aise et me déshabiller facilement arrivée chez la gynécologue. Le tissu bleu foncé glisse à chacun de mes mouvements.

Le réfrigérateur est quasiment vide et je décide de sortir manger dehors avant mon rendez-vous dans un peu moins de deux heures.

Par réflexe, je prends mon téléphone et compose le numéro de Tara, ma seule vraie amie ici, à Los Angeles.

Vous êtes bien sur le répondeur de Ta… Peu importe. Si vous me connaissez, envoyez un texto.